Le tir aux armes anciennes n’est pas une pratique tout à fait comme les autres. Elle regroupe certes des hommes et des femmes passionnés d’armes, mais surtout des férus d’histoire et de patrimoine. Derrière la pratique de ce tir sportif, une tradition se perpétue et à travers elle une mémoire sociétale.
Selon les responsables de la Ligue régionale Languedoc-Roussillon, le président André Gleize et le vice-président, Michel Boit : "Nous avons une vieille tradition du tir en France et l’arme fait partie de notre culture. Il faut savoir que suite aux différents conflits, le tir a été enseigné jusqu’en 1936 dans les écoles. Par ailleurs, l’arme porte trois principes : se défendre contre les extérieurs, nourrir sa famille et se défendre du despote intérieur."
De 152 licenciés, le club sportif de tir La Patriote est une association dynamique, dont la naissance remonte à l’année 1895. Basé à la Ginestasse, en sortie de ville vers Conilhac-Corbières, il accueille régulièrement de grands événements, comme les championnats départementaux et régionaux, que ce soient en tir à armes réglementaires (TAR) ou à armes anciennes (MLAIC).
Dominique Levieux en est la présidente depuis plus de 10 ans et malgré des problèmes de santé et un récent handicap, elle poursuit son investissement bénévole avec son mari, Alain, à la vice-présidence. Lors de l’assemblée générale, qui s’est déroulée samedi dernier, elle a été reconduite dans ses fonctions avec l’ensemble du bureau : "Les adhérents nous font confiance dans la gestion du club.
Gérée auparavant par la Maison des jeunes et de la culture, les époux Levieux ont repris l’activité jeunesse depuis 2007 et sont très fiers de leurs recrues : "Certains tirent depuis qu’ils ont 7 ou 8 ans, comme Axel Delanoix, qui a aujourd’hui 14 ans. Ce jeune est très prometteur, il est d’ailleurs régulièrement sur les podiums. Adrien Seguy a, lui aussi, débuté très jeune. Il a 23 ans maintenant et il s’est proposé pour être membre au bureau. Je suis ravie que des jeunes s’investissent comme ça au club, tout comme Agnès Sapet, qui a intégré notre structure il y a deux ans avec toute sa famille. À 22 ans, elle est très présente et nous aide dès que l’on a besoin pour faire vivre l’association. D’ailleurs, elle et Adrien ont été médaillés jeunesse et sports pour leur implication bénévole. Cette année, nous allons débuter avec ces trois jeunes les entraînements pour le championnat à armes réglementaires par équipe".
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Chez les adultes, outre les membres qui viennent tirer pour leur plaisir ou préparer des compétitions, la Patriote accueille aussi des policiers municipaux sous conventionnement : "Nos infrastructures permettent aux différents services de police de faire leur formation chez nous. Ils sont au nombre de trente-sept et sont issus de dix communes. Nous sommes ravis de cette collaboration. Nous avons aussi proposé des initiations pour les personnels de mairie, qui ont eu des retombées positives".
La société de tir Lézignanaise La Patriote est une habituée de l’organisation de compétitions, en tir à armes réglementaires (TAR) ou à armes anciennes (MLAIC), car elle bénéficie d’une équipe de dirigeants et de bénévoles motivés, d’un corps arbitral fourni et d’une structure adéquate. Le dernier championnat régional Languedoc Roussillon a regroupé 223 tirs dont 17 tireurs plateaux, sachant qu’un tireur peut concourir dans plusieurs disciplines. Les nombreux pratiquants, issus des 5 départements, ont été départagés par 17 arbitres régionaux et nationaux, sur les 3 systèmes de mise à feu : la mèche (le plus ancien), le silex et la percussion. Les armes anciennes utilisant toutes la poudre noire et se chargeant par la bouche du canon.
Côté résultats chez les compétiteurs, le club est bien placé : "Nous avons très régulièrement des membres sur les podiums, comme Thomas Seebacher qui gagne chaque année le TAR. Il y a aussi Danièle Delafenêtre, championne départementale, 2e régionale et 49e au championnat de France, pour ne citer qu’eux deux.
La Patriote est une véritable institution guînoise. L'histoire de la Patriote mérite un petit retour dans le temps. Au début du siècle dernier, la Jeanne d'Arc est une association gérée par le clergé. Elle regroupe près de cent cinquante gymnastes. En franc-maçon qui se respecte, Narcisse Boulanger veut la concurrencer. En 1909, l'élu lance la Patriote et installe Arthur Ledent à la présidence. La Jeanne d'Arc est balayée du paysage associatif en 1914. La Patriote prend son véritable envol juste après la Grande Guerre avec pour devise « Courage et fidélité ». Paul Warnault devient entraîneur sportif en 1946 et de 1950 à 1993, il en occupe la présidence.
Certes avant 1939, encadrés par des Sous-officiers d'activé du 110e Régiment d'Infanterie, les jeunes guînois volontaires pour la préparation militaire venaient au local de la patriote sis rue du Marais. Ils avaient aussi dans leur instruction, le tir aux fusils de Guerre d'alors, Lebel et Mousqueton du calibre 8 mm.
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Le comité de la carabine guînoise passé sous l'égide de la Patriote, m'autorisa à présenter au MRU de Calais, une demande officielle de dommages de guerre ! Notre trésorier Emile Pihen perçut ainsi le 22 Août 1950, 3 titres de 21 000 F de l'époque ! Pendant mes mandats majoraux, j'en eu l'occasion, je dirai même la grande chance de pouvoir faire acquérir par la Ville de Guînes, les bâtiments de la ferme de Narcisse Boulanger attenant à son château (dit château des Sources, ce qui m'a permis d'attribuer des locaux aux services matériels municipaux, libérant de ce fait l'ancien abattoir pour les sapeurs pompiers guînois !
La Patriote, à travers son histoire et ses activités, continue de jouer un rôle important dans la communauté, en perpétuant la tradition du tir tout en s'adaptant aux défis modernes.
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