Dans les années 70, en Catalogne, une certaine jeunesse attendait les fins de bal de village pour provoquer des bagarres, une époque où testostérone et alcool faisaient mauvais ménage.
À Pi, un hameau de Bellver, en Basse Cerdagne, vivaient trois frères qui terrorisaient le voisinage. Jusqu’à ce qu’un gamin chétif, malingre et ridiculement petit leur rappelle que les armes à feu ont toujours servi à ramener tout le monde à la même taille. Il s’appelle Marti Cots. Né en 1969, il préférera toujours le surnom que lui donnera la presse de Barcelona de “Rambo de la Cerdanya”.
Il n’était pas armé du fameux tromblon qui donna leur nom aux Trabucaires, en revanche, notre Ramonet ne sera jamais très éloigné de son arme de prédilection, un fusil de chasse calibre 12 à canon scié. Contre lui, les trois frères ne feront pas long feu et préféreront déserter la Cerdagne pour ne plus jamais le rencontrer.
Pour l’heure, la principale préoccupation d’en Ramonet est de trouver de l’argent et voler des voitures. Il agira en vrai Trabucaire et après chacun de ses méfaits, ira se réfugier en pleine montagne. Il y cache des armes, de quoi se nourrir pendant des mois et n’hésite pas à chasser ce qui pourrait lui manquer. Seuls ses nombreux méfaits le poussent à rejoindre la civilisation, sinon il resterait insaisissable.
Malgré tout, les arrestations vont se succéder. Mais les chemins de la justice espagnole étant aussi impénétrables que les desseins du Seigneur, Marti Cots jouira toujours de libérations conditionnelles et de permissions de sorties lui permettant de revenir se réfugier dans ses forêts bénies. Et quand il n’est pas libéré, il s’en charge lui-même.
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Son palmarès est édifiant : pas moins de trente détentions pour une dizaine d’évasions… souvent menottes aux poignets. Comme en 1991 quand il s’échappe du tribunal de Lleida, à la barbe de son escorte de guardias civiles. Il est à nouveau détenu en 1992 pour avoir attaqué deux couples de vacanciers au camping de Bellver. Incroyable, mais vrai, il bénéficie encore d’une permission de sortie.
Lorsque la Guardia Civil viendra l’arrêter, il n’hésitera pas à lui tirer 5 coups de fusil de chasse, avant de fuir et de passer la frontière cerdane… sur un tracteur. La Gendarmerie française et leur hélico n’y verront que du feu. Qui se méfie d’un paysan sur son tracteur ? De là, il réapparaît un court moment en Italie d’où il s’échappera une fois encore menottes aux poignets et à la barbe des Carabinieri.
Au tribunal de Girona, il avait réclamé d’être détenu dans une prison où il y aurait des vaches. Car, s’il y a bien une chose qui ne sera jamais feinte avec notre Trabucaire, c’est son amour de la montagne, de la nature et de ses animaux.
En 1994, il est à nouveau aperçu en Cerdagne où il vivait caché depuis des mois. Cette fois, il est au volant d’une voiture volée sans plaque d’immatriculation. Pris en chasse par la Guardia Civil. Il s’arrête au bord de la route, se cache derrière la portière largement ouverte et leur tend un véritable guet-apens.
Mais il n’y a que dans les films que les portières des véhicules arrêtent les balles. Résultat : lui et un des militaires seront blessés. En 1999, nouvelle permission de sortie. Ce qui lui permettra d’attaquer, toujours canon scié à la main, la Caixa de Girona à Llivia puis celle de La Pobla de Lillet et enfin celle de Puigcerdà.
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Son arrestation nécessitera l’intervention de quantité d’agents de tous les corps de police et de deux hélicoptères pour encercler totalement la montagne. Lors du procès, il sera décrit comme « une personne hautement dangereuse ! ».
Ce qui ne l’empêchera pas, le 18 mai 2018, de réapparaître devant le tribunal de Perpignan, cette fois, pour un simple vol de carburant commis à Amélie-lesBains. Il écopera de 6 mois de prison. Il se permet de reprendre le juge Scognamiglio : « Vous avez dit que j’étais espagnol, mais c’est pas vrai, je suis catalan ! ».
Encore une fois, il refera parler de lui judiciairement. Le tribunal pénal N° 4 de Girona devait le juger pour le braquage de l’hôtel Alp de Masella. Un hold-up qui lui avait rapporté la modique somme de 17 211 euros. Diagnostiqué atteint de schizophrénie paranoïde, il ne supporterait pas la vue d’un uniforme des gardiens de l’ordre (Sic), il a été jugé inapte à comparaître devant ses juges. Le tribunal de Perpignan abandonnera aussi toutes nouvelles poursuites pour de nouveaux délits commis côté français.
En janvier 2023, toujours à la prison de Brians (Barcelone), il a creusé un trou dans le mur de sa cellule et les surveillants l’ont surpris, du haut de ses 55 ans, dans le lit d’une jeune interne de 22 ans.
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