Au cours de la Première Guerre mondiale, l'armée française a utilisé plusieurs types de fusils. Cet article explore l'évolution de ces armes, en mettant l'accent sur le célèbre fusil Lebel et les tentatives de développement d'armes semi-automatiques.
Dans les années 1880, la situation politique en Europe est ternie par divers conflits. À cette période, la France a besoin de moderniser son armement, l’armée française utilisant principalement des fusils à un coup. C’est sous l’impulsion du Général Boulanger alors Ministre de la Guerre, puis de la Commission d’étude des armes à répétition que la mise en place de ce type d’arme est décidée.
Un fait historique allait forcer la décision ; la bataille de Plevna en septembre 1877. C’est là que pour la première fois sur un champ de bataille européen opposant russes et turcs, les armes à répétition firent leur apparition. Ces dernières (des carabines de cavalerie Winchester 1866), utilisées par les soldats turcs fortement retranchés aux abords de la ville, mirent littéralement en pièces la masse des troupes russes par un feu de salve intense et à courte portée.
La fabrication d’une première série de 1000 armes destinées à de simples essais est lancée. Ces essais sont massivement partagés dans la presse : sous la plume des journalistes, le nouveau fusil modèle 1886 de l’Armée française devient le fusil Lebel.
Le premier fusil Lebel a vu le jour en 1886 grâce au ministre de la Guerre : le général Boulanger. Cette arme doit son nom au colonel Nicolas Lebel, un membre de la Commission des Fusils à Répétition. Ayant rapidement gagné en notoriété grâce à son système à répétition, elle a été adoptée par l'infanterie française en 1887. Le fusil Lebel est ainsi considéré comme la première arme d'infanterie utilisant la poudre sans fumée mise au point par l'ingénieur Paul Vieille.
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Restait la question de la réduction de calibre, rendue difficile du fait de l’encrassement important résultant du tir à poudre noire ; mais en 1884, l’inspecteur général des Poudres et Salpêtres Paul Vieille (1854-1934), parvint à mettre au point une poudre brûlant sans quasiment laisser de résidus et ne produisant que très peu de fumée.
On le désigne sous le nom de « Fusil Modèle 1886 », mais c’est sous le nom de fusil Lebel qu’il restera connu et deviendra célèbre. Le résultat est une arme superbe dont la qualité de finition et les lignes élégantes forcent l’admiration de tous.
D’une portée maximale de 450 mètres, agréable, maniable, relativement léger et soigné, le Lebel plaît aux soldats. Il est d’ailleurs représenté dans de multiples gravures, cartes postales ou chansons. Souvent utilisé avec une épée-baïonnette surnommée « Rosalie », ce fusil fut à l’époque une grande réussite.
But en blanc de 250 mètres avec planchette de hausse rabattue vers l’avant. Le canon et la boîte de culasse sont soigneusement bronzés, la culasse mobile est en acier poli.
L’épée-baïonnette a la forme d’une longue aiguille, elle est composée d’une lame quadrangulaire en acier poli, d’une poignée entièrement métallique et d’une croisière avec douille et quillon en acier.
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Le fusil Lebel a fait l'objet de deux modifications majeures.
En 1893, une série de modifications est apportée au fusil d’origine. Modification de 1893 : Elle consiste essentiellement dans l’adjonction d’un « tampon-masque » sur la tête de culasse, pour mieux protéger le tireur contre d’éventuelles projections de gaz suite à rupture de culot de la cartouche, et dans l’adoption d’un pied à griffes pour la hausse.
En 1898, cette arme légendaire accueille une nouvelle planchette de hausse.
La France est un des pays précurseurs dans le développement des armes semi-automatiques. Avec le passage à la poudre sans fumée, on va rapidement se rendre compte qu’il est désormais possible d’avoir une arme semi-automatique fiable. Les ingénieurs français vont donc se lancer dans le développement de prototypes bien avant la Première Guerre mondiale et ce dans le plus grand secret.
Entre 1894 et 1913, c’est plus d’une vingtaine de prototypes qui vont être essayés. Mais avec le début du conflit, on met fin aux développements de ces armes semi-automatiques pour se concentrer sur la fabrication des fusils Lebel qu’il fallait produire en masse.
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Avec l’embrasement du conflit, l’État-major français réalise l’intérêt d’avoir une arme semi-automatique. Paul Ribeyrolles, Charles Sutter et Louis Chauchat vont proposer leur projet de fusil semi-automatique qu’ils vont présenter comme une sorte de conversion d’un fusil Lebel 1886 ce qui n’est pas du tout le cas même si le RSC va utiliser quelques pièces du Lebel. Ce fusil va être adopté en mai 1916 sous la désignation de fusil Modèle 1917 et la production va commencer à partir du 1er avril 1917. Toutes les manufactures d’armes vont participer à sa conception mais ce sera celle de St-Etienne qui réalisera le montage final.
RSC est l'acronyme du nom des trois ingénieurs : Ribeyrolle, Sutter et Chauchat. Ils travaillent de concert pour créer le M17 en 1916. Cependant, la production est stoppée en 1918, car les soldats ne sont pas convaincus par sa mise en œuvre. La manufacture d'armes de Tulle procède à certaines modifications en 1935.
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