Agacée par les attaques constantes d’engins ukrainiens sur son sol, Moscou a conçu un canon laser spécialisé dans la destruction de drones. La guerre en Ukraine est aussi une bataille pour la supériorité technologique.
La guerre en Ukraine a intensifié la course à l’armement, poussant chaque partie à innover pour survivre. Dans ce cadre, les drones se sont imposés comme des outils stratégiques, autant pour l’Ukraine que pour la Russie. Kiev a misé sur une industrie du drone florissante, tandis que Moscou s’efforce de rester compétitif en développant de nouvelles technologies.
Depuis le début du conflit, les drones ont transformé les stratégies militaires en fournissant des capacités d’observation et de frappe à moindre coût. Ces appareils permettent d’infiltrer les lignes ennemies de manière discrète, limitant ainsi les risques pour les soldats sur le terrain. Toutefois, avec l’augmentation de leur utilisation, le besoin de moyens de défense fiables et efficaces contre les drones a rapidement émergé.
D’habitude, les troupes de Vladimir Poutine utilisent différentes formes de brouillage électronique pour neutraliser et détruire les drones ukrainiens mais cela ne semble plus suffire pour Moscou. Selon l’Eurasian Times, au cours de ces derniers jours, 42 drones auraient attaqué la Crimée, ce qui est considéré comme l'une des plus importantes attaques de Kiev sur un territoire tenu par la Russie.
À la lumière des innovations de l’armée ukrainienne, qui a fait usage de dispositifs similaires en cours de développement, le fusil laser représente une réponse stratégique à la menace des drones. En s’attaquant spécifiquement aux drones de première ligne, comme ceux fabriqués par DJI, cet armement pourrait devenir un outil indispensable sur le champ de bataille.
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Le projet de fusil laser, présenté par l’entreprise russe TsNIITochMash sous l’égide de Rostec, illustre le degré d’innovation militaire auquel la Russie aspire. En mars 2025, la scène militaire mondiale a été frappée par une révélation inattendue : le Kremlin a dévoilé un prototype révolutionnaire, un fusil laser destiné à contrer la menace croissante des drones FPV.
Une source militaire anonyme a confié à RIA Novosti, une agence de presse liée au Kremlin, que les ingénieurs russes avaient mené des essais sur le terrain pour évaluer les capacités offensives d’un nouveau type de canon laser. Ce dernier aurait détruit plusieurs types de drones sans difficulté.
« Le canon laser utilisant des rayons infrarouges a fait preuve d'une grande efficacité pour frapper les drones. Plus précisément, notre appareil a brûlé la surface du fuselage des appareils autonomes ou a directement détruit l’intérieur de leurs infrastructures ainsi que l'équipement embarqué », a détaillé le militaire à l'agence russe. Le canon laser brûle le fuselage des drones ou détruit l'infrastructure.
Le fusil laser présenté par la Russie est spécifiquement conçu pour éliminer les drones ennemis, qui sont devenus des outils essentiels dans les opérations militaires modernes. Le système utilise un faisceau laser focalisé à l’ytterbium pour détruire les composants critiques des drones au cœur des opérations militaires.
Le fonctionnement de ce dispositif repose sur des principes optiques et physiques. Lorsque le laser est émis, il s’attaque au corps du drone, touchant notamment :
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Cela permet une destruction efficace des drones, même à une distance allant jusqu’à 500 mètres, offrant ainsi un nouvel avantage sur le champ de bataille.
Comparé aux méthodes classiques de lutte contre les drones, comme le tir à balles ou les missiles, le fusil laser offre plusieurs avantages :
Malgré ses promesses, le fusil laser anti-drone présenté par la Russie ne sera pas exempt de défis à son déploiement. En effet, plusieurs questions doivent être abordées lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre cette technologie sur le terrain. Ses concepteurs devront envisager des réponses efficaces aux défis suivants :
Pour que le fusil laser soit opérationnel, il faudra résoudre des questions pratiques allant de la portabilité à l’alimentation énergétique. Voici quelques-unes de ces considérations :
En plus des aspects techniques, il est impératif de former les utilisateurs à se servir de cette nouvelle technologie. La maîtrise du tir laser demande des compétences spécifiques, et chaque utilisateur devra passer par des formations adaptées. Une approche stratégique pourrait inclure :
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Le développement de ce fusil laser s’inscrit dans une tendance plus vaste où la Russie collabore avec des institutions comme le Moscow Aviation Institute et le Samara Space Center pour intégrer des technologies avancées. Ces partenariats favorisent l’innovation et la collecte de connaissances techniques cruciales pour rester en avance sur les tendances mondiales.
Le développement de technologies militaires, telles que ce fusil laser, peut avoir d’importantes répercussions sur les relations internationales. En effet, cette avancée pourrait inciter d’autres pays à accélérer leurs propres programmes de recherche et développement. L’efficacité potentielle d’armes de ce type pourrait également retentir sur la stratégie de défense de nombreux États.
