L'Allemagne a une longue et riche histoire dans la conception et la production d'armes à feu, en particulier celles de gros calibre. Ces armes ont joué un rôle crucial dans les conflits majeurs à travers l'histoire, et leur développement a été influencé par des considérations techniques, stratégiques et économiques.
À la fin du XIXe siècle, une course à l'automatisation des armes a débuté, suscitant une véritable passion chez les ingénieurs de tous bords. Il en allait du prestige des nations et de leur survie.
La question de la poudre sans fumée était le dernier verrou qui empêchait l’expression de ce pan obscur du génie créatif humain. Cette question fut résolue par l’ingénieur français Paul Vielle en 1884. Désormais, la fin de l’encrassement inhérent à la poudre noire et la puissance de la nouvelle poudre rendait théoriquement possible un tir multiple et long ainsi que l’utilisation de l’énergie de la cartouche pour faire fonctionner un mécanisme.
En 1884, Hiram Maxim mit au point le tout premier prototype de ce qui allait devenir une des pires machines de mort du XXième siècle: une mitrailleuse, la première vraie mitrailleuse moderne. Il finira citoyen britannique et anobli par Victoria en 1901 pour sa contribution au renforcement de la défense britannique.
Dès 1889, l’armée impériale allemande se montre très intéressée pour produire cette arme révolutionnaire de façon locale. Le Kaiser lui-même achète, sur sa cassette personnelle, une dizaine d’exemplaires de Maxim anglaises du tout premier type pour équiper sa garde et l’améliorer.
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En 1899 la version allemande de la création de Maxim est prête et rentre en production dès 1901, devenant la MG-01. Sept ans plus tard, elle devient la célèbre MG-08 celle des champs de batailles de 14-18 et, dans une autre version de 1915, celle des pilotes à la Baron Rouge.
Au début du XXe siècle, toutes les grandes puissances s’équipent de calibres nationaux plus ou moins proches des 120 et 155 mm, ceci dans le but d’éviter que l’ennemi potentiel ne puisse utiliser des munitions de prise.
Ainsi en Allemagne, si le calibre de 120 mm fait une brève apparition avant de disparaître rapidement au profit du 105 mm, le calibre des obusiers et canons lourds de campagne est fixé à 149 mm (15 cm). Ce dernier calibre, comme le 105 mm, se généralisera à l’international du fait des ventes à l’exportation réalisées par Krupp et Rheinmetall.
Lorsque l’Allemagne se réarme dans la seconde moitié des années 1930, le choix allemand de rester sur un bon vieux fusil à verrou, le K98, complété de quelques PM et sans fusil semi-automatique est techniquement anachronique et il révèlera vite ses lacunes.
Dès 1940, il faut se rendre à l’évidence. L’Allemagne a besoin d’un bon fusil semi-automatique d’infanterie. Mais le cahier des charges de cette arme novelle est ubuesque, marqué par des considérations d’un autre temps qui montrent que le concept et le rôle du fusil semi-automatique sont encore mal appréhendés en Germanie.
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L’arme de Mauser ou G41 (M) commettra la faute cardinale de vouloir respecter intégralement ce baroque cahier des charges. 6.673 exemplaires seulement seront produits pour un arrêt de production dès le 29 décembre 1942. 1.873 exemplaires seront directement retournés chez Walther comme non fonctionnels par la Direction du Matériel tant l’arme est mauvaise.
Le G41 W de Walther constitue donc véritablement le premier fusil semi-automatique réglementaire allemand opérationnel de l’histoire. C’est cette évidente supériorité de Walther sur Mauser qui fait que les deux armes furent adoptées en dépit des libertés prises avec le cahiers des charges.
Moins de 130.000, c’est très peu dans l’absolu pour une arme militaire de cette époque et, encore bien plus, comparé aux 400.000 fusils G43, leur successeur, déjà assez rares de nos jours. Comme les G41(M) et G43, les G41(W) ont aussi très largement disparu à l’Est et il en reste très peu. C’est une pièce réglementaire fort rare.
La fabrication du G41(W) sera menée à bien sur deux sites de production: à la maison mère chez Walther à Zela Mehlis en Thuringe près de Erfurt et chez Berlin-Luebecker Maschinenfabrik (BLM) à Lübeck. Walther étant accaparé par une foule d’autres productions, c’est BLM qui assurera l’essentiel de la production. La production BLM se distingue par un soin remarquable et l’emploi de canons en acier forgé à froid, leur offrant une résistance impressionnante et visant à augmenter leur précision.
En ce début du XXIe siècle, les calibres de l’artillerie terrestre restent ceux qui sont utilisés depuis le dernier quart du XIXe siècle. C’est en effet dès cette époque qu’apparaissent en France les calibres de Bange de 120 mm et 155 mm sous la forme d’obusiers ou de canons. Mais, en matière de calibres, les choix ont des conséquences directes sur la portée ou encore la puissance de feu.
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Le tableau suivant donne une approche des différents calibres :
Calibres | Poids moyen de l’obus | Poids moyen d’explosif |
---|---|---|
105 mm OTAN | 13 kg | 2,6 kg |
122 mm (D-30) | 22 kg | 4,4 kg |
152 mm (D-20) | 44 kg | 8,8 kg |
155 mm OTAN | 44 kg | 8,8 kg |
180 mm (2S7) | 88 kg | 17,6 kg |
203 mm OTAN | 92 kg | 18,4 kg |
En général, un obus contient une charge explosive équivalente à environ un cinquième de sa masse totale. Outre l’explosif, le corps creux peut recevoir des charges toxiques, fumigènes, éclairantes ou nucléaires, mais aussi servir de cargo pour des sous-munitions antichar ou antipersonnel.
Aujourd’hui, le calibre de 155 mm est devenu le calibre standard de toutes les artilleries, ou du moins d’une majorité d’entre elles. Grâce aux nouveaux obus, les portées atteignent 30 à 40 km pour des cadences de tir de l’ordre de 6 à 8 coups par minute.
Depuis sa fondation en 1886, Carl Walther GmbH incarne la précision, la fiabilité et l’innovation dans le monde des armes à feu. La firme Allemande a marqué l’histoire avec des modèles légendaires et continue d’influencer l’industrie des armes modernes.
Carl Wilhelm Freund Walther établit sa propre entreprise de fabrication de fusils en 1886. Au départ, Walther se consacre à la fabrication de fusils de chasse et de sport. Cependant, au début des années 1900, l’entreprise élargit son horizon grâce à l’initiative de Fritz, le fils du fondateur, qui oriente les efforts vers le développement de pistolets semi-automatiques.
En 1929, Walther introduit le Modèle PP « Polizeipistole », une arme de poing révolutionnaire pour les forces de l’ordre et les tireurs civils. En 1931, Walther lance le PPK « Polizeipistole Kriminalmodell », conçu pour être encore plus compact que le PP.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Walther développe le P38 pour l’armée allemande, un pistolet conçu pour remplacer le célèbre Luger P08. Après la guerre, Walther se relève et se réinvente, développant le P5 dans les années 1970 et le P88 en 1988.
Aujourd’hui, Walther propose des modèles contemporains comme le pistolet PPQ, appréciés pour leur qualité de tir et leur ergonomie. Ces pistolets modernes combinent des matériaux avancés et un design ergonomique.
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