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Depuis plus de deux siècles, Verney-Carron incarne l’excellence française au service des chasseurs et des professionnels de la sécurité. Fondée en 1820 à Saint-Étienne, capitale historique de l’armurerie française, Verney-Carron est l’une des plus anciennes maisons armurières encore en activité.

Les Origines et la Fondation de Verney-Carron

La fabrication d´armes à Saint-Étienne remonte à longtemps, même au-delà de 200 dernières années, au Moyen Âge. A cette époque-là, la ville était déjà hautement réputée pour son artisanat de coutellerie. Au 16e siècle, les artisans stéphanois maîtrisent le travail du fer et la renommée de leurs armes incite le roi François 1er à organiser en 1537, au profit des armées royales, la fabrication des armes à feu.

Aîné des garçons dans une famille où l'on est armurier de père en fils depuis deux siècles, Claude Verney naît à Saint-Etienne au mois de décembre 1800. Il participe en 1820 au Concours d'armurerie organisé par la ville de Saint-Etienne et gagne le premier prix, juste récompense du magnifique travail de sculpture et de monture qu'il avait réalisé sur un bois de fusil. Le Musée d'Art et d'Industrie en fait l'acquisition et le classe parmi les plus beaux spécimens de l'époque.

C’est dans la lignée de cette tradition d’exception que s’inscrit Claude VERNEY, qui a fondé la Maison Verney-Carron à Saint Etienne en 1820. Descendant d’une éminente famille d’armuriers depuis au moins 1650, Claude s’appuie sur près de deux siècles de savoir-faire, d’ingéniosité et d’amour du bel ouvrage légués par sa famille.

Un plus tard, en 1830, il épouse Antoinette Carron, la fille d'une autre famille d'armurier et donc a changé le nom de son entreprise en Verney-Carron. Son épouse, Antoinette CARRON, quant à elle, est fille et petite-fille d’armuriers. Ils ont mis en commun les secrets de fabrication de leurs familles respectives et ont impulsé une émulation aussi bien créative qu’artistique.

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Comment oublier ce jour de 1820, où un jeune homme, presque un gamin, remporte le 1er prix d’un Concours d’Armurerie particulièrement relevé, à Saint-Etienne, une ville fière de ses artisans et réputée pour la qualité de ses fusils. Un exploit consacrant à jamais Claude VERNEY, héritier d’une longue tradition artisanale et d’une famille d’armuriers, dont l’aïeul, Guy VERNEY était déjà en 1650, faiseur de fusils.

L'Évolution et les Innovations de Verney-Carron

Dès ses débuts, la maison Verney-Carron se distingue par la qualité de ses armes et son exigence d’innovation. Pendant des décennies, cette grande et belle maison a accumulé les titres honorifiques et les récompenses internationales : médaille d’or lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1867, elle n’a cessé de recevoir des récompenses depuis cette date.

À la fin de la Première Guerre mondiale, Verney-Carron assimila en 1926 les employés et l'équipement d'un autre fabricant - Auguste Marze - cousin par alliance de Claude Verney-Carron. Cette politique devait conduire ultérieurement à l'abandon progressif des succursales créées à Lyon en 1872, à Marseille en 1876 et à Paris en 1907.

Après le krach de 1929 et la crise qui s’ensuit, Verney-Carron doit se diversifier. La société réagit en distribuant des articles de pêche et de tennis, et en lançant la production de bicyclettes sous sa marque.

Claude Verney-Carron décède en 1941. A la Libération, c'est donc son fils Jean, aidé d'Auguste Marze, qui a la lourde tâche de remettre en route une entreprise amputée de la moitié de son personnel et dont le matériel est plutôt obsolète. Il réussit alors à rassembler sous le nom de Groupement d'Exploitation des Fabricants d'Armes Réunis (GEFAR) six manufactures qui apportent à ce groupement leur potentiel en hommes et en matériel.

