Le calibre 16, même aux temps où il dominait outrageusement le marché, a toujours été discuté. D'autres lui préféraient résolument la puissance du 12. D'autres encore ne juraient que par le raffinement du 20. Le calibre 16 est aujourd'hui regardé par ses détracteurs comme un hybride sans identité entre le massif et énergique 12, et l'élégant mais moins performant 20. Il associe en revanche aux yeux de ses adeptes une efficience presque égale à celle du 12 avec un plaisir d'usage tout proche de celui généré par le 20.
Les responsables de Browning adhèrent pleinement à cette seconde approche et ils ont décidé de s'engager pour réhabiliter le calibre jadis le plus populaire auprès des chasseurs. Contre toute attente, ils ne se sont pas orientés sur le terrain qui semblait a priori le plus propice à cette relance, la chasse diversifiée du petit gibier avec un juxtaposé ou un superposé. Ils ont choisi de chambrer en 16 l'"automatique" A5, donc un fusil plutôt typé "gibiers migrateurs", domaine où ce calibre ne s'est jamais trouvé plébiscité comme il l'a été par ailleurs.
La firme le commercialise au prix, formidablement attractif au regard du prestige de la signature qu'il porte, de 1 390 euros environ. Elle nous a confié un Sweet 16 avec canon de 71 cm et deux magnifiques embouts amovibles de 72 mm de long à "serrages" demi-choke et trois-quarts choke; sachant que le modèle existe aussi avec tube de 66 cm. La première surprise réside dans la ligne fluide, légère et dynamique du fusil; dont il semble impossible d'imaginer d'emblée qu'il ne s'agit pas d'un 20. Sentiment que confirme son poids de seulement 2,720 kg, et que renforce encore sa prise en main, sa maniabilité et sa vitesse de montée à l'épaule exceptionnelles.
Cette "rapidité sur le gibier" compense intégralement, et peut-être même au-delà, la moindre charge des munitions calibre 16 par rapport à celles en 12. Comme sur l'A5 calibre 12, la détente ravit par sa franchise, et la percussion par sa rapidité et sa vigueur, rares pour un "automatique". Les tirs s'effectuent, malgré la légèreté de l'arme, dans un confort absolu qui favorise leur enchaînement ultrarapide et légitime pleinement l'appellation "Sweet" (doux en français) du modèle.
Cette sensation est attribuable essentiellement au long (33 mm) cône de raccordement de la chambre à l'âme du canon et au sabot en matière synthétique souple qui équipe la crosse. Les gerbes offrent, en demi-choke comme en trois-quarts-choke, une régularité magistrale avec les cartouches dotées d'une bourre à jupe et godet, mais à peine convenable avec les munitions équipées d'une bourre grasse.
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La sûreté enfin, confiée à un classique poussoir transversal positionné à l'arrière du pontet, s'acquitte impeccablement de sa mission. Globalement, la ligne de l'A5 One Sweet 16 manque d'originalité. Son bois apparaît assez terne, et le contour des quadrillages de la crosse et du devant ignore toute élégance. Le fraisage de la boîte de culasse dédié à accueillir une optique de hutte est inapproprié sur un fusil calibre 16, qui n'a aucune légitimité pour cette chasse. Mais hormis cela, ce fusil enthousiasme comme peu d'autres par son efficacité et son agrément en action.
Il acquiert grâce au calibre 16 une force émotionnelle et un caractère transcendés par rapport à l'A5 en 12. Cette nouvelle mouture du fusil semi-automatique A5 est très légère, 2,65 kg seulement ! Un régal pour les chasseurs qui marchent beaucoup ou comme le nom du modèle l'indique, traque la bécasse dans les sous-bois ! Ce modèle 2021 du fusil semi-automatique A5 Classic Woodcock de Browning est bien sûr chambré en calibre 16.
Ce calibre est un peu tombé dans l'oubli est c'est bien dommage car il est presque aussi efficace que le calibre 12 tout en autorisant le tir avec des armes plus légères, comme son petit frère le calibre 20. Autrefois très répandu le calibre 16 a un peu de mal à revenir sur le devant de la scène.
La crosse et le devant sont confectionnés en noyer de grade 1 recouvert d'un vernis satiné. Le boitier de culasse en aluminium est traité noir. Il reprend bien sûr l'allure du mythique fusil Auto 5 qui a participé à la renommée de la marque. Le canon est bronzé et il est équipé d'un guidon en fibre optique afin d'assurer une bonne visibilité dans toutes les conditions de luminosité.
Sur les fusils semi-automatiques modernes, deux technologies s’opposent. On retrouve d’un côté les armes utilisant les gaz générés par la combustion de la poudre pour fonctionner : à emprunt de gaz, et d’un autre les fusils dont seul le recul met en fonctionnement le mécanisme : à inertie. Comment fonctionnent-ils ? Quels sont leurs avantages/inconvénients ?
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John Moses Browning est l’inventeur du premier fusil semi-automatique destiné à la chasse. Le fameux Browning Auto 5 est arrivé sur le marché au cours de l’année 1903. Depuis, ce sont pas moins de 4 000 000 d’unités qui se sont écoulés à travers le monde entier. Il s’agit également du premier fusil utilisant l’inertie.
