Le rechargement de munitions est un art qui demande de la précision, de la patience et un grand respect des règles de sécurité. Étant passionné d’armes et propriétaire d’une armurerie, je vais vous guider à travers les étapes essentielles pour recharger vos propres munitions en toute sécurité.
Avant de vous lancer dans l’aventure du rechargement, il est indispensable de vous équiper correctement.
Assurez-vous toujours de la compatibilité de ces composants avec votre arme.
Chaque étape est cruciale pour obtenir des munitions sûres et performantes. Tout commence par la préparation des douilles. Si vous utilisez des douilles usagées, nettoyez-les soigneusement et inspectez-les pour détecter d’éventuelles fissures ou déformations. Recalibrez-les si nécessaire.
Il existe plusieurs méthodes pour désamorcer vos douilles :
Lire aussi: Recharger vos cartouches 12 : Le guide
Ces résidus sont indésirables : il faut les éliminer à l’aide d’un « outil à nettoyer les logements d’amorce » aussi appelé en anglais : « Pocket Primer Cleaner » ou plus simplement « primer Cleaner .» Il existe 2 modèles de nettoyeurs de logements d’amorce : le modèle SMALL (petit) et LARGE (large), selon que les logements des amorces soient petits ou grands.
Vous pouvez nettoyer vos douilles de plusieurs manières :
Une fois les douilles et logements d’amorces proprement nettoyés, il faut veiller à ce que les douilles soient séchées le mieux possible, en étant sur à 100% qu’il n’y a plus une seule molécule d’eau dans le moindre recoin.
Lorsque vous tirez une cartouche neuve, donc, une cartouche en principe absolument parfaite, qui correspond aux normes et cotes de la C.I.P. (Commission Internationale Permanence d’Epreuve des Armes à feu), de fortes pressions entrent en jeu, qui ne vont pas manquer de déformer la douille, de manière latérale, dans le sens de la longueur, bref dans tous les sens où s’exercent toute pression gazeuse de quelque nature qu’elle soit.
Le recalibrage consiste donc en une action simple, mais qui ne peut se faire qu’à l’aide d’une presse à recharger, qu’elle soit mono station ou automatique à plusieurs stations, et à la limite, de manière fastidieuse, avec le kit de rechargement manuel que propose la marque LEE pour la somme de 170 FRF, dans lequel un cône est fourni, dans lequel l’on doit forcer la douille désamorcée et nettoyée, puis l’extraire à l’aide d’une forte tige fournie avec le kit.
Lire aussi: Recharger ses cartouches de calibre 16 : le guide ultime
À l’aide d’une presse mono station ou automatique, l’outil à recalibrer (appelé « SIZER » ou « RESIZER ») sera vissé sur la presse selon la procédure indiquée par le fabriquant sur la notice de l’outil, la douille sera bloquée dans le « shell-holder » (support de douille) et en actionnant le levier de la presse, la douille sera introduite dans le recalibreur : elle y sera forcée si elle est très déformée, ou y glissera pratiquement si elle est peu déformée par le tir précédent.
D’une autre part, comme nous le soulignions plus haut, il est fort probable que le recalibreur soit pourvu en son centre d’une tige de désamorçage sur laquelle se trouve une olive s’élargissant progressivement, qui redonnera au collet de la douille son diamètre original, suffisamment étroit pour permettre la réintroduction d’une nouvelle ogive ainsi que son maintien de manière fiable. Cette olive agira deux fois : la première fois lorsque la douille pénétrera dans le recalibreur, la seconde lorsqu’elle en ressortira.
D’autres outils à recalibrer, au contraire, ne recalibrent que le collet de la douille. Ils ne sont compatibles qu’avec des douilles à épaulement, en général réservées aux armes d’épaule. Il n’est en effet pas nécessaire de recalibrer tout le corps de la douille si celle-ci est toujours tirée dans la même arme : la déformation de la douille se limitera aux dimensions maximales de la chambre de l’arme, la chambre étant l’emplacement où se trouve la cartouche avant d’être percutée.
Un outil à recalibrer vendu séparément coûte entre 110 FRF et 190 FRF.
En fait, la valeur d’enfoncement d’amorce ne se mesure guère : l’enfoncement est bon ou mauvais. Un bon enfoncement d’amorce montrera, douille retournée, une surface plate, que vous regardiez le rebord du culot de la douille (là où sont indiqués la marque et le calibre de la douille) ou l’amorce. L’amorce ne doit pas faire saillie.
Lire aussi: Le futur de l'arbalète : rechargement rapide
L’amorçage peut se faire soit manuellement, avec un AUTO-PRIMER (140FRF environ) soit avec un AUTO-PRIMER II (140FRF également) monté sur presse : une tige actionnée par l’action du levier de la presse (monostation uniquement) vient pousser l’amorce dans le logement d’amorce.
