Le 19ᵉ siècle est une période de grands changements, notamment avec l’époque Napoléonienne et son célèbre sabre briquet. L’Empire français, aussi appelé le Premier Empire, est le régime impérial de la France à partir du 18 mai 1804, date de la proclamation de Napoléon Bonaparte comme empereur des Français.
L’armée française utilisait une variété d’armes à feu, notamment les mousquets, qui étaient l’arme de base des soldats d’infanterie. Ces armes étaient fabriquées en série dans les usines d’armement et étaient relativement faciles à utiliser. Durant la guerre de Sécession aux États-Unis, les mousquets à percussion étaient également utilisés pour l’infanterie.
Parmi les armes emblématiques de cette époque, on trouve :
Il existe des répliques de ces armes, utilisables pour les reconstitutions historiques ou les soirées à thème.
Le fusil d'infanterie modèle 1777, conçu par l'ingénieur Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval, était l'arme principale du fantassin. Il était initialement produit à la manufacture d'armes de Charleville, puis dans d'autres manufactures impériales. Sans la baïonnette, il mesure 1,515 m et pèse, à vide, 4,5 kilogrammes. Il s'agit d'un mono-coup à chargement par le canon, qui tire à la vitesse de 420 mètres par seconde des balles sphériques de 16,54 millimètres pesant 27,2 grammes, cela à raison de deux à trois tirs par minute. Sa portée peut atteindre 250 mètres (100 à 150 mètres en pratique). Il est réputé pour sa robustesse.
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Défini par le réglement du 7 juillet 1786, sa version simplifiée en 1792 (dite "numéro 1") est produite à 6000 exemplaires jusqu'en 1800 et sert jusqu'en 1810. Il mesure 1,065 m à 1,082 m selon les lots et pèse, à vide, environ 3 kilogrammes. Il s'agit là encore d'un mono-coup à chargement par le canon. De calibre 17,1 mm, il tire des balles sphériques pesant 29 grammes. Dès les premières années de la Révolution, cet ancien modèle est remis en service avec quelques modifications, sous le nom de "modèle n°1".
Long de 402 mm pour une longueur de canon de 230 mm, pesant 1,220 kilogramme, il est fabriqué par paire afin que les cavaliers puissent garnir les deux fontes de leurs selles, à la Manufacture de Libreville [nom de Charleville lors de la période révolutionnaire]. Il s'agit d'un mono-coup à chargement par le canon, qui tire des balles sphériques en plomb de 16,5 mm (poids: 27,2 g), cela à raison de deux à trois tirs par minute. Cette évolution, qui outre Charleville sera produite à 80 000 exemplaires jusqu'en 1808 dans les manufactures de Maubeuge, Saint-Etienne, Versailles, Tulle, Mutzig et Turin, est un peu plus courte (352 mm de long, canon de 207 mm) et légèrement plus lourde (1290 g). Sa principale amélioration consiste en un système permettant de maintenir le canon de façon plus ferme.
Les armes destinées à équiper les combattants étaient principalement fournies par la manufacture d'armes blanches de Klingenthal en Alsace. Le sabre était une arme particulièrement efficace sur le champ de bataille, tant pour les coups de pointe que pour les coups de taille.
Rendu règlementaire sous l'Ancien Régime (1767), le sabre dit "briquet" à lame courbe équipait initialement les grenadiers, puis les sous-officiers, les caporaux, les soldats des troupes d'élite, les tambours et musiciens, ainsi que les fourriers. Plus tard, il équipe la Garde Consulaire puis Impériale.
Il n'existait pas de modèle réglementaire pour les armes d'officier. Les mamelouks de la Garde Consulaire puis Impériale étaient dotés d'un sabre à lame courbe, à l'orientale, délivré par la manufacture de Versailles. Le modèle 1811, manufacturé à Klingenthal, possédait une garde en fer noirci, une coquille pleine en tôle d'acier, et une lame à un pan creux.
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Le 1er régiment de chevau-légers polonais de la Garde impériale, créé en 1807, fut doté en 1809 d'une lance de 2,75 mètres. En 1811, un nouveau modèle de lance, dit "à la française", fut introduit.
