Le fusil drilling, une arme combinant canons lisses et rayés, est un symbole de l'ingénierie allemande en matière d'armement de chasse. Son histoire est riche et complexe, intimement liée à des marques prestigieuses et à des innovations techniques marquantes.
C'est en 1751 que commence l’histoire de la marque créée par la famille SAUER à Suhl, le centre armurier créé 2 siècles plus tôt (en 1535 pour être plus précis) par le Comte de Henneberg. À cette époque, la famille SAUER produit surtout des armes de combat et quelques armes de Chasse, mais cette production reste pour le moins limitée.
Au cours d’une histoire riche en défis et en succès, la marque et l’entreprise ont prouvé une chose : le gène des meilleurs fusils de chasse fabriqués à Suhl, en Allemagne, est profondément enraciné dans la tradition de la région.
Attention, quand on parle qualité chez SAUER, on parle qualité et on ne confond pas avec luxe. La finition du bronzage ou le veinage des bois n’a que peu d’importance. Plus de deux siècles plus tard, il en va toujours ainsi, même si la finition « haut de gamme » a pris sa place dans les pages du catalogue de la marque et quelques modèles rejoignent même le grand luxe de la production mondiale.
Depuis le premier modèle de la marque, on vend une qualité d’acier irréprochable, usiné avec une précision remarquable et le montage se fait sur des noyers parmi les plus solides dans un alignement des fibres parfait. Le résultat? Depuis 1751, SAUER fabrique ainsi des armes d’une qualité irréprochable sans toutefois connaître le succès qu’elle mérite. Son véritable développement n’apparaît qu’en 1870.
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L’armée Prussienne engagée dans un conflit contre la France lui fait fabriquer 150 000 fusils. Ce développement économique de l’entreprise donne naissance en 1881 à un juxtaposé destiné à la Chasse. Ce destin ne quittera plus SAUER jusqu’à nos jours, même si sous le contrôle de la SIG, elle fabriquera le pistolet automatique SIG-Sauer destiné à l’armée et aux forces de police avec un certain succès.
Un autre destin, malheureux celui-là car dicté par les deux guerres mondiales, conduira en 1949 à l’expropriation de la société lors du rattachement du Land de Thuringe à l’Allemagne de l’Est (RDA). La famille SAUER part alors s’installer au bord de la Baltique, à Eckernförde. Deux ans plus tard, en 1951, elle ouvre une toute petite unité de production de fusils de Chasse. L’aventure redémarre. Encore deux ans et SAUER est devenu le principal industriel de la ville.
L’année suivante , en 1954, un mixte superposé sort des ateliers. Pendant ce temps, un bricoleur insatisfait a développé quelques calibres plutôt « performants » dès le début des années 40 pour fonder sa société en 1945. Le succès est au rendez-vous et Roy Weatherby doit trouver une unité de production à la hauteur de ses ambitions.
En 1961, Dynamit Nobel (RWS, Rottweil…) rachète SAUER pour la revendre en 1965 au groupe Murmann. En 1976, c’est le fabriquant d’armes militaires Suisses SIG qui rachète SAUER. De ce rachat naîtra le célèbre pistolet SIG-Sauer. En armes de Chasse, l’année 1982 sera celle du lancement de la non moins célèbre carabine à verrou 200 qui deviendra 202, toujours en production.
Immédiatement identifiable par sa partie métallique séparant la crosse du devant, la SAUER 202 est produite avec une mécanisation numérique exemplaire. En 2000, les Allemands Thomas Ortmeier et le grand passionné de Chasse Michael Lüke (non pas Lucky) rachètent la firme qui redevient germanique. En 2013, afin de faire face au marché mondial en crise depuis 5 ans, SAUER présente la carabine à verrou 101. Malgré son chiffre inférieur, le modèle 101 n’est pas un sous produit. Rien à voir avec du LowCost.
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Merkel est la dernière grande marque de l’ancienne ville d’armes de Suhl. Depuis 1898, chaque carabine de chasse fabriquée par la Manufacture Merkel témoigne du talent artistique de ses graveurs, de la sensibilité de ses crosses, de l’habileté de ses armuriers et du génie de ses ingénieurs.
Sur une base de Sauer 30-25 introduit en 1930 par la fameuse marque de Suhl en Thuringe, l’arme sous la nomenclature officielle de « M 30 schrotgewehr des Luftwaffe » (2000 exemplaires) ne fut curieusement jamais intégrée dans la production dite « de guerre », mais continua de suivre le cursus de la production commerciale et donc à ses implications d’ajustage et de finition d'armes de grande classe, qui en font donc de nos jours un « collector » de grande valeur : 12 à 20000 dollars chez les collectionneurs.
