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La crosse est un élément essentiel du fusil de chasse, assurant le lien entre l'arme et le tireur. Elle contribue significativement à la précision et au confort lors du tir. L'entretien régulier de la crosse est donc crucial pour garantir la performance et la durabilité de l'arme.

Importance de la crosse

Qui n’a pas entendu l’adage : « Le canon tire mais la crosse tue » ? Cela sous-entend l’indispensable configuration de la crosse, trait d’union avec son utilisateur. VÉRITABLE PROLONGEMENT DU CHASSEUR, IL NE DOIT « PAS SE BATTRE AVEC SON FUSIL ! C’est sans doute, d’abord, une arme que l’on oublie à l’instant de désigner la cible du bout du canon.

Matériaux et fabrication de la crosse

Le plus souvent, la crosse est fabriquée en noyer, voire en matériaux synthétiques tels que le carbone. En carbone, elle est réalisée industriellement. On retrouve différentes essences pour la réalisation de crosse, telles que le hêtre sur des fusils industriels ou le noyer sur des armes de qualité. La crosse en noyer est en effet un incontournable pour un fusil de chasse traditionnel. Son veinage si particulier lui confère de splendides contrastes.

Les bois utilisés proviennent de Turquie, et sont scrupuleusement sélectionnés pour leurs qualités techniques et esthétiques. Les bois sont séchés naturellement pendant trois années complètes, processus au bout duquel les bois sont prêts à être travaillés.

Sélection du bois de noyer

Pour sélectionner le bois de ces noyers si particuliers, Chapuis Armes peut compter sur des partenaires de confiance qui connaissent et partagent notre niveau d’exigence. Nous mettons un point d’honneur à choisir méticuleusement nos maquettes de Noyer comme un joaillier choisit ses pierres précieuses. Ces maquettes proviennent de la partie basse du tronc, appelée « bille » du noyer, qui constitue le cœur de l’arbre, pour assurer un veinage et des contrastes les plus riches.

Lire aussi: Guide pratique : Refaire un canon de fusil

Processus de fabrication

Les maquettes sélectionnées méticuleusement sont ensuite positionnées sur un tour et usinées pour se rapprocher de la forme finale de la crosse. La crosse est vissée à la bascule de l’arme au moyen d’une longue vis appelée « tirant ». L’huile vient nourrir et protéger le bois en lui conférant une brillance qui se rapproche de l’effet d’un vernis au tampon sans avoir les inconvénients liés à la fragilité du vernis.

Réparation des crosses : Les entures

Comme chaque hiver dès qu'il neige, je me mets à de l'ébénisterie sur des crosses d'armes longues. Il s'agit de réparer dans un premier temps les éclats de la crosse: Pour ça il faut commencer à araser les parties cassées d'abord au rabot à main ou au rabot électrique, puis au ciseau à bois et enfin préparer des entures. Ici ces entures sont en hètre alors que la crosse est en noyer.

Ca n'a que peu d'importance, car dans le cas présent le tout est de bien visionner le travail. De toutes façons cette crosse, si elle sert à nouveau, sera entièrement teintée en noir pour figurer un fusil russe de 1854. Il va de soi que pour réparer une crosse correctement, il faudrait prendre du noyer bien sec. Maintenant il faut coller ces entures en prenant bien soin de les cheviller à l'aide d'une cheville de bois elle même collée en place.

Finalement à l'aide de râpes, d'un rabot, ajuster les entures selon la forme de la crosse. La plaque de couche est encastrée au ciseau à bois et à la Dremel. La finition est faite au papier de verre passé en long à l'aide d'une cale de bois. Voilà, quelques heures pour la première partie du travail, laisser coller une nuit complète, et encore quelques heures le lendemain pour ajuster. Jusque là ça n'a rien coûté et la crosse a déjà meilleurs allure!

Pour la terminer il faudra une enture complète du bois sous le canon, de près de 90 cm de long.

Lire aussi: Dévernir une crosse de fusil : Guide pratique

Voici par exemple le même travail effectué en arsenal, ici pour réparer la crosse d'un fusil Enfield n°4 MK1* de 1939 qui avait été retrouvé en Normandie:

Tout d'abord un fusil 1816 transformé à percussion, ce qui donne un 1816 T: En haut il s'agit de ce 1816 T, en bas pour comparer un 1822 T Bis. Il a eu son bois raccourci pour un usage chasse certainement. Le but étant de lui rallonger ce bois dans sa longueur normale. En parallèle il y a un second fusil à qui il faut faire la même chose, un 1777 AN IX, lui aussi transformé à percussion.

