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Le fusil Charleville 1777 incarne l'apogée de l'ingénierie militaire française du XVIIIe siècle. Conçu sous la direction de Claude-Étienne Minié, ce fusil à silex a révolutionné les champs de bataille de l'époque avec sa précision et sa fiabilité. Adopté par l'armée française en remplacement des modèles antérieurs, le Charleville 1777 est devenu emblématique pour son élégance sobre et sa redoutable efficacité. Sa fabrication méticuleuse et sa conception ergonomique en font un symbole de l'art de la guerre de cette période. Le fusil Charleville 1777 demeure ainsi un témoignage historique de l'excellence de l'armement français au siècle des Lumières.

Contexte Historique et Production

L’époque révolutionnaire amène une désorganisation de la production des armes. Mais pour vaincre, pour parcourir ces pays conquis de capitale en capitale, les simples piques révolutionnaires ne suffirent pas. D’autres manufactures voient le jour sous la Révolution, principalement dans le centre de la France. Placées loin des frontières, elles disposent de ressources variées, tant en énergie (rivières et charbon), qu’en matières premières (métaux, bois’).

Le détail de la fabrication des armes, le fonctionnement des manufactures d’armes, l’accroissement de la production, l’amélioration de la qualité des produits fabriqués préoccupèrent Napoléon, dès le Consulat. La preuve de ce souci nous est donnée par les nombreux rapports d’inspection conservés aux Archives Historiques de la Guerre à Vincennes. Gassendi, officier d’artillerie réputé, fut le compagnon d’armes du jeune lieutenant Bonaparte au régiment de La Fère, à Auxonne et à Valence.

Une étude complète de la production annuelle des armes ne peut guère être envisagée que pour la période impériale, de l’an X à 1811. Les notes manuscrites contenues dans les archives du général Gassendi, à Vincennes, donnent de très nombreuses précisions.

Les manufactures suivantes ont participé à la fabrication du fusil 1777 An IX :

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  • Manufacture Impériale de St-Etienne
  • Manufacture Impériale de Tulle
  • Manufacture Impériale de Charleville
  • Manufacture Impériale de Maubeuge
  • Manufacture Impériale de Mutzig
  • Manufacture Impériale de Roanne
  • Manufacture Impériale de Versaille
  • Manufacture de Culembourg
  • Manufacture de Liège
  • Manufacture de Turin

Le nombre total d'exemplaires fabriqués est estimé à environ 2 millions, durant la période allant de l'an XI (1802) à 1819.

Organisation et Conditions de Travail dans les Manufactures

Ces établissements sont gérés par des entrepreneurs bailleurs de fonds. Ils sont surveillés par des officiers d’artillerie, inspecteurs et capitainesadjoints. Les rapports d’inspection, complétés par des documents provenant des archives départementales, révèlent le sort des ouvriers. Leurs conditions de vie et de travail sont mal connues.

La durée du travail nous est connue : douze à quatorze heures par jour, coupées de pauses longues. Le labeur garde une cadence artisanale. Les congés hebdomadaires sont respectés. Les salaires sont très variables : le régime de l’entreprise obligeant l’ouvrier au travail à la pièce, ce salaire est lié au devis établi préalablement.

Jouissant avant la Révolution de « privilèges », comme celui d’échapper au recrutement ou même d’avoir à loger les hommes de troupe, les ouvriers seront assimilés sous la Révolution et l’Empire au soldat, soumis à la conscription, passibles de punitions militaires.

Une loi votée par l’Assemblée Législative le 19 août 1792 prévoyait l’organisation de retraites pour le personnel des manufactures d’armes. En 1806, l’administration impériale fait effectuer des enquêtes pour connaître la situation des ouvriers âgés travaillant dans les manufactures d’armes, afin que puisse être appliquée la loi de 1792. A Maubeuge, le nombre total d’ouvriers de la manufacture d’armes est de 589 en 1802 et de 838 en 1810. Parmi les ouvriers, l’un a 81 ans, il est entré à la manufacture en 1739 ; né en 1725, il avait commencé à travailler à 14 ans. A cet état est jointe une lettre émouvante de la main d’un grand homme de coeur qui a senti la misère de ces ouvriers, Drouot, le futur général, celui que ses compagnons nommeront « le Sage de la Grande Armée ».

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Des maladies spécifiques atteignent certains ouvriers. Cette classe d’ouvriers serait déjà éteinte sans la conscription ; il a été fait quelques essais pour les préserver de cette mort prématurée ; mais ils ont été tous infructueux.

Évolution des Techniques et Enseignement

L’évolution des techniques de fabrication pendant cette période fait ressortir les notions de rendement et de productivité. Le général Devau avait loué à Saint-Etienne le contrôleur Javelle pour l’invention d’un tour à polir les canons de fusils. Un contrôleur de platines de la manufacture de Saint-Etienne, Jean-Baptiste Javelle, se voit proposer au rang de chevalier de la Légion d’Honneur. A cette proposition, le général Devau ajoutait que soit accordée la pension afférente à cette décoration quand elle est accordée à titre militaire. Il rappelait que la faveur d’une décoration était autre. «… L’ancien gouvernement accordait une stérile mais belle médaille qu’ils portaient à la bouton.

