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La plupart des mots français viennent du grec ancien et du latin. Une famille de mots se compose de tous les mots qui partagent le même radical.

Origines et Évolution du Terme "Fusil"

En langue Française, il semblerait que la première expression dédiée à une arme à feu portative (c’est-à-dire tenue par l’utilisateur au moment du tir), apparue au XIVe siècle, fut « couleuvrine à main ». Ne confondons pas port et transport : nous laissons ici de côté le cas de « la haquebute », terme apparu au XIVe ou XVe siècle (selon les sources) qui désignerait une arme portée par un mur au moment du tir. La couleuvrine à main désigne une arme aujourd’hui fréquemment dénommée « canon à main », une arme à feu chargée par la bouche et généralement disposée au bout d’un long morceau de bois.

Elle était mise à feu à la façon des canons d’alors. Il fut suivi de «l’arquebuse » au cours du XVe siècle. Il s’agit alors d’une arme à chargement par la bouche mise à feu à mèche (avec ou sans mécanisme) et plus tard à rouet. On pourrait les qualifier d’armes d’épaule : ces armes possèdent généralement un ersatz de crosse quelque peu éloigné de nos standards actuels. Elles sont fréquemment utilisées depuis une fourche d’appui.

À partir du XVIe siècle apparaît le terme « mousquet ». Il désigne alors une arme à chargement par la bouche utilisant un système de mise à feu à mèche, puis à rouet, généralement dotée d’une crosse d’épaulement qui nous est déjà plus familière et dont le canon est sensiblement plus long que l’arquebuse. Il est rapidement complété par le terme « mousqueton », qui désigne une arme plus compacte, notamment destinée à être employée par les cavaliers.

Au cours du XVIe siècle, le terme « fusil » est employé pour désigner une arme dont le système de mise à feu est à silex. Il est à noter que le mot « fusil » désigne originellement la pièce sur laquelle on vient « battre la pierre à feu » pour obtenir une étincelle et allumer l’amadou pour faire du feu. Le terme sera employé de façon plus généraliste pour désigner la plupart des armes longues jusqu’à aujourd’hui, et ce, en le décorrélant de la plupart des critères techniques, et notamment, du système de mise à feu à silex qui servit pourtant de base à son baptême.

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Il sera complété à la fin du XVIe siècle par le terme « carabine », qui désigne, à l’instar du mousqueton, une arme plus compacte notamment destinée à la cavalerie. Il est à noter ici que les considérations sur l’encombrement sont des choses qui évolueront avec le temps : le Fusil Semi-Automatique 49/56, long de 1020 mm n’est considéré par personne comme une carabine…alors qu’il est plus court d’une dizaine de centimètres qu’une carabine de chasseur 1853 T !

Pour les armes de poing, le mot « pistolet » est vraisemblablement apparu au XVIe siècle, désignant alors une arme « courte » à rouet, notamment employée par la cavalerie. Courte…enfin plus courte qu’un mousqueton ou qu’une carabine ! Bien qu’on puisse penser que cela soit le cas, nous n’avons pas clairement établi par nos recherches qu’à l’origine, ces armes furent systématiquement dépourvues de crosse. Il n’est pas rare que ces termes soient complétés par un qualificatif précisant la fonction de l’arme : « de rempart », « de Gendarmerie », « de garde de corps », etc.

Évidemment, des systèmes plus sophistiqués seront créés çà et là, mais ceux-ci ne marqueront pas réellement l’évolution de l’armement jusqu’au milieu du XIXe siècle. En langue Anglaise, on retrouve des termes similaires : hand-culverin, harquebus, musket, pistol. Cependant, une distinction se crée à partir de la fin du XVIIe siècle dans la langue de Shakespeare : c’est l’utilisation du terme « rifle ». Il s’agit d’une arme au canon rayé, désignant aujourd’hui une arme d’épaule bien que le terme focalise en réalité sur la présence de rayures dans l’arme. Dans le même esprit, apparaît plus tardivement celui de « shotgun » : une arme originellement destinée à tirer une charge de plusieurs grains de plomb (généralement à canon lisse).

