Le fusil à broche de calibre 16 est une arme emblématique qui a marqué l'histoire de l'armurerie. Découvrons l'histoire et la fabrication de cette arme particulière.
Lefaucheux déposa un brevet d'invention le 10 janvier 1833 décrivant son célèbre fusil à brisure. Grâce à cette invention, il démocratisa ainsi le chargement par la culasse.
Pour en revenir au fusil: Il a été directement fabriqué à broche (après 1835, l'invention de la broche). On peut noter la goupille permettant l'ouverture, mais empêchant toute désolidarisation des canons, un des gros points faibles du fusil; seul moyen chasser la goupille. A noter également la mortaise coté bascule recevant une petite lame coté canons et empêchant la mise à feu de la cartouche voisine.
Pour identifier un Lefaucheux, il faut regarder les poinçons, ici "invention C.Lefaucheux à Paris" (normalement il n'y a pas le "C"): poinçon apposé sur les armes de fabrique de 1833 à 1843 après que le brevet tombe dans le domaine public. Ici, il manque un autre poinçon: le numéro d'ordre qui devait être également apposé. Ce fusil n'est plus très frais mais témoin de l'évolution de l'armurerie.
Les fusils à broche ont été utilisés relativement longtemps: naissance dans les années 1830 et encore en vente après 1900. Ils ont côtoyé les fusils a percussion et la percussion centrale. La cartouche à broche est une grande invention: c'est la première fois que l'on réunit en une entité une amorce, de la poudre, bourre et plomb; permettant la démocratisation du chargement par la culasse.
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Un fait étonnant : dans les catalogues, genre Manufrance, d'avant guerre 14, il y a encore plein de fusils de chasse à cartouches à broche qui sont proposés à côté des percus centrales. Ils sont même assez bien moins chers... Les deux raisons possibles à cela sont : tradition ou écoulement des pièces.
Il y avait aussi des fusils à percussion (chargement par la gueule) jusque tard. Pas cher. Pour les fusils à percussion, c'est vrai qu'avec un flacon de PN et du petit plomb, on fait du boulot facile et pas cher.
Pour la broche, c'est sans doute moins évident par rapport à la percu centrale. Mais, le prix devait être un sacré bon argument pour qui chasse assez peu....
Le calibre 16 était très répandu pour les fusils Lefaucheux. A mes seize ans, les douilles étaient de calibre seize, mais un peu différentes des modernes, car une pointe dépassait perpendiculairement au culot.
La sorte de poudre utilisée pour le genre de fusil, type LEFAUCHEUX, était l'héritage des bonnes vieilles poudres d'antan qui chargeaient déjà les fusils à pierre de Napoléon, puis les fusils dits « à piston », parce que déjà plus moderne, qu'on bourrait par la gueule avec une baguette emmanchée d'un petit piston au diamètre du calibre du canon et l'allumage se faisait, suprême technologie, par une amorce enfoncée sur la « cheminée » dont la mise à feu était provoquée par la percussion d'un « chien » venant s'écraser sur celle-ci au moment où l'on pressait sur la détente.
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Le monde des fusils Lefaucheux est vaste et plein de surprises. Après 1843, d’autres armuriers ont produit des fusils sous licence Lefaucheux. Cela explique la grande variété de modèles que l’on peut trouver. Identifier un fusil Lefaucheux demande de l’attention aux détails et une bonne connaissance historique.
Les anecdotes de chasse sont toujours plaisantes à lire. Ces vieux fusils sont élégants, c'est un plaisir de chasser avec de telles armes du moins de les porter à la chasse car on ne tue guère que le temps en action de chasse. Dans l'imaginaire de certains, cette arme reste attachée au personnage de Tartarin d'Alphonse Daudet.
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