Il a son bois presque dans la bonne longueur, il lui manque juste 5cm, et l'enture est mal faite car elle est jointe trop visiblement: Ce 2° fusil avec une nouvelle enture, mais encore trop courte de 5cm, il en faudra une autre: L'ancienne enture en place, son raccord est bien visible car il n'est pas caché par la capucine (absente ici): Je commence par creuser l'emboîtement, découpe à la Dremel: Je creuse l'emboîtement à la gouge: La crosse est coupée au bon endroit, le chevauchement se fera sous la capucine et ne sera que très peu visible: Je façonne la partie mâle de l'emboîtement à la râpe: C'est bien dégrossi: Finition à la toile émeri: Le canal de baguette est déjà creusé, mais il est trop fin et pas assez profond.

Je le mets aux bonnes dimensions à l'aide d'un outil perso: une lime meulée le bout en biais et qui fait grattoir: L'emplacement du canon est lui aussi un peu trop fin, je le mets aux dimensions à l'aide de très gros papier de verre enroulé autour d'un morceau de bois au bon diamètre: Les deux parties du canal de baguette correspondent parfaitement maintenant: La baguette est en place pour bien coller l'enture au bon endroit. Je mets deux petits clous pointus à chaque extrémité pour renforcer le collage:

Une fois l'enture bien collée, je passe à la mise en place de l'embouchoir, il faut creuser le bois: Le voilà en place: La grenadière est mise en place après avoir ajusté le bois: Pareil pour la capucine. Le raccord est maintenant caché par cette dernière: Les deux fûts sont maintenant en place, le 1822 T Bis est toujours là pour comparaison:

Lire aussi: Tout sur la rayure de crosse de fusil

Je termine par la mise en place des 3 ressorts de fixation des garnitures (embouchoir, grenadière et capucine). Il faut bien repérer l'emplacement, le délimiter au cutter puis au ciseau droit, et enfin le creuser au ciseau fin: Une fois correctement creusé, il faut percer pour entrer la tige de maintien du ressort. Attention: les trous sont très souvent de biais pour éviter le dessous du canon:

Pour le 1816, il faudra encore nettoyer le canon et le reste des parties métalliques, trouver un chien, un embouchoir et les ressorts et finalement la baguette et la bretelle. Voilà comment on peut remettre en état des fusil achetés à très bas prix, le prix de revient total revient en gros à 200/250€ par arme, achat de l'épave compris.

Pour utiliser couramment en reconstitution c'est parfait, ça évite d'abîmer un beau fusil à 600/800€. C'est aussi solide qu'un bois complet d'origine.

Quelques conseils

  • S'il est facile et rapide d'enlever de la matière, il est très difficile d'en remettre!
  • N'hésitez pas à fabriquer vos propres outils. Une lime aiguisée en bout devient un grattoir très efficace.
  • Un ciseau étroit se fabrique dans une vieille lime.
  • Un grattoir est facilement réalisable avec du papier de verre enroulé autour d'un manche d'outil ou autre objet en bois.
  • Evitez les outils électrique car ils sont parfois trop rapides dans leur action d'enlever de la matière. C'est bien pour dégrossir.
  • Les ciseaux à bois doivent être parfaitement aiguisés.
  • Un collage peut être renforcé à l'aide de pointes invisibles ou de chevilles de bois.
  • Une enture de fût est réalisable à la main (long!), ou à la toupie (il faut en avoir une!) ou encore achetée. Une enture de 90cm se vend dans les 40/60€, il n'y a plus qu'à l'adapter parfaitement.
  • Elle doit être en noyer très sec.

Rénovation d'une carabine Falke mod 36 : Travail sur la monture

Comme je l'ai déjà écrit, la monture était particulièrement sale. Je l'ai donc nettoyée avec une solution bouillante de cristaux de soude. J'ai du m'y reprendre à deux fois tant l'eau de lavage était sombre. Malgré les gants, j'ai réussi à me brûler ! Après rinçage et séchage, j'ai appliqué de l'eau oxygénée concentrée pour éclaircir les différentes taches.

Me préparant à boucher les trous de vers près de la plaque de couche (voir plus haut dans le sujet), j'ai eu une très mauvaise surprise en constatant que le bois était mou et spongieux. Seule une mince peau de bois sain restait en surface. En regardant de plus près, j'ai observé que les trous de vers communiquaient entre eux formant de véritables cavernes dont certaines traversaient la crosse de part en part. Localement, le bois était pourri et s'effritait en grattant avec l'ongle.

Alors que je m'attendais à faire de l'acupuncture avec des cure-dents, j'ai été contraint de faire de la chirurgie orthopédique à la scie égoïne, à la râpe et au ciseau à bois ! Pour être plus clair, j'ai amputé la zone pourrie et j'ai fait une enture propre, collée, chevillée et finalement ajustée aux formes de la crosse.

