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L'expression "séance de tirs au but" est utilisée pour désigner la manière par laquelle deux équipes, qui s’affrontent dans un match à élimination directe, se départagent lorsqu’elles sont toujours à égalité à l’issue de la prolongation.

Déroulement d'une Séance de Tirs au But

Elles s’affrontent alors lors de la séance de tir au but : après un toss, qui permet de définir de quel côté la séance se déroulera et quelle formation commencera, chacune des deux équipes désigne cinq tireurs, qui se présentent successivement face au gardien adverse et tentent de marquer.

Si les deux équipes sont toujours à égalité au terme de ces cinq tentatives, la séance se poursuit à la mort subite, jusqu’à ce qu’une des deux équipes prennent l’avantage à nombre de tirs égaux. Contrairement à un penalty, le joueur dont le tir serait repoussé par le portier ne peut pas reprendre la balle.

L'Importance Nerveuse et Psychologique

La séance de tir au but est particulièrement éprouvante nerveusement, cruelle pour l’équipe vaincue, et demande donc aux tireurs beaucoup de sang-froid. Certains gardiens sont par ailleurs des spécialistes de cet exercice.

Dans les matchs à élimination directe, une chose est redoutée de tous : ne pas terminer la rencontre après 90 minutes et la poursuivre en prolongation. Ce format est souvent utilisé dans des compétitions internationales et nationales comme la Ligue des Champions, la Coupe du Monde, l’Euro ou encore la Coupe de France.

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Ce temps de jeu supplémentaire est exclusivement utilisé dans des compétitions où une équipe doit être déclarée vainqueur à la fin d’une partie. Une prolongation au football dure 30 minutes et se compose de deux périodes de 15 minutes. Les prolongations se terminent à la fin des deux périodes de 15 minutes.

Lorsque les prolongations arrivent à leur terme, l’arbitre met en place une séance de tir au but. Les formations tirent de manière alternée cinq tirs au but chacune, et la formation qui aura le plus marqué sur ces 5 tirs remportera la partie.

Ces phases de jeu transforment des matchs à très grands enjeux, où la tension est à son comble, en moments inoubliables pour les joueurs, les entraîneurs ou encore les supporters.

Exemples Historiques

  • L’un des moments les plus emblématiques de la CDM s’est déroulé lors de la finale de 1966 qui opposait l’Angleterre et l’Allemagne de l’Ouest.
  • En 2014, la finale de la Ligue des Champions opposait deux clubs madrilènes, le Real de Madrid et l’Atlético de Madrid. L’Atlético de Madrid menait 1 à 0 en fin de temps réglementaire, et le défenseur central du Réal de Madrid (Sergio Ramos) est venu briser le rêve des Colchoneros de remporter la première Ligue des Champions de leur histoire en marquant à la 93ème minute.

Prolongations : Un Défi Physique et Mental

En cas de match nul à l’issue du temps réglementaire, les joueurs doivent être préparés physiquement et mentalement pour entamer deux périodes de jeu supplémentaires. Les prolongations nécessitent de puiser dans ses ressources et d’avoir une gestion tactique efficace pour maximiser ses chances de gagner.

Les Défis des Prolongations

  1. Après avoir joué 90 minutes avec une forte intensité, les joueurs doivent trouver l’énergie pour maintenir cette intensité pendant 30 minutes de plus.
  2. Certaines formations cherchent à limiter les risques et se replient en défense pour fermer les espaces exploitables par l’adversaire et maintenir le score jusqu’au terme des prolongations.
  3. Les prolongations sont bien plus qu’un simple temps additionnel, ce sont des phases de jeu intenses, remplies de suspense, qui peuvent changer le cours d’un match et laisser leur empreinte dans l’histoire du foot.

Stratégies et Préparations

En avouant s'être « trompé » dans le choix des tireurs, après l'élimination de l'Espagne par le Maroc, mardi en huitièmes de finale de la Coupe du monde (0-0, 3 tab à 0), Luis Enrique a relancé un éternel débat sur l'approche d'une séance de tirs au but. Mieux vaut-il des joueurs désignés à l'avance et préposés à l'exercice ou des volontaires qui, le moment venu, se proposent parce qu'ils sentent bien le coup ?

