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Dès la fin du XIXe siècle, de nombreuses associations promeuvent le développement de l’éducation physique en la liant à l’instruction militaire.

C'est dans ce contexte qu'émergent les sociétés de gymnastique, de tir et de préparation militaire.

L’idée est simple : il s’agit de former les jeunes hommes en amont de leur service, dans des associations civiles, grâce à l’éducation physique et à l’instruction militaire, dans le but d’accroître la puissance du pays.

Elles sont aussi pensées comme des lieux d’éducation civique et morale.

D’abord marginal dans les années 1860-1870, ce mouvement associatif reçoit progressivement le soutien de l’État, et devient massif dans les années 1900, dans le sillage de la loi de 1905.

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Un Mouvement de Masse à la Belle Époque

Les premières sociétés de tir et de gymnastique émergent en France dans les années 1860. La défaite de 1870 donne une impulsion au mouvement.

Ce sont les républicains qui font véritablement émerger les sociétés de tir et de gymnastique dans les années 1880, notamment par la promotion scolaire de la gymnastique et des pratiques d’enseignement militaire.

La loi George rend en principe obligatoire la gymnastique dès l’école primaire dès 1880, tandis que les bataillons scolaires doivent apprendre les rudiments militaires aux adolescents.

En dehors du cadre scolaire, les sociétés de tir et de gymnastique reçoivent progressivement un cadre légal (instruction ministérielle de 1892) et les premières aides matérielles de l’État, essentiellement par la mise à disposition d’armes et de munitions.

La réduction à deux ans du service militaire rend plus nécessaire, dans l’esprit des parlementaires, cette pré-formation militaire dans un cadre civil.

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Une instruction ministérielle datée du 8 novembre 1908 institutionnalise pleinement la préparation militaire.

Les associations peuvent demander le statut de « société agréée par le ministère de la Guerre », qui permet de recevoir aides et subventions.

Un « brevet d’aptitude militaire » est créé, qui octroie certains avantages aux lauréats lors de leur service militaire (choix du corps, avancement plus rapide) en échange d’un entraînement préalable sanctionné par des épreuves physiques (marches, gymnastique, athlétisme) et théoriques.

En parallèle, le gouvernement Clémenceau (1906-1909) relance massivement la pratique du tir scolaire.

Entre Pratiques Conscriptives, Sports et Loisirs

La préparation militaire s’institutionnalise donc à la fin du XIXe siècle, en fixant une sorte de programme d’entraînement, qualifié par l’historien Pierre Arnaud de « pratiques conscriptives ».

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Les sociétés de tir sont les plus nombreuses avant 1914, faisant du tir un sport national.

Elles sont scolaires ou post-scolaires, civiles sous la forme d’associations ou bien mixtes, avec la participation des réservistes et des territoriaux. L’organisation de concours annuels est un temps fort de la vie de ces associations.

Sur le même modèle, les sociétés de gymnastique ne proposent pas seulement des exercices aux agrès, mais organisent aussi chaque année de grandes fêtes.

Enfin, les sociétés de préparation militaire à proprement parler naissent plus tard, dans les années 1900, en proposant un entraînement global mêlant tir, gymnastique et instruction, dans le but explicite de préparer le « brevet d’aptitude militaire ».

Malgré leur objectif patriotique, les archives associatives suggèrent que des aspects terre à terre comme la gestion de la buvette ou l’organisation de festivités sont fondamentaux.

Ce sont avant tout des lieux de sociabilités, organisés autour de rites communautaires, repas, concours, bals, qui rythment la vie collective.

Les pratiques conscriptives ont certes un aspect disciplinaire : les gymnastes défilent en uniforme, avec fanfare et drapeaux, dans le but explicite de former de futurs soldats.

Pourtant, les jeunes hommes qui s’y inscrivent peuvent y trouver un lieu de divertissement, dans lequel ils fréquentent des gens de leur âge.

Dans les campagnes, ce sont souvent les premiers lieux qui proposent des loisirs dans un cadre associatif.

Les instituteurs, et les curés, jouent ainsi un rôle essentiel dans la diffusion de nouvelles pratiques culturelles, centrées sur l’exercice physique.

Avec les années 1900, la gymnastique devient de moins en moins rigide, et s’ouvre aux sports. Le brevet créé en 1908 est essentiellement fondé sur des épreuves athlétiques : courses, sauts, lancers.

