Le fusil Robust conçu et commercialisé par la société Manufrance à Saint-Étienne est certainement l'arme juxtaposée la plus populaire parmi les chasseurs de petit gibier des années 1960-1970 en France. Il sera produit jusqu'au début des années 1980, les ventes s'étant essoufflées, la faute aux superposés et semi-automatiques devenus plus à la mode auprès de nouvelles générations de chasseurs. Plus d’un siècle après sa sortie, ce fusil reste aujourd’hui très connu et ce malgré le manque d'intérêt des jeunes générations pour l'arme juxtaposée. Alors que ce soit pour augmenter son volume dans votre râtelier virtuel ou pour avoir une arme historique de secours ou quelles que soient vos motivations, vous trouverez toujours un Robust chez votre armurier.
Le fusil de chasse juxtaposé Robust est lancé par Manufrance dès 1913 soit une vingtaine d'année après un autre fusil de légende : l'Idéal, et devient la référence pour ce type d'armes d'épaule en France. A sa sortie ce fusil représentait une révolution car à cette époque de nombreux chasseurs étaient équipés de fusil à chiens extérieurs qui tiraient des cartouches a broches et remplies de poudre noire. Un fusil simple, solide, fiable, bref une arme à toute épreuve conçue pour durer. De type Anson, sa mécanique inusable intégrée au corps de la bascule ainsi que son triple verrouillage se révèle simple et solide.
L'arme est munie de 2 détentes qui étaient le standard de cette époque et possède l'originalité d'avoir une bretelle qui s'enroule dans la crosse et ce dès 1949. Cette innovation est aussi considérée comme son seul point faible car parfois le ressort doit être changé si l'on souhaite conserver le fonctionnement automatique de l'accessoire. La crosse est une demi-pistolet faite en noyer vernis d'une longueur assez courte il faut le souligné mais adapté aux morphologies de cette époque.
Son succès est très important en France principalement puisque près de 800.000 fusils de ce type seront vendus jusque dans les années 1970 dont certains sous la marque « Colt » aux États Unis. C'est son prix qui donnera à cette arme son volume important de vente car il était abordable pour les chasseurs dits « populaires » notamment dans le sud de la France.
Le fusil équipa l'armée Française pour l'entraînement au tir mais également les résistants pendant la seconde guerre mondiale ainsi que les combattants des deux bords durant la guerre d'Algérie.
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Le Robust 222, comme le disent les précédents messages, est un excellent fusil aux canons excellents. Il était coutume de dire, il y a quelques temps, que les meilleurs canons du monde étaient ceux du fusil le moins cher et celui du fusil le plus cher à savoir le Robust et le Purdey. Il y a sans doute du vrai. Mon père en a un qui a 50 ans et mon oncle en un de 1936 (des tout premiers percussions centrales à chiens intérieurs) qui a passé la guerre sous terre (dans un sac de jute huilé). Tous les deux sont nickels et ont les canons miroirs. Il faut dire que Manufrance était un des premiers à faire des canons parachromés. En fait, nonobstant les pubs diverses, on a sans doute pas fait mieux. J'emprunte celui de mon père de temps en temps et il est en effet balistiquement excellent. Il est vrai qu'il cogne un peu avec des cartouches très chargées, mais en fait, comme tous les fusils de son poids. Donc, si tu veux lui faire manger des semi magnums (ce qu'il supportera sans problème) je te conseille de faire monter un petit sabot de 10 mm (à dos lisse et non rugueux style sleep pad de Franchi).
Il est très facile de trouver un fusil Robust d’occasion en armurerie, du moins parmi l'importante production d’après-guerre… mais les anciens modèles sont très rares et par conséquence plus cotés. Selon l’état et les finitions les prix s’échelonnent en moyenne entre 250 euros et 700 euros. Il est à noter que les fusils Robust en calibres 16 étaient très courants à l'époque mais sont aujourd'hui passés de mode. Leur côte n’est pas très élevée et ils restent parmi les moins chers, ce qui peut constituer une opportunité d’acquérir un beau fusil à moindre coût dans un calibre aux excellentes qualités balistiques…
Une valeur sûre ! A quoi bon donner un énième avis sur les robust 222... Fusil parfait, très propre. Tres belle pièce des dernières grandes années de le défunte Manufrance. Son jaspage magnifique vous renvoie à un passé où l on pouvait être fier de posseder du made in France labellise SGDG (Sans Garantie Du Gouvernement). Le fusil à l'état pur ! Même si c'est l'entrée de gamme Manufrance, ce fusil inspire toute confiance, chose qui n'est pas le cas avec toutes ces armes turques qui inondent le marché des armes neuves...
Pour cause! Je l'ai ciblé à 50m avec plusieurs types de balles. Les impacts se touchent avec de la rotwiell brenneck 12/67,5. J'ai 2 à 4 cm d'écart avec des slug remington ou winchester. C'est plus que ce qu'on peut espérer ! La hausse rabattable permet le tir à plomb plus aisément. Je pense notamment aux chasseurs bécassiers. Un fusil de sous bois et de traque efficace avec une identité française. Le roi des Robust pour le tir longue portée.
