Bien que l’arbalète ait été utilisée à la fois comme arme de chasse et de guerre, son utilisation actuelle a considérablement changé. Vous souhaitez parcourir l’histoire afin de découvrir l’évolution de l’arbalète de l’époque viking au moyen-âge à aujourd’hui ? L’arbalète est fréquemment confondue avec l’arc. Pourtant, elle diffère de celle-ci à bien des égards.
En fait, l’arbalète est une arme dérivée d’un arc. Elle est constituée d’un arc, qui selon l’époque est fait de nerfs, de cornes, de bois, de métal, d’un arbre ou corps de bois, servant à tenir l’arc. Ce dernier sert à recevoir le projectile, d’une noix tenant la corde tendue et d’une détente pour l’actionner. Les arbalètes permettent des tirs plus précis et puissants que les arcs. À la différence d’un arc ancestral, l’arbalète témoigne de l’évolution technologique des grandes civilisations antiques.
Dans l’histoire, l’invention de l’arbalète est souvent attribuée aux Phéniciens. Cependant, certaines études historiques attestent qu’elle a été inventée par les Chinois. Faute de preuves, l’arbalète romaine semble pourtant avoir été inspirée par les modèles chinois. Toutefois, ce seraient les Vikings qui en auraient redécouvert les avantages en Orient. L’arbalète refait soudainement surface dans un document tiré de la bible du moine français Haimo, qui représente un arbalétrier, et un manuscrit de la fin du Xe siècle.
Au début, l’avantage de l’arbalète est qu’elle prend moins de temps à s’entraîner que l’arc. D’ailleurs, les Anglais avaient un centre d’entraînement spécialisé sur l’utilisation des arcs, car cette arme nécessitait une certaine expérience et dextérité. En revanche, afin de conserver une certaine efficacité, l’arbalète est plus simple à mettre en œuvre.
Sous le règne du roi Charles VII de 1422 à 1461, il fut nécessaire de former des équipes d’arbalétriers spécialisés entraînés au combat. Le Roi Charles VII aurait eu environ 6 000 arbalétriers. Sa première armée d’arbalétriers, formée en 1448-1450, s’appelait la compagnie des francs-archers. Cette formation est sans doute la première armée professionnelle ou armée de métier en France.
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En Europe, au Moyen- ge, pour des raisons sociales plutôt que militaires, l’Église considérait l’utilisation de l’arbalète comme tellement dangereuse que le deuxième concile du Latran à Rome en 1139 en interdit l’usage. Donc, quiconque l’utilisait contre les chrétiens était condamné à être damné, c’est ce que les dirigeants de l’église ont décidé. Quelques années plus tard, en 1143, le pape innocent II confirma à nouveau ce fait, menaçant les arbalétriers, fabricants et marchands de cette arme, d’excommunication et de malédiction. Cependant, les choses ont évolué des siècles plus tard après l’interdiction de l’arbalète par l’église.
Actuellement, les arbalètes ne sont plus utilisées pour l’assassinat, bien qu’il existe encore des utilisations militaires. Invention chinoise datant d’il y a plusieurs centaines d’années, l’arbalète est une arme de grande histoire. Objet que l’on peut d’ailleurs retrouver dans plusieurs film ou série télévisée comme Game of Thrones ou The Walking Dead. A l’époque de sa conception par les chinois, l’arbalète ne disposait d’aucun mécanisme. Avant tout utilisée pour la chasse, l’arbalète a commencer à se développer pendant les guerres du Moyen-Age, notamment les Croisades. Armes silencieuses aux munitions réutilisables.
Le principe de base du fonctionnement de l’arbalète est semblable à celui de l’arc. L’énergie fournie lorsqu’on bande le dispositif est stockée dans la déformation élastique des branches. Lorsqu’on relâche la corde, cette énergie est alors transférée à la flèche ou au carreau, se convertissant ainsi en énergie cinétique. Deux paramètres sont importants : la puissance, exprimée en livres, c’est-à-dire la force maximale exercée pour bander l’arme et la maintenir ainsi ; la course de la corde, la distance parcourue entre sa position au repos et sa position bandée.
Pour fixer les idées, estimons les performances d’une grosse arbalète de chasse (spécifiée pour gros gibier) moderne. Sa puissance est de 300 livres (1,3 kilonewtons) et sa course de 0,432 mètre. On en déduit qu’elle stocke une énergie d’environ 280 joules, à même de propulser un carreau de 400 grains (25,76 g) à une vitesse de 540 kilomètres par heure. Presque la moitié de la vitesse du son !
