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Au XIXe siècle, la fabrication des armes militaires légères (fusils et pistolets) a bénéficié des progrès de la Révolution industrielle. De 1850 à 1870, les responsables militaires et politiques ont été confrontés à un double défi : doter l’armée d’un fusil moderne et passer d’une production manuelle à une production mécanisée.

Les Premières Modernisations (1840-1866)

Après les guerres de la Révolution et de l’Empire, la modernisation de l’arme visait un triple objectif :

  • Supprimer les ratés au départ du coup en remplaçant la platine à silex par une platine à percussion.
  • Obtenir un tir précis à longue portée grâce à l’adoption du canon rayé et de balles profilées.
  • Accroître la cadence de tir en recourant au chargement par la culasse et non plus par la bouche.

Dès 1841, la Prusse a doté son armée d’un fusil répondant à ces nouvelles exigences, le Dreyse. La France a créé en 1837 sa première arme légère à percussion, la carabine Delvigne-Pontcharra, avant d’adopter en 1840 le système de mise à feu par percussion. En 1857, le principe du canon rayé a été retenu.

Cette phase de transition technologique (1842-1866) a contraint les quatre manufactures françaises (Châtellerault, Mutzig, Saint-Étienne et Tulle) à transformer le stock existant tout en construisant des armes neuves répondant aux nouvelles normes.

L'Ère du Chassepot Modèle 1866

En 1864, le conflit prusso-danois a démontré la supériorité des fusils à chargement par la culasse. Napoléon III a poussé le Comité d’artillerie dans la voie de la modernisation, aboutissant à l'adoption du système Chassepot, premier modèle réglementaire français véritablement moderne.

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La mise au point du système Chassepot a débuté en 1858. La victoire de la Prusse sur l’Autriche en 1866 a conduit à adopter (dans une certaine urgence) le système Chassepot, premier modèle réglementaire français véritablement moderne, qui répond globalement à ce cahier des charges.

La Mécanisation de la Production

Normaliser la production en recourant à des machines pour assurer l’exacte reproduction des pièces (et donc leur parfaite interchangeabilité) était une idée ancienne. Les États-Unis y sont parvenus avec le fusil modèle 1842. En France, le procédé d’Honoré Blanc, d’un coût plus élevé que la fabrication artisanale, a été abandonné.

La guerre de Crimée a révélé les performances accrues des fusils à canon rayé. Soucieux de modernité, le Second Empire a décidé en 1862 de remplacer la production artisanale des armes militaires individuelles par la fabrication mécanique, grâce à l’emploi systématique des machines-outils.

De 1863 à 1868, une usine ultramoderne a été construite à Saint-Étienne, tandis que les autres manufactures (notamment Châtellerault) ont été partiellement modernisées. La construction du Chassepot par voie mécanique a débuté aussitôt et n'a cessé de croître jusqu’en 1870.

Difficultés et Défis de la Mécanisation

La volonté de mécanisation s'est heurtée à des difficultés conceptuelles. La recherche permanente de la performance dans les fusils était avant tout le fait d’armuriers, qui imaginaient des solutions techniques sans prendre en compte les éventuels problèmes de fabrication par procédé mécanique.

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De plus, le poids des préoccupations sociales, en d’autres termes, des dégâts humains susceptibles d’être occasionnés par le passage d’un système artisanal à un système mécanisé, était une préoccupation pour les responsables.

Les Fusils Modernes de l'Armée de Terre

Aujourd'hui, l’armée de Terre dispose de plusieurs types d'armes modernes, chacune ayant un rôle spécifique :

  • Le Fusil de Précision Semi-Automatique (FPSA) remplace le FRF2, en service depuis 1980.
  • Le pistolet semi-automatique Glock-17 de 5e génération FR est robuste, fiable, léger et ergonomique.
  • Le NEROD RF est une solution de lutte anti-drone contre la très grande majorité des drones commerciaux.
  • La mitrailleuse belge MAG 58 a été choisie en 2010 pour remplacer l’AANF1.
  • La FN Minimi est une mitrailleuse légère conçue par la fabrique nationale de HERSTAL en Belgique (FN HERSTAL) dans les années 1970.

Le HK 416 F : Un Fusil Moderne et Adaptable

Le HK 416 F est un fusil au calibre Otan 5,56 mm, disposant d’une crosse réglable et de talons de crosse permettant de s’adapter à la morphologie de chaque tireur. Il équipera toutes les unités de l’armée de Terre et sera compatible avec toutes les munitions de 5,56 mm homologuées Otan.

Il s’agit d’un fusil reconnu pour sa fiabilité et sa sécurité accrue. Sa sécurité de percuteur lui permet également d’éviter tout départ de coup non-voulu, notamment en cas de chute, lorsque le fusil est approvisionné et armé.

Le HK 416 F est conçu comme un système d’armes permettant d’intégrer l’ensemble des dispositifs existants, et notamment les aides à la visée. Il est équipé d’un rail Picatinny supérieur d’au moins 25 crans, et de rails secondaires latéraux et inférieur permettant la fixation d’accessoires divers.

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Le combattant dispose d’une autonomie accrue, étant muni de 10 chargeurs de 30 cartouches. La version standard permettra le tir de grenades à fusil en tir tendu jusqu’à 100m.

Tableau Comparatif des Fusils

Fusil Calibre Caractéristiques principales
HK 416 F 5,56 mm OTAN Crosse réglable, rail Picatinny, compatible avec les munitions OTAN
FAMAS (en remplacement) 5,56 mm OTAN Fusil d'assaut standard de l'armée française
FRF2 (remplacé) 7,62 mm Fusil de précision

Le Processus de Sélection du HK 416 F

Le processus de sélection a été très rigoureux et exhaustif. De septembre 2015 à juillet 2016, le groupe AM4 a réalisé les épreuves d’évaluation interarmées du programme commun d’évaluation (PCE) de l’arme individuelle du fantassin (AIF), conjointement avec le centre d’expertise aérienne militaire (CEAM) et la force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO).

Déploiement et Appropriation

Il est vrai que les deux fusils (HK 416 F et FAMAS) coexisteront au sein de l’armée de Terre. Toutefois, nos soldats sont des professionnels dont l’une des forces est la capacité d’adaptation. D’autre part, l’appropriation du HK 416 est vraiment très simple.

L’option retenue privilégie la fonction combattants débarqués avec effort sur l’infanterie. Pour autant dès 2017 des régiments de cavalerie, du génie, de l’artillerie mais aussi des écoles verront le début des livraisons du HK 416 F.

tags: #fusil #militaire #francais #histoire

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