Les armes font partie intégrante de notre histoire, sans doute le premier outil jamais inventé par l’homme, et pourraient très bien être considérées comme l'outil artificiel le plus important qui a façonné le développement de l’humanité. Au sens le plus large du terme, les armes constituent donc une part extrêmement importante de notre patrimoine. Étudier le développement des armes donne un aperçu de tous les aspects du développement de l'humanité à travers les âges, elles ont façonné notre histoire. Les collectionneurs privés avertis sont les dépositaires d'une partie considérable de ce patrimoine et sont complémentaires aux obligations des conservateurs des collections nationales existantes. Ils acquièrent, préservent, étudient, recherchent et documentent ces artefacts historiques qui éclairent tant notre passé et donc aussi notre avenir. Il est essentiel qu'ils puissent le faire, afin que nous puissions mieux comprendre notre propre histoire.
L'évolution des systèmes de mises à feu permet de souligner l'ingéniosité le savoir-faire et le génie des armuriers inventeurs à faire évoluer les armes au cours des siècles mais également le soin apporté à celle-ci faisant d'elles de véritables œuvres d'art! Le Comptoir Français de l'Arquebuserie vous accueille sur sa boutique en ligne où est proposé un échantillon de nos antiquités et occasions disponibles. L'art militaire permet avec plus de 45 années de passion arquebusière et de culture historique de découvrir des objets qui s'avèrent évocateurs de notre passé.
Le 17 avril 2009, un article du journal Le Parisien nous informe qu'une bande de la Goutte d'Or règle ses compte avec une bande de Clignancourt. Effectivement, le phénomène de bandes de délinquants attachées à un territoire, en l'occurrence à des quartiers populaires, n'est pas né avec les "bandes de racailles" dans les "cités", ni même avec les "Blousons noirs" des années 1960, mais bien avant, à la Belle Époque, avec les bandes d'Apaches. Car en 1905, le règlement de compte entre la Goutte d'Or et Clignancourt est une histoire d'Apaches.
Le nom d'Apaches est associé aux bandes de jeunes malfaiteurs sévissant dans les faubourgs parisiens durant le premier quart du du XXe siècle. Ce nom générique vient initialement de celui de la Bande des Apaches, une bande de Belleville active vers 1900 et dirigée par Léon Magnin. L'historienne Michèle Perrot situe ce baptême en 1902. Suite à cette affaire, une pièce de théâtre "Les Apaches de Paris" de MM. Privat, Lordon et Delille, est créée le 17 octobre 1902 au Théâtre du Château d'Eau. Inspirée par l'affaire de Casque d'Or, la pièce est jouée alors que le procès de la tierce de Leca se tient à la cour d'assises de Paris. La figure de l'Apache est née, la presse se chargeant ensuite de populariser et généraliser le nom.
L'Apache est donc un membre de la pègre des faubourgs, mais ce qui le différencie du truand traditionnel, c'est sa proximité relative avec les milieux anarchistes, son goût pour les tenues vestimentaires élégantes et son appétence à "se montrer". Mais être Apache n'est pas qu'un style vestimentaire, c'est aussi une façon d'être, de s'afficher fièrement des boulevards aux "fortifs", dans les bals et débits de boisson, mais encore de braver les forces de l'ordre, même en plein jour.
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Les bandes d'Apaches sévissent d'abord dans les quartiers populaires et pauvres périphériques, la délinquance naît toujours dans la misère. Voleurs et assassins, ils sont aussi connus pour être des souteneurs. En effet, le phénomène des Apaches est intimement lié au proxénétisme et à la prostitution des faubourgs. Si le nom d'Apaches apparait vers 1900, ce phénomène de bande est antérieur. Dès la fin du XIXe, la presse se fait l'écho des méfaits de ces bandes pleines de culot, dont l'âge des membres varie de quinze à vingt-cinq ans.
Aussi, les Apaches cherchent à contrôler "leur" territoire, et les conflits entre bandes sont légions. On reproche aux forces de police leur inaction, leur incapacité à agir, voire leur frousse devant les Apaches. M. Louis Lépine est préfet de police de Paris de 1893 à 1897 et de 1899 à 1913, période phare des Apaches. Le préfet Lépine (celui du Concours Lépine, à ne pas confondre avec Jean-François Lépine de la rue éponyme du quartier de la Goutte d'Or) est alors sur la sellette, et est l'objet de bien des railleries et de reproches pour son incapacité à vaincre les Apaches. Pour rassurer la population qui gronde, on organise des démonstrations de chiens d'attaque lors de manifestations publiques, on parle de l'initiative dans les journaux, on édite des cartes postales de propagande, on trouve même en librairie Les mémoires de Poum, chien de police, édités en 1913.