Ce calibre douze (chambré 65) aux canons en acier spécial Krupp laufsthal avait un verrouillage de type blitz, la détente avant déclenchait selon réglage au moyen d’un petit levier latéral le tube rayé ou le canon droit. Ce choix soulevait également la hausse réglée à cent mètres.
L’arme démontée (poids 3,4 kg) intégrait une solide boîte verte en alu contenant la bretelle, un nécessaire de nettoyage, un manuel d’utilisation de 32 pages et des munitions : 20 balles du calibre 9,3X74 R (inventé en 1900 équivalent peu ou prou les performances du 400 Nitro Express), 20 balles Brenneke et 20 cartouches classiques à plomb).
D’un poids total de 7,250 kg, cet ensemble était embarqué, la valise en alu étant censée, comme les « boîtes noires » de nos jours, survivre à un crash violent.
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L’examen des archives montre (photo ci-contre) que l’emploi de cette arme étrange à la guerre devait plus embarrasser les pilotes qu’autre chose : on les voit embarquer ici dans un Junkers 87 pêle-mêle un classique 98k et un M 30 « en vrac », sans la fameuse mallette…à la guerre comme à la guerre !
À cette époque dans cette ville de garnison, un armurier militaire dénommé Gustav KERSTEN s’emmerde et fait des brouillons, des croquis et tente de trouver la gloire et des marks en inventant un truc. Il doit être un peu chasseur sur les bords et anglophile car il se penche sur le système de verrouillage simple GREENER et, un soir de cuite, il voit double et a l’idée de dédoubler ce verrou ! Miracle !
Le verrouillage strasbourgeois, dit double verrouillage GREENER KERSTEN ou plus simplement verrouillage KERSTEN est né. Vive le schnaps strasbourgeois ! Problème, il est militaire et n’a pas accès à la protection des brevets civils ni à la fabrication et à la commercialisation, et, sauf à renoncer à une médiocre carrière militaire pour se lancer dans le « civil » il s’associe avec un armurier civil de KEHL, ce cher VIERORDT dit Grossfilou !
Et oui, ce brave KERSTEN n’a pas accès, en tant que militaire, à la protection du DRP (Deutsches Reichspatent), brevet allemand protecteur et doit se contenter avec VIERORDT du plus éphémère et léger DRGM (Deutsches Reichgebrauchmuster - n° 123783) qui tombera en 1910 dans le domaine public.
Jusqu’en 1910 l’armurier VIERORDT fabrique donc des armes (fusils, express, drilling) avec ce « brevet » sous la marque : MARKE LUCHS (en bon français : marque lynx) peut-être en reversant quelques subsides à ce pauvre KERSTEN, mais dès 1910 ils divorcent dans le sang et KERSTEN se retrouve une main devant une main derrière.
VIERORDT a le temps de fabriquer et vendre quelque merveilles équipées de ce verrouillage encore aujourd’hui considéré comme un des plus robuste, puis par un prompt retour de manivelle de l’histoire il disparait du secteur en 1914 et on le retrouve dans le coin de SUHL où œuvrent quelques armuriers, bricoleurs du dimanche , dont les frères MERKEL qui adoptèrent ce verrouillage et l’utilisèrent avec le succès que l’on sait jusqu’à aujourd’hui.
Blaser a développé son activité autour de la chasse au-delà de la conception et fabrication d’armes. Horst Blaser décide de reconstruire le diplomate de Bockgummi afin de pouvoir le fabriquer lui-même, à partir de ses ébauches. Le résultat est le modèle dit "60s" avec fermeture à crochet. Les canons ne sont soudées qu'entre l'avant et le museau. Le Blaser 60 est le premier fusil de chasse allemand pouvant être fabriqué presque entièrement avec des machines.
D'abord et avant tout, la pièce de travail et la pièce de crochet sont agrandies pour élargir la gamme de calibres. La gamme de modèles est complétée par l'ES 70, une version démontable du BBF ES 67. Suivant le principe de sécurité, ce modèle est équipé d’une tension manuelle. La K 71 est verrouillée par un crochet.
Hormis un commutateur permettant de basculer le canon supérieur sur la détente avant, le système du B 75 est identique à celui de l'ES 700. Le Blaser „Kipplaufbüchse“ est modernisé : avec le nouveau modèle K 770 (souvent appelé aussi K 77), on utilise pour la première fois le nouveau système de fermeture à bascule inclinable. Leur traction et leur puissance de tir exceptionnelles font du K 770 l’un des plus performants au monde.