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Claude Verney-Carron, fils de Jean, rejoint l'Entreprise en 1948 comme collaborateur à la succursale de Paris. Il rencontre à cette époque le représentant en France d'un fabricant italien alors peu connu - celui-ci vient de mettre au point un fusil de chasse semi-automatique très léger. Un contrat de fabrication sous licence est signé en 1954, marquant un nouveau tournant dans l'Histoire de la Maison.

La SIFARM (société résultant de la fusion des anciennes manufactures BERTHON Frères, Francisque DARNE, DIDIER-DREVET, GEREST et RONCHARD-CIZERON) est absorbée en 1963, en même temps que la célèbre Canonnerie Jean BREUIL. Verney-Carron souhaite en effet contrôler toute sa fabrication. Henri Verney-Carron, Directeur Technique, maîtrise les secrets de la canonnerie grâce à cet apport.

En 1966 Verney-Carron renouvelle sa gamme de fusils de chasse et lance le « Sagittaire ». Le premier fusil superposé français produit en grande série. Le succès est immédiat. Le fusil est leader sur le marché et il devient l’emblème de la maison stéphanoise.

De 1970 à 1975 s'installe une période d'euphorie sans précédent qui permet de doubler la production. Malheureusement, survient une nouvelle crise et Verney-Carron connaît une période très difficile jusqu'en 1980. Cette chaude alerte décide Claude Verney-Carron à faire des économies. Au cours de cette période, Verney-Carron remporte le contrat de fabrication de sous-ensembles pour le FAMAS, le nouveau fusil d'assaut de l'armée française.

Verney-Carron emporte dans cette période le marché pour la fabrication de sous-ensembles du FAMAS, le nouveau fusil de l'armée française. Cette collaboration, particulièrement bénéfique, devait durer plus de 10 ans. Elle facilitait l'engagement de l'entreprise dans une démarche de qualité totale.

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De nombreuses innovations permettent à Verney-Carron de prendre une part en constante augmentation sur un marché en régulière régression. Cela est facilité par la modernisation continue du matériel de production. C'est en 1985 qu'est lancée la fabrication du superposé Sagittaire avec bascule en alliage léger. Le succès est immédiat et la première place sur le marché, acquise avec le précédent modèle en acier, est ainsi conservée.

Trois ans plus tard, en 1988, après avoir été testé sur le terrain par des professionnels du tir, le nouveau fusil Super 9 est présenté dans sa version "Trap". Ce premier modèle est suivi par beaucoup d'autres, notamment en 1993 par la déclinaison d'une gamme complète en version "Plume". Celle-ci remplace peu à peu les anciens fusils Sagittaire mais un modèle "Double Express" est conçu sur ce mécanisme en 1989.

Le développement et le succès de la gamme du nouveau fusil Super 9 remettent en question le sort du Sagittaire. La décision est alors prise de concurrencer les armes d'importation de faible prix par une redéfinition complète du produit et l'utilisation de moyens ultra-modernes de production.

Jean, représentant de la sixième génération, entre au Directoire dont la présidence est confiée à son cousin Pierre, déjà responsable de la production. La carabine à verrou Impact Plus, entièrement conçue par Verney-Carron, sort en 1996.

En 1999, un nouveau Flash-Ball destinée au secteur de la sécurité, baptisé « Super Pro », deviendra peu à peu l'une des armes de base de la police nationale française et attend d'être équipée par la police municipale.

Au tournant du XXIe siècle, Verney-Carron affirme sa volonté d’élargir son expertise au-delà de la chasse. C’est dans cette dynamique que Verney-Carron donne naissance à Lebel, une marque à part entière dédiée à répondre aux exigences des forces de l’ordre, des unités militaires et des acteurs de la sécurité.

En 2000, lancement de la carabine Impact Auto (NT à partir de 2005), la première et la seule carabine automatique de chasse fabriquée en France. En 2002 est prise une grande et importante décision concernant la diversification souvent recherchée. Verney-Carron décide de lancer une ligne de vêtements, puis d’accessoires portant sa marque en créant la société "Ligne Verney-Carron" en partenariat avec Club Inter chasse (CISAS).

