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Au Moyen Âge, les armes jouaient un rôle central dans la vie quotidienne et les conflits de l'époque, une période qui s'étend approximativement de la fin de l'Empire romain au 15e siècle. Façonnées avec soin par des forgerons talentueux, ces armes ont évolué en réponse aux besoins des combattants médiévaux, allant des chevaliers lourdement armés aux soldats d'infanterie.

L'épée, la lance, l'arc, la hache et une multitude d'autres armes étaient non seulement des instruments de guerre, mais aussi des symboles de pouvoir, de statut et de culture.

Les armes de siège et de jet

Dans cette catégorie, on retrouve des engins imposants comme la baliste et le trébuchet, utilisés pour assiéger les fortifications ennemies.

Baliste

Une baliste est une ancienne arme de siège utilisée pour lancer de lourds projectiles sur des cibles à distance, principalement dans le contexte militaire. Elle se compose généralement d'un arc en bois monté sur un cadre métallique et tendue à l'aide de cordes ou de ressorts torsadés.

Un projectile, tel qu'une grosse flèche ou une pierre, est placé dans un support à l'avant de la baliste. Les balistes étaient utilisées pour attaquer des fortifications ennemies, pour lancer des projectiles sur les troupes adverses lors de sièges et parfois même en défense pour repousser les assaillants.

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Bien que les balistes aient été largement utilisées dans l'Antiquité et au Moyen Âge, elles ont finalement été remplacées par des armes à feu plus avancées à partir de la Renaissance.

Trébuchet

Un trébuchet est une machine de siège médiévale utilisée pour lancer de lourds projectiles, tels que des rochers ou des projectiles enflammés, sur des cibles à distance, principalement dans un contexte militaire.

Un trébuchet se compose généralement d'un bras de levier, d'un contrepoids et d'un mécanisme de lancement :

  • Bras de levier: Le bras de levier est la longue poutre qui porte le projectile à son extrémité. Il est monté sur un axe rotatif à un point central.
  • Contrepoids: Le contrepoids est une masse lourde, souvent composée de pierres, de sable ou de plomb, attachée au bras de levier.
  • Lancement: Pour lancer un projectile, l'opérateur du trébuchet abaisse le contrepoids en le faisant tomber, ce qui provoque une rotation du bras de levier. L'extrémité opposée du bras de levier, où se trouve le projectile, est éjectée vers l'avant avec une grande force lorsque le contrepoids atteint le sol.

Les trébuchets étaient particulièrement efficaces pour détruire des murs fortifiés, car ils pouvaient lancer des projectiles lourds avec une grande précision et une grande puissance.

Mangonneau

Catapulte en usage dès le haut Moyen âge et jussqu'au XVe siècle, pour le jet de pierres moyennes, dont la verge portait, à une extrémité, une poche (Fonde) pour loger le projectile, et de l'autre, un fort poids destiné à faire trébucher l'engin (Trébuchet). Le mangonneau comporte un contrepoids fixe de plusieurs tonnes, auquel on rajoute parfois des cordes pour accélérer le mouvement et permettre un meilleur décrochement du système de fronde. Ces premières machines de jet ne sont pas très bien équilibrées.

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Aux environs de 1453, l’ingénieur siennois Taccola fait le point sur l’armement existant (L’art de la Guerre, Gallimard). Les reconstitutions ont démontré que ces machines ne peuvent effectivement lancer que des projectiles relativement légers (entre 2,5 et 12 kg) à des distances ne dépassant pas une soixantaine de mètres. En revanche, une équipe bien entraînée peut atteindre la cadence d’un tir à la minute. Si les boulets lancés par ces engins sont inefficaces contre une muraille, ils sont d’une redoutable efficacité contre hommes et chevaux, même équipés d’armures.

Armes contondantes

La masse d'arme et le marteau d'armes étaient des armes redoutables capables d'infliger des blessures graves.

Masse d'arme

La masse d'arme, aussi connue sous le nom de masse d'armes, est une arme contondante qui a été utilisée à des fins militaires et de combat depuis l'Antiquité jusqu'à la fin du Moyen Âge. Elle se compose généralement d'une longue poignée en bois ou en métal, souvent renforcée par une bande de fer ou d'acier à l'extrémité supérieure pour augmenter la durabilité.

