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La Première Guerre mondiale est particulièrement violente. En 1914, lorsque le premier conflit mondial éclate, les armées françaises reçoivent de plein fouet l’attaque allemande. Les pertes avoisinent les 80 000 morts entre le 13 et le 30 août 1914. Entrée en guerre en août 1914, l’armée française doit faire face à une modernité grandissante. Équipé d’armements modernes, l’ennemi avance inexorablement en direction de Paris.

Face aux armements de pointe, les soldats français opposent leur courage sans faille. En septembre, cette bravoure évite l’encerclement et l’anéantissement des armées alliées. Tentant de manœuvrer l’adversaire, les belligérants atteignent la mer. C’est alors que la situation se fige. De la Suisse à la mer du Nord, les soldats redécouvrent la technique du siège des villes (la poliorcétique). Les positions comprennent plusieurs lignes de défense, des tranchées, des sapes, des obstacles, des boyaux de communication, des nids de mitrailleuses, des observatoires, etc. Le front, ainsi constitué, stoppe toute manœuvre.

L'armée française face à la guerre de position

L’armée française se trouve particulièrement peu préparée à la guerre de position qui s’installe fin 1914 et se caractérise alors par le creusement de tranchées. Contrairement aux Allemands, elle n’a ni renouvelé ni développé son fonds d’armes. Les fantassins sont munis de fusils Lebel, mis au point entre 1886 et 1893 ; l’artillerie de tranchée est inexistante. L’uniforme militaire lui-même est trop voyant pour les nouvelles stratégies de combat : bleu et rouge, il ne passe pas inaperçu.

Dans cet espoir, l’armée française maintient initialement une importante cavalerie à cheval tout en se dotant des premières automitrailleuses et autocanons de série. L’infanterie et l’artillerie évoluent faisant apparaître de nouvelles compétences, notamment en matière de combat tactique (coup de main, feux roulants, liaisons radio, travaux de sapes et de mines…). Engins explosifs, grenades, piégeages, fusils de précision, plaques de blindage… Peu à peu les innovations techniques et scientifiques se multiplient. Son armement se modernise et s’adapte : fusil-mitrailleur Chauchat, lance-grenades Vivien-Bessières, mortiers Stockes, canon de 37 mm à tir rapide, lance-flammes… La section et le groupe de combat se structurent. Les appuis ne sont pas en reste, l’artillerie se développe également. Peu à peu, des calibres impressionnants côtoient les fameux “75” dans l’ordre de bataille. L’emploi de l’artillerie lourde à tracteur et sur voie ferrée devient synonyme d’offensive.

L'adaptation du matériel par les soldats

Dans un premier temps, face au manque de matériel, les soldats vont recourir au « système D » pour améliorer eux-mêmes leur équipement. Ils bricolent des grenades à main, trouent des pelles afin de pouvoir épier le champ de bataille en se protégeant la tête, se fabriquent des couteaux de tranchée à partir de manches de baïonnettes… Le cliché de Louis Paul Pelissard, Deux soldats dans une tranchée de la Meuse, environs du bois d’Ailly, montre un fusil ainsi « amélioré » pour tirer sans se mettre à découvert : posé sur un pied, son canon est désormais doté d’une crosse surbaissée et reliée à un viseur et à un dispositif de déclenchement à distance.

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Le mortier Cellerier, du nom du capitaine d’artillerie qui l’a inventé, est particulièrement représentatif de l’inventivité déployée par les poilus. Fabriqué à partir de pièces de récupération, il emprunte sa forme au crapouillot, petit mortier trapu et massif en bronze à l’allure de crapaud visible sur la photographie d’Henri Terrier, Chargement d’un crapouillot. Le tube lanceur utilise les corps intacts des obus allemands de 77. La douille vide, percée à sa base pour placer la mèche de mise à feu, est fixée sur un support en bois taillé à 45°. Le projectile est constitué soit de douilles d’un diamètre légèrement inférieur remplies de grenaille et d’explosif et dotées d’ailettes, soit d’obus prévus pour d’autres canons. La distance de tir dépend de la quantité de poudre mise au fond du tube lanceur.

Reconnaissance et évolution de l'armement

La presse s’intéresse rapidement à ces armes bricolées, nées de la nécessité d’adapter le matériel traditionnel aux conditions nouvelles d’une guerre de position. Elles prouvent l’inventivité des soldats français et le moral des troupes. Grâce à cette reconnaissance immédiate, certaines inventions sont reprises et développées par l’industrie militaire. L’arrivée de nouveaux équipements marque le déclin de ce premier artisanat de tranchée. Les soldats se mettent alors à créer d’autres objets.

Entre deux attaques, dans les campements de l’arrière, les poilus occupent les temps d’attente à la fabrication de bagues, de briquets, de cadres, d’écritoires, de vases, recyclant les matériaux immédiatement disponibles dans leur environnement : morceaux de bois, balles de fusils, douilles d’obus, insignes allemands soustraits aux prisonniers.

Pour y parvenir, la société française se transforme. De l’arrière à l’avant, une formidable machinerie de camions, de transports ferrés et maritimes se met en place. L’intégration du char de combat dans le champ de bataille en 1916 puis en 1917 se heurte à de lourdes pertes (La Somme). Puissance et mobilité (plus de 1 500 chars et près de 4 000 avions) permettent d’asséner des coups répétés contre l’adversaire après l’échec des offensives allemandes de juillet 1918.

L'évolution des fusils français avant 1914

La France est un des pays précurseurs dans le développement des armes semi-automatiques. Avec le passage à la poudre sans fumée, on va rapidement se rendre compte qu’il est désormais possible d’avoir une arme semi-automatique fiable. Les ingénieurs français vont donc se lancer dans le développement de prototypes bien avant la Première Guerre mondiale et ce dans le plus grand secret. Entre 1894 et 1913, c’est plus d’une vingtaine de prototypes qui vont être essayés. Mais avec le début du conflit, on met fin aux développements de ces armes semi-automatiques pour se concentrer sur la fabrication des fusils Lebel qu’il fallait produire en masse.

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Le fusil semi-automatique RSC 1917

Avec l’embrasement du conflit, l’État-major français réalise l’intérêt d’avoir une arme semi-automatique. Paul Ribeyrolles, Charles Sutter et Louis Chauchat vont proposer leur projet de fusil semi-automatique qu’ils vont présenter comme une sorte de conversion d’un fusil Lebel 1886 ce qui n’est pas du tout le cas même si le RSC va utiliser quelques pièces du Lebel. Ce fusil va être adopté en mai 1916 sous la désignation de fusil Modèle 1917 et la production va commencer à partir du 1er avril 1917. Toutes les manufactures d’armes vont participer à sa conception mais ce sera celle de St-Etienne qui réalisera le montage final.

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