Le rechargement de munitions est une activité passionnante qui permet de personnaliser ses cartouches et de faire des économies. Ah, le rechargement de munitions ! Une passion passionnante qui permet de personnaliser ses cartouches et de réaliser des économies.
A l’heure où ces lignes sont écrites, il y a bien longtemps que, très rares, sont les chasseurs qui s’adonnent encore au rechargement des cartouches pour fusils lisses. Pourtant, en France, cette activité a occupé des générations de chasseurs de petit gibier, à l’époque du lapin roi.
Avant de vous lancer dans cette aventure, il est nécessaire de vous équiper correctement. Je me souviens de mes débuts, quand j’ai acheté ma première presse de rechargement. Quelle excitation ! N’oubliez pas les composants essentiels : étuis, ogives, poudre et amorces adaptés au calibre que vous souhaitez recharger.
Dans chaque cartouche de chasse, l’amorce joue un rôle clé : c’est elle qui initie l’explosion de la poudre et permet le tir. Dans les munitions de calibre 12, souvent utilisées pour le petit gibier, les battues ou le tir sportif, bien comprendre le fonctionnement et les spécificités des amorces est essentiel - que vous soyez rechargeur ou simple utilisateur.
L’amorce est une petite capsule métallique insérée à la base de la douille, contenant un mélange explosif très sensible à la percussion. Lorsqu’elle est frappée par le percuteur du fusil, elle détonne et enflamme la poudre située à l’intérieur de la cartouche.
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⚠️ L’amorçage est l’étape la plus délicate du rechargement. Un mauvais choix ou une erreur de manipulation peut entraîner une détonation accidentelle.
Lorsque vous tirez une cartouche neuve, donc, une cartouche en principe absolument parfaite, qui correspond aux normes et cotes de la C.I.P. (Commission Internationale Permanence d’Epreuve des Armes à feu), de fortes pressions entrent en jeu, qui ne vont pas manquer de déformer la douille, de manière latérale, dans le sens de la longueur, bref dans tous les sens où s’exercent toute pression gazeuse de quelque nature qu’elle soit.
Le recalibrage consiste donc en une action simple, mais qui ne peut se faire qu’à l’aide d’une presse à recharger, qu’elle soit mono station ou automatique à plusieurs stations, et à la limite, de manière fastidieuse, avec le kit de rechargement manuel que propose la marque LEE pour la somme de 170 FRF, dans lequel un cône est fourni, dans lequel l’on doit forcer la douille désamorcée et nettoyée (éventuellement légèrement graissée pour faciliter l’entrée dans le mandrin conique ainsi que la sortie de la douille), puis l’extraire à l’aide d’une forte tige fournie avec le kit.
D’une autre part, comme nous le soulignions plus haut, il est fort probable que le recalibreur soit pourvu en son centre d’une tige de désamorçage sur laquelle se trouve une olive s’élargissant progressivement, qui redonnera au collet de la douille son diamètre original, suffisamment étroit pour permettre la réintroduction d’une nouvelle ogive ainsi que son maintien de manière fiable. Cette olive agira deux fois : la première fois lorsque la douille pénétrera dans le recalibreur, la seconde lorsqu’elle en ressortira.
Si l’on omet de recalibrer le collet d’une douille à épaulement, l’on risque de voir la nouvelle ogive tout simplement tomber dans la douille sur la poudre, ou être mal maintenue. Dans ce dernier cas, le risque se situe lors de l’alimentation de la cartouche dans la chambre de l’arme : L’ogive peut s’enfoncer en partie dans la douille, ce qui réduit le volume d’air dans la douille, augmentant ainsi la densité de chargement, et entraînant une pourquoi pas tragique élévation des pressions qui pourrait finir en une destruction partielle ou totale de l’arme (en général, c’est une destruction irrémédiable qui s’ensuit) ainsi que des blessures plus ou moins graves au tireur ainsi qu’à son entourage immédiat, jusqu’à plus d’une dizaine de mètres dans le cas de l’explosion d’un simple pistolet semi-automatique et plusieurs dizaines de mètres pour une carabine de gros calibre.
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Etant donné que les douilles s’allongent à la suite du tir, il est impératif des les ramener à la bonne longueur au moyen d’un « case trimmer » qui est une fraise montée sur un bâti dont l’action s’exerce au niveau du collet de la douille.
