Au moment où le « made in France » revient à la mode, replongeons nous au bon temps de la « Manu » qui nous sortait des outils innovants certes, mais controversés, notre législation absurde les rendant obsolètes au mauvais moment. Ces deux armes se promènent encore assez souvent sur les sites de ventes aux enchères, ou reviennent dans nos panoplies via des successions, des héritages, et de nombreuses questions se posent pour la législation ou encore les pièces, et la fiabilité de ces engins.
Le Rapid est né en 1958. C’est un « fusil à pompe » classique, terme qui lui a valu pas mal de déboires notamment administratifs. Il permettait de tirer 4 ou 7 coups (avec une rallonge), se fit en 12 et en 16, et même en 20 chambré 76. Face à la ribambelle de ses concurrents US de conception bien antérieure, il souffrait, même si certains ont tiré des milliers de cartouches avec, d’une certaine fragilité : pièces rivetées, bras de commande certes en acier mais unique, et une certaine tendance à prendre du jeu à la longue malgré de louables préoccupations de sécurité : pas de percussion sans verrouillage complet ou si la détente était déjà pressée.
Polémiques franco-françaises oblige, surtout en matière de législation armurière erratique liée à « l’air du temps », celle des braquages du grand banditisme, le bon Monsieur Pasqua, celui qui voulait (déjà !) « terroriser les terroristes » en faisant interdire en 1998 les « fusils à pompe » mit un sacré coup dans l’aile au bon vieux Rapid qui ne faisait pas de mal à grand monde sinon au gibier d’eau !
Les chasseurs honnêtes qui les déclarèrent furent abominablement pénalisés. L’autorisation était à renouveler sous 5 ans, l’administration pouvant sans raison la refuser, et les gendarmes venir vous signifier d’avoir à obtempérer vers trois solutions toutes absurdes : abandon de l’arme à l’Etat, à un armurier chargé de la destruction, ou neutralisation via le banc d’épreuve de St-Etienne !
D’un département, et d’un préfet à l’autre, selon l’air du temps (celui de l’activité du grand banditisme dans votre région) on put ainsi soit continuer à s’en servir avec l’épée de Damoclès au-dessus de la tête, ou grâce à l’avis de la commission interministérielle du 4 juillet 2003, être autorisé à une modification de la glissière en un levier côté droit…mais qui n’en faisait plus qu’un « deux coups » !
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Le Perfex qui suivit en 1961 en était dérivé, avec beaucoup de pièces interchangeables avec le Rapid, un fonctionnement par emprunt de gaz, une canonnerie au top, mais une mécanique trop compliquée ne pouvant que lui nuire au moment où les semi-autos italiens, moins chers, mieux finis, commencèrent à inonder un marché où le Browning Auto 5 était déjà roi depuis longtemps.
S’ensuivit une atmosphère de loterie : certains étaient très fiables, d’autres se montrant réfractaires à « tout manger » ce qu’on demande habituellement à ces armes-outils, réputées dures au mal et sur les terrains les plus difficiles. La qualité inégale de certaines pièces s’accommodant mal d’un système où il y a beaucoup de frottements et aussi d’une conception plutôt faite pour la « mode » à l’époque des grosses cartouches en 36 grammes, quand beaucoup de chasseurs ruraux continuaient de se servir de « petits culots ».
Tous ces obstacles accumulés finirent par avoir la peau de ces armes néanmoins mythiques car elles évoquent une belle image d’autrefois, celle de la Manu qui a encore ses fans. Notre époque celle qui veut évoquer une « identité » (heureuse ou pas) étant à la nostalgie, on trouve désormais des fusils à pompe strictement légaux, pourvu, depuis l’automne 2013, qu’ils aient un canon rayé ou boyaudé. Une disposition utile pour le tir dispersant (bécasse par exemple) ou à balles (grand gibier).
La SARL Manufrance actuelle propose encore des pièces détachées pour le Perfex, mais malheureusement pas pour le Rapid. Les sites US par bonheur viennent à la rescousse tout ça parce que là-bas ils furent importés sous de nombreuses marques : Colt, Viking, Marlin, etc.
