Le fusil Chassepot, ou fusil d’infanterie modèle 1866, est apparu dans un contexte d’innovation et d’industrialisation croissante. Suite à la bataille où les fusils Dreyse à chargement par la culasse ont démontré leur supériorité, les études pour équiper l’armée française d’un fusil moderne vont s’accélérer et donnent naissance au fusil Chassepot.
Le développement des machines-outils permet de généraliser la production de canons rayés plus précis. La création d’une culasse étanche par l’ajout de caoutchouc contribue à éviter les projections brûlantes dans l’œil du tireur, ce qui rend son utilisation facile et sûre. De plus, l’utilisation de cartouches à amorce au fulminate de mercure favorise la mise à feu par percussion, ce qui augmente la cadence de tir à 7 à 8 coups par minute, alors qu’elle était limitée à 2 à 3 coups par minute pour les fusils des guerres napoléoniennes.
Tous ces éléments présentent le fusil Chassepot comme un fusil fiable, avec une portée utile de 300 à 350 mètres, bien que l’utilisation de la poudre noire et de la cartouche en papier facilite un encrassement rapide. Ses atouts et sa supériorité sur les fusils prussiens Dreyse ne permettent cependant pas de renverser le cours de la guerre de 1870-1871.
En 2021, paraissait aux Éditions du Brévail, un ouvrage de fond sur le fusil Chassepot mais ce livre victime de son succès était épuisé peu de temps après sa sortie. Plutôt que de le réimprimer à l'identique, l'éditeur Christian Méry a préféré patienter pour réaliser une nouvelle version réactualisée et complétée par des éléments inédits. Pour cela, il a fait appel au monde des collectionneurs et notamment à Yves Denaclara auteur de nombreuses études sur le sujet ainsi qu'aux responsables armement de nos plus grands musées. Nous vous présentons ainsi la genèse quasi complète du fusil Chassepot, sa description, son fonctionnement, ainsi que ses munitions et son comportement au tir. Nous y avons ajouté des informations nouvelles sur les essais avec la présentation d'armes encore inconnues, des modèles spéciaux comme le fusil pour la cavalerie d'Afrique, les carabines, les mousquetons, les armes de théorie.
On retrouvera aussi des informations sur l'histoire de la guerre de 1870-71, ainsi que des lieux de mémoire s'y rapportant.
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Selon « l’Histoire de la défense de Paris en 1870-71 » par le Major H. de Sarrepont, au moment de l’investissement, il y avait dans Paris 540,000 armes à feu portatives, parmi lesquelles près de 200,000 chassepots. Le reste se composait de fusils ou carabines du modèle 1867, dit à tabatière ; d’armes à percussion rayées ; d’armes à percussion lisses, et de quelques milliers de fusils de fabrication étrangère, Snyders et Remington.
Il était nécessaire de pourvoir régulièrement à la consommation de toutes les armes en service. Or, aux premiers jours de septembre, la place de Paris possédait 30 millions de cartouches chassepot ; elle s’en faisait expédier de Bourges 3 autres millions, et elle en confectionnait 85 mille par jour, en deux ateliers installés : l’un avenue Rapp; l’autre, rue de Lacondamine. Un troisième atelier, organisé rue de Vanves, permit bientôt à la fabrication de prendre les plus larges développements. La production quotidienne des cartoucheries parisiennes était, vers le 4 septembre, de 130 mille cartouches chassepots ; elle fut, au 21 septembre, de 250 à 300 mille. A la fin du mois d’août, Paris disposait de 32 millions de cartouches pour fusils à tabatière, modèle 1867, et ses ateliers lui permirent d’en fabriquer 1000 mille par jour. Le service d’artillerie n’oublia pas les amorces.
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