Envie de participer ?
Bandeau

L'utilisation du fusil à pompe lors des manifestations des gilets jaunes

Le samedi 12 janvier 2019, lors de l’acte IX des gilets jaunes, un individu cagoulé, casqué et muni d’un treillis militaire a été aperçu à Montpellier dans la rue de l’Aiguillerie aux côtés de policiers au moment d’échauffourées avec les gilets jaunes.

Cet homme était en possession d’une arme ressemblant à un fusil à pompe Kel-Tec KSG.

Un manifestant gilet jaune a vu cet homme avec son arme : « Quand j’ai vu son arme, je me suis tout de suite dit que c’était une arme de guerre, car le canon était petit, donc ça ne pouvait pas être un flashball. En rentrant chez moi, quand j’ai vu l’image [celle ci-dessous], j’ai tout de suite reconnu que c’était la personne que j’avais vue. J’ai fais des recherches, et quand j’ai vu une photo du Kel-Tec KSG, je me suis dit : ça, c’est l’arme que j’ai vue ».

Suite à l’utilisation de cette arme, la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a finalement demandé le 18 janvier aux forces de police un retrait de cette arme sur les mouvements de gilets jaunes.

La justification est des plus loquace. Le problème ce ne serait pas les blessés que pourraient engendrer cette arme mais le fait qu’il puisse y avoir « confusion [avec une arme à balles réelles - ndlr], car c’est une arme impressionnante ».

Lire aussi: Recommandations concernant les fusils turcs

C’est dans le centre-ville de Montpellier, au milieu de policiers en civil de la BAC, qu’un agent cagoulé, casqué et muni d’un treillis militaire, portait un fusil à pompe, sans brassard de police. C’est dans la rue de l’Aiguillerie que cet homme était en possession d’une arme ressemblant à un fusil à pompe Kel-Tec KSG.

Comme l’affirme Médiapart, « c’est une étape de plus dans l’escalade de la répression policière face aux gilets jaunes ».

Après sorti les fusils d’assaut automatique HK G36, équipant les CRS pour la première fois pendant l’acte IX sur ordre de Castaner, les forces de police ont fait un opéré un saut dans la répression ce samedi en tirant au fusil à Pompe des munitions en plastique sur les manifestants.

Pour enlever tout doute sur la véracité des faits, c’est la police nationale elle-même qui confirme les faits. Contacté par Médipart, le Sicop (Service d’information et de communication de la police nationale) a confirmé l’information.

Plus encore, une vingtaine de tirs ont eu lieu « a priori lors de violences contre les policiers de la Bac et de la BRI » a expliqué la police nationale. Il n’y aurait eu aucune interpellation selon le Sicop.

Lire aussi: Fusil Darne Calibre 12 : Détails Techniques

Comme l’affirme Mediapart, « il s’agit d’une première depuis le début du mouvement des gilets jaunes, marquant une escalade inquiétante dans sa répression par les forces de l’ordre. Cette arme et ces munitions, dont seules les unités spéciales de la police (comme le Raid et les BRI) sont équipées, sont habituellement réservées à des interventions contre le grand banditisme ou des opérations antiterroristes.

Munitions et Usage : Fiocchi et Calibre 12

Sur le site officiel de Fiocchi, il existe une catégorie « Forces de l’ordre » qui propose, dans la section « canon scié », trois types de munitions de calibre 12 non létales, en gomme ou en plastique, toutes de couleur verte.

Fiocchi précise qu’ « en concevant la ligne de munitions pour le canon scié, [elle] a pris en compte les besoins tactiques et d’entraînement de la police et des forces spéciales ».

Une cartouche verte de calibre 12 de marque Fiocchi a été retrouvée par un manifestant ce jour-là.

De calibre 12, plus petit que les balles de LBD 40, ces munitions sont donc « potentiellement plus pénétrantes », selon Mediapart.

Lire aussi: Calibre 16: Le Fusil Nemrod

Pour le Sicop, « c’est plus petit que les balles des LBD 40 [de diamètre 4 cm - ndlr], donc l’impact est traumatisant, mais c’est un filet granuleux donc c’est moins dur ».

Le RAID, la BRI et le "Bean Bag"

Le fusil à pompe Kel-Tec KSG fait partie des armes en dotation du RAID (recherche, assistance, intervention, dissuasion) et de la BRI, unités « d’élite » de la police nationale.

L’exemple du “bean bag” interpelle.

En dotation au Raid et la BRI, ces munitions ne sont jamais utilisées en maintien de l’ordre classique.

Le "bean bag" ("sac de haricots" en anglais) est un pochon de tissu bourré de billes que les policiers utilisent avec des fusils à pompe de calibre 12.

Ce matériel équipera jeudi 13 et vendredi 14 juillet, le Raid et la BRI, mais pas le GIGN.

Ce dernier n’a pas recours au "bean bag" comme arme intermédiaire.

Polémiques et Enquêtes sur l'Utilisation des Fusils à Pompe

Des policiers d’élite se sont-ils servis d’un fusil à pompe contre des manifestants le samedi 12 janvier à Montpellier lors de l’acte IX des gilets jaunes ?

La police nationale nous indique qu’à la suite de cette utilisation d’un fusil à pompe contre des manifestants, la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a demandé le 18 janvier un retrait de cette arme sur les mouvements de gilets jaunes. Et ce « pour ne pas qu’il y ait de confusion [avec une arme à balles réelles - ndlr], car c’est une arme impressionnante ».

