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Revolver est le septième album studio des Beatles, paru le 5 août 1966 au Royaume-Uni et trois jours plus tard aux États-Unis, avec une liste de chansons légèrement différente. Le disque est souvent considéré comme un album majeur de leur carrière et l’un des plus influents de tous les temps par les critiques.

Un tournant dans la carrière des Beatles

Avec Revolver, enregistré aux studios EMI entre le 6 avril et le 20 juin 1966, les Beatles deviennent un véritable groupe de studio et s’écartent de plus en plus de la scène. Cet album marquera un tournant dans la carrière des anglais car il marque la fin du côté "bons garçons" du quatuor.

Rubber Soul est sorti le 3 décembre 1965 et avec lui, débutait cet ère des Beatles "studio". McCartney, Lennon, Starr et Harrison délaissent quelque peu la scène et se consacrent plus à l'exercice studio. Ils prennent leur temps pour composer, travailler, peaufiner leurs titres. Le producteur est une fois de plus le magicien George Martin, à qui le quatuor britannique demandait des effets de plus en plus complexes.

Les Beatles sont restés en studio du 6 avril au 20 juin 1966. C'était une période excitante et innovante à la fois car les idées qui fusaient constamment de la part de McCartney, Lennon et Harrison étaient perçues positivement par George Martin et l'ingénieur du son Geoff Emerick, âgé d'à peine vingt ans à l'époque. Ce dernier change complètement la manière d'enregistrer la batterie en positionnant les micros plus près des fûts, en « assourdissant » la grosse caisse à l'aide de vêtements placés à l'intérieur, le jour même de son entrée en fonction, le 6 avril 1966, et la basse, en se servant d'un haut-parleur comme micro placé en face de l'ampli.

L'influence américaine et indienne

Revolver représente une renaissance dans tous les sens du terme. Bien qu’enraciné dans un mécontentement politique typiquement britannique, « Taxman » est sans aucun doute un produit de l’époque où les Beatles vivaient en Amérique.

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Alors que Lennon et McCartney ont les yeux rivés sur les deux rives de l’Atlantique, le regard de Harrison s’étend au-delà des frontières de l’Occident. Dans « Love You To », les Beatles embrassent enfin les idiosyncrasies structurelles de la musique classique indienne, rejetant 500 ans de théorie harmonique occidentale en faveur d’un seul bourdon de tanpura.

Anecdotes et secrets de l'album

La pochette de l'album

Klaus Voormann a dessiné la pochette et mis en place le collage. Ami des Beatles depuis leur séjour à Hambourg au début des années 1960, il a étudié l’art puis a déménagé au Royaume-Uni pour entreprendre une carrière dans la musique, jouant de la basse avec le groupe Manfred Mann. Il a créé le collage à partir d’un certain nombre de photos du groupe (dont certaines apparaissent sur le verso de la pochette de l’album précédent, Rubber Soul). Klaus lui-même apparaît sur la couverture, juste en dessous du dessin de la bouche de John Lennon.

Eleanor Rigby

La chanson s’appelait à l’origine « Miss Daisy Hawkins » puis Paul McCartney a changé pour un nom plus réaliste. « Eleanor » est probablement venu de l’actrice et comédienne Eleanor Bron, qui a joué dans le film Help! Ainsi, dans les années 1980, une tombe au nom d’Eleanor Rigby a été découverte dans le cimetière de l’église Saint-Pierre à Woolton, dans la banlieue de Liverpool, à quelques pas du lieu de la première rencontre entre Paul McCartney et John Lennon, en 1957.

Doctor Robert

Il existe de nombreuses théories sur l’identité de ce chaman distributeur de pilules magiques. La plus crédible est le Dr Robert Freymann, un médecin new-yorkais réputé pour avoir offert à ses riches clients des injections de vitamine B-12, mélangées à des amphétamines. Il perdit sa licence en 1975 et mourut en 1987, laissant derrière lui un livre intitulé « What’s So Bad About Feeling Good?

« John et moi pensions que l’idée était drôle. Les gens nous disaient « On peut tout se procurer avec lui ! Il vous donnera toutes les pilules que vous voulez ! » C’était un sacré business. La chanson était une blague sur ce type qui pouvait soigner tout le monde avec toutes ces pilules et ces tranquillisants. Il faisait surtout planer tout New York. » Paul McCartney

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Premier son inversé de l’histoire du rock

I’m Only Sleeping est réputée pour contenir le premier solo de guitare inversé. Quant à savoir comment cet effet fut découvert, selon Paul McCartney, le groupe était en train d’enregistrer le solo de guitare de George Harrison lorsque le technicien chargé du magnétophone mit la bande à l’envers :