On ne pourrait évidemment pas, avec un arc classique, retenir la corde avec la seule force musculaire. C’est tout le premier avantage de l’arbalète : la corde est maintenue mécaniquement. Cette puissance n’a cessé d’augmenter au cours des siècles : des premières arbalètes chinoises de quelques dizaines de livres, disons 60 livres (27 kilogrammes) jusqu’à des arbalètes Renaissance à arc en acier, annoncées avec des puissances de 1 000 livres (450 kilogrammes) ! Elle avait été supérieure dès le Moyen Âge à la puissance du fameux arc long anglais, de l’ordre de 120 livres. Ce progrès n’a été possible qu’avec l’évolution des techniques.
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En effet, la puissance de l’arme est aussi une mesure des contraintes mécaniques qui agissent sur l’arc des arbalètes à la fois en étirement pour l’extérieur des branches (l’extrados) et en compression pour l’intérieur (l’intrados). L’usage d’une seule essence de bois limiterait la puissance supportable avant l’endommagement du matériau : aussi, très vite, l’arc des arbalètes a-t-il été réalisé en matériau composite, en faisant appel à l’association de bois, tendons, cornes, le tout encollé… Avant même l’apparition des arcs en acier au XIVe siècle, ou aujourd’hui en fibre de verre, des puissances au-delà de 200 livres n’étaient pas rares pour ces arbalètes composites. Et avec des matériaux performants, très rigides, ces puissances sont atteignables avec de petites déformations qui ne nécessitent que des branches d’arc relativement courtes, ce qui rend l’arme bien moins encombrante qu’un arc, un second avantage.
Pour tirer sur la corde jusqu’à la bonne position, l’arbalétrier exerce à un moment donné une force égale à la puissance de l’arme. Comment faire face à l’augmentation de la puissance ? Plusieurs options. Armer l’arbalète avec deux mains et non pas une seule comme dans l’arc augmente la force musculaire déployée, et plus encore en mobilisant la force des jambes, notamment les quadriceps des cuisses, et du dos. Pour ce faire, il y a le choix ! S’asseoir sur le sol et pousser les branches de l’arc avec les pieds en tenant la corde avec ses mains, comme le faisaient les Chinois ; suspendre la corde de l’arbalète à des crochets fixés sur un baudrier qui enlace le bassin et appuyer sur l’arc avec le pied de haut en bas ; munir l’arbalète d’un étrier où loger le pied afin de la garder au sol et de l’armer en se redressant…À chaque fois, un effort physique est nécessaire et, s’il est amené à se répéter, peut vite épuiser un homme. Et comme un arbalétrier n’est pas un haltérophile, bander un arc de plus de 200 livres (97 kilogrammes) reste un problème. D’où l’introduction de dispositifs mécaniques pour démultiplier la force : cela peut être aussi simple qu’un bandoir dont le fonctionnement n’est pas sans rappeler celui d’un palan. Il divise par deux la force nécessaire pour armer l’arbalète.
Une autre distinction fondamentale entre l’arc et l’arbalète est le projectile : la flèche et le carreau. Ce dernier est manifestement plus court et son empennage en général bien plus simple, se limitant à deux petites plumes ou ailettes. Pourquoi ? Remarquons déjà qu’étant guidé, le carreau part droit dans la ligne de visée et n’a pas besoin d’être aussi flexible qu’une flèche dont le fût fléchit et oscille au départ pour éviter le manche de l’arc. Il peut donc être beaucoup plus rigide et aussi plus court, puisque la course de la corde est plus petite que l’allonge d’un arc classique.
Caractéristique | Arc | Arbalète |
---|---|---|
Vitesse de tir | Plus rapide | Plus lente |
Puissance | Moins puissante | Plus puissante |
Formation | Plus longue et exigeante | Plus courte et simple |
Type de projectile | Flèche | Carreau |
Encombrement | Généralement plus grand | Généralement plus compacte |
Richard Cœur de Lion et Guillaume Tell… deux célébrités médiévales qui doivent beaucoup à l’arbalète, comme victime pour l’un et comme virtuose pour l’autre. Ce qui ressemble pour l’essentiel à un arc monté sur une pièce rigide, l’arbrier, a longtemps coexisté avec l’arc sur les champs de bataille. L’une des plus grosses évolutions de l’arbalète était au XIVème siècle lors de l’invention d’un système qui permet de recharger automatiquement.
Outre l'arbalète, d'autres engins de siège étaient utilisés au Moyen Âge :
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L’Histoire de l’arbalète et de son utilisation nous montre que par bien des aspects, l’arbalète se rapproche de l’arc. Sa prise en main, quant à elle, sera plus proche de celle d’une arme à feu comme un fusil. Aujourd’hui cet arme très puissante et réglementée et surtout utilisée par les chasseurs, mais il existe également des passionnés pratiquant par loisir.
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