L’Inspection générale de la police nationale a pour sa part été saisie d’une « évaluation sur les conditions d’usage de cette arme ».

Il ne s’agit pas d’une enquête administrative, mais de préparer le nouveau « schéma national de l’ordre public », précise la police nationale.

L’action de ces unités d’élite, et en particulier du Raid, est désormais sous la loupe de la justice.

À Marseille, le 2 juillet, un homme perdait la vie, touché au thorax, après un tir de type flash-ball. De source proche de l’enquête, un tir de policier du Raid est envisagé.

Puis le 5 juillet, en Meurthe-et-Moselle, un jeune est visé par un tir à la tête d’une munition de type "bean bag", dont un policier du Raid est probablement à l'origine.

Tensions et Dissuasion lors des Émeutes

Pour parer à de nouvelles émeutes, à l'image de celles qui ont suivi la mort de Nahel, Gérald Darmanin a une nouvelle fois autorisé le déploiement exceptionnel du Raid, du GIGN et de la BRI.

La présence de ces groupes d’interventions équipés de blindés est censée dissuader les casseurs.

Tireur d'élite du Raid, lors d'un exercice d'entrainement à Rennes, le 16 décembre 2020. Le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, déploie 45 000 policiers et gendarmes les soirs du jeudi 13 et du vendredi 14 juillet. Le dispositif de sécurité prévu pour le week-end du 14-Juillet est "exceptionnel" selon le ministre de l'Intérieur qui craint une résurgence des violences urbaines.

Armes Factices et Interpellations

Rappelons que ce quadra, après avoir menacé par téléphone deux collègues employés comme lui à la ville de Lons, s’était mis en scène. Il avait envoyé des messages avec photos sur lesquelles on pouvait le voir en possession de ce qui ressemblait à un fusil à pompe.

Or, après son interpellation sans heurt, il est apparu que cet individu alors en arrêt maladie, et déjà connu pour des violences, tenait en fait une arme… factice. Une sorte de réplique qui a été saisie lors de la fouille de l’appartement du fonctionnaire lonsois.

Le recours aux unités d’élite avait été justifié, vendredi, par la possible utilisation d’un véritable fusil. Une éventualité qui ne pouvait pas être écartée à ce moment-là.

Finalement, après un week-end passé en garde à vue, l’individu a été placé en détention provisoire dimanche.

Saisies d'Armes et Interventions du RAID

Un fusil à pompe a fait un vol de quinze étages, ce mercredi à Nice-Est, dans le quartier Bon-Voyage.

Son propriétaire s’en est précipitamment débarrassé, avec une trentaine de cartouches, à l’arrivée des policiers du Raid.

L’affaire part d’un renseignement policier. Un appartement serait susceptible d’abriter une dizaine d’armes au 151 route de Turin. Plausible: cette "mini-cité", gangrenée par le trafic de drogue, a été le théâtre de tirs et de saisies d’armes de guerre le 25 juillet.

Mercredi, l’unité d’élite enfonce la porte de l’appartement ciblé. Un homme âgé de 19 ans jette alors par la fenêtre un objet bien encombrant: un fusil à pompe de calibre 12 mm et des munitions.

Peine perdue. Arme et munitions sont récupérés. Les policiers saisissent en outre une soixantaine de grammes de cannabis et 900 euros en espèces.

Le jeune homme est placé en garde à vue avec ses parents. Ces derniers sont bientôt remis en liberté.

Leur fils répond "d’acquisition et détention d’arme" et "détention illicite de stupéfiants". Lors de sa garde à vue, il explique se sentir menacé.

Il avait été blessé par balles, en mai dernier, devant chez lui. Son avocate, Me Elisabeth Roustan, décrit un "garçon perturbé depuis toujours". Elle demande une expertise psychiatre en attendant son procès, renvoyé à la demande de l’intéressé.

Le procureur Caroline Blasco requiert le maintien en détention pour prévenir tout dérapage, l’intéressé ayant déjà été condamné pour violences par le passé.

Usage des Armes et Risques Lésionnels

Flash-Ball, LBD ou bean bag, le type de blessure engendrée par ces armes est relativement équivalent, la munition étant sphérique et relativement molle.

Mais, comme le montre la scène du 1er juillet au soir, des tirs à moins de trois mètres sont effectués par le RAID. Encadré, le LBD est prévu pour un usage optimal entre 25 et 30 mètres.

« En deçà des intervalles de distances opérationnels, propres à chaque munition, cette arme de force intermédiaire peut générer des risques lésionnels plus importants », rappelle une circulaire de 2017 de la police nationale. Pourtant, des vidéos des dernières émeutes montrent des policiers tirer à moins d’un mètre, comme à Montfermeil le 30 juin.

Pour l’utilisation des bean bags, alors qu’une autre victime est dans le coma à Mont-Saint-Martin après un tir du RAID (article de La Voix du Nord), les consignes de tirs sont inconnues.

À bout portant, les tirs de munitions bean bag comme de LBD, peuvent devenir des tirs létaux.

En 2014, la Société française de médecine d’urgence (SFMU), publie un rapport sur cette arme : « Le bean bag présente un potentiel létal non négligeable à moins de 3 mètres par manque de déploiement ou encore par rupture du sachet et pénétration des plombs. À une distance supérieure ou égale à 7 mètres, même parfaitement déployé, le bean bag peut être responsable de lésions sévères, voire mortelles. »

tags: #raid #fusil #a #pompe #utilisation

Post popolari: