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Les principaux risques générés par les industries extractives (carrières, ardoisières, gravières, sablières, grésières, ballastières, marbrières, plâtrières...) confèrent à ces activités une forte dangerosité. Ce dossier ne traite pas des risques spécifiques des mines souterraines dont l'exploitation est devenue marginale en France, et ne porte que sur l'exploitation des carrières à ciel ouvert.

Risques liés aux activités extractives

  • Travail aux intempéries (chaleur, soleil, froid, vent, givre, pluie).
  • Projection en roulant de corps étrangers dans les yeux des carriers du fait d'un environnement particulièrement caillouteux et poussiéreux.

Le travail en extérieur conduit les carriers à être exposés aux ultraviolets (UV), aux intempéries, au froid ou à la chaleur, et à l'humidité. Les problèmes de santé dus à la chaleur et à l'action prolongée du rayonnement solaire sur la tête (effets de l'insolation, de la déshydratation...) génèrent des risques de malaise général, de crampes musculaires, de pertes de connaissance, qui peuvent être vitaux dans les cas extrêmes (coup de chaleur). Pour des travaux en extérieur, le risque lié au froid est accru par une exposition au vent (refroidissement éolien) et à l'humidité.

Le refroidissement des parties du corps peut provoquer des engelures, lésions cutanées qui deviennent rouge violacées, douloureuses, avec des crevasses et/ou des phlyctènes. Les mains et les pieds (surtout doigts ou orteils) ont tendance à se refroidir plus rapidement que le torse : l'exposition au froid est susceptible de déclencher le syndrome de Raynaud (doigts blancs et douloureux par vasoconstriction). Comme pour la chaleur, le froid entraine des risques indirects, favorisés par la diminution de la dextérité due au refroidissement des extrémités, à la diminution des performances musculaires et à l'incapacité à effectuer des mouvements fins.

Enfin, des glissades liés aux déplacements des carriers sur des sols boueux, verglacés peuvent engendrer des chutes de plain-pied, sources de plaies, fractures et entorses.

Pollution de l'air et nuisances sonores

Les poussières constituent la principale source de pollution de l'air lors de l'exploitation des carrières. Elles sont occasionnées par le transport et le traitement des matériaux et, dans le cas de carrières de roches massives, par le forage des trous de mine et l'abattage de la roche.

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Certaines particules très fines réussissent à traverser la cavité nasale et à s'attaquer à la trachée et aux poumons, ou elles engendrent une inflammation des muqueuses de la trachée (trachéite) ou des bronches (bronchite), mais surtout parviennent à atteindre les alvéoles pulmonaires, et s'y accumuler si l'intensité ou la fréquence d'exposition dépasse le seuil d'élimination naturelle du corps par le mucus (biopersistance). La quantité de poussière et les types de particules en cause influent sur la gravité des lésions pulmonaires : la formation d'un tissu fibreux ou cicatriciel peut porter atteinte à la fonction pulmonaire et donne lieu à une affection appelée fibrose (silicose pour les poussières de silice ...).

La silice (SiO2) et un minéral très abondant dans l'écorce terrestre, qui existe sous forme libre (cristalline ou amorphe) ou combinée sous forme de silicates de calcium, de magnésium, d'aluminium ... dans les roches sédimentaires (grès...), les roches métamorphiques (ardoise...) ou magmatiques (granite...). Le Code du Travail fixe un seuil de danger de concentration de poussières inhalables à ne pas dépasser à 10 mg/m3. Des valeurs limites d'exposition professionnelle VLEP réglementaires contraignantes sont fixées dans le Code du travail (article R. 4412-149 et décret du 10 avril 1997).

Les sources de bruits dans les carrières sont nombreuses, créant un environnement constamment bruyant du fait en particulier des opérations de broyage, criblage, tirs de mines, moteurs et avertisseur sonore de recul des engins, rouleaux des convoyeurs...

Mesures de prévention et de sécurité

Par ailleurs les mesures de formation à la sécurité et d'information sont indispensables, particulièrement en ce qui concerne la conduite d'engins.

Signalisation et circulation

Des règles de circulation adéquates sont indispensables pour diminuer les risques liés à la circulation des engins : il faut prendre une série de mesures préventives, ayant trait à la prévention organisationnelle (plan de circulation, règles et procédures...), technique (aménagement des voies, entretien des engins, signalétique...).

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  • L'établissement d'un plan de circulation permet de déterminer le tracé des trajets effectués et leurs itinéraires et de lister les moyens de transport des matériaux et de déplacement des personnes : définir pour chaque type de véhicule les lieux de circulation et les voies autorisées, réglementer les accès à certaines zones...
  • Le plan de circulation est à la fois un outil technique qui permet une vision globale de la circulation dans l'entreprise, mais aussi un outil d'information auprès du personnel, des entreprises extérieures amenées à intervenir à l'intérieur de l'entreprise (sous-traitants, maintenance ...).

Aménagement des pentes des pistes de manière à ce que la liaison entre le terrain naturel et le fond de fouille soit inférieure à 20 %.

Des pictogrammes de signalisation ou panneaux permettent d'aménager des cheminements sécurisés en attirant l'attention ou en signalant un danger spécifique à certains endroits (repérage des obstacles, des bords des fronts d'exploitation ...). L'efficacité de la signalisation dépend de son emplacement et doit être visible soit à l'accès à une zone pour un risque général, soit à proximité immédiate d'un risque déterminé ou d'un objet (poteau, tuyauterie...) à signaler. Une signalétique redondante ou excessive est à proscrire (Ex : nombre excessif de panneaux à proximité immédiate les uns des autres, signal lumineux à proximité d'une autre émission lumineuse,....).

