Les tueries de masse aux États-Unis sont un phénomène tragique et complexe, souvent difficile à comprendre. Cet article explore l'histoire du tireur fou de Washington, en mettant en lumière les aspects psychologiques, les motivations potentielles et les parallèles avec d'autres tueries de masse aux États-Unis.
Les profils psychologiques des tueurs en série ne font ressortir que marginalement des caractéristiques proprement liées à la culture américaine, explique le criminologue Jack Levin, de la Northeastern University de Boston. Souvent, ils sont:
Dans laquelle de ces multiples cases faudra-t-il ranger le mystère des tueries de Montauban et de Toulouse ?
Ce qui nous différencie avant tout des autres, c'est l'accès tellement aisé aux armes à feu. On peut donc tenter de chercher dans quelques épisodes récents de l'histoire américaine des indices qui aident à comprendre la mentalité d'un homme qui va tuer en France, au hasard, des militaires d'origine antillaise ou arabe ou des enfants et leurs parents parce qu'ils sont juifs.
Plusieurs exemples de tueries de masse aux États-Unis illustrent la complexité de ce phénomène :
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Le sergent Bales est sorti tranquillement de sa base du district de Panjwai, au sud de l'Afghanistan. Il a marché vers un village, à moins de deux kilomètres. Il est entré dans des maisons et,« avec un grand sang-froid »ont dit les témoins, comme ont dit ceux de Toulouse, il a tiré sur des gens qui ne lui avaient rien fait. Seize morts, dont neuf enfants. Et il est reparti vers sa base, où il n'a fait aucune difficulté pour qu'on l'arrête.
Médecin psychiatre dans l'armée américaine, un mois avant de partir, le 5 novembre 2009, il tue 13 personnes et en blesse 42. Dix minutes de tirs aveugles sur sa base, à Fort Hood, au Texas. Un policier le blesse et le neutralise. Hasan comparaîtra, paralysé, devant un tribunal militaire, en juin prochain.
Trente-deux morts, 15 blessés, le 16 avril 2007, victimes de Seung-Hui Cho, 23 ans, citoyen sud-coréen résident permanent des Etats-Unis. Sévèrement déprimé, nourri de films violents venus d'Asie, ayant des problèmes avec les femmes, il détestait frénétiquement les riches et se prenait pour Jésus Christ. Et un beau jour, il a tiré sur ses camarades, puis s'est suicidé.
Eux aussi se croyaient en mission, le 20 avril 1999, à Littleton, dans le Colorado, quand ils tuèrent 12 de leurs camarades, un professeur, et eux-mêmes. Parce qu'il fallait les immoler, et se sacrifier, comme symboles de la société tout entière, qu'ils méprisaient.
A 20 ans, il s'engage. On le tance un peu dans l'armée parce qu'il se promène avec des tee-shirts du Ku Klux Klan célébrant le «white power». Mais il est décoré après la première Guerre du Golfe où il s'illustre comme tireur d'élite sur les Bradley de la première division d'infanterie. 168 morts, donc, dont les enfants d'une crèche, au deuxième étage de l'immeuble.
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En 1966, après avoir tué au couteau sa mère et sa femme, il monte au 27ème étage de la tour de l'université du Texas, à Austin, et tue 14 personnes, en bas, avant d'être abattu par un officier de sécurité qui avait réussi à monter jusqu'à lui sans se faire remarquer.
Militants de la Nation of Islam de Louis Farrakhan, ils rêvaient de tuer 6 blancs par jour pendant un mois, de demander une rançon de plusieurs millions de dollars au gouvernement fédéral et de constituer une nation de Noirs « purs », quelque part au Canada...
Ce grand fan de Jacques Ellul se mit alors à fabriquer des bombes artisanales qu'il envoyait par la poste à des informaticiens, des universitaires, des compagnies aériennes, pour lutter contre la société du tout-techno. Avec 16 bombes, il fit trois morts et 23 blessés entre 1978 et 1995.
Deux fusillades ont fait 31 morts le week-end dernier à Dayton (Ohio) et El Paso (Texas) : deux nouvelles villes frappées par un phénomène bien connu et qui font des États-Unis une exception parmi les pays développés. Vu d’ailleurs, la solution semble simple : il suffirait de restreindre l’accès aux armes à feu.
Voici quelques statistiques clés sur les armes à feu aux États-Unis :
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Type de Mort | Nombre de Décès par An |
---|---|
Suicides | ~23,000 |
Assassinats | ~10,000 |
Tueries de Masse | ~3% du total |
Il ne faut pas oublier non plus que les tireurs sont toujours des hommes et généralement, ils sont blancs et jeunes.
Vu de France, il est incompréhensible de voir l’incapacité des Etats-Unis à prendre des mesures simples pour interdire les armes alors qu’ailleurs on le fait… Les Américains sont dans le refus d’interdire ces armes de guerre car cela fait partie de la vie en société d’avoir accès aux armes dans ce pays.
Ces tueries vont donc continuer parce que la société américaine ne souhaite pas restreindre l'accès aux armes ?
Les Américains sont un peu comme les Français et considèrent qu’ils sont exceptionnels. Ce que les autres font leur importe peu et ils n’ont pas envie de les imiter. Pour se protéger, ils s’arment, ils s’en prennent aux jeux vidéo, au cinéma… C'est une conception différente de la liberté.
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