La téléanesthésie est une méthode permettant de neutraliser à distance un animal en utilisant une fléchette (seringue auto-injectable) contenant un tranquillisant ou un anesthésique.
La téléanesthésie est conseillée pour des espèces de poids supérieur à 50 kg. Elle est aussi valable pour les espèces sauvages apprivoisées (cervidés, bisons), qui restent des animaux imprévisibles et surtout s’ils sont habitués au contact humain. En effet, la perte de la peur de l’homme peut les rendre dangereux.
Dans le cadre de missions de service public ou vétérinaire, la gestion efficace des animaux est souvent nécessaire pour garantir leur bien-être et la sécurité de l'entourage. Le produit pour endormir les animaux se présente alors comme une solution idéale, spécialement dans les situations d'urgence ou de capture d'animaux errants ou sauvages.
Tout vétérinaire praticien peut être confronté à la capture d’un animal et la téléanesthésie est parfois requise. Il convient d’en connaître le cadre réglementaire avant de la pratiquer. La téléanesthésie requiert trois compétences : médicale (acte d’anesthésie), officinale (détention des produits) et légale (port d’armes). Cet acte doit être réfléchi et raisonné, sous la responsabilité du vétérinaire.
Les agents de police municipale nommément désignés pour utiliser la téléanesthésie, en cas d’urgence uniquement, sont placés sous l’autorité médicale d’un vétérinaire qui doit être présent sur les lieux. Ce dernier est choisi par le maire conformément à l’article L. 242-4 du Code rural. Il peut s’agir soit d’un vétérinaire praticien libéral, soit d’un vétérinaire sapeur-pompier. Une convention entre le maire et le praticien libéral définit les modalités (rémunération, conditions d’intervention, lieu de stockage des armes, espèces animales concernées, etc.).
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Sur la voie publique, le vétérinaire doit être présent sur les lieux, avec la responsabilité du choix du produit anesthésique utilisé. L’autorisation de port ou de transport d’armes est sous la responsabilité communale pour le praticien libéral, sous la responsabilité du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) pour les vétérinaires sapeurs-pompiers.
Pour les interventions se déroulant dans l’enceinte d’un établissement de type parc zoologique, par exemple, l’arme doit être présente dans l’établissement et le tir ne peut avoir lieu que dans ce dernier. La détention, l’emploi des anesthésiques et l’acte médical restent sous la responsabilité et la compétence du vétérinaire attaché à l’établissement. Il en est de même pour les interventions se déroulant dans un domicile ou une exploitation (bovin récalcitrant par exemple).
Le choix du matériel est effectué en fonction des principales espèces animales : taille, volume anesthésique nécessaire, puissance à l’impact, distance de tir. La sarbacane est historiquement le premier moyen utilisé.
Dans tous les cas, en raison du faible volume injectable autorisé (au maximum 15 ml), une hyperconcentration des anesthésiques est souvent indispensable.
La zone de tir doit être la plus calme possible avec un minimum d’intervenants et l’acte est effectué de préférence le matin. Il convient de surveiller l’animal en permanence, sans le courser. La distance de tir doit être évaluée correctement, par rapport à une cible immobile et de profil, en tenant compte des conditions météorologiques (vent, pluie). Le tir doit être effectué en présence du vétérinaire, seule personne compétente pour anticiper les réactions possibles de l’animal.
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L’anesthésie à distance requiert des connaissances sur le comportement de l’animal à capturer, sur les modalités d’action des anesthésiques (temps d’induction, durée, réveil, toxicité des produits, diffusion par la voie intramusculaire, autorisation de mise sur le marché ou non, marge de sécurité des anesthésiques, temps d’attente pour les animaux de rente, etc.) et sur les conditions d’emploi des projecteurs hypodermiques. Le choix de l’anesthésique doit être effectué en fonction de l’espèce animale, des données scientifiques disponibles, des conditions d’intervention.
Les temps d’induction de l’anesthésique par voie intramusculaire (entre 5 et 25 minutes selon l’espèce et les produits) doivent être respectés avant la capture physique de l’animal. Il est indispensable d’assurer une contention correcte et adaptée à l’espèce animale (un ruminant même endormi peut montrer un comportement de fuite au moment de la contention physique).
L’immobilisation chimique ou téléanesthésie doit donc être considérée comme une spécialisation de l’anesthésie vétérinaire, exécutée dans des circonstances souvent des plus difficiles : sans examen clinique préalable de l’animal, à distance et dans l’urgence. Ce n’est donc pas un acte anodin, tant les conséquences humaines et animales peuvent être graves.
Les risques élevés liés à la pratique de cette méthode de capture nécessitent une connaissance du comportement de l’animal et une maîtrise parfaite des produits utilisés et de la technique de tir. La téléanesthésie doit donc résulter d’un acte réfléchi et calculé en prenant en compte la sécurité des personnes et de l’animal.
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