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Pour l'ancien sélectionneur espagnol tout juste limogé, la réponse, comme l'explication de la défaite de son équipe, est « claire » : « J'ai choisi les trois premiers tireurs (Pablo Sarabia, Carlos Soler et Sergio Busquets) sans leur laisser le choix, et sur les tireurs suivants, ce sont eux qui choisissaient. Ce n'était pas la chose à faire, j'ai fait une erreur. » Sous-entendu, peut-être aurait-il mieux valu prendre le pouls de l'effectif, pour s'assurer des dispositions de chacun.

Car si pour la plupart des observateurs, le tir au but peut sembler avant tout technique, pour les courageux qui s'avancent avec le ballon, il est surtout question de savoir gérer ses émotions. « C'est un moment de tension maximale, un moment où il faut montrer son sang-froid et montrer que l'on peut tirer de la façon dont on l'a décidé, si on l'a réalisé des milliers de fois », expliquait encore l'ex-coach de la Roja, la veille du match, en espérant que ses joueurs aient bien « fait leurs devoirs » au préalable, à l'entraînement, dans leur club.

« Ça peut paraître banal comme exercice, on le banalise en tout cas, mais ce n'est pas un moment évident », confirme Mehmed Bazdarevic, spécialiste en son temps des penalties, même s'il considère que « ce n'est pas la même chose ». « Tout s'arrête et les projecteurs sont braqués sur toi. Si tu rates, le match est terminé, alors que ce n'est pas forcément le cas pour un penalty », poursuit l'ancien sélectionneur de la Bosnie-Herzégovine (2014-2017) ou plus récemment entraîneur de Guingamp (2020-2021).

D'où l'importance de bien sélectionner les hommes amenés à exécuter la sentence. Pour Bazdarevic par exemple, « il paraît difficile de pousser un joueur à y aller au dernier moment ».

D'autres se sont montrés plus diplomates voire plus malins pour éviter d'en arriver là. « Avant d'aller tirer le penalty (contre l'Italie en quarts de finale de la Coupe du monde 1998, victoire 0-0, 4 tab à 3), Aimé Jacquet est arrivé à côté de moi et m'a demandé : "Tu tires ?" Je lui ai répondu "ouais", comme si j'étais au tournoi de Clamart avec Les Ulis, racontait Thierry Henry, le 7 mars dernier dans L'Equipe, en référence à son tir au but réussi, malgré ses 20 ans à l'époque, face à l'expérimenté Gianluca Pagliuca.

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Parfois il arrive « que personne ne veuille tirer », témoigne Bazdarevic. Ce fut le cas par exemple la saison passée au PSG, en huitièmes de finale de la Coupe de France contre Nice. Plusieurs coéquipiers plus expérimentés n'ayant pas voulu s'y coller, après les cinq premiers tirs marqués, le jeune Xavi Simmons s'était dévoué, avait échoué et été désigné comme responsable de l'élimination du club parisien (0-0, 5 tab à 6). Interrogé après la rencontre sur l'ordre établi des tireurs, le coach parisien d'alors, Mauricio Pochettino, avait confié que les joueurs avaient pris leurs responsabilités : « Pour les premiers, cela dépendait de comment les joueurs se sentaient. Ils prenaient les places qui leur convenaient. Xavi n'était pas mon choix. »

À l'inverse de Didier Deschamps, qui assimile les séances de tirs au but à « une loterie » et préfère ne pas les préparer avec les Bleus, Mehmed Bazdarevic a toujours eu pour habitude dans les clubs où il est passé de les travailler « un peu quand même ». Histoire d'assurer le coup.

