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Les immigrants européens installés dans le sud du Brésil avaient tendance à vivre en communauté et à former des associations.

La formation de colonies allemandes dans des zones restreintes, telles que Blumenau, ajoutée à l’isolement social et politique de ses habitants, a permis le maintien de la culture germanique.

Cependant, c’est à partir de la relation avec le nouveau continent que les immigrants ont reconstruit leur identité appelée teuto-brésilienne.

Les Schützenvereine étaient un type d’espace considéré comme utilitaire et ayant des racines nationalistes. Selon Giralda Seyferth, ils sont les plus anciens parmi ceux classés comme récréatifs.

Ils proposaient des espaces utilitaires, puisque leurs adhérents étaient des tireurs, constituant une sorte de défense de la petite ville, mais aussi des lieux de sociabilité, de rencontres et de relations.

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En outre, ces associations étaient nationalistes puisqu’elles représentaient le Volkstum à partir du renforcement des habitudes et coutumes de la vieille patrie.

Les Schützenvereine sont présents dans toutes les régions touchées par la colonisation allemande dans le sud du Brésil et jouent un rôle important dans la vie culturelle de ces localités.

Les pratiques de tir et leurs rencontres ont fourni des divertissements, des relations sociales, ainsi que la continuité des traditions apportées d’Europe.

La sociabilité de ces clubs de tir reposait sur la recherche de la continuité de la culture germanique, de la conscience ethnique et de l’utilisation de la langue allemande.

En raison de la proximité des habitants avec la forêt (hostilités et relations difficiles avec les peuples indiens, attaques d’animaux et possibilités de chasse) l’utilisation des armes de chasse a été encouragée, notamment lors de fêtes.

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Ainsi, les voyages des personnes les plus éloignées du centre de la colonie, de préférence le dimanche et les jours fériés, pour faire des achats et pour les fêtes religieuses, s’accompagnaient de concours de tir avec des cibles improvisées.

Georges Vigarello, explorant le contexte européen, indique que depuis le xvie siècle, les pratiques de tir étaient communes à toutes les communautés et faisaient l’objet de fêtes, de réunions et de récompenses.

L’historien français souligne que les pratiques de tir renvoient à l’importance de l’utilisation des armes à feu dans certains contextes sociaux dépassant largement le cadre européen.

Notamment, dans le cas le cas de la colonie de Blumenau, ce sont des immigrants cultivés qui les introduisent.

Comme le souligne Georges Vigarello, contrairement au sport qui requiert un ensemble de comportements unifiés, un programme temporel et un système de régulation dans les jeux lorsqu’il s’agit de pratiques de tir, tout terrain peut sembler propice et devenir un lieu approprié à son accomplissement.

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Dans ce contexte s’est installée la nécessité de créer des espaces appropriés pour les pratiques de tir.

Or, les pratiques de tir au début de la création de Blumenau et le développement des institutions pour leur réalisation s’inscrivaient dans un contexte beaucoup plus propice à la culture et à la préservation d’une identité germanique que dans celui visant à l’amélioration d’une dextérité corporelle.

C’est ainsi qu’en 1859, neuf ans seulement après l’arrivée des premiers immigrants, le premier Schützenverein fut fondé.

Ce type d’espace, comme l’indique Sueli Petry, se présentait comme la solution à de nombreux problèmes de cette société dans la mesure où il sert de base à la formation sociale de sa population.

Ces établissements avaient plus d’importance au Brésil qu’en Allemagne, formant avec la famille et l’Église (luthérienne et catholique) la triade de la vie des colons teuto-brésiliens.

Dans ce but, l’usage constant des armes à feu a incité ses praticiens à faire appel au Dr Blumenau pour obtenir un emplacement approprié.

C’est lui qui a fait la donation du terrain qui allait donner naissance à la première société récréative de la ville.

Le Schützenverein Blumenau a été fondé le 2 décembre 1859 avec la réalisation du premier Schützenfest et a commencé à concentrer toute la vie sociale et culturelle de ses habitants.

À partir de ce moment, la fête est célébrée chaque année (Pentecôte).

D’une durée d’environ trois jours, elle commence par des fêtes religieuses, puis est suivie par des compétitions de tir et, enfin, se conclut par un grand bal à utilité sociale.

