Le Bhoutan, un petit pays bouddhiste de 782 400 habitants niché entre le Tibet, l’Inde et le Népal, est une monarchie indépendante depuis 1949. En 2006, le pays s'ouvre à la modernisation et découvre Internet, la télévision... et la démocratie.
Pour apprendre à son peuple à voter, le gouvernement organise des « élections blanches ». Mais dans le pays du Bonheur National Brut, où la religion et le Roi importent plus que la politique, les habitants semblent peu motivés.
C'est dans ce contexte que se déroule l'intrigue du film Le Moine et le Fusil. Dans une province montagneuse reculée, un moine décide d'organiser une mystérieuse cérémonie le jour du vote et charge l'un de ses disciples de trouver un fusil.
Deux ans après L'École du bout du monde, un documentaire dans lequel il montrait la vie dans l'un des villages les plus reculés du monde, Pawo Choyning Dorji présente Le Moine et le Fusil, son premier long-métrage de fiction. L'un des points communs entre les deux projets est la volonté du cinéaste de dresser le portrait du Bhoutan, un pays en mutation.
Il précise : « le thème de la transition transparaît tout particulièrement dans le contraste entre les valeurs culturelles et spirituelles traditionnelles du Bhoutan rural, face aux penchants plus modernes et occidentalisés d’un Bhoutan urbain en plein essor. »
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La vie du village nous immerge parmi les habitants, au sein d’une famille et des voisins. Pour préparer le vote, les habitants doivent s'inscrire, et à cette occasion, leur date et lieu de naissance et nom de famille sont requis. La recherche d’un fusil par le moine l’amène à entrer en contact avec un touriste américain qui, également, cherche à acheter des armes.
Le film aborde des thèmes tels que :
Le film se termine par le rituel organisé par le lama, en ce jour de pleine lune. Cette cérémonie qui réunit tous les habitants du village, y compris l’américain, est très belle et très touchante.
Certains critiques ont noté que le film est une fable ou un conte philosophique, tandis que d'autres apprécient son humour et sa truculence. Le dépaysement est garanti et il ne faut pas bouder son plaisir devant ce film modeste et charmant.
Cependant, d'autres spectateurs ont trouvé le rythme trop lent ou l'histoire trop naïve. Malgré ces critiques, beaucoup s'accordent à dire que le film offre un regard intéressant sur les valeurs différentes de celles occidentales et met en valeur le Bhoutan.
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Cinéaste et photographe bhoutanais, Pawo Choyning Dorji est né le 23 juin 1983 à Darjeeling en Inde. Bouddhiste dévoué, Pawo Choyning Dorji a étudié auprès du célèbre maître bouddhiste et cinéaste Khyentse Norbu, qui lui a fait découvrir le cinéma. Grâce à son deuxième long métrage, Le Moine et le fusil, Pawo Choyning Dorji a connu une renommée mondiale.
Le cinéma de Pawo Choyning Dorji a été salué pour son regard philosophique sur la vie au Bhoutan. Il est notamment fort d'une observation pertinente du bouddhisme, mais aussi de la culture himalayenne, tout en laissant se déployer un humour et une narration percutants.
Sorti dans les salles françaises le 26 juin 2024, Le Moine et le fusil a été présenté dans des festivals prestigieux comme Telluride et Toronto. Représentant du Bhoutan aux Oscars 2024, il a également remporté le prix des lycéens lors du Festival de Cannes 2024 dans la compétition des Écrans Junior.
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