L'artillerie du Premier Empire comprenait différents types de pièces, chacune ayant un rôle spécifique :
À l'issue de la seconde Campagne d'Italie (1800), le Premier Consul Napoléon Bonaparte institue le 29 décembre 1801 un "Comité de l'artillerie", chargé de moderniser et de simplifier le système d'artillerie. Ce comité publia le 2 mai 1803 le résultat de ses travaux, connu sous le nom de "système de l'an XI".
Elle comprend les matériels destinés à être employés lors de batailles en rase campagne. L'acheminement et la mobilité des armes sur le champ de bataille sont essentiels, c'est pourquoi ce service recourt aux pièces les plus maniables. Pour des questions de poids, la pièce de 4 livres est d'abord affectée aux divisions d'infanterie et celles de 8 et de 12 livres aux unités de réserve.
Le biscaïen ou biscayen, dit aussi boîte à mitraille, est un projectile cylindrique rempli de balles en plomb, en fonte ou en fer, de la grosseur d'un petit œuf, lesquelles par métonymie sont également nommées biscaïens. Ces projectiles, se dispersant en cône dès la sortie du canon, provoquent de terribles ravages dans les rangs ennemis. Cependant le biscaïen n'est réellement efficace qu'à courte distance : environ 250 mètres.
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Ayant pour rôle d'appuyer les sièges des places fortes, elle dispose de munitions propres à la destruction des fortifications, notamment des boulets fusants. Le mortier de 12, utilisé par exemple lors du siège de Dantzig en 1807, est la pièce d'artillerie la plus puissante de l'époque napoléonienne. Monté sur un affût composé de deux flasques en fonte de fer reliées par des entretoises en bois, il tire des bombes de plus de 70 kilogrammes. Il existe également des mortiers de 10.
S'agissant des obusiers, conçus à compter de 1803 par le colonel Pierre Laurent de Villantroys, les premiers (une douzaine, fondus à Séville) à être utilisés comme pièces de siège le sont à Cadix de 1810 à 1812. Leur portée est exceptionnelle pour l'époque : environ 4800 mètres. Les deux plus imposants, de 9 et 11 pouces respectivement, coulés à Douai [50.36835, 3.07460] et testés à La Fère [49.65885, 3.38862], sont emportés à Berlin suite à la campagne de France de 1814.
Destinée à équiper la défense des places fortes, elle est composée des mêmes pièces que l'artillerie de siège. La différence réside dans les affûts, adaptés aux fortifications qu'elle protège, conçus pour tirer au-dessus des parapets et non par des embrasures.
L'artillerie de côte assure la défense du littoral et des ports. Les cibles qu'elle vise sont par nature difficiles à atteindre puisqu'il s'agit de navires en mouvement sur lesquelles elle tire à longue distance. Elle utilise donc des pièces puissantes : canons de marine de 36 et 18 livres, canons de 24, 16 et 12 livres et mortiers de 12 pouces. Le problème de leur déplacement ne se posant pas, elles sont montées sur des affûts massifs, composés essentiellement de bois et comportant peu de ferrures, afin d'éviter leur détérioration par l'atmosphère marine. Leur système de pointage est adapté au tir sur des cibles mouvantes. L'affût est posé sur un châssis qui peut se déplacer latéralement grâce à un système de roues.
La plupart de ces pièces sont les mêmes que celles en usage dans l'artillerie de siège ou surtout la marine (en raison de leur coût moindre, voir ci-dessous). Le mortier de 12 pouces, toutefois, se singularise par sa chambre tronconique qui minimise le vent et améliore à la fois la portée et la précision. Après 1803, le système dit de l'an XI, introduit l'usage du mortier à plaque, moins maniable mais plus précis. Le boulet rouge, d'une manipulation plus aisée qu'en mer, est largement utilisé. Certains fours à boulet, en pierre, sont dimensionnés pour porter à incandescence simultanément plusieurs centaines de projectiles.
Les spécificités du service de côte justifient la création d'un corps d'artilleurs spécialisés : les canonniers garde-côtes. Malencontreusement supprimé par la Révolution en 1791, il est restauré par le Premier consul en 1803. Ses effectifs vont croissants au fur et à mesure de l'allongement des frontières maritimes de l'Empire.