Le fusil à pompe a été classé longtemps en 5 ème catégorie, celle des armes de chasse prévue par le décret-loi du 18 avril 1939. En 1973 il est classé dans la 4 ème catégorie celle des armes de défense. Le décret du 6 janvier 1993 ne faisait plus allusion à la capacité du magasin, des armes à canon lisse, à répétition. Le décret du 6 mai 1995 le maintien en 4 ème catégorie en précisant les fusils à répétition manuelle par action sur le devant dont le magasin pouvant contenir plus de 5 cartouches.
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Ce que l’on appelle le cycle de tir, c’est l’ensemble des étapes mécaniques que traverse l’arme après chaque tir. Dans la vidéo suivante, vous pourrez voir comment fonctionne un cycle de tir avec un pistolet semi-automatique Glock 19. Ce geste libère le percuteur, qui frappe l’amorce de la cartouche. L’amorce, c’est comme la mèche d’un pétard : une toute petite explosion… mais suffisante pour en déclencher une bien plus grosse. Quand la balle part en avant, la carcasse de l’arme encaisse le coup en arrière.
Dans certains cas, ce n’est pas le recul direct, mais les gaz du tir qui sont dérivés pour faire le boulot (comme dans un AR-15, par exemple). C’est le système le plus simple. Ici, on utilise toujours l’inertie mais la culasse ne recule pas tout de suite (enfin, on se comprend, on parle ici en millisecondes). Ce système est très courant dans les pistolets modernes.
Imaginez un bouchon de champagne qui se mettrait à voler avant même qu’on ait fini de le dévisser. C’est un peu ce qui se passerait si la culasse d’une arme reculait trop tôt, c’est-à-dire alors que la pression dans la chambre est encore très élevée. Ce n’est pas un caprice technique. C’est un peu comme si l’arme utilisait une reprise d’énergie interne, comme un turbo dans un moteur. On voit ici parfaitement comment l’emprunt des gaz du canon permet au chariot de culasse de cycler.
Les fusils de chasse et les fusils à pompe en particulier sont depuis longtemps considérés comme des outils fiables pour la défense rapprochée. Peu d’armes à feu sont aussi efficaces à courte distance, en particulier dans un rayon de 25 mètres, où les munitions de chasse excellent. Choisir des munitions adaptées pour minimiser les risques de dommages collatéraux est essentiel. Soyez assurés d’une chose : à courte distance, les plombs de chevrotine traverseront votre cible aussi grosse soit-elle.
Bien que le petit plomb de chasse (birdshot) puisse sembler une bonne option pour limiter ce risque, il manque de la puissance nécessaire pour une défense efficace. Le choix du roi est le Buckshot 00, qui contient neuf billes de plomb propulsées à environ 335 m/s. Pour ceux qui s’inquiètent de la surpénétration, il est préférable de choisir une charge plus légère avec une dispersion plus large.
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Si vous prévoyez d’utiliser des balles slug, veillez à n’utiliser que des chokes marqués « CYL » (Cylinder ou Improved Cylinder). Lampe montée sur l’arme : Identifier correctement votre cible et l’éclairer dans des conditions de faible luminosité est crucial. Une lampe montée le long du canon vous permet de voir clairement votre cible, réduisant ainsi le risque d’erreur de tir.
Intégrer des exercices de rechargement dans votre entraînement est absolument indispensable. Si une lampe fixée au canon en éclairage permanent est pratique, elle donne également votre position et le statut de votre arme (lumière tremblante vers le bas = rechargement en cours). Préférez les modèles à interrupteur déporté qui permettent d’illuminer brièvement.
Les canons, à moins d’utiliser un « snake », doivent impérativement être démontés pour y passer l’écouvillon dans le sens classique soit de l’âme vers la bouche. Sinon on envoie tous les résidus de poudre dans le boitier de culasse, et surtout dans le bloc-détente qui doit alors, en chassant les deux goupilles être nettoyé à la soufflette et au white spirit, puis lubrifié, légèrement, à l’huile fine.
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