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La jeune patineuse russe Kamila Valieva a été suspendue quatre ans par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Selon un porte-parole de Vladimir Poutine, il s'agit d'une "décision politique".

Le contrôle positif et la défense de Valieva

La jeune Russe (15 ans), championne olympique par équipes à Pékin, avait subi un test antidopage, en décembre, qui s'est avéré positif.

Selon Denis Oswald, le président de la commission de discipline du Comité international olympique (CIO), Kamila Valieva aurait justifié son contrôle antidopage devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) par l'ingestion de médicaments prescrits pour son grand-père pour soigner un problème au cœur. « Je n'ai pas assisté aux auditions (devant le TAS) mais l'argumentation était la contamination avec un produit que son grand-père prenait », a-t-il dit en marge du point presse du CIO.

Les médias russes ont depuis rapporté que Valieva aurait bu dans le même verre que son grand-père, qui prend de la trimétazidine pour un problème cardiaque. La défense de la patineuse russe Kamila Valieva a évoqué une possible contamination accidentelle de la jeune prodige. Selon le clan russe, c'est son grand-père qui pourrait avoir fait en sorte que la substance se retrouve dans le corps de Kamila. Il aurait pu boire quelque chose dans un verre, ayant laissé des traces de sa salive sur le verre avant que Kamila ne boive elle aussi dans ce verre.

Dans une vidéo, Valieva avait alors fait jurer son grand-père : celui qui l'accompagne tous les jours à l'entraînement avait expliqué prendre ce traitement tous les jours pour son cœur artificiel et avait assuré que sa petite-fille avait bu involontairement dans sa tasse.

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La suspension et ses conséquences

Sauf qu'hier le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), saisi en appel, a finalement condamné la jeune Russe à la peine maximale : quatre ans de suspension à compter du 25 décembre 2021 soit la date du fameux contrôle positif. Tous ses résultats depuis sont annulés a tranché le TAS.

Immédiatement, le porte-parole de Vladimir Poutine a dénoncé "une décision politique" tandis que le comité olympique russe a assuré que "la guerre est déclarée au sport russe". Les autorités s'offusquent en fait que Valieva n'ait pas bénéficié du statut de "personne protégée" du fait de son jeune âge.

Kamila Valieva a encore la possibilité de saisir le Tribunal fédéral suisse sous 30 jours, uniquement pour des motifs juridiques limités.

Dans l’échantillon prélevé le 25 décembre lors des championnats de Russie, outre la trimétazidine, une substance utilisée pour soigner les angines de poitrine et interdite par l’AMA depuis 2014 car elle favoriserait la circulation sanguine, ont été identifiées deux autres substances, l’hypoxène et la L-Carnitine, qui ne sont pas, elles, interdites et que l’on retrouve notamment dans des compléments alimentaires.

D’après leur version, le grand-père de Kamila userait de cette molécule, utilisée pour soigner les angines de poitrine, afin de prendre soin de son cœur. Le grand-père de Kamila vit à 40 kilomètres de la maison de l'athlète à Moscou, rapporte la presse russe. Selon ces informations, il emmène sa petite-fille tous les jours aux séances d'entraînement ou reste parfois avec elle lorsque ses parents ne sont pas à la maison.

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L'affaire du dessert à la fraise

Dans la sentence publiée mercredi soir par le TAS, la piste principale avancée pour sa défense est un « dessert aux fraises » préparé pour elle par cet homme le 21 décembre 2021, quelques jours avant les Championnats de Russie à Saint-Pétersbourg, à l'occasion desquelles elle a été testée positive à la trimétazidine.

Selon la Russe, M. Solovyov a été opéré du cœur à deux reprises, était traité deux fois par jour à la trimétazidine « approximativement depuis 2018 », et a pu « utiliser la même planche » pour écraser ses comprimés puis découper « les bananes et fraises » utilisées dans le dessert préparé pour elle.

Le panel arbitral a cependant estimé que Kamila Valieva n'avait pas prouvé de façon suffisamment convaincante cette contamination, ni le moment précis où elle aurait ingéré ce dessert - dans le train la conduisant de Moscou à Saint-Pétersbourg - et l'a rétroactivement suspendue pour quatre ans à compter de la date de son contrôle.

Les Jeux Olympiques de Pékin et la situation actuelle

Il y a bientôt deux ans, aux Jeux olympiques d'hiver, elle avait ébloui la patinoire de Pékin. Lors du programme court de l'épreuve par équipes, Kamila Valieva, 15 ans à l'époque, avait réalisé le premier quadruple saut féminin de l'histoire olympique. Mais surtout, la légèreté, la douceur, l'ingénuité de la jeune Russe avaient ému le monde entier.

Autorisée à participer aux JO malgré un contrôle antidopage positif, sa suspension ayant été interrompue, la jeune patineuse avait finalement pu participer aux JO. Mais, bouleversée, elle s'était effondrée lors des épreuves individuelles et devant la presse. "Ce n’est pas facile pour moi, de toute évidence c’est une épreuve qu’il faut que j’arrive à surmonter" avait confié Kamila Valieva, sanglots dans la voix et larmes aux yeux. "Mais j’ai vu tous les messages Instagram et puis à Moscou les affiches 'Kamila on est avec toi'. Ce soutien est très important pour moi"

Or le CIO, qui doit désormais tirer les conséquences de la décision du TAS, est dans une situation délicate : à la différence d'autres disciplines comme l'athlétisme, le règlement de la Fédération internationale de patinage ne prévoit de disqualification collective qu'en cas de contrôle antidopage positif d'un des athlètes pendant la compétition.

Le CIO a jugé « inapproprié » d’organiser les cérémonies sans que le fond de l'affaire soit tranché. Et l'instance a rappelé mardi qu'elle n'avait pas de reçu de décision motivée de la part du TAS.

L'instance olympique, « par souci d'équité entre les athlètes concernés », attendra donc que la violation par la jeune ado russe des règles antidopage soit ou non établie, ce qui prend généralement plusieurs mois, pour déterminer le podium de l'épreuve par équipes. « Il y a de fortes chances de ne pas donner la bonne médaille à la bonne équipe », a fait savoir le CIO, mardi.

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