À l'autre extrémité de la poignée se trouve une tête en forme de masse ou de boule, généralement faite de métal, mais parfois de pierre ou d'autres matériaux lourds. Lorsqu'elle était utilisée en combat, la masse d'arme était souvent maniée à une ou deux mains, en fonction de sa taille et de son poids.

Les coups étaient portés en balançant la masse vers l'ennemi avec l'intention de causer des blessures contondantes graves, telles que des fractures osseuses ou des traumatismes crâniens. Elle était utilisée par diverses cultures à travers l'histoire et peut avoir différentes variations en fonction de la région et de la période. Elle était particulièrement populaire pendant le Moyen Âge européen.

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Marteau d'armes

Le marteau d'armes, également connu sous le nom de marteau de guerre, est une arme contondante médiévale conçue pour être utilisée en combat rapproché. Contrairement à un marteau de forgeron ou à un marteau ordinaire, le marteau d'armes était spécialement conçu pour infliger des blessures graves à l'ennemi lors d'une bataille.

Il se compose généralement d'une longue tige en bois ou en métal, à l'une des extrémités de laquelle est fixée une tête contondante. La tête du marteau peut avoir différentes formes, mais elle est souvent munie de pointes, de pics ou de rainures pour augmenter sa capacité à infliger des blessures.

Le marteau d'armes était efficace contre les armures, car il pouvait transmettre une force de percussion concentrée à travers l'armure, infligeant des blessures graves même lorsque l'adversaire était bien protégé. L'utilisation du marteau d'armes a diminué avec le temps, en grande partie en raison des avancées dans les armes à feu et d'autres technologies militaires.

Armes blanches

L'épée médiévale, la lance et la hallebarde étaient des armes emblématiques utilisées par les chevaliers et les soldats.

Épée médiévale

L'épée médiévale était une arme blanche emblématique du Moyen Âge européen, largement utilisée par les chevaliers, les guerriers et les soldats de l'époque. Elle se caractérisait par une lame doublement tranchante et une poignée généralement dotée d'une garde en forme de croix pour protéger la main de l'utilisateur.

  • Lame: Les lames des épées médiévales étaient généralement en acier et pouvaient varier en longueur, en largeur et en forme.
  • Poignée: La poignée de l'épée, également appelée le pommeau, était généralement en bois et recouverte de cuir ou d'une autre matière pour une meilleure prise en main.
  • Pointe et tranchants: Les épées médiévales avaient une pointe acérée pour poignarder et des tranchants affûtés pour couper.
  • Fonction: Les épées médiévales étaient des armes polyvalentes utilisées à la fois pour l'attaque et la défense.
  • Symbole de statut: Les épées médiévales étaient souvent des symboles de statut pour les chevaliers et les nobles.

Les épées médiévales sont devenues emblématiques de la chevalerie et de la culture médiévale européenne. Elles étaient bien équilibrées, efficaces et très prisées pour leur polyvalence en combat.

Lance

La lance était une arme médiévale emblématique qui a joué un rôle crucial dans les conflits militaires du Moyen Âge européen.

  • Conception: La lance médiévale était une arme à long manche, généralement en bois, pouvant atteindre de 2 à 4 mètres de long. À l'extrémité du manche se trouvait une pointe métallique acérée, appelée la "tête de lance", qui pouvait varier en forme et en taille.
  • Utilisation à cheval: La lance était souvent utilisée par la cavalerie médiévale. Les chevaliers montés sur des destriers utilisaient la lance pour charger l'ennemi à grande vitesse lors de ce qui était connu sous le nom de "chevauchée".
  • Utilisation à pied: Les lances pouvaient également être utilisées par des soldats à pied. Dans ce cas, elles étaient plus courtes et plus maniables que les lances de cavalerie.
  • Symbole de la chevalerie: La lance était un symbole de la chevalerie médiévale et était souvent associée à l'idée de l'honneur et de la bravoure.
  • Évolution: Au fil du temps, la conception et l'utilisation de la lance ont évolué. Des variantes telles que la "lance de tournoi", qui avait une pointe émoussée pour réduire les blessures mortelles lors des joutes, sont devenues populaires.