Finalement, c'est la Première Guerre Mondiale qui va marquer le plus grand coup d'arrêt au phénomène des bandes d'Apaches. Certes, le banditisme, la criminalité et le proxénétisme n'ont pas disparu après-guerre, mais on ne parle plus spécifiquement d'Apaches à partir des années 1920. Seul souvenir des Apaches qui perdurera, c'est la "danse Apache" qui a connu un grand succès à travers le monde jusqu'au début de la Seconde Guerre Mondiale. Elle est née vers 1910 et a connu ses beaux jours dans les années 1920-1930. La danse Apache est une chorégraphie acrobatique qui mime une querelle violente entre un Apache et sa gigolette. La danse est sulfureuse et fait scandale, on y voit une incitation au crime et à la débauche.
La Goutte d'Or, quartier populaire s'il en est, et haut lieu de la pègre et de la basse prostitution, est évidemment en proie aux Apaches. Le boulevard de la Chapelle qui aligne garnis, hôtels douteux et maisons de passe est une des artères les moins sures de Paris. Le soir, les agressions, les crimes et les règlements de compte y sont légions. Mais le reste du quartier de la Goutte d'Or n'est pas en reste. Le Bal Polonceau, au numéro 51 de la rue du même nom et le Bal Adrien, 47 rue Myrha, sont largement investis par les Apaches, on y danse apache et on y joue à l'occasion du couteau ou du pistolet. Ces "bals des vaches" sont évidemment surveillés de très près par les policiers, notamment ceux des "moeurs".
En 1897, quelques années avant Casque d'Or et ses Apaches, une autre figure fit les délices des chroniqueurs. Marie Lyon (ou Lion?), dite "La Grande Marie" ou "La Lionne", est une prostituée dont s'est amourachée la Bande de la Goutte d'Or. Un certain Louis Lochain, dit "Petit Louis", en est le chef ; avec ses camarades Auguste Fauconnier, dit "Le Félé", Auguste le Bastard, dit "Barre-de-Fer", Léon Millet, dit "Dos-d'Azur", Léopold Schmitt, dit "Monte-En-L'Air", et quelques autres, ils écument les débits de boisson et les marchands de comestibles et font main basse sur les alcools et les victuailles. C'est La Lionne qui règne sur cette adresse et qui prépare les agapes pour ses voyous d'amants.
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Le soir du 9 octobre 1905, pas moins d'une trentaine de membres des Tombeurs de la Goutte d'Or se sont donnés rendez-vous Aux Vendanges de Bourgogne, célèbre salle de bal et de banquet, sise au 14 de la rue de Jessaint. Un fois la soirée achevée, en s'engageant sur le pont de Jessaint, la bande tombe sur Alphonse Sabati, un membre des "Costos (sic) de Clignancourt", une bande d'Apaches rivale. Les Tombeurs entourent le Costo isolé, acculé contre les grilles du pont, et comptent bien en découdre.
En janvier 1913, la police peut enfin s'enorgueillir d'avoir arrêté, encore, la Bande de la Goutte d'Or. Après Lucien Fauvel pris en flagrant délit de cambriolage rue Jean Robert, c'est au tour de Léon Buiron et de Marcel Brelaut d'être arrêtés. Mais surtout c'est le chef de la Bande de la Goutte d'Or qui tombe: Georges Delan, dit "Le Manchot". Car dans les bandes d'Apaches, les filles ne sont pas en reste. Elles sont actives avec les hommes Apaches, pas seulement comme "gagneuses", mais elles forment elles-même des bandes "d'Apaches femelles".
Du coté de la Goutte d'Or, le boulevard de la Chapelle est certes un territoire Apache, mais il est aussi un territoire des femmes Apaches. Prises dans la violence qui règne le long du boulevard, les filles "en cheveux" savent réagir, se défendre et manier le couteau si le besoin s'en fait sentir.
Toujours dans L'Oeil de la Police, on apprend les aventures d'un autre homme, Louis Hurel, qui fut aussi une proie des Apaches en jupons. Vers minuit, Louis Hurel, mécanicien de Lagny, vient de rendre visite à un de ses cousins qui habite rue Ordener et s'en retourne prendre son train à la gare de l'Est. Chemin faisant, il croise la route de Louise Dufort, dite "La Crevette", de Léontine Chaumet, dite "Titine", de Julie Castel, dite "La Boiteuse", de Juliette Ramey et de Victorine Hirsch. Les cinq filles l'entourent prestement et lui font le coup du Père François. les Apaches en jupons le dépouille du peu d'argent qu'il possède, de ses vêtements ainsi que de ses chaussures "toute neuves", laissant le pauvre Hurel à moitié nu.
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