Il existe, comme nous l’avons déjà cité plus haut, deux types de taille d’amorces : SMALL et LARGE, de type BOXER, c’est à dire avec un seul trou au fond de la douille pour permettre l’ignition de la poudre.
Les amorces classiques « BOXER » coûtent entre 15FRF et 35FRF par 100 unités suivant qu’elles soient « SMALL » ou « LARGE ». Vous pourrez faire chuter le prix en commandant de plus importantes quantités, e l’ordre de plusieurs milliers d’unités.
Ce sont deux opérations qui se passent simultanément sur la plupart des presses, surtout automatiques : c’est le même outil (nommé « EXPANDER ») qui fait les deux actions grâce à la doseuse volumétrique de poudre qui y est accouplé sur son sommet.
La douille, toujours maintenue dans son shell-holder, comme pour chaque opération, traverse l’outil de bas en haut, et une fois que le shell-hoder bute sur l’outil vissé sur la presse, une olive (mobile et réglable) va dilater le collet de la douille, de manière à l’évaser. Le calibre de la douille en est donc augmenté de quelques dixièmes de millimètres. Simultanément à cette action, l’olive, poussée par le shell-holder ou le bourrelet de la douille (suivant le type et/ou la marque de l’outil utilisé) va actionner la doseuse volumétrique qui va libérer une dose de poudre préétablie suivant le type de doseuse volumétrique dont il s’agit.
Il est formellement déconseillé de mélanger des poudres d’origine diverses entre elles. L’on risque d’obtenir le même résultat, mais dans d’autres circonstances, en dosant trop peu une poudre lente : celles-ci brûlent plus lentement que les vives mais ne sont utilisable en toute sécurité qu’à la condition d’avoir une forte densité de chargement dans la cartouche, c’est-à-dire qu’il faut qu’il reste « le moins d’air possible » dans la douille une fois le projectile enfoncé et serti si besoin est, mais en respectant toutefois les tables de rechargements établies par la S.N.P.E. (Société Nationale des Poudres et Explosifs) et/ou par le « manuel de rechargement » écrit par René Malfatti, qui est l’ouvrage de rechargement le plus commun dans l’hexagone.
Le rechargement demande une grande attention à chaque instant, ne vous laissez pas distraire, déranger ni agacer. Démarrez toujours vos nouveaux rechargements au moins 10% en dessous du seuil que vous aurez fixé, mais tenez tout de même compte du type de poudre que vous employez : lente ou vive.
Certaines balances électroniques peuvent être combinées à une égreneuse, qui arrêtera le flux de poudre grâce à une cellule photoélectrique. C’est le top du top au niveau pratique ainsi qu’au niveau du prix!
Cette opération peut se faire manuellement (vous prenez le nouveau projectile avec vos doigts et le placez aussi droit que possible sur le collet évasé de votre douille) que ce soit dans le cas des presses monostation ou automatiques. Néanmoins, vous pourrez greffer un distributeur d’ogives sur votre presse automatique : vous éviterez ainsi de manipuler du plomb avec vos mains, si vos ogives sont en plomb nu, et vous gagnerez du temps quel que soit la nature de vos projectiles, blindés ou en plomb.
La douille, ainsi réhabillée, maintenue dans son shell-holder, va monter dans l’outil sous l’action du levier de la presse. Au sommet de la douille, la balle va rencontrer le « poussoir de balle ». Ce poussoir se règle par la partie supérieure de l’outil en tournant une simple vis à main, ou une molette, ce qui va déterminer la valeur d’enfoncement de la balle dans la douille, le shell-holder étant toujours à fleur (ou au contact) de la partie inférieure de l’outil, comme dans la plupart des opérations.
Le sertissage est une opération délicate : il n’existe pas de norme précise entre un sertissage fort, moyen ou léger. Le sertissage rond sert quasi-exclusivement dans le cas des revolver : Si dans un barillet à 6 coups, les 6 cartouches n’ont pas leur ogive fermement sertie, le tir de la première cartouche va dégager un recul tel que les 5 cartouches restant dans le barillet risquent de perdre leur ogive, ou au moins de voir celle-ci s’extraire sur quelques dixièmes de millimètre, ce qui risque de les faire dépasser du barillet, l’empêchant d’effectuer sa révolution autour de son axe, et par la même occasion de continuer à faire feu.
Le rechargement de munitions est une activité gratifiante qui vous permettra d’améliorer vos performances et de mieux comprendre votre passion pour le tir. Avec les bonnes précautions et un peu de pratique, vous serez bientôt capable de produire des munitions de qualité professionnelle.
tags: #rechargement #cartouche #calibre #16 #guide