Il est formellement déconseillé de mélanger des poudres d’origine diverses entre elles. L’on risque d’obtenir le même résultat, mais dans d’autres circonstances, en dosant trop peu une poudre lente : celles-ci brûlent plus lentement que les vives mais ne sont utilisable en toute sécurité qu’à la condition d’avoir une forte densité de chargement dans la cartouche, c’est-à-dire qu’il faut qu’il reste « le moins d’air possible » dans la douille une fois le projectile enfoncé et serti si besoin est, mais en respectant toutefois les tables de rechargements établies par la S.N.P.E. (Société Nationale des Poudres et Explosifs) et/ou par le « manuel de rechargement » écrit par René Malfatti, qui est l’ouvrage de rechargement le plus commun dans l’hexagone.
Démarrez toujours vos nouveaux rechargements au moins 10% en dessous du seuil que vous aurez fixé, mais tenez tout de même compte du type de poudre que vous employez : lente ou vive.
Certaines balances électroniques peuvent être combinées à une égreneuse, qui arrêtera le flux de poudre grâce à une cellule photoélectrique. C’est le top du top au niveau pratique ainsi qu’au niveau du prix !
Pour débuter, je vous recommande le kit Lee Breech Lock Challenger, disponible autour de 150-200€. Chaque calibre nécessite son propre jeu d’outils. Chez Lee, vous pouvez en trouver à partir de 30€, mais les prix varient selon les marques et les calibres.
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Parmi mes favoris, je citerais la fraise pour logement d’amorces, le case lube pad et l’égraineur à poudre.
A : Artisanalement : à l’aide d’un pointeau ou d’un chasse-goupille suffisamment fin et solide, d’un petit marteau, ainsi que d’un boulon : posez votre boulon sur une surface plate et stable, posez la douille sur le boulon, introduisez le pointeau dans la douille de manière à ce qu’il pénètre dans le trou (aussi appelé « évent » ou « lumière ») qui laisse passer les étincelles de l’amorce, et donnez un coup sec sur votre pointeau ou chasse-goupille : l’amorce sera éjectée de son logement et tombera au centre du boulon.
B : A l’aide d’un désamorçeur manuel : c’est le même principe que le désamorçage manuel, mais à l’aide de 2 articles proposés principalement par la marque LEE (publicité gratuite) sous la dénomination : DECAPPER BASE ou DECAPPING DIE.
C : Enfin, dans les règles de l’art, l’on peut désamorcer ses douilles usagées avec un outil à désamorcer universel qui sera vissé sur votre presse mono station (LEE-RCBS-DILLON-LYMAN-SHYNX-SINCLAIR-ETC…) ou grâce à votre outil à recalibrer (généralement appelé « outil N°1 » dans le cas des jeux d’outils dits à « 3 outils ») auquel est dans la majorité des cas combinée une aiguille de désamorçage : ainsi la douille est désamorcée et recalibrée simultanément.
Ces résidus sont indésirables : il faut les éliminer à l’aide d’un « outil à nettoyer les logements d’amorce » aussi appelé en anglais : « Pocket Primer Cleaner » ou plus simplement « primer Cleaner .» Il existe 2 modèles de nettoyeurs de logements d’amorce : le modèle SMALL (petit) et LARGE (large), selon que les logements des amorces soient petits ou grands.
A : Vous jetez vos douilles désamorcées (logement d’amorce nettoyé ou non, peu importe l’ordre dans lequel vous nettoyez la douille et/ou le logement d’amorce) dans un seau ou un lavabo, et vous les nettoyez comme si vous faisiez votre vaisselle, avec de l’eau et du Paic-Citron (Encore une pub gratos) ou tout autre produit-vaisselle que vous trouverez.
B : Des appareils à ultrasons (appelés TURBO TUMBLER ou MEDIA) sont proposés par les armuriers ainsi que divers VéPéCistes en armes et munitions.
Une fois les douilles et logements d’amorces proprement nettoyés, il faut veiller à ce que les douilles soient séchées le mieux possible, en étant sur à 100% qu’il n’y a plus une seule molécule d’eau dans le moindre recoin.
Par exemple, pour avoir un résultat homogène (le groupement des impacts sur la cible en est la meilleure (et quasi-seule) représentation), il est conseillé pour un même lot de douille d’utiliser toujours la même sorte d’amorce, ainsi que la même valeur d’enfoncement d’amorce. En fait, la valeur d’enfoncement d’amorce ne se mesure guère : l’enfoncement est bon ou mauvais. Un bon enfoncement d’amorce montrera, douille retournée, une surface plate, que vous regardiez le rebord du culot de la douille (là où sont indiqués la marque et le calibre de la douille) ou l’amorce. L’amorce ne doit pas faire saillie.
