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Le fusil Saint-Étienne calibre 16 juxtaposé est un symbole de l'armurerie française, riche en histoire et en savoir-faire. Parmi les nombreux fusils de chasse produits dans cette ville, les modèles juxtaposés en calibre 16 occupent une place spéciale. Ces fusils sont appréciés pour leur équilibre, leur maniabilité et leur fiabilité.

Les Fusils de Chasse de Saint-Étienne: Un Héritage

Saint-Étienne a longtemps été un centre important de production d'armes en France. Un exemple de ces fusils est le Fusil de chasse signé Brun-Latrige Rey successeur à Saint-Etienne en calibre 16/65 centrale. Ce fusil illustre la tradition armurière de Saint-Étienne, avec ses canons juxtaposés de 70cm et sa crosse en noyer. Ces armes étaient conçues pour être à la fois fonctionnelles et esthétiques, reflétant le savoir-faire des artisans locaux.

Le Fusil « Idéal »: Une Arme de Classe

Le fusil « Idéal » à pontet à lunettes est une arme raffinée et d’un fonctionnement sûr, qui participa au succès commercial fulgurant de la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Étienne. La découverte d’une de ces armes dans une maison de famille est donc chose courante. Ce fusil d’une grande finesse et d’une réelle élégance avait été conçu pour une clientèle aisée, souhaitant avoir une arme de classe. Les premiers fusils Idéal relèvent d’un brevet déposé le 27 novembre 1887 et accordé en février 1888. Le fusil « Idéal » à pontet à lunette fut abandonné en 1907 mais continua à être commercialisé jusqu’en 1909 pour écouler le stock, sans que son mécanisme bénéficie de la moindre transformation notable.

Le Fusil « Robust »: La Solidité Incarnée

L’excellent fusil « Robust » fut commercialisé en 1913. Ce fusil juxtaposé, est certes moins luxueux que l’Idéal, mais jouit d’une solidité qui justifie bien son nom. Sa « robustesse » et le prix très accessible des versions de base le rendirent extrêmement populaire dans notre pays. Son remarquable mécanisme fit l’objet d’un premier brevet accordé en 1905. Le fusil juxtaposé Robust de Manufrance illustre à lui seul l’âge d’or de la chasse en France. Plus d’un siècle après sa sortie, ce fusil reste aujourd’hui très connu et ce malgré le manque d'intérêt des jeunes générations pour l'arme juxtaposée.

Le fusil Robust conçu et commercialisé par la société Manufrance à Saint Étienne est certainement l'arme juxtaposée la plus populaire parmi les chasseurs de petit gibier des années 1960-1970 en France. Un fusil simple, solide, fiable, bref une arme à toute épreuve conçue pour durer. De type Anson, sa mécanique inusable intégrée au corps de la bascule ainsi que son triple verrouillage se révèle simple et solide. L'arme est munie de 2 détentes qui étaient le standard de cette époque et possède l'originalité d'avoir une bretelle qui s'enroule dans la crosse et ce dès 1949. Cette innovation est aussi considérée comme son seul point faible car parfois le ressort doit être changé si l'on souhaite conserver le fonctionnement automatique de l'accessoire. La crosse est une demi-pistolet faite en noyer vernis d'une longueur assez courte il faut le souligné mais adapté aux morphologies de cette époque.

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À sa sortie ce fusil représentait une révolution car à cette époque de nombreux chasseurs étaient équipés de fusil à chiens extérieurs qui tiraient des cartouches a broches et remplies de poudre noire. Son succès est très important en France principalement puisque près de 800.000 fusils de ce type seront vendus jusque dans les années 1970 dont certains sous la marque « Colt » aux États Unis. C'est son prix qui donnera à cette arme son volume important de vente car il était abordable pour les chasseurs dits « populaires » notamment dans le sud de la France.

Le fusil équipa l'armée Française pour l'entraînement au tir mais également les résistants pendant la seconde guerre mondiale ainsi que les combattants des deux bords durant la guerre d'Algérie.

Autres Modèles de Fusils de Chasse Manufrance

  • Le fusil de chasse « Simplex » (à un coup)
  • Le fusil superposé « Falcor »
  • Le fusil semi-automatique « Perfex »
  • Le fusil à répétition commandée « Rapid »

Fabrication Militaire et Civile

Il est important de distinguer la Manufacture d'Armes de St Etienne (fabrication d'armes militaires) de la Manufacture d'armes et de cycles de St Etienne (Manuf), entreprise privée fabriquant des armes de chasse. Toutefois, il y avait aussi des armuriers privés dans la région de St Etienne qui fabriquaient ou commercialisaient des armes de chasse.

À la libération, les manufactures d'état ont lancé des fabrications à destination des chasseurs, tant en armes lisses qu'en armes rayées. Les armes lisses de calibre 12 ou 16 ont été fabriquées à la MAS; la MAC; la MAT. Les armes rayées à la MAS, en calibres 7x57; 8x60S et 10,75x68, sur la base de mécanismes du MAS36.

Heurtier R_C St Etienne

Si vous héritez d'un superposé calibre 16 avec l'inscription "Heurtier R_C St Etienne" sur le canon, il est bon de savoir que Heurtier était un fabricant travaillant sur St étienne et faisant d'excellents canons aux rendements balistiques exceptionnels. La plupart des fusils étaient assemblés par des armuriers à la bonne époque ou la renommée des établissements n'était plus à faire.