J'ai ensuite réalisé un ponçage intégral de la monture avec des abrasifs de grains décroissant pour finir au papier de carrossier usé. L'état de surface était impeccable.

Pour finir, un classique poncé-huilé à l'huile de lin. Il m'a fallu 10 couches avec, entre chaque couche, un ponçage très léger au au papier de carrossier usé.

Reserrage de la crosse

Le resserrage de la crosse (ou vérification de son serrage) faisant partie d'un entretien périodique, j'ai entendu beaucoup de choses à ce sujet: Crosses mal serrées ou desserrée à l'usage, risque important voir certain de fissure ou rupture. Desserrage naturel de la crosse à l'utilisation, parfois assez tôt (1000+ tirs). Crosses mal serrées au départ sur fusils neufs chez certains fabricants, et d'autres histoires encore...

À réception d'un fusil, il vaut mieux faire le tour de la bête et vérifier tous les serrages à notre portée, la crosse en fait partie. Absolument rien de dramatique en soi mais au moins on part au stand en se donnant le moins de risque possible d'une désagréable surprise notamment quand on vient de toucher son Graal.

Selon ta marque de fusil tu as des systèmes différents, je connais très grand tournevis (Browning) et clé allen livrée dans la boite pour le Perazzi, pour Beretta je ne sais pas. Le serrage se fait "à la mano" pas besoin d'une clé dynamométrique, serrage normal sans jouer au bourrin de service non plus. Un p'tit contrôle avant les rendez-vous importants (compètes) et puis c'est tout. Vivez votre fusil le plus simplement du monde avec le petit entretien qui va bien et le petit contrôle de routine. Cela suffira amplement. Ce n'est pas non plus une F1, n'oubliez pas, à la base c'est un tube qui envoie du plomb après une explosion que ce soit pour un fusil à 700€ ou à 20000 euros.

Ce problème de crosse desserrée à l'origine, ou à l'usage, semble être assez courant. Et on ne pense pas toujours à vérifier son bon serrage sur un nouveau fusil. Quand ma crosse se desserre, j'effectue un resserrage d'un bon quart de tour, et c'est reparti ,minimum pour une année. Il vaut mieux refaire un resserrage par la suite, que de trop forcer, au risque de fendre la crosse.

Mise en conformité de la crosse

Après l‘acquisition d’un fusil de chasse, la mise en conformité est essentielle. Dans le vocabulaire cynégétique nous parlons de « mettre un fusil à sa couche ». En effet, chaque chasseur a une corpulence propre à lui et un armurier va devoir adapter la crosse en fonction du profil du chasseur. Sur les fusils modernes, il est possible de le réaliser sur des cales, que cela soit sur la pente ou sur l’avantage, comme pour les fusils Benelli. Ainsi, si vous prêtez votre arme, vous pouvez tout à fait faire les corrections vous même, même si l’idéal est de vous déplacer chez votre armurier.

À cette fin, l’armurier effectue ce que l’on nomme « la mise à conformation ».

Mesures et ajustements

La longueur principale de la crosse est complétée par sa longueur au talon et au bec de crosse. Ces deux valeurs complémentaires indiquent ce que l’on nomme le « pitch » ou la « tombée ». C’est-à-dire l’inclinaison verticale de la plaque de couche, généralement comprise entre 85° et 90°, par rapport à la ligne de visée. L’intérêt du pitch est de permettre à la plaque de bien épouser la cavité de l’épaule.

C’est l’angle formé verticalement entre le prolongement de la ligne de visée et le sommet du busc. Deux valeurs essentielles la désignent. La première, facilement vérifiable à l’œil nu, est la pente de crosse au talon. Elle complète ce qui vient d’être dit à propos du pitch. Un défaut souvent observé, concerne le manque de pente au talon.

Avantage de la crosse

C’est l’angle horizontal de la crosse par rapport à la ligne de visée. En théorie, il dirige le tir latéralement. Pour un droitier, pas assez d’avantage fait tirer à gauche, trop d’avantage à droite. Mais, cette notion est incomplète. Et, l’avantage, au sommet du busc, devrait avant tout avoir pour fonction de placer, si nécessaire, la plaque de couche au creux de l’épaule. Attention, donner de l’avantage au bec de crosse est toujours obligatoire pour éviter le vrillage ou dévers des canons.

Vérification de l'alignement

Il existe un excellent moyen de vérifier le bon alignement de l’œil avec la bande de visée, si elle est dépourvue d’un guidon intermédiaire. Il consiste à scotcher sur la bande une fine bande en papier découpée. On peut aussi la coincer entre le tonnerre et la culasse du fusil après l’avoir refermé.

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