La lance a été une arme essentielle du Moyen Âge, à la fois sur le champ de bataille et dans le cadre de la culture chevaleresque.

Hallebarde

La hallebarde, également appelée "hallebard" ou "hallebarde," était une arme d'hast largement utilisée au Moyen Âge, principalement à partir du XIVe siècle et jusqu'à la Renaissance. Elle était caractérisée par une lame en forme de hache montée au bout d'un long manche.

  • Lame: La lame de la hallebarde avait une forme variée, mais elle était généralement constituée d'une hache tranchante d'un côté et d'une pointe acérée de l'autre côté.
  • Manche: Le manche de la hallebarde était long, mesurant généralement entre 1,5 et 2,5 mètres, ce qui permettait aux utilisateurs de rester à distance de leurs adversaires tout en utilisant la lame.
  • Utilisation: Les hallebardiers, ou porteurs de hallebardes, étaient souvent des soldats d'infanterie qui formaient des rangs défensifs lors des batailles. La hallebarde était une arme polyvalente qui pouvait être utilisée pour infliger des coups puissants, percer les armures et même désarmer les ennemis.

Elle a été largement utilisée pendant plusieurs siècles avant de céder la place aux armes à feu et aux armes à feu à mesure que la technologie militaire évoluait.

L'arbalète

L’arbalète est fréquemment confondue avec l’arc. Pourtant, elle diffère de celle-ci à bien des égards. En fait, l’arbalète est une arme dérivée d’un arc. Elle est constituée d’un arc, qui selon l’époque est fait de nerfs, de cornes, de bois, de métal, d’un arbre ou corps de bois, servant à tenir l’arc. Ce dernier sert à recevoir le projectile, d’une noix tenant la corde tendue et d’une détente pour l’actionner.

Les arbalètes permettent des tirs plus précis et puissants que les arcs. À la différence d’un arc ancestral, l’arbalète témoigne de l’évolution technologique des grandes civilisations antiques. Dans l’histoire, l’invention de l’arbalète est souvent attribuée aux Phéniciens. Cependant, certaines études historiques attestent qu’elle a été inventée par les Chinois. Faute de preuves, l’arbalète romaine semble pourtant avoir été inspirée par les modèles chinois.

L’arbalète refait soudainement surface dans un document tiré de la bible du moine français Haimo, qui représente un arbalétrier, et un manuscrit de la fin du Xe siècle. Toutefois, ce seraient les Vikings qui en auraient redécouvert les avantages en Orient. Au début, l’avantage de l’arbalète est qu’elle prend moins de temps à s’entraîner que l’arc. D’ailleurs, les Anglais avaient un centre d’entraînement spécialisé sur l’utilisation des arcs, car cette arme nécessitait une certaine expérience et dextérité. En revanche, afin de conserver une certaine efficacité, l’arbalète est plus simple à mettre en œuvre.

Sous le règne du roi Charles VII de 1422 à 1461, il fut nécessaire de former des équipes d’arbalétriers spécialisés entraînés au combat. Le Roi Charles VII aurait eu environ 6 000 arbalétriers. Sa première armée d’arbalétriers, formée en 1448-1450, s’appelait la compagnie des francs-archers. Cette formation est sans doute la première armée professionnelle ou armée de métier en France.

En Europe, au Moyen- ge, pour des raisons sociales plutôt que militaires, l’Église considérait l’utilisation de l’arbalète comme tellement dangereuse que le deuxième concile du Latran à Rome en 1139 en interdit l’usage. Donc, quiconque l’utilisait contre les chrétiens était condamné à être damné, c’est ce que les dirigeants de l’église ont décidé. Quelques années plus tard, en 1143, le pape innocent II confirma à nouveau ce fait, menaçant les arbalétriers, fabricants et marchands de cette arme, d’excommunication et de malédiction.

Cependant, les choses ont évolué des siècles plus tard après l’interdiction de l’arbalète par l’église. Actuellement, les arbalètes ne sont plus utilisées pour l’assassinat, bien qu’il existe encore des utilisations militaires.

Supplantée par le développement et la supériorité des armes à feu, l’arbalète disparait des champs de bataille au XVIème siècle, entraînant avec elle les pavois, incapables de résister aux projectiles à poudre.

