Notre rubrique s’intéresse au tir sportif dès que cette spécialité a quelque rapport avec la chasse. C’est un peu le cas du TLD qui possède des analogies avec l’affût-approche, et même avec la battue, plutôt dans le choix des munitions employées.
Nous avons déjà parlé ici du tir militaire à longue distance en action (Afghanistan et Irak) où des tirs de neutralisation ont eu lieu à plus de 2000 m, en rappelant qu’en opérations le 223 R (5,6X45) du « Clairon » et de son successeur HK proche de notre 222 R de chasse ne dépasse pas, en tir précis 500 m, le 7,62 OTAN à 700 m, le 300 WM, 900 m. Au-delà de 1000 m, l’emploi du 50 BMG (la fameuse 12,7) est au départ une munition anti-matériel (camions, bâtiments) détournée de sa vocation initiale pour de l’anti-personnel.
Le Français fut le premier à atteindre l’été 2015, la barre des 4000 yards (3657 m), mais celle des 4000 m fut prise par un Finlandais un an plus tard. Tout récemment fin octobre 2016, c’est au camp militaire de Canjuers qu’il a mis trois balles sur douze à 4150 m, le même jour d’ailleurs qu’un américain qui fit 4160 m, mais dans d’autres conditions de cibles difficiles à comparer.
Le calibre employé par le Français est le 408 Chey-Tac qui vient d’entrer dans les normes internationales CIP, en fait un ancien wildcat conçu en 1998, et développé en 2001 dont la dimension est 10,3X77. Contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord, il ne s’agit pas d’une 50 raccourcie, mais d’une extrapolation de la vieille cartouche africaine 505 Gibbs devenue supersonique propulsant une grosse balle (400 grains soit 25,92 gr.) dotée d’une forte énergie : 11 000 joules !
A 1000 m, malgré tout ce « peps », la précision tient dans une assiette, et à 2000 m dans une boîte à chaussures !
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Pour tirer à 4000 m, outre l’arme spécifique largement modifiée, les optiques doivent être montées sur des rampes inclinées pour tenir compte de la flèche de la munition qui a déjà commencé à largement redescendre, dans le même esprit que ceux qui tirent de la 22 LR à 300 m.
A noter que, dans notre pays, le tir de chasse est interdit au-delà de 300 m pour des raisons non seulement de sécurité, mais aussi d’éthique et de respect du gibier.
Rappel pour nous chasseurs : 1500 joules sont le minimum requis pour le tir des ongulés, et c’est le cas du 222 Remington tout juste admis pour démarrer le chevreuil à l’affût. Notre ultra classique 7X64 en France, calibre moyen et polyvalent par excellence fait dans le meilleur des cas 3500 joules à 100 m et une moyenne de 2500 à 200 m.
En août 2015, l’adjudant Benjamin G., alors affecté au 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique (RCA) de Canjuers, avait nettement battu le record de tir longue distance, alors détenu par un tireur russe, en touchant une cible située à 3.695 mètres de distance (soit 4.000 yards) avec son fusil de précision. Seulement, un tireur finlandais lui a volé la politesse en août dernier, en réussissant à atteindre une cible située à… 4005 mètres de distance. Mais ce nouveau record n’aura pas tenu longtemps. Pour réaliser cette performance, l’adjudant Benjamin G.
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