Le fusil « Idéal » à pontet à lunettes est une arme raffinée et d’un fonctionnement sûr, qui participa au succès commercial fulgurant de la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Étienne. La découverte d’une de ces armes dans une maison de famille est donc chose courante.
Ce fusil d’une grande finesse et d’une réelle élégance avait été conçu pour une clientèle aisée, souhaitant avoir une arme de classe. Les premiers fusils Idéal relèvent d’un brevet déposé le 27 novembre 1887 et accordé en février 1888. Le fusil « Idéal » à pontet à lunette fut abandonné en 1907 mais continua à être commercialisé jusqu’en 1909 pour écouler le stock, sans que son mécanisme bénéficie de la moindre transformation notable.
L’excellent fusil « Robust » fut commercialisé en 1913. Ce fusil juxtaposé est certes moins luxueux que l’Idéal, mais jouit d’une solidité qui justifie bien son nom. Sa « robustesse » et le prix très accessible des versions de base le rendirent extrêmement populaire dans notre pays. Son remarquable mécanisme fit l’objet d’un premier brevet accordé en 1905. Sa commercialisation ne commença toutefois qu’en 1913, après une longue phase d’évaluation et de perfectionnement.
Les inventeurs de ce fusil avaient initialement prévu de le baptiser « Rustic ». Mais cette appellation, qui pouvait laisser soupçonner un manque de soin dans la finition, fut jugée anti-commerciale et le nom de « Robust » lui fut finalement préféré.
De nombreux utilisateurs partagent leurs expériences avec les fusils juxtaposés, notamment ceux fabriqués à Saint-Étienne. Voici quelques extraits de leurs témoignages :
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Fusil Robust vendu par la Manufacture Modèle, filiale de la Manufacture d'Armes et Cycles de St Etienne. Ton modèle est un 265 (n° visible sous la clé, photo 3) de la MM identique à un n°5 de la MF de la même époque. D'après les marquages, ton arme a été fabriquée entre 1924 et 1926.
Certains suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un assemblage artisanal, à base de pièces de Robust ou Costo, comme il y en existait à l'époque.
À la libération, la plupart des armes avaient été confisquées ou avaient souffert d'avoir été cachées dans de mauvaises conditions. Les manufactures d'état ont lancé des fabrications à destination des chasseurs, tant en armes lisses qu'en armes rayées. Les armes lisses de calibre 12 ou 16 ont été fabriquées à la MAS; la MAC; la MAT.
Il a été raconté qu'après la guerre, vu la gigantesque quantité d'armes qui restaient du conflit, les ouvriers de la MAS n'avaient pas grand chose à faire alors pour les "occuper un peu" (et leur permettre d'avoir quelques revenus), on leur a fait fabriquer des armes de chasse à destination du marché civil... au grand dam des différents fabricants historiques qui se sont élevés contre cette concurrence un brin déloyale.
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