Les conditions d’apprentissage dans ces manufactures sont particulièrement intéressantes ; l’Assemblée Législative, puis surtout la Convention se préoccupèrent de l’enseignement technique dans le but de former des spécialistes aptes à la fabrication des armes. On encouragea la création des « Ecoles Normales », terme alors employé pour désigner ces établissements. L’oeuvre de Lakanal, alors à la tête de la manufacture d’armes nouvellement créée à Bergerac, est méritoire. Les instructeurs chargés de cet enseignement technique portent le nom « d’instituteurs ». La mère d’un jeune garçon prend la défense de son fils, apprenti à la manufacture de ClermontFerrand, accusé par ses chefs de négliger son travail.

Le Fusil Charleville 1777 Modifié An IX dans les Collections

Il est dommage que ces pratiques est atteint lourdement la cote des quelques bons et très rares fusils de la Révolution qu’on voit passer de temps à autres. Au point qu’on ne fasse plus trop la différence. Le monde s’est partitionné en trois : Les « Restauration », Les « Empire » et le « reste » qualifié largement et indûment de « révolutionnaires » avec le pire des bricolages mélangé avec le meilleur de quelques vrais survivants héroïques de la période révolutionnaire . La réalité est que, sous la Révolution et dans cette France de la fin du XVIIIième siècle qui a atteint l’apogée de la culture occidentale dans tous les domaines selon moi, ont surtout travaillé des ouvriers très qualifiés, formés sous l’Ancien Régime.

Canon et bois ont été certes récupérés d’un autre 1777, soit abîmé, soit hors service mais on a récupéré les meilleurs pièces: un excellent canon, raccourci de 5 cm (arme 147 cm au lieu de 152) - le canon a encore ses poinçons royaux M couronné et le grand B classique sur ce modèle. Le tout a été remonté à la perfection en termes d’ajustement - Queue de culasse ajustée au 1:10° - Aucun jeu - Aucun bricolage sur la fixation très belle platine AN IX nettement ajustée dans son logement (voir photos). Elle est bien 100% Révolution. On ne l’a pas signée comme une Empire mais on l’a bien dotée d’un F d’inspection /fabrication - L’arme a été remontée avec soin avec des garnitures de premier choix, nullement disparates comme sur les remontages, mais bien toutes homogènes, toute marquées C.T (le fournisseur? Vous noterez que les battants sont du modèle 1777 et la sous garde sans les prises de doigts (produite spécialement par défaut de pièces récupérables?) ce qui renforce l’hypothèse d’une reprise de pièces de qualité sur des 1777 purs. Et toutes ces pièces ont été vérifiées et poinçonnées par le même homme. La crosse est en excellent état - elle porte elle aussi un poinçon de contrôle très « ancien régime » - ce qui me fait penser que, comme le canon, elle a pu être récupérée d’une autre arme plus ancienne à réparer durant la guerre. Mais je ne puis être affirmatif à 100% car de nombreux poinçons style « ancien régime » ont continué, par habitude ou pour ne pas avoir à refaire les fers de marquages, à être apposés assez loin après 1795. La crosse est peut être finalement aussi de pure production révolutionnaire et non de récupération.

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Outre leur poinçon d’inspection les bois sont aussi marqués d’un chiffre « 5 » près de la contre platine que j’ai retrouvé sur le pied de bassinet entre le chien et la batterie. Les bois sont comme les fers en excellent état avec juste une fente sans gravité en pied de crosse. C’est du beau travail digne d’un arsenal. Le canon est en TBE, bien épais. la platine fonctionne mécaniquement impeccablement et tient bien ses deux crans. Le silex produit de jolies étincelles sur une batterie usée mais encore parfaitement fonctionnelle. L’arme est globalement en très bon état - surtout pour un fusil qui a vu les opérations si longtemps. On a continué à les utiliser sous l’Empire sans autre forme de procès et jusqu’ à leur réforme. Certains ont encore fait le coup de feu en 1830. Bref c’est une très belle arme qui raconte la Grande Histoire et bien moins courante, surtout dans cet état de conservation et d’homogénéité qu’un 1777/AN IX Empire même si un Empire dans le même état coûte plus cher. C’est un fusil pour un vrai amateur de modèles réglementaires qui connait bien l’Histoire. Si vous ne devez avoir qu’un seul 1777 « Révolution » et faire honneur à votre collection de Réglementaires en montrant une vraie bonne pièce de cette époque, c’est un comme celui-là qu’il faut avoir. Arme venant d’une collection de très haute qualité, dispersée à Drouot il y a quelques années comme le très beau 1813 « text book » que nous avons vendu il y a peu. Top pièce !

Toutes les armes historiques de fabrication ancienne vendues en tant que C ou D, “Collection” ou “Cow-boy shooting” , sont des armes de collection non éprouvées pour le tir et non testées en stand. Elles ont été inspectées visuellement relativement à leur état général mais aucune n’a été utilisée au tir et elles sont donc vendues comme non testées.

Nos reproductions d'armes à feu sont conçues avec un souci du détail impeccable, fidèles aux modèles originaux tant en taille qu'en poids. De plus, les mécanismes sont en parfait état de marche, garantissant une expérience réaliste sur scène ou lors de reconstitutions historiques. Cependant, il est important de noter que nos répliques d'armes à feu sont, en l'état, strictement inaptes au tir de munitions, qu'elles soient réelles ou à blanc. Le perçage de la lumière rendra cette réplique apte au tir, mais nous vous rappelons que cette modification doit être effectuée par un armurier professionnel, détenteur des autorisations, et que l'arme devra passer au Banc d'Épreuve de Saint Etienne.

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