L'armée de Terre française est en constante évolution, adoptant de nouvelles technologies et armes pour répondre aux défis modernes. Parmi ces équipements, le fusil à pompe occupe une place spécifique, bien que moins répandue que d'autres armes, en raison de ses usages et environnements de mission spécifiques.
L’armée de Terre se cherche de nouveaux fusils à pompe « à âme lisse de calibre 12 », révèle un appel d’offres publié. Comme à l’accoutumée, ni cible, ni calendrier mais un besoin qui porterait sur trois versions de l’arme : canon court, canon long et canon anti-drone. L’enveloppe prévue s’étend de 440 000€ à 4,5 M€ pour les sept années de l’accord-cadre éventuellement conclu avec un opérateur unique. Ce projet d’acquisition insiste tout particulièrement sur le caractère européen de l’offre.
En dotation dans tant les unités spéciales que conventionnelles, le fusil à pompe reste peu répandu car réservé à des usages et environnements de mission spécifiques. Leur utilisation s’est par ailleurs naturellement étendue à la lutte anti-drones.
Dès 2018, il avait été déployé à cette fin dans le cadre de l’opération Chammal pour renforcer la protection de la base aérienne projetée en Jordanie face aux drones malveillants. Les opérateurs de défense sol-air qui y sont déployés disposent de fusils Benelli Nova calibre 12 ainsi que de deux types de cartouches aux portées différentes, 0 à 80 mètres et 80 à 100 mètres.
Pour comprendre pleinement l'évolution des armes utilisées par l'armée de Terre, il est essentiel de retracer brièvement l'histoire des armes à feu.
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Au VIIIème siècle après Jésus christ, invention de la poudre noire par les chinois (et peut-être aussi les Indiens). Il s’agit d’un mélange de Salpêtre (nitrate de potassium), soufre, et charbon de bois. Le salpêtre joue le rôle de comburant, apportant de l’oxygène et activant la vitesse de combustion du charbon de bois et du soufre. Ce mélange, lorsqu’il est de qualité et comprimé dans un canon, brûle à la vitesse d’environ 300 à 600 mètres par seconde (suivant sa granulométrie), ce qui constitue une explosion de type « déflagration » (vitesse d’inflammation inférieure au km/seconde).
Vers 1150 - 1200, utilisation de la poudre noire par les arabes (qui l’ont empruntée aux chinois via le moyen orient). Sous la forme de canon rudimentaire à main le « Madfaa » qui propulse une flèche trapue à courte distance.
Vers 1280 redécouverte de la poudre en Europe et création de pots de fer à « traire garrot . Ce type de canon primitif, propulse une grosse flèche appelée « Garrot . Il cherche par ce fait à concurrencer l’espringale, sorte de grosse arbalète sur roues. En Août 1324, apparait une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde). Celle-ci est montée sur un fût en bois, et posée à même le sol. Son pointage rudimentaire, se fait à l’aide de cales de bois glissées sous le fût.
Vers 1380, Elle deviendra une arme plus efficace lorsqu’on lui adjoindra une culasse mobile (boite à feu) permettant un chargement plus rapide, et la charge à la place du boulet d’une centaine de balles de plomb, la « plommée , en guise de projectiles.
Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse , destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm. Une balle ronde en plomb, de 18 mm de diamètre part à la vitesse de 130 mètres par seconde, avec une charge de 4 grammes (7 grammes au moyen âge) de poudre noire. Allumage au boutefeu à mèche ou par un ringard chauffé au rouge. (Une planche de pin de 3 cm d’épaisseur est traversée à 15 mètres).
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Vers 1460 jusqu’à 1660, l’arquebuse, mot découlant d’hacquebute : C’est une arme à feu, à fût de bois, véritable ancêtre des carabines, mousquets et fusils, que l’on tient sous l’aisselle ou que l’on commence à épauler. La mise à feu est faite par un « serpentin » en fer fixé sur le côté du fût et tenant une mèche.
En 1520, l’arquebuse à canon rayé (rainuré) hélicoïdalement : Il semble que le germanique Auguste Kotter, remarquant que les « viretons d’arbalète » (traits aux ailerons inclinés qui partaient en tournant sur eux-mêmes) avaient une plus grande précision que les « traits classiques » comme le « carreau . Il inventa le « rayage (rainurage) hélicoïdal » de l’intérieur des canons d’arquebuses. Cela apporta une précision nettement plus efficace de l’arme par stabilisation gyroscopique de la balle dans l’espace, et une augmentation de puissance en supprimant les fuites de gaz propulseurs des armes à canon lisse dont la balle était plus petite que l’âme du canon.