La gamme des canons de marine se décline en fonction du poids des boulets pleins en fer tirés par les différentes pièces : 36, 24, 18, 12, 8, 6 et 4 livres. La plupart de ces canons ne sont pas en bronze, comme leurs homologues terriens, mais en fonte de fer, bien que ce matériau soit moins résistant et plus dangereux en cas d'explosion de la pièce (il vole en éclats, ce qui n'est pas le cas du bronze). Toutefois, son bruit moins sujet à provoquer la surdité des canonniers, mais aussi son coût moins elevé, compensent ces défauts. Il faut en effet avoir en tête qu'un vaisseau de ligne, à lui seul, aligne presque autant de canons que toute la Grande Armée à Austerlitz.
Quelques rares pièces de 24 ou 18 livres, les obusiers de pont (ou de vaisseau) de 36 Modèle 1787, les pierriers, les espingoles, font exception en restant coulés en bronze.
L'obusier de pont, également appelé caronade en bronze, fait son apparition dans la marine française en 1787. Il est dérivé des obusiers terrestres de Gribeauval. Il est au départ prévu pour tirer des obus (boulets cylindriques creux munis d'une charge explosive). Toutefois, sa manipulation étant rapidement jugée trop dangereuse, l'obus sera en fait très vite remplacé par des boulets pleins et des boîtes à mitraille. La gamme d'obusiers de 36, 24 et 18 livres initialement envisagée restera un projet. A partir de 1801 (ou 1804), sous l'impulsion de Napoléon et de son ministre de la marine, Denis Decrès, on commence à produire des caronades en fer, copiées sur celles que les Anglais fabriquent depuis 1774 (d'abord à Carron, d'où le nom de ce canon). Deux calibres sont prévus : le 36, destiné aux vaisseaux et le 24, pour les frégates. Ces caronades, dites de l'an XIII, sont destinées à remplacer les obusiers de pont.
Les espingoles et les pierriers (ou perriers) constituent l'artillerie légère. Tous deux tirent des boulets pleins d'une livre ou des boites à mitraille, remplies de balles de plomb. L'espingole est plus légère. Elle pèse aux alentours de 20 kilogrammes, et son tir est déclenché par une gâchette actionnant la platine à silex, à l'instar d'un mousquet. Le pierrier est un canon en réduction, d'environ 80 kg. Les deux armes nécessitent un support, appelé chandelier.
Les canons de 8, 6 et 4 livres ne sont installés que sur le pont supérieur, les gaillards et la dunette des vaisseaux de ligne et des frégates. Mais on les trouve aussi sur les unités plus légères, tels que corvettes ou bricks. L'obusier de vaisseau, dont le diamètre intérieur est de 169 mm, la longueur de 843 mm et le poids de 350 kg, est une pièce courte et légère.
Différents types de munitions étaient utilisés :
Dans l’artillerie terrestre, le vent du boulet est fixé, à 2,3 mm pour les pièces de campagne et 3,4 mm pour celles de siège et de place, quel que soit leur calibre.
Avec un canon de gros calibre, la cadence de tir est de l'ordre d'un coup toutes les 3 minutes et demi à quatre minutes. Lorsque les distances entre adversaires sont très courtes, on tire parfois à double (deux boulets ronds ou un boulet rond et un boulet ramé ou un boulet rond et un paquet de mitraille) voire à triple (un boulet rond, un ramé et un paquet de mitraille) chargés dans l'ordre indiqué.
La portée du but en blanc est de 60 toises (environ 117 mètres). Au-delà de 200 mètres, l'efficacité du tir était due principalement au hasard en raison des écarts considérables causés par la balle sphérique et l'irrégularité de la charge de poudre.
Arme | Calibre | Portée | Utilisation |
---|---|---|---|
Fusil d'infanterie Modèle 1777 | 17,5 mm | 250 mètres (100-150 mètres en pratique) | Infanterie |
Canon de marine | Variable (36, 24, 18, 12, 8, 6, 4 livres) | Variable | Marine |
Obusier | Variable | Jusqu'à 4800 mètres (obusiers de siège) | Siège, campagne |
Mortier | Variable | Variable | Siège, place |
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