Les armes sont une famille d'objets ayant eu une histoire très longue et des évolutions techniques extrêmement importantes. Le vocabulaire a tant bien que mal suivi et pas toujours de façon cohérente. Il est d'ailleurs très amusant de comparer cette évolution des terminologies dans les principales langues européennes.
Les deux mots sont associés au même type d'arme à feu, un canon long avec une crosse destinée à l'épaule, mais sauriez-vous faire la différence entre ces deux armes ? Pour un non-initié, employer le terme « carabine » pour désigner un « fusil » et inversement est inévitable.
Dans les deux cas, nous avons affaire à une arme d’épaule à canon long et, comme pour le revolver et le pistolet pour les armes de poing, ce n’est pas l’aspect extérieur de l’arme qui donne une indication sur sa nature, mais son fonctionnement.
Pour en rester au français, il faut d'abord préciser que dans notre langue la terminologie militaire et la terminologie civile sont différentes d'où une grande confusion.
D'abord le fusil. Ce terme est apparu en France au tournant du XVIIIème siècle pour désigner une arme nouvelle: le fusil militaire qui est venu remplacer le mousquet à cette époque. En fait, entre le mousquet tel qu'il était à la fin du XVIIème siècle et le fusil, la différence ne résidait que dans la mise à feu à silex à la place de la mèche. C'est le système de mise à feu qui a donné le nom à l'arme.
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A noter que chez les britanniques ont a conservé le nom "musket " mais en le faisant précéder de "flintlock". En 1840, alors que l'armée passe à la percussion, le terme "fusil" persiste et va continuer à désigner le fusil d'infanterie en dépit de toutes les évolutions. Curieusement la version courte du fusil va elle garder l'ancienne désignation de "Mousqueton" ou petit mousquet et ceci aussi longtemps qu'il y aura des mousquetons.
Au XVIIIème siècle, le fusil militaire est une arme à canon lisse et il en est de même pour les fusils civils, les armes de chasse rayées étant rarissimes en France à cette époque. A cette époque les différences techniques entre armes militaires et civiles sont minimes et les deux partagent le même nom. C'est ainsi que dans le domaine civil, le terme de "fusil" va rester attaché aux armes lisses jusqu'à nos jours indépendamment de système de mise à feu.
Chez les anglais c'est le terme Shotgun (arme à grenaille) qui prédomine mais on retrouve aussi des termes comme "fowler" qui désigne un fusil destiné au gibier d'eau.
Pour la carabine, c'est chez les militaires une arme courte souvent lisse mais à la fin du XVIIIème siècle parfois rayée à la mode germanique. Elle désigne essentiellement une arme de cavalerie et on retrouve aussi ce terme chez les anglais : Carbine qui est une arme de cavalerie courte alors que la même destinée à l'artillerie est un Musketoon comme le mousqueton français. Pour ne rien simplifier, au XIXème siècle ces armes seront rayées comme toutes les autres armes militaires.
Pour les civils, la carabine c'est uniquement une arme rayée ce qui la différencie du fusil, toujours lisse. Le type de mécanisme n'a aucune importance.
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Pour la question sur le terme "rifle" c'est celui qui désigne une carabine civile en anglais. Il existe aussi comme adjectif "rifled" (rayé) qu'on trouve par exemple dans "rifled musket" qui désigne au XIXème siècle un fusil militaire rayé comme par exemple un fusil Minié.
La première différence notable réside dans la conception du canon. Le fusil, souvent utilisé pour la chasse au petit gibier, possède un canon lisse. Cette particularité signifie que l’intérieur du canon est complètement lisse, sans rainures.
À l’opposé, la carabine arbore un canon rayé. Les rainures hélicoïdales à l’intérieur du canon font tourner la balle, stabilisant sa trajectoire. Cette rotation confère à la balle une précision accrue, ce qui est crucial pour atteindre des cibles à plus longue distance.
Ensuite, parlons munitions. Le fusil tire de la grenaille, qui est essentiellement un sac de petits billes métalliques. La carabine, quant à elle, utilise des balles. Une balle est un unique projectile conçu pour être tiré à partir d’un canon rayé.
Enfin, la portée et la précision sont des facteurs cruciaux qui influencent le choix entre ces deux armes. Le fusil, avec son canon lisse et sa grenaille, est idéal pour tirer sur des cibles rapides et relativement proches. La carabine, avec son canon rayé et sa balle unique, brille à longue distance.
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On admet souvent que le fusil serait plutôt destiné à la chasse du petit gibier, quand la carabine serait vouée à la quête du grand gibier. Si ce raccourci est juste dans la majorité des situations, il n’est pas suffisant pour distinguer ces deux types d’armes. Leur différence réside davantage dans les canons dont ils sont dotés.