En plus de ces manifestations, s’ajoutaient des représentations théâtrales et les défilés du roi de tir dans les rues de la ville.

Dans un ouvrage consacré à la commémoration du centenaire de la société, le rapport d’un des premiers immigrants présente certains éléments liés au siège de l’institution :

La première maison des tireurs était très modeste, mais elle atteignait bien ses objectifs.

À côté d’elle, c’était encore une forêt vierge.

Le jour de la fête, les ranchs étaient élevés à l’ombre des arbres gigantesques.

Ils étaient faits de cœurs de palmier et recouverts de feuilles de palmier.

Blumenau entière assistait à cette fête, vraiment populaire.

Entrons dans l’un de ces ranchs.

C’est assez rare.

Certains jeunes hommes, vendant joie et santé, servent les visiteurs avec un sourire et de l’humour.

Quelques images sont accrochées aux murs.

Tous sont liés au livre que le Dr Blumenau a récemment publié en Allemagne, faisant la promotion de sa colonie.

L’un des jeunes hommes a servi de guide et a expliqué aux visiteurs le sens de chaque image en le faisant avec un tel air de sérieux qu’il serait insultant de douter de leurs paroles.

Ce passage fournit la preuve que ces associations étaient des lieux d’appartenance et qu’elles cherchaient à cultiver la culture et les coutumes allemandes.

Dans le même temps, il se constituait des espaces de distinction parmi les habitants de la ville puisque la possibilité d’assister au Schützenverein Blumenau était réduite, permettant ainsi aux individus d’atteindre un certain statut social.

Toutefois, il convient de noter que, dans un premier temps, le nombre de membres (54 individus avec une moyenne de cinq membres par famille, soit 270 personnes sur un total de 944 habitants) était donc très hétérogène d’un point de vue social ; il y avait des médecins, des avocats, des enseignants, des membres du clergé, des mécaniciens, des serruriers, des potiers, des menuisiers, des agriculteurs et des commerçants.

C’est avec la croissance de la colonie, l’augmentation de la valeur du titre, la contribution mensuelle et la distance nécessaire pour se rendre au Schützenverein Blumenau (situé au centre de la ville) que, progressivement, le profil des adhérents est devenu plus élitiste.

En dix ans (1883-1893), le Schützenverein Blumenau a évolué vers un modèle influencé par le processus d’urbanisation que traversait la ville.

L’analyse de l’entité montre également une augmentation du nombre d’admissions, passant de 54 individus en 1859 à 106 en 1863.

Cet espace ne se limitait pas à la pratique du tir et aux festivités, mais est devenu également un lieu de discussions des problèmes de la communauté, de nouvelles relations sociales et de décisions importantes pour la vie en société.

Le 13 juin 1863, le premier statut de la société de tir est approuvé accompagné de certaines recommandations du président de Santa Catarina :

À cette date, ont été approuvés les statuts de la société de tir qui m’ont été présentés par les colons Victor Gilsa, Carlos Guilherme Friedenrich et Bernardo Knoblauck (...) avec les restrictions suivantes ; 1- Que l’école soit située à un point éloigné de toute ville et des voies publiques ; 2- Que le terrain soit entouré et surélevé à l’endroit où la cible doit être placée de manière à ne pas blesser quiconque passe à côté ; 3- Que pendant les heures d’exercice, la présence des personnes étrangères ne soit pas admise dans le centre, même pas les spectateurs, à la portée des coups de feu ; 4- Cette société devrait avoir un nombre limité d’armes, ne dépassant pas dix, et chaque colon devrait avoir uniquement la poudre à canon nécessaire au nombre de tirs que vous pouvez donner à chaque exercice ; 5- Vous devez avoir toute la vigilance et la prudence dans ces exercices afin qu’il n’y ait pas d’abus.

On peut constater que les principales préoccupations portaient sur l’emplacement du club et de ses stands de tir ainsi que sur la nécessité de prendre des mesures de sécurité.

Cet espace devrait être situé dans un lieu éloigné de toute voie publique.

De plus, la présence d’étrangers et de personnes n’ayant pas le dr...

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