Un utilisateur expérimenté partage son astuce :J'ai toujours et je continue à confectionner mes munitions en calibre 16 et 12 en tenant compte de la chasse que je vais pratiquer car j'estime que rien ne vaut ce que l'on fait soi-même, par contre les faits remontent à plus de 50 ans j'ai constaté que les canons du calibre 16 acceptent plus facilement des plombs de calibre pair, tandis que d'autres pencheront plutôt pour le numéro impair. Je me suis entretenu de l'affaire avec un armurier qui a fait l'école de Liège en Belgique, sa réponse a été la suivante, cette science est ensignée à l'école mais son mystère reste entier. Par contre le phénomène ne s'applique pas au calibre 12.
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Le Robust face aux cartouches: Mon propos concerne les charges nominales des munitions, moi qui confectionne ces dernières depuis plus de 62 ans je suis entièrement d'accord avec Monsieur Sgarababi, sur les charges à respecter sur les munitions à savoir 32 grammes pour un calibre 12 qui pèse 3,2 kg et 28 grammes pour un fusil calibre 16 qui pèse 2.8 kg par contre si vous disposez d'un Merkel 117 ebis calibre 16 chambré 70 qui pèse 3.2kg vous pouvez confectionner de la 32 grammes.
D'après une revue de chasse, le plomb numéro 6 est suffisament puissant pour tuer une palombe à 46 mètres, et le 7 à 35 mètres, seulement il faut assez d'impacts. Pardon d'insister mais je ne vous rapporte que mon expérience de tir au posé. J'en conclus qu'une palombe posée ne doit pas être tirée au delà de 30 mètres, et si on manque c'est qu'on à tiré plus loin que l'on ne pense. Et vous pouvez tirer un "kilo" de plomb, ça sera pas mieux.
Parce que plus la charge de plomb augmente et plus la charge de poudre aussi, résultat ça écarte pareil, donc aucun intérêt si ce n'est de payer les cartouches plus cher. Conclusion( et c'est la mienne seulement), tirons des charges de plomb adaptées à nos calibres : 32 grammes en calibre 12 et 28 grammes en calibre 16 s'il en reste encore.
Pour avoir largement testé tous genres de fusils, c'est vrai qu'ils sont très bien adaptés au tir à la course horizontale (lièvre, lapin, etc..) pour deux raisons: 1. Contrairement aux superposés qui tirent souvent un peu haut (volontairement car les constructeurs estiment -souvent à raison- qu'au vol on manque en passant au dessous) les superposés tirent juste, 2. les canons "à plat" cachent un minimum un animal qui a une course horizontale ce qui permet un bon "balayage". Tout celà n'est pas pure fiction. Aussi lorsque je tire au vol avec j'ai pris l'habitude de "couvrir" un peu l'oiseau et ça marche très bien, alors qu'il n'est pas nécessaire de le faire avec un superposé.
Avec un peu d'habitude, donc, tu obtiendras des résultats au moins aussi bons qu'avec un superposé. Kéké (je te salue en passant), je pense que dans ton cas, si tu loupais avec tes juxta, c'est précisément que tu ne "couvrais" pas assez.
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Si la clé de fermeture est encore un peu décentrée sur la droite (donc pas complètement dans l'axe des tubes), cela indique que l'usage de l'arme a été relativement modéré, sauf réajustage, mais cela se voit alors aux verrous inférieurs. On dit aussi que le juxtaposé serait plus efficace sur des gibiers courants, donc dans le plan horizontal, où la gerbe à tendance à couvrir davantage.
Apparemment d'après l'armurier, il y a 1 ordre de démontage à respecter, idem au remontage. Autre chose qui peut arriver, le trou du percuteur droit est ovalisé. Aucune raison à ça car c'est une arme qui a peu tiré mais qui a souffert surtout au niveau de la crosse d'après les marques ; lorsque j'en ai hérité.
Le calibre 16 pas de soucis très bon calibre. Moins de choix qu'en 12 pour les munitions mais je trouve que l'abondance de munitions en 12 n'est pas justifié par rapport à nos chasses. En 16 tu aura moins de choix mais tu trouvera largement de quoi faire face à toutes situations.
Si j'en avait un se serait en calibre 16 évidemment!
Une précision pour le dernier millésime à partir duquel la qualité de finition du Robust a commencé à décliner ce n'est pas 1965 mais 1967 qui fut une année de transition entre les nouvelles caractéristiques et les anciennes.
Je possède un 222 cal 12 N° 615501 de 1967 confirmé par St Etienne, ce Robust est un bon exemple de la transition qui se mettais en place, il possède encore le renfort de frette apparent, la vis et contre vis de clé de verrou, la sortie bretelle automatique en position médiane, le quadrillage des bois fait main, mais voit son pontet raccourci pour un assemblage crosse/bascule par vis située dans l'évidement de la crosse derrière le mécanisme de bretelle, et les vis de fixation de la trappe de bascule sont a deux fentes en croix au lieu d'une seule. Ce 222 Robust de 1967 est encore un vrai 222 qui voit venir des changements qui annoncent celui de 1968 et suivants qui ne seront plus de même facture.
Nombreux sont ceux qui partagent des anecdotes touchantes sur le Robust 222, soulignant son rôle dans des moments mémorables de chasse et son importance en tant qu'héritage familial. Ces témoignages renforcent l'attachement émotionnel que beaucoup de chasseurs ressentent pour cette arme emblématique.
Un utilisateur raconte comment son premier gibier en plaine a été tiré avec un Robust 222, un souvenir qu'il n'oubliera jamais. Un autre évoque la perte du Robust de son père lors d'un déménagement, soulignant la valeur sentimentale de cette arme transmise de génération en génération.
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