Mais dans les années 1910, et plus encore dans l’entre-deux-guerres, on voit aussi se diffuser les « sports anglais », à l’image du football.

De l’autre côté, de nombreux clubs sportifs s’intègrent dans ce cadre militarisé.

Une Éducation Physique Militarisée

Les pratiques conscriptives sont donc ambiguës, mêlant loisirs sportifs et éducation militaire effective.

Il s’agit bien en effet d’apprendre à tirer au fusil Lebel, à marcher au pas (« l’école du soldat » fait partie à l’époque du programme canonique de la gymnastique), à faire de longues marches, à savoir lire une carte, et même à passer des épreuves supplémentaires d’équitation pour servir dans la cavalerie.

Si la préparation militaire, avant 1914, reste numériquement marginale rapportée à l’ensemble d’une classe d’âge (environ 50 000 brevets sont distribués entre 1908 et 1914), elle n’en demeure pas moins un phénomène emblématique d’une culture civique et militaire largement diffusée, y compris en dehors des murs de la caserne.

On retrouve ainsi, parmi ces gymnastes et ces tireurs, de nombreux jeunes hommes des classes 1900-1914 durement touchés par la Première Guerre mondiale, à l’image du premier mort de la guerre, l’instituteur Jules Peugeot, instituteur et membre de la société de tir de Montbéliard.

Pourtant, au départ, l’armée n’est pas unanimement favorable à cette idée.

De nombreux officiers ont peur d’être dépossédés d’une partie du contrôle de l’instruction militaire par ces associations civiles ; d’autres critiques pointent l’inefficacité de cet entrainement, voire son côté contre-productif, à l’image des bataillons scolaires des années 1880, rapidement abandonnés.

Il existe aussi un décalage entre les cadres associatifs et les jeunes préparés.

Il s’agissait bien pour les promoteurs de ce mouvement de joindre « l’école et le régiment », en proposant l’institutionnalisation, sous la forme associative, d’une éducation civique et militaire de l’adolescence masculine.

Les sociétés de gymnastique se présentent comme des écoles de morale, de civisme et de discipline.

Les jeunes, au contraire, semblent plutôt motivés par la recherche des avantages accordés par le brevet, au grand désarroi des dirigeants qui critiquent ce calcul intéressé.

La fonction de sociabilité de ces associations semble aussi un des facteurs d’attraction, ce qui expliquent que les adolescents se tournent massivement vers l’offre sportive dans l’entre-deux-guerres.

Quant à la discipline, les règlements sévères masquent mal le côté turbulent de la jeunesse, dont on trouve particulièrement des traces lors des fêtes de gymnastique, qui donnent lieu à des voyages dans des villes parfois lointaines et qui ne se déroulent pas toujours dans un ordre parfait.

Le Concours Fédéral de Tir à Montbéliard en 1912

La Société de tir S.A.G. organisa une manifestation en trois temps.

  • 16 mai : Ouverture du Concours Fédéral et du Concours public par le président de la Fédération, Paul Bretegnier.
  • Le 19 et du 23 au 27 mai : Poursuite des deux concours.
  • 26 mai, de 20h30 à 2 heures du matin, pour la première fois, un Concours de tirs de nuit.
  • 27 mai matin : Suite et fin du Concours de préparation militaire.

Ce programme attira de nombreux tireurs représentant pas moins de 35 sur les 42 sociétés de la Fédération.

L’ouverture du Concours Fédéral et du Concours public revint au président de la Fédération, Paul Bretegnier.

Si le concours fédéral était régi par le règlement de la Fédération, par contre le concours public fut réglementé par le Comité.

Il s’effectuait sur des cibles à 200 mètres avec des séries de 4 balles, avec fusil Lebel.

Les prix, au nombre de dix, s’élevaient de 250 à 30 francs avec 100 autres prix en nature pour les suivants.

La Fédération avait envoyé plusieurs de ses membres pour préparer les journées des 26 et 27 mai.

L’un d’entre-deux, M. Baname proposa d’organiser un cours de perfectionnement pour les instructions de la Préparation militaire.

Au 22 mai, c’était la Société de Tir de Montbéliard qui était en tête des classements que ce soit par équipe en catégorie Adulte et Jeune gens, ou en individuel (G.

Cette avant dernière journée fut complétée avec une soirée car un tir de nuit fut organisé de 8h30 à 2 heures du matin.

La cible était à 0,50 franc pour 4 balles non fournies.

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