Aussi, l’utilisation récurrente de terme « gun », que l’on peut traduire par « arme à feu », mais qui se focalise sur la présence d’un canon, occupe une place bien plus prépondérante que l’expression équivalente en langue Française. À l’inverse, le mot « fusil » n’a pas réellement d’équivalent dans la langue de Shakespeare : le terme « musket » sera ainsi employé jusqu’au XIXe siècle, pour être supplanté par « rifle » et « shotgun » en fonction des armes décrites.

Aujourd’hui traduit par un de ces deux termes, on peut souligner que l’acception actuelle du terme « fusil » est très généraliste et ne désigne plus nécessairement une arme à silex. Pour conserver cette notion généraliste, sa traduction en Anglais correspondrait à « long gun ». On aurait cependant tendance à traduire cette dernière expression par « arme d’épaule » : cependant, ces expressions ne se focalisent pas sur les mêmes critères.

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En bref, en Français, en Anglais, en Allemand comme dans n’importe quelle langue : « Il faut respecter l’exception culturelle » !

Le Terme "Rifle"

RIFLE, subst. A. − Carabine à long canon rayé. L'arrière-garde montée suit, le rifle en bandoulière, le chapeau de cuir sur l'oreille (Cendrars, Or, 1925, p. 90). Tu as oublié une chose (...). Qu'il y avait un autre gars par là, avec un rifle celui-là, et qu'il a tué le lion (Genevoix, Laframboise, 1942, p. 113).

− P. ext. Fusil, arme à feu. Ô les bons rifles à deux coups! Ô les dagues, les lazos, les mocassins ! (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p. 123). B. − Carabine vingt-deux long rifle. Carabine de chasse ou de sport de calibre de vingt-deux centième de pouce (soit cinq millimètres cinquante huit ou usuel, cinq cinq). (Dict. XXe s.). − P. anal. Pistolet vingt deux long rifle. Pistolet à long canon de même diamètre.

Prononc.: [ʀifl] (angl. [raifl], en 2 syll., accent sur la 1re). Étymol. et Hist. 1833 subst. fém. (Th. Pavie, Souvenirs Atlant., II, 19 ds Bonn., p. 120) ; 1842 subst. masc. (Castelnau, Souvenirs de l'Amér. du Nord, p. 98, ibid.) ; 1919 22 long-rifle (La Vie au grand air, 15 juillet, 51b ds Höfler Anglic.).

Empr. à l'anglo-amér. rifle « fusil à canon rayé » (1770 ds NED Suppl., d'abord « rainure d'un canon de fusil » 1751 ds NED), qui, selon NED serait issu de to rifle « former des rainures en spirale dans un canon d'arme à feu » issu du fr. rifler* et selon Americanisms issu de l'all. Riffel « crête d'une cannelure, cannelure », dans le lang. des armuriers d'orig. all. de Pennsylvanie.

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Le Verbe "Fusiller"

FUSILLER, verbe trans. A.− Exécuter (un condamné à mort) par une décharge de coups de fusil. (Faire) fusiller un déserteur, un espion, un otage, un pillard. Synon. passer par les armes.Quand (...) le pauvre Ney a été fusillé, votre arrière-grand-père s'est trouvé par malheur et misère, dans le peloton d'exécution (Duhamel, Le Notaire Havre,1933, p. 62).Ce matin, à 8 heures 45, Lucas Du Toît et son cocher Cornélis ont été fusillés (...). Du Toît refusa de se laisser bander les yeux. Tharaud, Dingley,1906, p. 124.

