Les Pistolets en plastique est une comédie noire de Jean-Christophe Meurisse, mélangeant humour et horreur.
Le réalisateur explique : "C’est ce que j’aime : le mélange. Ce que je n’aime pas : rester dans un registre unique. Je veux que tout soit tendu, aussi bien dans la narration que dans la forme. On ne sait pas sur quel pied danser. On va de l’absurde à l’horreur, on est dans le rire du pire, entre tragédie et comédie de manière permanente."
Le film est inspiré de l’histoire de Guy Joao, arrêté à Glasgow après avoir été pris pour Dupont de Ligonnès. Jean-Christophe Meurisse raconte : "Préretraité chez Renault, il a été confondu avec l’homme le plus recherché de France, et, arrêté, il a passé vingt-six heures d’enfer dans les geôles écossaises… On était dans un dessin de Sempé ! Je me suis dit que le vrai Dupont de Ligonnès s’est bien marré ! Peut-être qu’il buvait des jus de goyaves alcoolisés en se faisant une petite pépée en Amérique du Sud…"
Meurisse a voulu faire une comédie noire, mélangeant humour et horreur et il a écrit le scénario des Pistolets en plastique pendant deux ou trois mois. Il se rappelle : "Ce texte va faire 80% du film. Après, Amélie Philippe, ma collaboratrice et épouse, repasse dessus. On développe les situations ensemble, puis je rencontre en amont tous les comédiens pour chaque séquence, et j’essaie de voir ce qu’ils vont en faire. J’écoute, on réécrit, on répète un an avant le tournage."
Selon le réalisateur : "La folie de mes films est concertée, répétée longuement. Quand on tourne, il faut que ce soit explosif, dingue, et que chaque jour de tournage soit une fête."
Lire aussi: "Les Pistolets en plastique": un film à voir?
L’affaire Dupont de Ligonnès inspire à Jean-Christophe Meurisse une farce noire sur une France assoiffée de violence, alternant le jouissif et le stérile.
Les quatre acteurs principaux, Delphine Baril, Charlotte Laemmel, Laurent Stocker et Gaëtan Peau ont longuement répété avec Jean-Christophe Meurisse. Ce dernier raconte : "J’aime bien faire venir des gens connus pour une journée de tournage, aussi, comme Jonathan Cohen, Vincent Dedienne ou François Rollin et Romane Bohringer. Delphine et Charlotte, elles, font partie de ma troupe de théâtre, « Les Chiens de Navarre », et ont l’habitude d’improviser, domaine dans lequel elles sont très bonnes. Elles ont des personnalités très fantasques, c’est ce qui m’intéresse. C’est d’ailleurs une qualité partagée par tous les comédiens du film."
La bande-annonce des Pistolets en plastique est composée d'artistes aussi différents que Julien Clerc, Taj Mahal, Dalida, Mahler, Bach ou encore Frankie Valli. Jean-Christophe Meurisse raconte : "Quand j’écris, je passe de la musique. Je ne peux pas écrire sans. Ni concevoir la vie sans. Variété française, rock, jazz, j’écoute tout. La musique ouvre l’imagination. Mais je reviens toujours au rock des années 60 et 70, de Creedence Clearwater Revival à Elvis Presley."
Les Pistolets en plastique est moins, comme on a pu le lire, un film sur l’affaire Dupont de Ligonnès qu’un film sur la France dont a accouché cette affaire. Un homme vient de massacrer sa famille : le pays est sur les dents.
Tout l’hexagone est électrisé par le crime : qu’on s’en indigne, qu’on s’en indiffère, qu’on en soit injustement accusé ou qu’on l’ait soi-même commis, on n’échappera pas à son empire, c’est-à-dire à une sorte de spirale collective de sado-masochisme.
Lire aussi: Le film "Les Pistolets en plastique" : plongée dans le true crime
Le crime, ou plutôt le true crime - c’est-à-dire le récit et la religion du crime -, fonctionne comme un accélérateur de pulsions dans lesquelles Meurisse plonge avec une voracité de cartooniste.
Les avis sur le film sont partagés. Certains saluent l'humour absurde et les dialogues réjouissants, tandis que d'autres critiquent le manque de cohérence et la lassitude qui s'installe au fil des saynètes.
Voici un résumé des principaux points de vue :
Certains spectateurs ont trouvé le film hilarant du début à la fin, le comparant même à "La Cité de la peur". D'autres ont été déçus par l'enchaînement de séquences absurdes et le manque de charisme des interprètes.
Les Pistolets en plastique est une parodie sordide et déjantée de l’affaire Dupont De Ligonnés. C'est une tragi-comédie loufoque avec une enfilade de scènes hilarantes mêlant flics danois, faux coupable complètement barjo, deux enquêtrices amatrices persévérantes, de la polka, des éclaboussures sanglantes, de l’énucléation oculaire, un voisin au faciès brûlé et j’en passe.
Lire aussi: Tout savoir sur la législation des pistolets en plastique en Belgique
Le film propose des dialogues réjouissants qui partent dans tous les sens, entassant pêle-mêle des références diverses et variées. Cependant, certains critiques estiment que Meurisse tire trop sur la corde, ce qui entraîne une certaine lassitude et un sentiment que les saynètes n'ont ni queue ni tête.
Meurisse n’a pas son pareil pour introduire un film, installer dans un grand fracas son second degré, son euphorie sanglante, et mettre joyeusement les pieds dans le plat.
En conclusion, Les Pistolets en plastique est un film qui ne laisse pas indifférent. Son humour noir et son approche décalée de l'affaire Dupont de Ligonnès peuvent séduire les amateurs du genre, mais son manque de cohérence et sa tendance à l'excès risquent de diviser le public.
tags: #les #pistolets #en #plastique #bo