L’amorçage peut se faire soit manuellement, avec un AUTO-PRIMER (140FRF environ) soit avec un AUTO-PRIMER II (140FRF également) monté sur presse : une tige actionnée par l’action du levier de la presse (monostation uniquement) vient pousser l’amorce dans le logement d’amorce.
Il existe, comme nous l’avons déjà cité plus haut, deux types de taille d’amorces : SMALL et LARGE, de type BOXER, c’est à dire avec un seul trou au fond de la douille pour permettre l’ignition de la poudre.
Les amorces classiques « BOXER » coûtent entre 15FRF et 35FRF par 100 unités suivant qu’elles soient « SMALL » ou « LARGE ». Vous pourrez faire chuter le prix en commandant de plus importantes quantités, e l’ordre de plusieurs milliers d’unités.
Ce sont deux opérations qui se passent simultanément sur la plupart des presses, surtout automatiques : c’est le même outil (nommé « EXPANDER ») qui fait les deux actions grâce à la doseuse volumétrique de poudre qui y est accouplé sur son sommet.
La douille, toujours maintenue dans son shell-holder, comme pour chaque opération, traverse l’outil de bas en haut, et une fois que le shell-hoder bute sur l’outil vissé sur la presse, une olive (mobile et réglable) va dilater le collet de la douille, de manière à l’évaser. Le calibre de la douille en est donc augmenté de quelques dixièmes de millimètres.
Simultanément à cette action, l’olive, poussée par le shell-holder ou le bourrelet de la douille (suivant le type et/ou la marque de l’outil utilisé) va actionner la doseuse volumétrique qui va libérer une dose de poudre préétablie suivant le type de doseuse volumétrique dont il s’agit. Cette dose de poudre est choisie suivant la densité volumétrique de la poudre sélectionnée et le volume du « tiroir » de la doseuse volumétrique.
8 : Poser la nouvelle ogive (syn.
-A l’aide d’une chargette, fabriquée artisanalement, ou distribuée par la firme LEE qui en propose un assortiment de 16, accompagné d’un tableau de correspondance pour chaque poudre (sauf les Vectan….) qui est d’une précision remarquable.
Cette opération peut se faire manuellement (vous prenez le nouveau projectile avec vos doigts et le placez aussi droit que possible sur le collet évasé de votre douille) que ce soit dans le cas des presses monostation ou automatiques. Néanmoins, vous pourrez greffer un distributeur d’ogives sur votre presse automatique : vous éviterez ainsi de manipuler du plomb avec vos mains, si vos ogives sont en plomb nu, et vous gagnerez du temps quel que soit la nature de vos projectiles, blindés ou en plomb.
La douille, ainsi réhabillée, maintenue dans son shell-holder, va monter dans l’outil sous l’action du levier de la presse. Au sommet de la douille, la balle va rencontrer le « poussoir de balle ». Ce poussoir se règle par la partie supérieure de l’outil en tournant une simple vis à main, ou une molette, ce qui va déterminer la valeur d’enfoncement de la balle dans la douille, le shell-holder étant toujours à fleur (ou au contact) de la partie inférieure de l’outil, comme dans la plupart des opérations.
Le sertissage est une opération délicate : il n’existe pas de norme précise entre un sertissage fort, moyen ou léger.
Le sertissage rond sert quasi-exclusivement dans le cas des revolver : Si dans un barillet à 6 coups, les 6 cartouches n’ont pas leur ogive fermement sertie, le tir de la première cartouche va dégager un recul tel que les 5 cartouches restant dans le barillet risquent de perdre leur ogive, ou au moins de voir celle-ci s’extraire sur quelques dixièmes de millimètre, ce qui risque de les faire dépasser du barillet, l’empêchant d’effectuer sa révolution autour de son axe, et par la même occasion de continuer à faire feu.
Tous les calibres de revolver à barillet ne nécessitent pas de sertissage, il est surtout nécessaire pour les calibres puissants, comme le .357 magnum, le .44 magnum, le 45Long Colt, le 454 casull, etc…tandis que pour le .38 SPECIAL, un sertissage léger à moyen suffira, et il sera totalement inutile dans le cas de la .38 Wa...
Le rechargement demande une grande attention à chaque instant, ne vous laissez pas distraire, déranger ni agacer. Le bon sens veut que l’on s’abstienne de fumer lorsque l’on manipule de la poudre.
En fin de compte, débuter le rechargement de munitions est une aventure passionnante qui demande patience et rigueur. Avec les bons outils, une solide connaissance et beaucoup de pratique, vous serez bientôt capable de créer des munitions sur mesure pour vos armes préférées.
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