« Ça jouait à l’envers, « bordel qu’est-ce qui se passe ? ». Cet effet ! Personne n’avait alors entendu de choses à l’envers. On a dit « mon dieu, c’est fantastique, on peut faire ça pour de bon ? ». Alors George Martin, béni soit-il, étant favorable à ce genre d’idée et plutôt aventureux pour une « grande personne raisonnable » a répondu « oui, je crois que c’est possible ». Alors on l’a fait et c’est ce jour-là que nous avons découvert la guitare à l’envers. C’était un beau solo en fait. Ça sonne comme quelque chose qu’on ne pourrait pas jouer. »

La version que donnent John Lennon et George Harrison est différente. C’est en fait John qui aurait accidentellement enclenché à l’envers, chez lui, la bande de travail de la chanson Rain (face B du single Paperback Writer) enregistrée quelques jours avant I’m Only Sleeping et serait revenu aux studios tout heureux de sa trouvaille. On l’entend ainsi chanter à l’envers à la fin de Rain, George Harrison se chargeant de transformer l’essai à la guitare sur I’m Only Sleeping.

Pourquoi l’album s’appelle Revolver ?

Revolver est un jeu de mots, se référant à la fois au revolver en tant qu’arme à feu et au mouvement rotatif (« to revolve » en anglais) des disques lorsqu’ils sont placés sur un électrophone.

Revolver aurait pu porter un tout autre nom. John Lennon et Paul McCartney pensaient titrer leur album Magic Circles, Beatles on Safari ou encore Pendulum.

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Tomorrow Never Knows

Tomorrow Never Knows est une chanson liée aux expériences de John Lennon avec les drogues, en particulier le LSD, un puissant hallucinogène synthétisé en 1938 par Albert Hofmann. Son usage récréatif se répand dans les années 1960. C’est en avril 1965 que Lennon en consomme pour la première fois, sans le savoir, lors d’un dîner chez un ami dentiste. Ce dernier avait placé sans rien dire du LSD dans les verres de ses invités.

John Lennon s’inspire directement du livre de Timothy Leary, The Psychedelic Expérience, publié en 1964, lui-même étant une adaptation du Livre des morts tibétain. L’ouvrage se veut un manuel de préparation spirituelle à l’absorption de drogues. Le livre de Timothy Leary avait été envoyé à John Lennon par Barry Miles, le responsable d’Indica Books. A l’époque, Barry Miles était chargé par les Beatles de leur envoyer régulièrement une sélection de livres, de magazines et de journaux pour qu’ils se tiennent au courant de l’actualité.

Avec ce titre, John Lennon, désirait tout simplement donner un aperçu en mots et en musique de son expérience du LSD.

Liste des pistes de l'album Revolver

Voici la liste des pistes de l'album Revolver :

  1. Taxman - 02:39
  2. Eleanor Rigby - 02:06
  3. I'm Only Sleeping - 02:57
  4. Love You To - 03:01
  5. Here, There And Everywhere - 02:24
  6. Yellow Submarine - 02:38
  7. She Said She Said - 02:33
  8. Good Day Sunshine - 02:07
  9. And Your Bird Can Sing - 02:00
  10. For No One - 02:01
  11. Doctor Robert - 02:12
  12. I Want To Tell You - 02:27
  13. Got To Get You Into My Life - 02:28
  14. Tomorrow Never Knows

Rééditions et héritage

Et une énième réédition pour les icônes de Liverpool. À l’automne, le célébrissime Revolver des Beatles, qui compte quelques indémodables comme Yellow Submarine, Taxman ou Eleanor Rigby, ressortira dans une édition deluxe. Cette nouvelle version de Revolver s’inscrit dans une longue série de rééditions de la discographie des Beatles.

En 2017, Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band avait déjà été réédité à l’occasion de son 50ème anniversaire. En 2018, c’était au tour du fameux “White Album” de ressortir, puis à Abbey Road de faire peau neuve l’année suivante. Et l’année dernière, Let It Be revenait dans les bacs.

Au cours de l’année 1965, la popularité démentielle du groupe lui ouvre les portes des stades. Les Beatles sont les premiers à se produire devant une foule de cinquante mille personnes. Seulement, la technologie d’alors, ne permet pas aux artistes de restituer fidèlement leur travail studio dans de telles structures en plein air.

Effrayés par le culte dont ils font l’objet, et lassé des cris qui éclipsent leur musique, les Fab Four retournent à leurs compositions, avec bonheur et soulagement.

Avec ce nouvel opus, les Beatles gomment définitivement leur image de garçons sages. Ils portent désormais un jugement critique sur l’exclusion, la société de consommation, ou la politique. Le verbe est libre et souvent teinté d’ironie.

Dès sa publication, le 5 août 1966, anglais et américains se ruent chez les disquaires afin d’acquérir le précieux nouveau sésame des Beatles. Ces derniers jouant un rôle de baromètre, sa portée sur la profession est équivalente.

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