Avec des nations qui investissent dans des innovations militaires, la guerre moderne risque d’évoluer vers une dépendance accrue à la technologie. Parmi les pays déjà unis dans cette quête se trouvent des géants de l’armement tels que KBP Instrument Design Bureau et Almaz-Antey, qui travaillant sur différentes technologies pour contrer à leur tour l’émergence de systèmes basés sur les drones.
Le gouvernement russe a annoncé ce vendredi avoir mené des tests sur une technologie « prometteuse » de défense aérienne : un laser anti-drones.
Ce laser antidrone, aussi appelé LASS (Low Altitude Laser Defense System), est un laser à fibre optique de 30 kW monté sur un châssis de SUV. Il aurait été développé par l’Académie chinoise d’ingénierie physique, avant d’être exploité par la Chine, l’Iran et l’Arabie saoudite.
« Le système est équipé d’un radar et d’une station optique pour la détection, le suivi et le ciblage », selon le site spécialisé en armement Militarnyi. Le laser antidrone est capable de détruire des drones jusqu’à 1,5 km de distance et d’aveugler des systèmes optiques jusqu’à 3 km.
Testé depuis octobre 2024 par la Russie et son équipe mobile de défense aérienne du groupe d’opérations spéciales russe Kochevnik, le système « Silent Hunter » aurait montré des résultats concluants contre différents types de drones Shchedryk, Skywalker X8 et Distractor, sous des conditions météorologiques changeantes.
« L’objectif est de créer des systèmes capables d’offrir une protection fiable contre les armes aériennes modernes. Ces tests nous permettront de passer à la production en série et à la mise à l’échelle », indique un communiqué du gouvernement.
Il n'est pas à exclure qu'un seul système ait été développé et que sa mobilité soit pour le moment limitée, en raison de son besoin en énergie et de la nécessité de refroidir les appareils, indique Defense News. En outre, la capacité de Kiev à développer une telle arme à énergie dirigée a immédiatement interpellé les experts. Jusqu'à très récemment, des doutes légitimes auraient pu émerger quant à la capacité de l'Ukraine à se doter par ses propres moyens technologiques d'un armement de pointe, généralement réservé aux armées les plus modernes au monde.
Mais le choc suscité par l'invasion à grande échelle du territoire ukrainien en février 2022 a largement relancé les financements en recherche et développement du complexe militaro-industriel.
Face à l’engouement de la Russie pour l’armement laser, l’Ukraine ne reste pas inactive. Ils l’ont appelé Tryzub, Trident en français, en référence à un symbole utilisé sur les armoiries nationales. L’armée ukrainienne assure détenir une arme laser capable d’abattre une cible aérienne à environ deux kilomètres, très efficace pour neutraliser les drones russes.
Lundi, Vadym Sukharevskyi, commandant des forces ukrainiennes de systèmes sans pilote, a évoqué pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, l’usage de ce type d’arme sur le champ de bataille, a rapporté l’agence de presse locale, Interfax, selon le Kyiv Post. « Cela fonctionne vraiment, cela existe vraiment », a-t-il soutenu, ajoutant que des efforts étaient déployés pour améliorer l’échelle et les capacités de l’arme.
Interrogé par CNN, Patrick Senft, de l’Armament Research Services, un cabinet de conseil en renseignement technique spécialisé dans la recherche sur les armes, estime que, même si l’on sait peu de choses sur le système Tryzub, « il est tout à fait possible pour l’Ukraine de développer une arme fonctionnelle à énergie dirigée [DEW] capable de de détruire certaines cibles aériennes ».
Le spécialiste explique que ces armes à énergie dirigée par laser sont particulièrement efficaces contre les drones lents volant à basse altitude déployés par la Russie, car ces engins sont constitués de composants relativement fragiles et vulnérables à la chaleur. Faisceaux lumineux très intenses, les armes laser sont capables d’interférer avec n’importe quel appareil électronique et provoquer son dysfonctionnement. Leur avantage est qu’ils sont très peu coûteux, comparés aux missiles.
L’Ukraine est toutefois loin d’être le premier pays à disposer de cette arme. La marine américaine est déjà équipée d’un système d’armes laser (LaWS) comparable, qui fonctionne depuis 2014. Le ministère britannique de la Défense développe depuis 2017 le programme laser antidrone Dragon Fire. De nouveaux tests de cette arme avaient été effectués en avril dernier. Israël a annoncé travailler au déploiement d’Iron Beam, un système laser qui devrait permettre à l’armée d’intercepter plus efficacement les drones, depuis un petit avion civil.
La France dispose de son côté du système Helma-P (High Energy Laser for Multiple Applications - Power).
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