Les projectiles de l'arbalète

Le carreau d’arbalète est le projectile utilisé avec une arbalète, dont le fer pyramidal à quatre pans a une base carrée. Plus court (environ 30 cm) que la flèche et également plus lourd, il a un empennage réduit, fait de cuir ou de parchemin.

  • Dondaine: D’un usage exclusivement militaire, la dondaine se caractérise par la forme renflée de son fût, destinée à augmenter son poids et donc sa force de pénétration. Le mot dondaine (ou dondon) est encore utilisé aujourd’hui pour désigner une grosse femme, le projectile ayant une forme similaire.
  • Vireton: Se rapprochant de la dondaine par la forme renflée de son fût, il s’en distingue par la disposition hélicoïdale de son empennage.

Targes et pavois

Targes et pavois sont des armes défensives qui ne sauraient se réduire à la simple appellation de bouclier. Froissart, dans ses Chroniques (XVème siècle), décrit ainsi un chevalier, “Guy de Gauville, monté sur fleur de coursier, la targe au col et le glaive au poing !”, mais il oppose également, dans la narration des préparatifs d’un tournois, “targes de guerre” et “écus de paix”. Quant à l’anonyme auteur du Mystère du siège d’Orléans (1439), il dépeint une troupe de soldats qui “ont lances, vouges, pavast, et sont une grosse puissance garniz d’arbalestes et ars”, alors que dans les Mémoires de Philippe de Commines (1523), d’autres “gaignerent une maison, prindrent deux ou trois huys, et s’en servirent de pavoys“. Enfin, en situation de siège, “les murs de la ville et les tours étoient pavoisés de tapis mouillés pour résister contre le trait” (Froissart, op.

A quelle réalité matérielle correspondent donc les termes de targe et de pavois, dont, durant le Moyen Âge, la désignation a souvent été fluctuante, pour se fixer ensuite dans la lexicologie ? La targe est en fait un bouclier léger, maniable tout en étant extrêmement résistant, porté généralement par le cavalier. Rentrée au musée dans le milieu du XIXème siècle, la collection de neuf targes et pavois du musée national du Moyen Âge est le plus important ensemble de ce type d’objets en France.

  • Goliath en armure fait face à David sur le pavois Cl. 2381 dont l’iconographie rappelle notamment le contexte des guerres hussites qui ont marqué la Bohème durant le premier tiers du XVème siècle.
  • Également originaire de Bohème, la targe Cl. 1956 figurant saint Georges et le dragon porte les armes de la commune de Zwickau (de gueules à trois cygnes d’argent 2 et 1) révélées par une restauration récente. Il s’agit d’un bouclier - de cavalier ou de fantassin combattant à l’épée.
  • Particulièrement colorée, la targe à pois Cl. 2384 a la forme singulière asymétrique des targes de type hongrois, portées par la cavalerie hongroise, polonaise mais aussi turque. Ce bouclier enveloppant remonte sur l’arrière pour protéger le tête et la nuque.

Alors que les formes et les usages sont différents, la structure des targes et des pavois est pourtant identique. Plusieurs pièces de bois sont assemblées pour former la courbure qu’un cintrage n’aurait pas permis d’atteindre. Vires, carreaux, lances ou épées ne pouvaient percer cette défense, dont l’impénétrabilité est renforcée par la superposition de différents matériaux.

La targe a suivi le même parcours, emportée par la mutation de l’emploi de la cavalerie. Ces objets, après avoir assuré une fonction défensive pendant plusieurs siècles, ont été rapidement frappés d’obsolescence.

Tableau récapitulatif des armes mentionnées

Arme Type Utilisation principale
Baliste Siège Lancer de projectiles lourds
Trébuchet Siège Destruction de murs fortifiés
Masse d'arme Contondante Infliger des blessures graves
Marteau d'armes Contondante Perforation d'armures
Épée médiévale Blanche Attaque et défense
Lance Blanche Charge de cavalerie, combat à pied
Hallebarde d'hast Combat d'infanterie, polyvalente
Arbalète Jet Tir précis et puissant
Targe Défensive Protection du cavalier
Pavois Défensive Protection de l'arbalétrier

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