Les carabines sont des armes dont le ou les canons sont de diamètres plus réduits mais dont l’intérieur est creusé de rayures. Celles-ci ont pour finalité de stabiliser la trajectoire d’un projectile unique, là où le fusil a vocation à guider une charge de grenaille, donc de multiples projectiles.
Au fusil le tir à courte ou moyenne distance, de l’ordre de quelques dizaines de mètres, d’un petit gibier à l’aide d’un nuage de grenaille métallique propulsé à une vitesse modérée (moins de 400 m/s), à la carabine le soin de propulser vite (800, voire 1000 m/s) une balle de quelques grammes au pouvoir meurtrier sur de grands et lourds animaux, jusqu’à plusieurs centaines de mètres.
Abordons maintenant la typologie des fusils de chasse. Pour commencer, il est important de distinguer les fusils à un coup de ceux à deux coups. En effet, le premier ne permet de tirer qu’une cartouche à la fois et impose donc à son utilisateur de recharger après chaque tir.
Les fusils juxtaposés sont dotés de deux canons, montés l’un à côté de l’autre, à l’horizontal. Quant aux fusils superposés, leurs canons sont montés l’un au-dessus de l’autre. Il faut cependant noter que ces configurations n’influent pas sur les performances de ces armes.
Pour la sécurité de l’utilisateur, ces deux types de fusils sont équipés d’un mécanisme permettant de rabattre le canon et la crosse. Finissons avec le fusil de chasse semi-automatique, dont le fonctionnement est assez simple : après chaque coup tiré, il se recharge automatiquement.
Commençons par le modèle le plus répandu, la carabine à verrou. Il s’agit d’une arme au canon rayé unique pour laquelle il est nécessaire d’actionner manuellement une culasse à levier latéral pour permettre l’éjection de l’étui après un tir, et le réapprovisionnement d’une nouvelle munition dans le canon. Il s’est imposé notamment grâce au système de culasse Mauser 98 développé par la marque homonyme en 1898.
La carabine double express, ou plus simplement l’express est, elle, une carabine à deux canons basculants, superposés ou juxtaposés ressemblant beaucoup à un fusil. Cette carabine est parfaite pour un tir instinctif à courte et moyenne distance, comme souvent en battue.
Un autre type de carabine incontournable est la semi-automatique, désignée ainsi car elle permet d’enchainer plusieurs coups, par pressions successives sur la queue de détente. Elle se distingue d’une arme automatique, pour laquelle une pression continue permet l’enchainement des tirs jusqu’à épuisement du chargeur ou du magasin.
Viennent ensuite les carabines à pompe, au mécanisme popularisé par les séries policières mais dont l’intérêt réside davantage dans la fiabilité et un réapprovisionnement intuitif que dans une puissance de feu souvent exagérée. Comme son nom l’indique l’éjection de l’étui après un tir et l’approvisionnement d’une nouvelle munition se fait, cette fois, non pas à l’aide d’une culasse à levier, mais d’un mécanisme à pompe au niveau du garde main.
Associées au Far West et aux cowboys plutôt qu’à la chasse, les carabines à levier de sous-garde popularisées par la mythique Winchester 1894 sont pourtant appréciées de traqueurs qui recherchent la sécurité que procure son système d’approvisionnement.
Enfin la dernière famille de carabines de chasse rassemble les modèles dit linéaires qui sont en fait des carabines à verrou dont l’action de réapprovisionnement se fait par une action de culasse rectiligne, ce qui autorise le plus souvent à rester épaulé, facilite la ré-acquisition de la cible et donc la vitesse d’enchainement des tirs.
Quand on évoque le domaine militaire, chaque détail compte, surtout en ce qui concerne l’équipement. Le fusil, par exemple, est souvent synonyme de précision à longue distance. Ce n’est pas pour rien que les tireurs d’élite se tournent vers des fusils spécialement conçus pour eux. Prenons l’exemple du célèbre M16, une véritable icône dans les forces armées américaines.
En contraste, la carabine est plutôt reconnue pour sa maniabilité et sa facilité d’utilisation à des distances plus courtes. Légère, compacte et rapide à épauler, elle est parfaite pour les situations nécessitant une réaction rapide. Le M4, plus court et plus maniable que le M16, est très apprécié des unités de combat rapproché et des forces spéciales.
Dans les conflits modernes, cette spécialisation des armes s’est accentuée. Les fusils de précision, tels que le Barrett M82, sont utilisés pour neutraliser des cibles à des distances qui étaient inimaginables avec les anciennes générations d’armes.
| Caractéristique | Fusil | Carabine |
|---|---|---|
| Canon | Lisse | Rayé |
| Munitions | Grenaille (plusieurs projectiles) | Balle (projectile unique) |
| Portée | Courte à moyenne | Longue |
| Précision | Moindre | Supérieure |
| Utilisation typique (chasse) | Petit gibier | Grand gibier |
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