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Il reste à chercher si le "super cum" ne correspond pas à une fabrique ou un logo d'un armurier.

Le Système de Fermeture "Hélice"

En ce qui concerne le système de fermeture "Hélice", il est essentiel de comprendre qu'il s'agit d'un système de fermeture d'une arme basculante. Les premières fermetures des armes à bascules étaient réalisées au moyen d'un verrou pivotant à hélice. Verney Carron a modifié ce système en un système à quadruple verrou dit Hélicobloc, en déposant un brevet en 1896.

Le système Hélice existait déjà depuis longtemps avec l'avènement du fusil à bascule. Un seul fusil fut breveté sous la marque HELICE, fabriqué par Marcel Philippon, et de nombreux fabricants d'armes ont utilisé le préfixe HELICE sur leurs armes.

Louis Bergeron, Fabricant d'Armes à Saint-Étienne

Jean Bergeron nait à Saint-Étienne le 6 décembre 1850. Armurier, il travaille d'abord au côté de son demi-frère, Jean Gaucher, avant de s'associer en novembre 1877. Son fils, Louis Bergeron nait à Saint-Étienne le 30 avril 1881. Le 31 mars 1903, il s'associe à Vital Girodet, fabricant d'armes à Saint-Étienne. La société Bergeron L. et Girodet V. s'installe au 14 rue Chapelon à Saint-Étienne. Durant la Première Guerre mondiale, la société Bergeron-Girodet disparaît. Louis Bergeron est affecté spécial, au service des fabrications militaires à Saint-Étienne.

Il sera fabricant d'armes, président de la Chambre syndicale, membre de la Chambre de commerce à partir de 1923 puis secrétaire en 1926, conseiller du commerce extérieur, conseiller municipal de Saint-Étienne en 1930. Enfin, il obtient un Grand prix à l'Exposition de Marseille en 1922.

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En 1914, en compagnie de monsieur Ferreol, il avait déposé un brevet sous le n° 473.360 pour des « perfectionnements aux fusils sans chiens à canons basculants ». Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le tir étant devenu obligatoire dans les écoles, Bergeron développe la production de carabines. Elle représentera jusqu'à 50% de la production dans les années 1950-1970. Dans son nouvel atelier des 5 et 7 rue Desflaches, où il s'installe vers 1925, Louis Bergeron a aménagé des « sous-ateliers » pour des travailleurs en fenêtre à qui il loue ces emplacements. En échange, les bronzeurs, quadrilleurs, rectifieurs, polisseurs... qui les occupent, travaillent en priorité pour lui. Cette adresse est complétée d'un atelier au 38 rue Lassaigne.

La société Bergeron est dans les premières en France à employer des pièces en microfusion dans la production de série de son modèle de fusil de chasse Fédéral. Pour prouver la solidité de ces pièces, les armes sont éprouvées à 1200 bars de pression, au lieu des 900 bars habituels. La fabrication du Fédéral nécessite 75 opérations de mécanique.

À la veille de la Seconde Guerre, Bergeron travaille en sous-traitance pour la Manufacture nationale d'armes de Saint-Étienne. Sa fille Lucienne Bergeron, née à Saint-Étienne le 19 décembre 1914 épouse Philippe Maret en 1936. Vers 1950, la société évolue en nom collectif, associant Louis Bergeron et Philippe Maret. C'est à cette époque que Philippe Maret monte en parallèle, avec d'autres investisseurs et industriels, une société de production de matières plastiques : « La mondiale plastique ».

Le 14 novembre 1962, dépôt d'un second brevet en compagnie de Jean Duchenet pour un « pistolet d'abattage à répétition, à tige captive, avec chargeur de cartouches ». En 1966, la Ste Bergeron quitte l'ancien atelier de la rue Desflaches pour s'installer à l'Etrat, dans les dépendances du « château de la Bertrandière ». L'entreprise emploie alors une cinquantaine de personnes. En plus des ses productions d'armes de chasse et de carabines de tir, Bergeron produit un pistolet d'abattage, dont la mécanique est dérivée de la carabine Match, et vers 1975, un fusil hypodermique.

Sous le nom de "multipropulseurs", cette activité est cédée à M. Le 28 décembre 1970 la SARL Bergeron devient SRL associée à la Ste d'Achat, Production et Vente (SACHA) à Paris. Pour faire face aux difficultés du marché, en 1981 elle ajoute au but social de la vente, des articles de sport, de sellerie et des fournitures équestres.

Bernard Maret nait le 12 août 1940 à Saint-Étienne (union entre Lucienne Bergeron et Philippe Maret). D'abord commercial et technicien de la Ste Bergeron, il en reprend la gérance au début de 1990. Mais face à la situation de plus en plus difficile, l'assemblée générale extraordinaire du 15 novembre 1990 décide la mise en dissolution anticipée et la liquidation de Bergeron.

En 1992, travaillant avec les grandes surfaces qui paient avec beaucoup de décalage, Bergeron engendre de grosses difficultés de trésorerie. De plus, la législation sur la chasse et les armes devient de plus en plus contraignante. Sans successeurs, Bergeron (et sa quinzaine de salariés) cesse son activité.

Bergeron était une très vieille fabrique d'armes d'on les produits étaient de très bonne qualité. Mais ça, c'était avant-guerre.

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