Lorsque l’amorce est percutée, la poudre s’embrase et expulse bourre et plombs, cette action crée une énergie dans le boîtier de culasse qui va compresser le ressort de celle-ci, libérant la tête rotative. La culasse se déplace ensuite vers l’arrière compressant un second ressort logé dans la crosse. La cartouche tirée est expulsée et une nouvelle monte du magasin. Enfin, les ressorts se détendent, refermant la culasse et faisant tourner sa tête, le percuteur est réarmé, l’arme prête à faire feu.
Les fusils à emprunt de gaz sont nettement plus complexes. Comme leur nom l’indique, ceux-ci utilisent les gaz produits lorsque la cartouche est tirée. A l’inverse des fusils à inertie, dont la culasse est totalement libre de mouvement, celle des armes à emprunt de gaz est reliée à un piston. Ce piston prend place autour du tube magasin, s’en servant comme guide. Lorsque la cartouche est percutée, la poudre s’enflamme. Cette combustion provoque une accumulation de gaz dans la chambre du fusil. Ces gaz sont alors transférés vers le piston, l’excédent est expulsé. Le piston effectue un mouvement vers l’arrière, entrainant la culasse. La douille est éjectée, une nouvelle monte dans la chambre, les ressorts se détendent pour réarmer le mécanisme.
Les fusils de chasse à inertie dispose d’une mécanique nettement plus simple que les armes à emprunt de gaz. Le nombre de pièce est réduit, ils sont donc, de ce fait, généralement plus légers. Autre avantage, ils sont faciles à démonter et nettoyer. Parce que les frottements entre les pièces sont réduits au maximum et qu’aucun piston n’est nécessaire au fonctionnement de l’arme, les fusils à inertie ne nécessite pas un entretien très approfondi.
Parce qu’ils sont plus légers et à cause du principe même de fonctionnement, les fusils semi-automatique à inertie sont plus dur avec le tireur, le recul est supérieur à une arme à emprunt de gaz. Le mécanisme ne permet pas non plus de s’adapter à la charge des munitions tirées. Les armes à inertie sont donc moins tolérantes et peuvent faillir lors du tir de petite charge. Ceci s’explique par le fait que l’énergie dégagée n’est pas suffisante pour faire fonctionner le mécanisme.
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Les armes à inertie n’apprécient pas les excédents de poids. Ajouter une lunette par exemple, n’est pas très recommandée. Les fusils semi-automatique à emprunt de gaz ont l’énorme avantage de « tout avaler ». Peu importe la charge de la munition, le mécanisme s’adaptera et fonctionnera sans rechigner. En revanche, à l’instar des systèmes à inertie, les armes à emprunt de gaz ont besoin de nettement plus d’attention. Les pièces mécaniques étant reliées les unes aux autres, elles ont un besoin vital d’une fluidité parfaite.
L’évacuation des excédents de gaz, dès la chambre sur les nouveaux Remington VersaMax V3 par exemple, joue un rôle primordial dans l’absorption du recul. D’une manière générale, sans technologie particulière pour lutter contre le recul, une arme à emprunt de gaz sera plus douce à l’épaule qu’un fusil à inertie. Notamment grâce à son poids également supérieur dû à l’utilisation de davantage de composants.
Lors de votre prochain achat d’un fusil semi-automatique, prenez en considération l’utilisation que vous en aurez. Celle-ci vous permettra de déterminer vos besoins. Gardez cependant en mémoire que peu importe le mécanisme choisi, pour que l’arme vous apporte du succès, il faut avant tout que vous soyez en confiance avec celle-ci, qu’elle vous tombe correctement.
En calibre 16, il fait rebondir sa légende dans un créneau particulier qui a abouti au « sweet sixteen », tellement prisé des puristes qu’il a été relancé et modernisé en 2012. Commercialisé en 1903 (études et brevets datent des 9 octobre 1900, 17 décembre 1901, 30 septembre 1902), l’Auto 5 ne se fit au départ qu’en 12 chambré 70 et 65, le 16 ne faisant son apparition qu’en 1909 uniquement chambré 65, bénéficiant de la sécurité nouvelle, et d’apparence plus court avec une seule bague de freinage.
Quand l’Auto 5 en seize passa de l’alésage 2 9/16 (chambre 65mm), à 23/4 (70mm) il prit en 1937 l’appellation « Sweet Sixteen », mais qui n’apparut gravée sur le boitier qu’en 1948. Jusqu’à 1960, l’Auto 5, dans les deux calibres, fut le fruit de petites améliorations successives pour le rendre meilleur, et non moins cher, contrairement aux autres produits armuriers de l’époque de la mondialisation naissante, car il était encore sans concurrent sur le marché du semi-automatique où, solitaire, il régnait en maître absolu.
Les différences entre un Auto 5 en seize standard et le « sweet sixteen » sont le poids (600 grammes) obtenu en perçant l’anneau de canon, ou une bande ventilée plus étroite, et surtout de petits changements cosmétiques (gravures, détente dorée ou bleuie).
De nos jours, acquérir un Auto 5 est un « must » pour tout amateur d’armes de chasse, tout à la fois patrimoine historique lié au grand JM Browning dont ce fut, de son propre avis, la plus difficile invention, véritable dinosaure d’une autre époque, celle des sixties, mais bien actuel si on s’en donne la peine…puis le plaisir d’utilisation derrière. La mécanique est increvable si bien entretenue, l’entretien pour l’usager se limitant à la surveillance des bagues de freinage, et leur positionnement selon les charges lourdes ou légères.
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