L’utilisation du pistolet de vaccination vétérinaire a connu une évolution significative, notamment en réponse aux enjeux sanitaires et aux préoccupations liées à la transmission de maladies. Menée dans l’urgence, la première campagne de vaccination des ruminants contre le sérotype 8 du virus de la blue tongue (BTV-8) apparu en Europe du Nord en 2006 s’est déroulée dans un contexte où des animaux pouvaient être infectés. La question d’une transmission iatrogène de ce virus (ou d’autres en voie d’éradication) par l’aiguille de vaccination sous-cutanée s’est donc posée d’une manière aiguë. Le besoin de systèmes d’injection sûrs sur le plan épidémiologique et à la fois rapides et efficaces s’est ravivé.
L’injection sous pression, sans aiguille, à travers le derme est possible. L’antigène vaccinal parvient jusque sous la peau, ce qui en fait une voie au moins équivalente à l’injection sous-cutanée avec ponction à l’aiguille. Il est plus largement mis en contact avec le plus grand organe immun de tout l’organisme : la peau. L’épiderme et le derme sont parsemés de cellules dendritiques présentatrices d’antigènes. La voie transdermique permet une grande surface de contact entre les antigènes et l’organisme par rapport à la voie sous-cutanée. Selon la pression, le site choisi, l’épaisseur cutanée et la viscosité du liquide, l’injection parvient à diverses épaisseurs tissulaires (du derme au muscle). Elle n’est jamais strictement intradermique.
Avec cette voie, plus besoin non plus de recourir à la filière d’élimination des tranchants (pas d’aiguilles à jeter). D’autre part, les procédures d’assurance-qualité ont conduit à chercher à minimiser les lésions aux sites d’injection dues aux aiguilles brisées ou aux contaminations bactériennes.
En médecine humaine, les dispositifs pour injection sous pression sans aiguille sont disponibles depuis les années 1930. Cependant, ils sont utilisés à grande échelle et un peu “à toutes les sauces” depuis cinquante ans seulement. Dans l’Hexagone, en médecine vétérinaire, les pistolets mécaniques “historiques” Dermojet® conçus par le docteur Krantz restent disponibles pour un usage surtout canin, dermique et non vaccinal, mais sont tombés en désuétude. En élevage, un vaccin destiné aux lapins est administrable à l’aide de la version automatique de ce Dermojet® (Dercunimix® Merial, dont l’autorisation de mise sur le marché [AMM] date de fin 1998). Il s’agit d’un vaccin inactivé vis-à-vis du virus de la maladie hémorragique virale (VHD) et atténué pour la myxomatose.
La vaccination transdermique poursuit son approche en élevage bovin européen.
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En Europe, Intervet propose aussi un appareil pneumatique sans gaz, baptisé IDAL® pour Intra Dermal Application of Liquids.
Ainsi, l’efficacité d’Acushot® a été testée chez 29 vaches à l’école vétérinaire de Hanovre (Allemagne), pour l’administration d’un vaccin inactivé contre le BTV-8 commercialisé par une firme espagnole et utilisé un peu partout en Europe lors de la campagne vaccinale 2008 (Bluevac®, CZ Veterinaria). Les résultats, encourageants, ont été exposés au dernier forum européen de buiatrie à Marseille début décembre 2009. L’étude a été conduite sur des vaches de race holstein saines, non gestantes, hors lactation, âgées de 2 à 8 ans.
Dans le groupe A (n = 10), le vaccin a été administré avec Acushot® en deux points juxtaposés de 5 cm (deux doses de 2 ml, le pistolet ne permettant pas d’injecter 4 ml). Dans le groupe B (n = 10), une seringue avec aiguille de 1,2 mm a été utilisée. Le groupe C (n = 9) a reçu une injection à l’aiguille de placebo (4 ml de NaCl). Toutes les vaches sont restées vironégatives. À 4 semaines après la vaccination (avec un rappel à 28 jours), une séroconversion a été notée chez 3 bovins du groupe A et chez 5 du groupe B. Toutes les vaches vaccinées ont présenté une séroconversion à 8 semaines. Les titres en anticorps sont alors significativement plus élevés chez les animaux vaccinés Acushot®. Aucune fièvre ni aucun abattement n’a été observé chez les vaches vaccinées, mais la procédure sans aiguille semble provoquer des réactions locales plus importantes, cependant légères et transitoires (3 semaines).
L’équipe allemande aimerait tester à l’avenir l’efficacité d’une dose moindre du même vaccin BTV-8 (3 ml). Pour la vaccination BTV, il convient de confirmer qu’aucune maladie n’est effectivement transmise par le pistolet injecteur transdermique.
Le coût du pistolet n’est pas négligeable, la version Acushot® de base coûtant, par exemple, 2 000 € (hors accessoires de type kit mains libres, porte-flacon ou modèle microdoses). Chase et coll. citent l’argument financier comme un frein majeur à la diffusion de la voie transdermique en médecine vétérinaire (porcine). Ils constatent néanmoins le retour en force récent de cette voie d’administration et la relient à deux éléments. D’une part, les progrès en immunologie gomment l’empirisme qui l’entachait, offrant des démonstrations scientifiques de son efficacité.
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Le pistolet d’injection Henke 50 ml est une seringue doseuse haut de gamme conçue pour la vaccination en ligne et l’administration de traitements liquides dans les exploitations agricoles. Construit en aluminium moulé sous pression, ce pistolet se distingue par sa grande robustesse, sa précision de dosage et son ergonomie professionnelle. L’embout Luer-Lock garantit une fixation sécurisée des canules et aiguilles, évitant toute fuite ou désengagement pendant l’usage. Le pistolet Henke est recommandé pour la vaccination et le traitement des bovins, ovins, caprins, porcins et volailles.
Groupe | Méthode de Vaccination | Nombre de Vaches | Séroconversion à 4 semaines | Séroconversion à 8 semaines |
---|---|---|---|---|
A | Acushot® (2 x 2 ml) | 10 | 3 | 10 |
B | Seringue avec aiguille (4 ml) | 10 | 5 | 10 |
C | Placebo (4 ml NaCl) | 9 | 0 | 0 |
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