« Quand on avait un match de Coupe, on ne prévoyait pas exactement cinq tireurs. On faisait tirer tout le monde et on observait qui était le plus appliqué, qui faisait une pichenette ou avait des facilités », raconte l'ancien meneur de jeu qui, au fil de sa carrière de joueur, a aussi été confronté à ce type d'échecs dans une séance importante. Signe que le volontariat n'a pas que du bon non plus et qu'il n'existe aucune règle lorsque la pression s'en mêle.

« Même s'il est connu pour bien les tirer et qu'il était frais, Sarabia a dû cogiter en entrant en jeu à deux minutes des tirs au but. Il aurait fallu le lancer un peu plus tôt pour qu'il se chauffe, estime Bazdarevic. Busquets aussi a dû penser que c'était son dernier match (en sélection). Ce n'était pas un cadeau de le désigner malgré son expérience. »

À chaque match son histoire et à chaque séance fatidique sa dramaturgie.

Théorie des Jeux et Tirs au But

On connait l'importance des penaltys dans le foot, que ce soit au cours du match ou dans les séances de tirs au but qui finissent parfois les rencontres à élimination directe. Il est important pour le tireur de ne pas se rater!

Un tir depuis le point de penalty effectué par un joueur professionnel mettant environ 0,3s pour atteindre le but, le gardien doit nécessairement choisir un côté avant de savoir celui que le joueur a choisi. Évidemment, le pourcentage de réussite est bien plus grand si le joueur tire du côté où le gardien n'a pas plongé.

Malheureusement pour eux, les footballeurs ne sont pas symétriques. Ainsi, les droitiers tirent mieux sur le côté gauche, et les gauchers tirent mieux à droite. Imaginons maintenant notre tireur droitier se présentant face au gardien. Quel côté doit-il choisir?

Il peut tenter de choisir toujours le côté gauche, son côté de prédilection, mais alors le gardien aura connaissance de cela (en analysant les penaltys déja tirés) et choisira toujours le bon côté. Le pourcentage de réussite ne sera que de 70%, et il y a sans doute moyen de faire mieux.

Il peut aussi choisir de tirer une pièce de monnaie et de choisir complètement aléatoirement entre les deux côtés. Mais alors le gardien plongera toujours du côté faible du joueur. C'est un peu mieux, mais il est peut-être encore possible de faire mieux.

Il faut faire attention de vraiment choisir le côté en tirant une pièce de monnaie, et non en alternant "une fois à droite, une fois à gauche". Remarquons aussi que ce dilemme est symétrique car partagé par le gardien. Lui aussi a très certainement un côté de préférence.

La modélisation précédente entre parfaitement dans le cadre de la théorie des jeux, une discipline à la frontière des mathématiques et de l'économie, développé notamment dans les années 1930 et 1940 par deux mathématiciens américains, John von Neumann et John Nash. Dans le cas qui nous intéresse, ces notions sont faciles à expliquer.

Le tireur va choisir au hasard un côté, mais avec une préférence pour l'un d'entre eux. Cela peut se faire en lançant une pièce truquée dont la probabilité de tomber sur face est par exemple plus importante que la probabilité de tomber sur pile. Le gardien va faire de même.

L'équilibre, pour le joueur, consiste à faire en sorte que la probabilité qu'il réussisse son tir au but soit identique que le gardien plonge à droite ou plonge à gauche, c'est-à-dire que sa probabilité de réussir le tir soit indépendante de la stratégie du gardien. L'équilibre, pour le gardien, consiste à faire en sorte que ses probabilités d'arrêter le tir soient identiques, que le joueur tire à gauche ou à droite.

En effectuant un peu de calcul de probabilités et en utilisant les statistiques qu'il avait constituées, Ignacio Palacios Huerta a déterminé quelle devait être la probabilité qu'un droitier tire à gauche (son meilleur côté) dans une stratégie optimale : environ 58%.

Analyse Statistique

Sur les 1419 penaltys analysés par Ignacio Palacios Huerta, environ 60% ont été tirés du côté favori du joueur. C'est très proche des 58% de la stratégie optimale.

Stratégie Pourcentage de tirs du côté favori
Stratégie optimale (Huerta) 58%
Observation sur 1419 penaltys 60%

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