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Le fusil de tireur d’élite est l’arme des situations exceptionnelles. Pour bien comprendre l’utilité d’une telle arme, il est nécessaire de faire un peu d’histoire.

Les Origines du Fusil de Précision

C’est au cours de la guerre de Sécession que sont apparus les premiers fusils équipés d’instruments de visée optiques. Les carabines Sharps et les fusils à répétition Henry ont été les premières armes munies d’une lunette de tir. Lors de la grande guerre la plupart des belligérants ont muni de lunettes leurs fusils réglementaires.

Quelques décennies plus tard, le second conflit mondial devait confirmer cette tendance. Là véritable naissance du fusil moderne de tireur d’élite a eu lieu dans les années 1960. Certains pays se sont à cette époque penchés sur des armes longues de très grande précision.

Le FR-F1 : Une Arme Française de Précision

Il faut attendre en fait 1964 pour qu’un véritable fusil français militaire de précision soit mis à l’étude à l’initiative du Général Ailleret. L’arme est adoptée le 5 mars 1965. Le FR-F1 a été développé avec beaucoup de bon sens et de prudence ce qui explique sans doute ses illustres qualités.

Il en résulte un choix heureux qui a surtout consisté à limiter ses ambitions (tir de distance à 600 mètres pour une arme qui peut potentiellement se retrouver dans les mains d’un appelé du contingent) et à repartir de l’architecture éprouvée, fiable et très précise du MAS modèle 1936 et notamment de son excellente culasse. De la longueur du canon au pas de rayure, de la taille de la culasse en passant par celle du boitier, de la détente réglable à la capacité, tout est différent ou presque.

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C’est important de le dire car des confusions sont parfois faites entre le FR-F1 (et son successeur FR-F2) et le FR-G2, fusil de précision de l’Armée de l’Air qui lui est véritablement un dérivé direct du MAS 36.

Caractéristiques Principales

Le fusil se présente sous la forme d’une arme à répétition dotée d’un système à verrou classique qui équipait préalablement les fusils réglementaires M.A.S 36 et M.A.S. 36/51. Le traitement extérieur des aciers qui rentrent dans la composition de la boîte de culasse a été nettement plus soigné que sur les armes modèle 36.

  • Canon : Le canon, pièce essentielle de l’arme est de forme tronconique, rainuré à droite par quatre rayures au pas de 300.
  • Crosse : L’arme se distingue par une crosse novatrice, à poignée pistolet, et ajustable par un jeu de cales faciles à monter pour adapter sa longueur à la morphologie du tireur. La crosse est complétée d’un appui-joue « de série ».
  • Capacité : Autre différence avec le Mas 36, l’arme a une capacité de 10 cartouches et non plus de cinq.

Le dit canon comporte en bouche un manchon cache-flamme, d’ailleurs réglable, qui absorbe aussi les vibrations de sortie de bouche. A ce titre, il faut signaler que les longues études de mise au point de l’arme ont montré que si son utilité comme cache-flamme était certaine, cet accessoire ne présentait pas d’amélioration sensible de précision à courte et moyenne distance (jusque 400 mètres).

Les archives indiquent que 5.150 FR-F1 ont été officiellement commandés par la Direction du Matériel et que leur production s’est arrêtée en 1973. 50 armes encore ont été montées à partir de pièces disponibles en 1976 et, peut-être encore, quelques armes en 1986. Ça nous fait, au grand maximum, peut-être 5.300 armes FR-F1 en étant optimiste. On sait aussi que, en tout, 7.500 FR-F1 et son successeur FR-F2 ont été produits.

La Lunette de Visée

Bien sûr, notre fusil FR-F1 est équipée d’une lunette de visée. Dans sa première version, cette lunette de visée est celle fabriquée par APX. C’est celle-là qui sera ensuite modifiée et adoptée sous la désignation « Modèle 53 bis » ou « APX806 bis » pour notre FR-F1, puis pour le FR-F2. La lunette du FR-F1 est en millième avec une valeur de clic à 0,1 millième soit un centimètre à cent mètres. Elle possède un grossissement fixe de 3,85 fois et un réticule à pointe centrale croisée par une ligne médiane interrompue qui est le même que les lunettes allemandes et russes de la seconde guerre mondiale.

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Engagements et Faits d'Armes

Adopté en 1965, et arrivé en unité dès 1966, il est engagé avec le 2e REP fin 1970 au Tchad avec des engagements violents contre les rebelles du Frolinat. Le GIGN l’utilisera pour la première fois lors de la prise d’otages de Loyada à Djibouti en 1976. Il sera bien sûr utilisé lors de la bataille de Kolwezi au Zaïre en mai 1978 pour libérer 2.800 otages européens où, aux mains de nos légionnaires, il fera des coupes sombres dans les rangs adverses. Le FR-F1 réalisera aussi de nécessaires et fréquentes éliminations au Liban et ailleurs dans le monde dans des opérations restées « discrètes ». La gendarmerie en fera aussi un large usage.

Notre arme de ce jour est un beau FR-F1 de type A. le type « A » pour tir militaire de combat jusque 600 mètres - le type « B », arme de compétition militaire avec un guidon match et un œilleton - ce dernier ne ressort d’ailleurs pas d’une fabrication spécifique, c’est un juste « A » sélectionnés parmi les meilleurs pour la compétition.

Le FR-F2 : Une Évolution du FR-F1

Les modifications essentielles du FR-F2 sont un nouveau manchon thermique avec une nouvelle ligne de visée et surtout un nouveau canon en 7,62 Otan. D’abord 3.500 environ ont été mis au standard Otan 7,62 en 1986 et 1987. Outre ces FR-F1 transformés en FR-F2 après 1986 et 1987 il y a eu aussi des FR-F1 restés FR-F1 mais re-canonnés 7,62 Otan quand ce calibre a définitivement supplanté la 7,5 MAS au milieu et fin des années 80 aussi.

Tableau Récapitulatif des Versions du FR-F1

Version Utilisation Caractéristiques
Type A Tir militaire de combat Portée jusqu'à 600 mètres
Type B Compétition militaire Guidon match et œilleton
Type C Civile de chasse (projet) Inconnues

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