Depuis 2003, le déploiement du radar jumelle permet la verbalisation des conducteurs sans arrestation par la police. Dans cet article, nous allons comprendre comment fonctionne le radar à la jumelle, la procédure qui en découle et les règles en matière de marges d’erreur technique applicables aux radars de contrôle de vitesse.
Le radar jumelle appartient à la catégorie des radars fixes. Il se présente sous la forme d’une paire de jumelles. Les forces de l’ordre utilisent le radar jumelle pour contrôler la vitesse des véhicules. Aussi appelé « radar laser », le radar jumelle s’utilise comme une paire de jumelles. Il envoie un faisceau laser vers le véhicule dont on veut contrôler la vitesse. Ensuite l’appareil mesure la vitesse de retour du faisceau. Ainsi, les forces de l’ordre peuvent obtenir avec précision la vitesse du véhicule.
La technologie des radars jumelles est bien différente des radars fixes que l’on croise au bord des routes. Leur plus grande différence réside dans la portée du faisceau laser. Lorsqu’un radar fixe peut flasher jusqu’à 50 m de sa position, les jumelles, ont quant à elles une portée pouvant aller de 450 mètres à 1 000 mètres. Cette distance dépend donc du modèle du radar jumelle utilisé par les forces de l’ordre.
Contrairement à d’autres types de radars, les radars jumelles ne sont pas équipés d’un flash. La mesure de la vitesse se fait à l’aide d’un rayon laser. De plus, ces appareils ne prennent pas de photo lorsqu’un excès de vitesse est constaté.
Plusieurs modèles de radars laser sont utilisés par les forces de l'ordre :
Lire aussi: Guide complet du radar jumelle
Le plus souvent les forces de l’ordre se divisent en 2 groupes. Le premier groupe est chargé de contrôler le respect de la limitation de vitesse avec les jumelles. Le second groupe, placé plus loin au bord de la route, a pour mission d’intercepter les conducteurs qui ont commis une infraction. En cas de grands excès de vitesse pouvant mettre en péril la sécurité des autres usagers de la route, le contrevenant est immédiatement interpellé. Cependant, les interpellations ne sont pas systématiques pour de plus petits excès de vitesse.
La grande particularité des radars jumelles, c’est qu’ils s’accompagnent très souvent d’une interpellation par les forces de l’ordre. En général, un premier groupe de gendarmes contrôle la vitesse des véhicules à l’aide du radar jumelle, tandis qu’un second groupe de gendarmes attend un peu plus loin. Lorsqu’un excès de vitesse est constaté, ce comité d’accueil est chargé d’interpeler le conducteur en faute pour lui remettre son PV directement.
Notons enfin qu’il est tout à fait possible d’être contrôlé par un radar jumelle sans arrestation par la police. Ici, le conducteur recevra à son domicile (celui renseigné sur la carte grise du véhicule) un procès-verbal pour lui signifier sa contravention.
Le non-respect de la limitation de vitesse est l’une des principales infractions au code de la route relevée par radar jumelle. La sanction et le montant de l’amende dépendra du dépassement de la vitesse maximale autorisée par rapport au type de route emprunté. En fonction de l’excès de vitesse, le conducteur sera sanctionné par une amende pécuniaire et par un retrait de points.
Avec un radar jumelle, les forces de l’ordre peuvent constater qu’un conducteur ne porte pas sa ceinture de sécurité. L’usage du téléphone au volant, tout comme l’utilisation d’oreillettes, d’écouteurs ou casques sont interdits. Les sanctions prévues sont celles d’une contravention de 4ème classe.
Lire aussi: Radar et conduite de tir : un aperçu
Il est important de comprendre les marges d'erreur technique applicables aux radars de contrôle de vitesse. Ces marges sont strictement encadrées par l’Arrêté du 4 juin 2009 relatif aux cinémomètres de contrôle routier.
Mais attention, une marge d’erreur technique peut jouer dans les deux sens. Dans certains cas elle sera favorable au conducteur et lui permettra d’éviter le flash pour 2 ou 3 km/h de trop. On alertera, ainsi, l’attention des conducteurs qui aiment flirter avec les limites de vitesse en réglant le régulateur un peu plus haut que la vitesse autorisée en comptant sur les marges d’erreurs du compteur kilométrique du véhicule et surtout sur la marge d’erreur technique du radar.
La marge d’erreur des radars jumelle dépend de l’immobilité ou de la mobilité du radar (si c’est un radar embarqué). Le radar est considéré comme fixe si la mesure de la vitesse se fait sans mouvement, qu’il soit radar automatique, radar mobile ou jumelle. Dans le cas d’un radar fixe, la marge d’erreur tolérée est de 5 km/h par rapport à la vitesse maximale autorisée entre 50 et 90 km/h, de 6 km/h pour les vitesses de 110 à 120 km/h, et de 7 km/h pour les autoroutes limitées à 130 km/h.
Pour récapituler, voici un tableau des marges d'erreur applicables :
Vitesse maximale autorisée | Marge d'erreur (radar fixe) |
---|---|
Entre 50 et 90 km/h | 5 km/h |
Entre 110 et 120 km/h | 6 km/h |
130 km/h | 7 km/h |
Oui, comme c’est le cas pour n’importe quel avis de contravention que l’on reçoit, il est toujours possible de contester un PV. D’ailleurs les modalités pour contester figurent sur l’avis. Comme le radar jumelle ne prend pas de photographie, il n’est pas possible d’identifier l’auteur de l’infraction.
Lire aussi: Guide Complet des Radars Laser en Suisse
Il existe d’ailleurs une fausse croyance selon laquelle il n’est pas possible de recevoir une contravention émise par un radar jumelle s’il n’y a pas eu d’interpellation par les forces de l’ordre. On l’a vu, les radars jumelle ne sont pas équipés pour prendre des photos ou des vidéos lorsqu’un excès de vitesse est constaté. Par conséquent, les forces de l’ordre n’ont pas la possibilité d’identifier précisément le conducteur du véhicule. Cela offre donc aux automobilistes une opportunité de contester leur PV. C’est d’ailleurs pour cela que les forces de l’ordre procèdent généralement à une interpellation lorsqu’ils constatent un excès de vitesse à l’aide de leur radar jumelle.
Pour contester l’amende, vous devez envoyer une requête en exonération dans les 45 jours suivant la réception de l’avis de contravention. Sans interpellation, certains automobilistes sont tentés de contester leur PV par radar jumelle sous prétexte qu’ils n’étaient pas le conducteur du véhicule. Quand bien même vous n’étiez pas au volant, le Code de la route stipule que « le titulaire du certificat d’immatriculation du véhicule est redevable pécuniairement de l’amende encourue » (Article L121-3).
Si vous avez été contrôlé par un radar jumelle et que vous avez reçu un PV mentionnant une infraction pour excès de vitesse, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un avocat en droit routier.
tags: #radar #pistolet #amende #fonctionnement #législation