En 2003, un accord de distribution est passé avec le créateur du système de visée "L’Infaillible" qui sera proposé sous la marque déposée Optimum. Fin 2004, année qui a vu la mise au point de la "détente double-effet" pour le Sagittaire, Verney-Carron rachète les Ets Paul Demas, qui deviendront L’Atelier Verney-Carron en 2008. Ce rachat permet un retour à la tradition et une présence remarquée sur le marché des armes artisanales fabriquées sur mesure avec le client.

En 2004, Verney-Carron, tout en restant ouvert aux nouvelles technologies a décidé d'absorber la société Demas.

En 2009 l’historique Sagittaire s’affine pour présenter une véritable bascule de calibre 20 : le Sagittaire XS ! En 2017, l'entreprise crée un pôle défense afin de pouvoir répondre aux appels d'offres des forces armées.

Verney-Carron Collection : L'Art de l'Armurerie sur Mesure

Parallèlement à sa production sérielle d’armes de chasse, Verney-Carron dispose également d’un atelier artisanal dédié à la fabrication de fusils et de carabines. Nommé « Verney-Carron Collection », celui-ci permet de concevoir et de réaliser sur-mesure des armes répondant aux souhaits et conforme à la morphologie de chaque commanditaire.

L’Atelier Verney-Carron a changé de nom, c’est maintenant par Verney-Carron Collection que sont produit artisanalement les armes d’exception de la marque. On peut en découvrir de magnifiques exemplaires dans le showroom qui leur est dédié au sein de l’établissement.

Chaque arme bénéficie du travail d’orfèvre de grands maîtres armuriers et répond aux critères de sécurité et de fiabilité. Un joyau dans le domaine de l’armurerie, où chaque arme, aux lignes merveilleusement dessinées et à la finition remarquablement soignée, est réalisée avec les matériaux les plus nobles et porte la patte et la signature du graveur.

Pièce unique, chaque création est réalisée avec les meilleurs matériaux, les ébauches de noyer les plus rares, les plus recherchées… Chaque arme personnalisée porte la patte et la signature du graveur, travail d'artiste effectué au burin sur des bascules en acier forgé.

« Les fusils que nous réalisons sont des objets de précision et de transmission. Ils sont faits pour traverser le temps et les générations. Il nous arrive chaque année de restaurer des armes fabriquées dans nos ateliers il y a plus de 50 ans. Ils passent entre les mains de nos artisans armuriers qui sont capables de remplacer une pièce produite il y a plus d’un demi-siècle ou bien de la refabriquer pour redonner vie au fusil ou à la carabine.

Les Armes Phares de Verney-Carron

  • Le fusil superposé Sagittaire : sûrement l’un des plus populaires (voire le plus connu), le Sagittaire est un modèle initialement conçu en 1966. Au fur et à mesure du temps, le fusil connaîtra de nombreuses améliorations.
  • Le Flash Ball : comme dit au-dessus, l’arme a pour but de disperser les foules lors de manifestations.
  • Le Vertac® : lui est un fusil à pompe à destination des forces de police et des forces armées.

En matière de sécurité on y trouve le Flash-ball®, une arme à létale réduite, développé à l’origine pour les particuliers et qui a trouvé sa place dans l’armement des forces de l’ordre de plusieurs pays. Le Vertac®, lui est un fusil à pompe à destination des forces de police et des forces armées.

Enfin, la gamme Lanceur regroupe deux modèles. Le premier est un lanceur de projectiles à létalité atténuée, conçu et dédié exclusivement aux professionnels. Trois types d’armes y sont représentés : le VCD10, un fusil de précision semi-automatique, inspiré de la plateforme AR10. A ces armes d’épaule s’ajoute le LP40 LE MATRU, un lance grenade compact, le plus compact disponible sur le marché, issu d’une collaboration avec les forces Françaises. A l’instar de nombreux fabricant, Verney-Carron produit des versions civiles de ses armes militaires. Un modèle emblématique sera bientôt proposé au public. Une arme dont on n’aurait jamais rêvé qu’elle puisse un jour être fabriquée en France.

