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Le pistolet Ruby est né de l’imagination fertile et pratique de Bonifacio Echevarria. Cet armurier basque s’est inspiré de ce qui se faisait de mieux, faisant se croiser les meilleurs designs et les mécaniques les mieux pensés tant pour l’utilisateur que pour rendre la fabrication plus rationnelle.

Le Ruby a pour ancêtres directs les Colts pocket et Browning 1903, avec une pincée de modèle Baby 1906. Sa capacité de 9 balles aurait pu satisfaire tous les John Wick de l’époque. Seul le Savage 1907 le dépassait avec son chargeur double colonne de dix cartouches.

Contexte historique et utilisation

Pendant la Première Guerre mondiale, l'armée française, confrontée à une pénurie de pistolets, commanda en grande quantité des pistolets espagnols, notamment le Ruby. Ces armes étaient des copies voisines du Browning type 1906, chambrées pour la munition de 7.65mm, avec un mécanisme à simple action, une glissière non verrouillée et un chien intérieur.

La France entra en guerre avec un armement démodé. À l'automne 1914, les 15 départements du Nord et de l'Est étaient occupés, soit près du tiers de nos capacités industrielles. Malgré ça, on réussi à équiper notre armée et plusieurs armées alliées avec du matériel moderne. On a même réussi à obtenir la supériorité du feu sur les allemands en 1918. Pour ça, il bien fallu faire des choix et privilégier la quantité à la qualité. Ceci dit, l'armement français n'était peut-être pas élégant mais il faisait le boulot.

Le pistolet Ruby fut utilisé par la France et l'Italie durant la Grande Guerre. La commission Française qui s'occupa de la réception et du contrôle qualité des armes Ruby en inventoria 709775 unités. L'importance de la commande explique la présence d'une quarantaine de fabricants basques en plus de Llama, dont Star Bonifacio et Astra (principal fournisseur de l'Italie).

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Le Ruby était massivement distribuée en corps de troupe. Elle mangeait toutes les cartouches de 7.65mm, sans difficulté. La qualité variait d'un fabricant à l'autre (ceci dit, ce n'était pas le top, car fabrication en grandes séries, petit prix...etc). Il servait effectivement à nettoyer les tranchées de leurs éventuels occupants. Il a été massivement utilisé pendant la campagne de France et par la résistance, car cette arme était courante.

Après la Première Guerre mondiale, ces armes étaient disponibles par milliers à vil prix. Jusqu'en 1939, les armes étaient en vente libre en France. Il est fort possible que ce pistolet ait fait partie d'un lot chromé par un armurier en vue d'une meilleure vente.

Il n'est pas impossible qu'il soit utilisé par l'armée française pendant la campagne de France comme les fusils Lebels ou Berthier par exemple. Certains policiers ont affirmé l'avoir utilisé pendant la guerre d'Algérie (avec un P38 teuton). Il a bonne résistance de qualité mais faible en capacité de tir.

Caractéristiques techniques

  • Munition : 7,65 Browning
  • Longueur : 15,2 cm
  • Canon : 8,6 cm
  • Masse à vide : 880 g
  • Chargeur : 9 cartouches

Fabricants et marquages

Pour répondre à la demande française, 46 entreprises différentes ont fabriqué ce pistolet durant le conflit : chacun des modèles est unique et ses pièces ne sont pas interchangeables avec celle du voisin, pas même les chargeurs.

Les marquages de fabricant et des étoiles sur le talon sont des éléments d'identification importants. Chaque fabricant de type RUBY, avait des lettres afin de faire correspondre les chargeurs et les pistolets car il semble que du fait de la sous-traitance, chaque fabricant avait plus ou moins sa définition du type ruby. Ces lettres ont été apposées après guerre me semble-t-il.

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Parmi les fabricants, on retrouve :

  • Arizmendi, Zulacia y Cia, Eibar
  • Gloria (postérieur à 1918)
  • A.Alkartasuna (marque commerciale : Alkar)
  • Juan Esperanza Y Pedro Unceta (Guernica)

Le marquage "HOPE" + "PG" et couronne peut être présent sur les modèles M200, M300, M400, M700 Special et les premiers M900. C'est une marque typique à Esperanza y Unceta (Astra), à ses débuts. On la trouve sur les premiers pistolets commerciaux "Victoria", en 1911, et elle perdure jusqu'à environ 1927.

La carcasse est d’ailleurs dépourvue de l’affreux rivet installé après guerre de 14 pour empêcher la sécurité de se retirer en rengainant l’arme. Les stries de préhension de la culasse sont en arc de cercle, très bien usinées (du beau boulot!), strictement conforme au type « Ruby initial ». Elles sont très agréables à saisir et permettent d’armer avec facilité une culasse mue par un ressort aussi débordant de vitalité qu’un jeune chien.

Le Ruby à canon long

Un modèle de Ruby à canon long a été fabriqué par Gaspar Arizaga. Un banc d'essai de ce modèle est disponible dans le numéro d'avril 1993 d'Action Gun, révélant une précision impressionnante.

Il y a eu des bruits de couloir comme quoi la MAS à la fin de la WW1 (1918) aurait tenter un projet de RUBY canon long, malheureusement le projet n'a jamais aboutit ou rester dans les tiroirs.

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Le Ruby en calibre 6.35

Il existe également des pistolets Ruby en calibre 6.35, souvent considérés comme des copies du FN Baby. Leur valeur est généralement faible en raison de leur qualité inférieure.

Pour moi, le Ruby n'est qu'une pâle copie du FN baby et est de bien moins bonne qualité. Je prendrais le FN sans hésiter...

tags: #pistolet #Ruby #espagnol #histoire

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