La prise Blaser BB 810 est lancée. Dans le style Blaser on reconnait le nouveau „Bockbüchse“ un tendeur de main, mais avec 2 serrures et Einabzug avec Rückstecher. LeLa culasse est entourée à l'extrémité avant d'un tube de refroidissement octogonal.
Gerhard Blenk et son designer Meinrad Zeh travaillent depuis un certain temps sur un tout nouveau concept de fusil à verrou. Cela devrait être conçu dès le départ pour répondre aux exigences de notre époque en matière de chasse. Chacune des constructions connues est mise en doute. L'arme portant le titre provisoire SR 92 doit être présentée à l'IWA (International Water Association), mais des tests approfondis avec des prototypes mènent encore et encore à de nouvelles idées, améliorations et développements ultérieurs.
Dix ans plus tard, lors de l'IWA 2003, la cent millième arme de ce modèle sera exposée. Pendant ce temps, la technologie de fabrication et de conception a une génération d'avance et Blaser suit le rythme. Le nouveau Blaser Drilling D99 (3 canons) est présenté et magnifié par son agencement non conventionnel qui fait l'objet d'une grande attention. Mais même au second regard, le D 99 révolutionnaire est nouveau pour ce type d’arme, tel que. Comme toutes les armes Blaser, le système de double verrouillage du D 99 offre également une tension de la main et des impressions fines. Le modèle S 2 est basé sur le système de la série D 99 et possède en plus de cette fermeture un bloc basculant.
Les patrons et les employés de Blaser ont toujours été des chasseurs actifs. En développant des vestes de chasse, des pantalons de chasse et tout ce qui va avec, les employés de Blaser s’appuient sur leurs connaissances approfondies des exigences extrêmes de la chasse dans la nature. Le résultat est une combinaison multifonction appelée "Argali", composée d'une veste et d'un pantalon.
La F3 marque une étape importante dans l’histoire de la fabrication d’armes, de même que pour Blaser. Des innovations révolutionnaires, tant sur le plan de la technologie et de la conception modulaire que sur le plan de l'ergonomie et des caractéristiques de fonctionnement, inspirent un auditoire spécialisé mondial, la presse, des tireurs de renom et ambitieux, ainsi que des fusils de chasse. Immédiatement l'année de son introduction, l'Anglais George Digweed remporte le F.I.T.A.S.C. avec le Blaser F3.
L'élégante douille R93 est présentée, ainsi que le nouveau busc box 97 Classic. Dans cette toute nouvelle génération de cartouches hautes performances, développée par Blaser en collaboration avec Norma, aucun calibre existant n'a été copié, mais a exploité toutes les connaissances actuelles issues de la technologie des munitions pour atteindre l'optimum dans chaque segment de calibre.
En coopération avec le concepteur de produit Stan Maes, Blaser a présenté le stock révolutionnaire Success comme une nouveauté majeure de l'IWA 2012. Parfaite en termes d'ergonomie et de design, la crosse innovante assure la posture complètement détendue de la main et du bras de tir lors de tous types d'attaques. La crosse synthétique R8 Professional, extrêmement résistante aux chocs et aux intempéries, est disponible en deux couleurs. Une variante exclusive brun noir impressionne par son cuir brun foncé spécialement imprégné.
Bascule dans une patine grise avec décor de frises ondulée et rinceaux. Arrière latéral de la bascule à découpe ondulée, vis guillochées. Mécanisme fonctionnel, verrouillage Greener, pas de jeu.
Les canons basculent grâce à un levier classique situé sur le dessus. Sécurité de détente avec bouton basculant situé sur le côté gauche.
Les canons de 65 cm se composent de deux canons lisses juxtaposés et un canon rayé situé dessous. La bande centrale est marqué Greifelt & Co Suhl, elle comporte au départ deux bases de montage à crochet pour fixer une lunette. Les dessous des canons portent le poinçon de l'aigle impérial couronné allemand, le poinçon U couronné, le poinçon de Suhl et le poinçon N couronné pour la poudre sans fumée. Les deux canons lisses sont marqués de Krupp.
Bons bois vernis dans une jolie patine, poignée pistolet et devant quadrillés. La crosse comporte un appuie-joue sur son côté gauche, le côté gauche présente quelques traces de manipulation. Talon de la poignée pistolet et plaque de couche quadrillée en bois d'une autre essence, quelques éclats au talon.
Marquage : Greifelt & Co Suhl Matricule : 35588 Le drilling est un fusil permettant le tir du gros gibier avec son canon rayé et le tir du petit gibier avec ses deux canons lisses. Catégorie C arme soumise à déclaration.
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