Verney-Carron Aujourd'hui

Aujourd’hui, Verney-Carron continue de faire vivre une tradition bicentenaire tout en regardant vers l’avenir. Fierté française dans le domaine des armes, la fabrique d’armes que nous allons vous présenter est à l’heure actuelle la plus grande firme d’armes en France.

Depuis peu, dans une optique stratégique, Cybergun souhaite déménager l'entreprise stéphanoise dans des locaux plus modernes et plus grands.

Deux cent ans, ce fut l’âge de la société Verney-Carron, fabricante d’armes à feu, en 2020. Expositions au Musée d’art et d’industrie de Saint-Etienne, reproduction d’une crosse sur le modèle historique, parution d’un roman policier « Crosse mortelle » de Marie Devois (Ed. Cohen&Cohen) : si les célébrations ce bicentenaire n’ont pas eu l’écho escompté pour cause de pandémie, l’illustre armurier stéphanois continue son épopée, sans toutefois avoir pu adhérer aux Hénokiens.

Car fin 2022, elle est officiellement devenue une des filiales de Cybergun, acteur mondial du tir de loisirs, donnant une nouvelle dimension à son développement. Une histoire racontée à travers 6 générationsEn montant au premier étage du siège, situé boulevard Thiers, le...

Difficultés Financières Récentes

Le tribunal de commerce de Saint-Etienne a examiné mercredi les deux offres de reprise toujours en lice pour reprendre l’armurier français Verney-Carron, en redressement judiciaire. Le tribunal s’est penché sur les offres du groupe Rivolier, importateur/distributeur d’armes basé à Saint-Just-Saint-Rambert en Loire-Atlantique (350 salariés et 150 millions d’euros de chiffre d’affaires) et de l’industriel belge FN Browning (3.000 salariés, environ 90 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Selon Le Progrès, Rivolier a proposé de reprendre 55 des 67 salariés de Verney-Carron, et d’investir plusieurs millions d’euros dans un nouveau bâtiment de 10.000 m². Le groupe belge a proposé quant à lui une reprise de 50 salariés, ainsi que des investissements industriels à Saint-Etienne. FN Browning met en avant son partenariat avec l’État français sur le réarmement de la France.

Le tribunal de commerce avait prononcé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire de Verney-Carron le 12 février dernier, et désigné un administrateur judiciaire pour accompagner la gestion de l’entreprise détenue majoritairement par le groupe français Cybergun (65 %) depuis mi-2022.

Les ventes de Verney-Carron ont continué à chuter l’an dernier, avec de lourdes pertes et un chiffre d’affaires passé sous la barre des 4 millions d’euros, contre 5,45 millions en 2023, selon une source proche du dossier. Le passif cumulé déclaré par la direction est de près de 20,4 millions d’euros. Le Progrès ajoute qu’un contrat majeur avec l’Ukraine ne s’était pas concrétisé, et n’avait pas permis de redresser la barre.

La récente orientation vers la fabrication d’armes de guerre de petit calibre n’a pas réussi à compenser la perte du marché avec le ministère de l’Intérieur, et le recul des ventes de fusils et de carabines de chasse et de tir.

Tableau récapitulatif de l'évolution de Verney-Carron

Année Événement
1820 Fondation de Verney-Carron par Claude Verney à Saint-Étienne
1830 Mariage de Claude Verney avec Antoinette Carron et changement de nom de l'entreprise
1867 Médaille d'or à l'Exposition Universelle de Paris
1966 Lancement du fusil Sagittaire
1999 Lancement du Flash-Ball Super Pro
2004 Rachat des Ets Paul Demas et création de L’Atelier Verney-Carron
2022 Verney-Carron devient une filiale de Cybergun

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