♦ Emploi abs. Fusillez! fusillez! fusillez! tous les hommes sont des faquins qui valent tout au plus la cartouche qui les envoie dans l'autre monde (Mérimée, Théâtre C. Gazul,1825, p. 115).Les miliciens et suspects arrêtés sont passés par les armes (...). On a fusillé tout l'après-midi. Les fusillades continuent (Malraux, Espoir,1937, p. 528).− P. ext. Tirer des coups de fusil contre une personne, un animal ou une chose. Raboliot fusilla les lapins sortis des pineraies, cingla de ses deux coups une compagnie de grises (Genevoix, Raboliot,1925, p. 259).Austerlitz a débuté par des grenadiers qui fusillèrent des échalas à houblon pendant plus de deux heures (Giono, Bonh. fou,1957, p. 275).♦ Emploi pronom. réciproque. Des équipes armées se fusillent à l'angle des rues allemandes (Nizan, Chiens garde,1932, p. 203).On savait qu'il se passait quelque chose, mais tous ignoraient qu'on se fusillait si près (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 423).

B.− Au fig. 1. Attaquer violemment. Fusiller quelqu'un de ses épigrammes (Ac.1932).Celui-ci [le récipiendaire], croyant être agréable à la Compagnie, − et se trompant fort, − fusille sans pitié son concurrent malheureux (Coppée, Franc-parler I,1894, p. 303).♦ Fusiller qqn du regard. Lancer à quelqu'un des regards pleins d'animosité. Il la fusilla d'un regard furieux, narquois, insoutenable (Gracq, Beau tén.,1945, p. 179).2. Fam. Photographier ou filmer quelqu'un sans arrêt. Synon. plus cour. mitrailler.Photographes et cinéastes qui encombraient l'esplanade, fusillaient insolemment tout ce qui passait à leur portée, et les moines répugnaient à se donner en spectacle à leur curiosité indiscrète (Tharaud, Passant Ethiopie,1936, p. 148).3. Populaire a) Détériorer. Les caniveaux sont propres à « fusiller » les cadres (Esn.Poilu1919, p. 257).b) Dépenser. Il a fusillé tout son pèze avec des garces (Bruant1901, pp. 153-154).

REM. Fusillé, ée, part. passé adj. et subst.(Celui, celle) qui a été exécuté par une décharge de coups de fusil. Coup de revolver pour achever une bête morte, un homme fusillé (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 143).Mon régal, c'est de lire dans les journaux les listes des fusillés, le compte rendu des procès, les dénonciations, ça me fait jouir (Aymé, Uranus,1948, p. 270).

Prononc. et Orth. : [fyzije], (il) fusille [fyzij]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1732 « tuer à coups de fusil » (Trév.). Dér. de fusil*; suff. -iller*.

La Devise du Fusil et Philippe le Bon

La devise du fusil et le mot de Philippe le Bon dans le décor marginal de l’exemplaire ducal du Mortifiement de Vaine Plaisance de René d’Anjou (Bruxelles, KBR, Ms. 10308, fol. 1)Un fusil (briquet) accompagné de flammes (1419 ? 1420- 1467†). Les sources figurant cette devise sont très nombreuses et variées.

Le fusil apparaît au moins dès 1420 dans les inventaires du duc. On le retrouve dès 1421 sur ses étendards et ses vêtements. Une des premières représentations connue est sans doute à trouver dans un vitrail des années 1420 représentant Philippe le Bon (voir infra). Dans les années qui suivent, le fusil s’impose sur tous les biens meubles et immeubles du duc, monnaies, jetons, manuscrits, monuments, etc. Philippe le Bon conservera toute sa vie cette devise et la transmettra à ses successeurs.

On la retrouve sur l’ensemble des éléments décoratifs habituellement chargés de devises : manuscrits, tapisseries, monnaies, jetons, armes et même une couronne peut-être destinée aux cérémonies de l’ordre de la Toison d’or. Cette devise du fusil est également associée aux autres emblèmes du duc : les lettres E affrontées et liées (voir les lettres E), la croix de Saint-André (voir cet emblème), le mot AULTRE NARAY et les couleurs ducales (voir ces emblèmes).

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