Entretien des engins et équipements

  • Entretien régulier de l'engin : les engins doivent faire l'objet de vérifications annuelles consignées sur le registre de sécurité.
  • Les procédures de consignation doivent être respectées pour les travaux de maintenance, particulièrement pour ces installations de très grande longueur : sinon, de nombreux accidents surviennent suite à une mise en fonctionnement alors qu'une intervention est en cours.
  • Il s'agit d'éviter une mise en route intempestive du convoyeur. Tout organe qui permet la séparation du convoyeur de sa source d'énergie doit être immobilisé en position de sécurité par mise en place de verrouillage physique (cadenassage...).

Toute machine doit porter les avertissements, signalisations et dispositifs d'alerte indispensables pour assurer la sécurité des travailleurs afin de supprimer ou réduire au minimum les risques de coupure, d'entraînement, d'écrasement, de cisaillement causés par les éléments exerçant une action directe sur la matière. Cette identification doit être réalisées par des pictogrammes et couleurs normalisées. Les machines bruyantes doivent être munies de capots insonorisants et pour réduire les bruits transmis par les sols et les structures, des blocs anti-vibrations peuvent être placés entre la machine et la surface d'appui. Des bardages à l'aide d'isolants acoustiques peuvent confiner l'appareil bruyant (concasseurs notamment).

Ventilation et contrôle de la qualité de l'air

Il est indispensable de limiter dans les bâtiments et autour des machines la quantité de poussières, sans aucune recirculation de l'air pollué, c'est à dire avec évacuation hors du milieu de travail. Pour ce faire, un système de ventilation générale d'une part et locale d'autre part à l'aide de captation à la source doivent impérativement être mises en œuvre.

  • La ventilation générale repose sur une extraction et soufflage de l'air avec un système de collecte par des ventilateurs, avant son rejet à l'atmosphère après épuration dans des filtres : l'air est transporté dans le local par un ventilateur de soufflage et extrait du local par un ventilateur d'évacuation.
  • L'extraction de l'air se fait grâce à un système de collecte par ces ventilateurs, des gaines de diffusion, et un réseau de conduits qui captent et concentrent les poussières et vapeurs jusqu'aux filtres et aux épurateurs qui permettent de nettoyer l'air, puis de l'évacuer à l'extérieur.
  • Les composants aérauliques comme les ventilateurs, les conduits entre autres doivent être accessibles et faciles d'entretien et de nettoyage.

Avec surveillance régulière de l'atmosphère, pour vérifier l'efficacité des mesures d'aspiration par dosages atmosphériques. Ces analyses métrologiques sont confiées à des spécialistes de la sécurité au travail (hygiéniste, ingénieur sécurité). Les rapports d'analyses, d'intervention et de maintenance seront intégrés à la documentation de sécurité au travail de l'entreprise (Document Unique de Sécurité).

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Des additifs chimiques mouillants peuvent améliorer l'efficacité en agglomérant les poussières émises, mais cela n'est pas possible avec tous les matériaux et induit le colmatage et l'encrassement fréquent des installations (cribles, bandes transporteuses,...) nécessitant un entretien régulier. Les échelles, plates-formes, passerelles et coursives nécessaires à l'entretien et à la surveillance des installations, doivent être réalisées en matériaux antidérapants.

Prévention des risques d'incendie

Tout brûlage doit être interdit sur le site et il est également interdit de fumer à proximité des aires de stockage des hydrocarbures et des produits explosifs et les opérations de ravitaillement seront effectuées moteur éteint.

Gestion des entreprises extérieures

La réglementation régissant l'entreprise extérieure est édictée dans le décret de février 1992 (prescriptions particulières d'hygiène et sécurité applicables aux travaux effectués par une entreprise extérieure) et fixe le cadre juridique de la coopération, lors de la préparation de l'intervention de sous-traitance sur site, pour établir les modes opératoires en commun, le plan de prévention avec une analyse partagée des risques, et pour adopter des mesures de prévention dont le chef de carrière assure la coordination générale. La prévention des opérations de chargement par un transporteur extérieur passe d'abord par l'évaluation des risques de toutes natures générés par l'opération de transbordement, l'échange d'informations entre les partenaires et la coordination des mesures de prévention entre les entreprises en présence.

Les relations, non formalisées, entre transporteur et entreprise d'accueil sont en effet souvent source de dysfonctionnements. Le « protocole de sécurité » écrit est obligatoire dès qu'une entreprise de transport fait pénétrer un véhicule dans une entreprise d'accueil en vue d'une opération de chargement ou de déchargement.

Mesures d'hygiène et équipements de protection individuelle

Des lavabos, postes de rinçage oculaire et des douches de sécurité doivent se trouver à proximité des postes de travail. Le personnel doit avoir à sa disposition des vestiaires et des sanitaires correctement équipés et en nombre suffisant. La manipulation et l'épandage de certains de ces produits nécessite le port de gants adaptés au produit chimique.

  • Il faut établir en collaboration avec le Médecin du Travail, une fiche individuelle d'exposition par salarié et tenir à jour une liste du personnel exposé.

Enfin, le port d'équipement de protection individuel (combinaison de travail, gants, casque, chaussures et lunettes de protection, masques...) est obligatoire pour réduire le risque d'exposition non totalement éliminé par les mesures de protection collectives, ainsi que la présence d'installations et de matériel de premier secours.

Formation et aptitude à la conduite

  • Les mesures de formation relative à l'utilisation des équipements de travail mobiles automoteurs (Code du Travail R.223-13-19) impose une obligation de formation au personnel susceptible de les conduire et une aptitude médicale.
  • La délivrance d'autorisation de conduite est conditionnée par la réussite au test d'évaluation, sanctionnée par le Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité (CACES).

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