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Le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), unité d’élite de la gendarmerie française, a marqué l'histoire des interventions antiterroristes et de libération d'otages. Le 1er mars 1974, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale - plus connu sous le sigle GIGN - est déclaré opérationnel.

La Genèse du GIGN et les Influences Pionnières

L'histoire de la création du GIGN est certainement la plus belle aventure militaire de temps de paix du XXe siècle.

L'attentat des Jeux olympiques de Munich, a lui, eu un écho international. Le 5 septembre 1972, un commando de huit Palestiniens, appartenant au groupe « Septembre noir », infiltre le village olympique, tue deux athlètes israéliens et en prend neuf autres en otages. La prise d’otages, qui dure toute la journée, s’achève par un assaut mal préparé lancé par la police allemande sur la base aérienne de Fürstenfeldbruck, au nord-ouest de Munich.

Christian Prouteau, fondateur du GIGN, a été influencé par l’exemple de son grand-père, ancien adjudant de gendarmerie, dont il a admiré le maintien, la rigueur, le propos, l’autorité, typique d’une formation militaire rigoureuse axée sur un certain nombre de valeurs. Puis, bien sûr, son père a beaucoup compté dans son choix. Il l’a vu dans l’exercice de son commandement. Du haut de ses six ans, il a compris et appris beaucoup en regardant et en écoutant.

De cette époque, il a appris l’esprit pionnier et la conviction qu’il ne faut pas attendre les moyens de réussir, mais qu’il faut se les donner soi-même.

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Les Débuts du GIGN : Défis et Innovations

Au sein de la gendarmerie, il y a eu des réticences au moment de la création du GIGN. Pour beaucoup d’officiers, ils n’étaient que des « cow-boys ». Paradoxalement, ils ont été tout de suite acceptés par les autorités judiciaires et administratives, tant au niveau des procureurs que des préfets.

Malgré le manque de moyens (papier, essence, véhicules…), ses hommes et lui ne se plaignaient jamais et leurs résultats professionnels étaient exceptionnels.

Très rapidement, il a été organisé un tour de France avec des démonstrations pour présenter cette nouvelle unité. Il avait élaboré avec ses hommes un véritable spectacle qui permettait de juger de leur niveau de compétence et qui faisait son effet auprès des autorités. Il a, en particulier, mis au point et développé la descente en rappel avec corde lisse à partir d’hélicoptère pour approcher les bâtiments élevés. Cette technique a naturellement été copiée par les unités à travers le monde à partir de 1974. La plupart sont venues se former chez eux, comme le groupe Delta en 1980.

Ridicules. Ils n’avaient rien, pas d’arme spécifique, pas de munition. Mais, à force de ténacité, il a pu obtenir des 49/56 à lunette et des MAC 50 préalablement sélectionnés. Ils ont tout sélectionné, développé : les armes, les munitions, les moyens de dispersion de CB en poudre, les explosifs, les moyens d’observation, d’investigation, de radio, de protection avec le kevlar… Ils sont ainsi arrivés au plus haut niveau technique et tactique jamais atteint par une unité.

Le Tir Simultané : Une Technique Révolutionnaire

Personnellement, il a inventé et développé le tir simultané fusil avec une technique spécifique permettant de toucher au milieu d’otages plusieurs preneurs d’otages dans la même seconde, ce qu’ils ont fait le 4 février 1976 à Djibouti (Loyoda).

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En 1976, à Djibouti, 31 écoliers français sont pris en otage par des terroristes. Pour les libérer, les gendarmes d'élite vont inaugurer une stratégie à haut risque. Djibouti, 3 février 1976 : dans la dernière colonie française d'Afrique, un groupe de terroristes détourne un bus de ramassage scolaire pour revendiquer l'indépendance du territoire. Trente et un enfants de 5 à 12 ans sont pris en otage. C'est la première fois que la France est confrontée à une prise d'otages de masse, où la vie de dizaines d'enfants est en jeu.

Les tireurs du GIGN sont alors "les seuls au monde", souligne Christian Prouteau, qui commandait l'unité, à pratiquer ce qu'ils appellent le "tir simultané". Il consiste à "faire tirer plusieurs tireurs en même temps, dans la même seconde, pour être sûr qu'en une seconde, les objectifs soient tous éliminés en même temps". Mais ce "tir simultané" n'a été testé qu'en exercice, jamais en opération.

Au petit matin du 4 février, six tireurs du GIGN, arrivés dans la nuit, se sont positionnés (non sans mal) de façon à avoir vue sur l'intérieur du car scolaire garé à 200 mètres devant eux. Après plusieurs heures d'attente, la tension monte encore d'un cran. Les terroristes qui détiennent les enfants viennent de lancer cet ultimatum : "A 17 heures, on en égorgera un. Le feu vert pour l'opération doit être donné depuis Paris par le président Giscard d'Estaing. Celui-ci autorise le tir… à une condition : qu'il n'y ait qu'un seul preneur d'otages dans le bus. Impossible, selon Christian Prouteau.

A 15h42, les conditions sont enfin réunies. Les otages sont assoupis, les cinq terroristes présents sont dans la ligne de mire du GIGN. Pour que le tir simultané réussisse, il faut une parfaite coordination entre les gendarmes. Trois secondes cruciales, précise-t-il. Aussitôt après, "on ne dit pas 'Feu !' comme on le voit dans les films, chaque tireur déclenche de lui-même le tir. Et on n'entend qu'un seul tir. Un seul coup de feu, et je vois mes objectifs qui tombent. Il y a eu, pendant une fraction de seconde, un silence de mort". Les cinq terroristes se sont effondrés à la même seconde.

Les militaires montent à l'assaut du bus, qui se retrouve pris sous un déluge de feu. Après huit longues minutes de panique, ils finiront par être évacués... sains et saufs, pour la plupart. La mission Loyada devient l'acte fondateur de la légende du GIGN.

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Profils et Formation des Membres du GIGN

La force physique est indispensable pour ces agents de terrain. Les entraînements drastiques se font dans des lieux grandeur nature, parfois à balles réelles "afin qu'ils ressentent une véritable pression pour être prêts le jour J".

La force mentale est évidemment nécessaire. Une épreuve symbolique vient clore les neuf mois de formation: celle du "tir de confiance". "Chacun doit tirer au revolver sur son co-équipier vêtu d’un gilet pare-balles, à 15 mètres de distance. C’est un tir initiatique, un exercice très difficile qui marque les esprits. Après, les hommes ont tous une immense confiance en chacun", raconte l'ancien patron.

Le GIGN : Un Héritage d'Excellence

J’ai eu, à 29 ans, le privilège d’être choisi pour créer cette unité à laquelle j’ai inculqué des principes éthiques, dont le respect de la vie, auquel elle n’a jamais dérogé. Plus que le geste opérationnel, c’est sans doute ce dont je suis le plus fier… Ma vie, grâce à mes hommes, a été exceptionnelle et sans eux, je n’étais rien.

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