Le nom « carabine » provient d’un corps de gardes à cheval du roi de France Henri III qui étaient équipés d’une arquebuse à canon rayé, et d’un habit satiné qui les faisaient ressembler à un « Escarabin » (Le scarabée fouisseur de cadavre) mais aussi à cause de leur tir précis qui transformait souvent leur cible en cadavre (pour « scarabée ). Ils furent donc nommés « carabins » et par analogie leur arme carabine.
L’arquebuse étant assez courte, se prêtait mal au tir de guerre sur plusieurs rangs, l’embouchure du canon se retrouvant au niveau de l’oreille du rang précédant. Il fut donc décidé de rallonger l’arquebuse et d’en augmenter le calibre, donc le poids du projectile et la puissance destructrice. Le mousquet était né.
Initiée par Louvois, ministre d’état, et sur le conseil du maréchal de Vauban, Louis XIV, généralisera par ordonnance la platine à silex à la française (déjà partiellement en service dans l’armée depuis 1660 sur des mousquets allégés dits à fusil) , sur les mousquets en allégeant leur poids en 1703.
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1728-40 Généralisation en France de la cartouche de guerre en papier, comportant 10 à 12 grammes de poudre noire (suivant la qualité de la poudre) et une balle de 16,3 mm en général. La balle est plus petite d’environ 1,2 mm que le calibre de 17,5 mm, pour qu’elle rentre facilement lors du rechargement, même si le canon est un peu encrassé par le tir précédent. Il n’y a plus de calepin de tissu graissé avec la cartouche, le papier de celle-ci en faisant office, tassé avec elle lors du rechargement.
1763 Modification définitive de la crosse à l’origine en pied de vache (crosse courbée) du fusil réglementaire français, en la transformant en crosse droite.
1766 Allègement important du poids et renforcement du chien.
1777, puis an IX, et enfin le dernier modèle de fusil de guerre à platine à silex, le 1822….qui sera modifié en platine à percussion vers 1830, puis son canon rayé vers 1848. Il prendra alors l’appellation de « fusil 1822 T bis » ( « T » pour transformé et bis, 2 fois).
L’armée de Terre a un nouveau fusil de précision semi-automatique (FPSA), remplaçant le FRF2, en service depuis 1980.
En 2019, l’Armée française commande à FN Herstal un nouveau fusil de précision, afin de remplacer les FR-F2 assez vieux. En 1986, l’armée française adopte le FR-F2, l’ultime amélioration d’un fusil datant de 1936, le MAS 36. Ce fusil de précision, issu de la Manufacture d’Armes de Saint Etienne utilise un système de rechargement manuel (verrou), assez préconisé pour les fusils de précision. Le calibre qu’il utilise, à savoir le 7.62 NATO, contraint son rôle à de l'anti personnel. Sa portée pratique est de 800m.
En 2019, la commande de 2610 de ces DMR (Designated Marksman Rifle) est effectuée, en plus des optiques, accessoires et munitions. Depuis de nombreuses années, les forces armées françaises ont toujours fonctionné sur des fusils de précision de manufacture française : FR-F2, Hécate II….
Le SCAR H PR (Precision Rifle). En tant que tel, l'arme ne change pas vraiment du modèle inital; le SCAR H. Cela signifie que l’arme peut être utilisée à moyenne portée et à longue portée ; cela offre une certaine polyvalence pour l’utilisateur, même si la distance de longue portée est légèrement réduite. En résumé, le SCAR H PR est une arme polyvalente pour le tir de longue et moyenne distance adaptée aux conflits actuels.
En 2010, la mitrailleuse belge MAG 58 est choisie pour remplacer l’AANF1 dans l’armée de Terre. Mitrailleuse légère standard de l’armée de Terre, elle peut être utilisée selon les versions, au sol, sur trépied ou montée sur véhicule.
La FN Minimi (Mini-mitrailleuse) est une mitrailleuse légère conçue par la fabrique nationale de HERSTAL en Belgique (FN HERSTAL) dans les années 1970.
Le pistolet semi-automatique Glock-17 de 5e génération FR est robuste, fiable, léger et ergonomique.
Le NEROD RF est une solution de lutte anti-drone contre la très grande majorité des drones commerciaux.
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