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Artiste multifacette dont la production opulente et la verve singulière ne passent pas inaperçues, Robert Combas est considéré comme l’un des artistes français contemporains les plus importants depuis des 80’s. Peintre, sculpteur, illustrateur, créateur d’objets et de mobilier, musicien, il est, avec Hervé Di Rosa, l’initiateur du mouvement artistique de la figuration libre, jaillissement libératoire d’une peinture qui s’émancipe des courants alors dominants : le minimalisme, l’art conceptuel et les nouvelles avant-gardes.

Né à Lyon le 25 mai 1957, Robert Combas passe son enfance et son adolescence à Sète, dans une famille aux convictions communistes. Il a trempé ses premiers pinceaux dans une atmosphère de rock, de bandes dessinées et d'arts urbains dans les années 80. Avec la volonté de traiter tous les sujets, de la violence au sexe, en passant par les problèmes de société, Robert Combas fonde en 1981, aux côtés de Rémi Blanchard, François Boisrond et Hervé Di Rosa, le mouvement artistique de la "Figuration libre" qui lui permettra de réaliser ses premières expos.

La Figuration Libre: Un Mouvement Artistique Décomplexé

Cette nouvelle génération de peintres des années 80 est animée par un enthousiasme et une désinvolture contrastant avec la sévérité des années 1970. Les artistes de la figuration libre ne se réfugient dans aucune nostalgie. Sans honte ni culpabilité, ils s’inscrivent dans l’actualité de leur temps avec un style coloré, graphique et simplifié, inspiré de la BD, de la science-fiction, des dessins d’enfants et de la culture des banlieues. A l’instar des artistes américains, ils sont moins influencés par les graffitis.

« C’est faire ce qu’on veut le plus possible, le plus personnellement, le plus librement. […] La Figuration libre, c’est se servir de toutes les recettes sans complexe pour améliorer son travail quand il est incorrect. […] La Figuration libre, c’est quand je fais une bande dessinée avec un héros rigolo et que le lendemain matin je laisse tout tomber pour faire une grande toile sur la bataille de Waterloo. Je ne suis pas Hergé, ni Andy Warhol, ni comme presque tous les grands peintres qui restent souvent prisonniers d’une forme de peinture, d’un ordre établi, qui ne changent que tous les six ans, ou certains même qui ne changent pas de toute leur vie. La vie, c’est de changer. On change de voiture, on change de femme, on change de chaussettes, on change de slip. Alors, on doit changer souvent de peinture, de dessin, d’idée. Un jour appliqué, le lendemain indiscipliné. Du bien fait, du mal fait, mais du soi-même.

Un Univers Artistique Pluriel et Électrique

Robert Combas jongle avec de multiples supports, tables, tapis, objets de récupérations, disques vinyles, guitares électriques... sans jamais se perdre. D'expositions en rétrospectives, de Sète à Paris, le peintre enchaînera les toiles aux couleurs criardes et aux traits noirs épais en mélangeant les techniques. Celui dont l'occupation préférée est de "Peindre et entendre" donne à voir... et à écouter. "J'essaie vraiment de faire du nouveau, j'essaie de sortir de moi-même et de ne pas m'occuper de la ressemblance avec quelqu'un.

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Robert Combas n'a pas la réputation de créer des commodes Louis XV ou des lits à baldaquin Renaissance. Son style « complètement déjanté », comme il le définit, s'intègre de façon étonnante au domaine de Chamarande (Essonne). « Si on imaginait que j’allais faire des meubles design propres et lisses, c’est raté », s’amuse-t-il. Il a opté pour des « formes tarabiscotées » et des couleurs vives : des pieds de lampe transformés en jambes vêtues de pantalons loufoques, des tapis que l’on foule en étant observé par des profils au regard de cyclope, des statues de femmes aux seins énormes et aux mamelons pointus, dont le visage rappelle Geneviève, sa compagne depuis trente ans.

Combas et la Musique: Une Fusion Incessante

Robert Combas est aussi musicien et grand collectionneur (il préfère le mot « accumulateur ») d’enregistrements musicaux. « Mon hobby ? collectionner des disques rock en vinyle de toutes les époques ! Depuis 2011 il forme, avec Lucas Mancione et Pierre Reixach, le groupe de rock Les Sans Pattes. « Les Sans Pattes, multi-instrumentistes du genre bricolo, jouent une musique éclectique : rock psychédélique, punk, électro, chanson italienne, un peu de Phil Spector et des Beach Boys, beaucoup de Suicide. » (Lucas Mancione) « Vu mon âge, c’était le dernier carat pour revenir à ce qui a animé mon adolescence. Musique et peinture convergent incessamment dans l’œuvre de Combas. Les références se nourrissent et/ou s’amalgament sans inhibition ni jugement. L’éclectisme libre d’une culture à la fois populaire et savante est la règle.

« Ma peinture, c’est du rock, la recherche du feeling. Le feeling, c’est le rythme. C’est le batteur fou dans la jungle et les danses vaudous. Ce sont les Rolling Stones copiant les vieux morceaux des Noirs, des bluesmen et qui, sans le vouloir, créent une musique nouvelle ». En guerre depuis son enfance avec l’orthographe et la syntaxe, Combas est obsédé par le langage. Au début des 80’s, il décide d’accompagner chacune de ses peintures d’un texte qui joue à la fois le rôle de titre et de légende. Ces titres-légendes, sortes de sous-titres très imagés, décrivent le tableau sans être uniquement un commentaire littéral. Ils mettent en perspective la peinture à la manière des paroles d’une chanson, fourmillant d’argot, de patois sétois, d’images truculentes, de jeux de mots, d’expressions à rallonge. Le rythme est donné par une ponctuation vive et débridée.

Expositions et Rétrospectives

En 2012, le musée d'art contemporain de Lyon a organisé une rétrospective intitulée "Greatest hist - Robert Combas" à l'occasion de ses 40 ans de carrière. Cette exposition présentait plus de 600 œuvres de Combas, réalisées depuis les années 70 jusqu'à 2012. Elle se développait dans tout le macLYON suivant une trame « chronologico-thématique », pour reprendre les termes du critique d’art et commissaire invité de l’exposition : Richard Leydier. Pendant 2 mois, la présence de Robert Combas est quotidienne. « Envahir l’espace, c’était une obligation. Et encore, l’invasion est réduite par rapport à ce qui était prévu. J’ai craint que les toiles soient absorbées par le nombre, donc on a épuré un peu… Bon, d’accord, de toute façon, ça ne pouvait pas être une exposition normale. Ce n’est pas une exposition à voir en une heure. On peut, bien sûr, mais je pense qu’il faut du temps pour bien la regarder.

Combas et Soulages: Regards Croisés

Robert Combas avait rencontré le maître de l'outrenoir, Pierre Soulages. "On peut dire que Pierre Soulages a eu une bonne mort, pas noire. C'est un bon exemple d'être humain qui a eu une longue vie et conservé sa tête jusqu'au bout", déclarait le peintre sétois Robert Combas, mercredi 26 octobre en milieu d'après-midi. Ce dernier concluant en déclarant : "Sa peinture est en quelque sorte contraire à la mienne et inversement. C'est vrai au niveau de la couleur mais aussi du graphisme minimaliste. Cela n'empêche pas que je suis sensible à sa peinture.

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