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Les armes à feu factices représentent un danger croissant, tant pour les forces de l'ordre que pour les personnes qui les utilisent. Braquages, agressions… De plus en plus, les policiers font face à des malfaiteurs munis d'armes à feu factices.

Armes Factices et Réalisme Trompeur

Les armes à blanc sont les répliques parfaites de véritables pistolets. «Elles fonctionnent comme un véritable pistolet, font le même bruit, mais ne tirent pas de coups mortels», précise un syndicaliste policier. Leur canon est neutralisé. Certaines tirent de la poudre, d'autres du gaz irritant pour repousser un agresseur. En vente libre, elles ne nécessitent pas à l'achat de permis particulier.

Sur un site Internet de protection, on peut ainsi en quelques clics acquérir le clone d'un Glock 17 ou d'un Berretta 92, deux types de pistolet semi-automatique extrêmement répandus. Des armes jouets bien imitées peuvent également tromper les forces de l'ordre. Il y a quelque temps, deux équipages de policiers ont ainsi été mis en joue, pour l'un avec une réplique de Kalachnikov, pour l'autre avec un faux fusil à pompe.

«Ce sont des jouets que l'on ne trouve pas forcément en France, mais facilement dans des magasins paramilitaires en Espagne ou au Pas de la Case», précise un syndicaliste policier. «Les fusils d'Airsoft, que l'on achète librement dans les magasins et sur les sites spécialisés, peuvent aussi être pris pour des vrais», précise un policier. «Pour des questions marketing, les sociétés créent des répliques d'armes de guerre, alors qu'elles tirent des billes dont la puissance est inférieure à 20 joules.

Une semaine avant le braquage de la rue de Varsovie, les représentants syndicaux évoquaient dans nos colonnes leur «préoccupation» devant l'utilisation de plus en plus fréquente, dans les agressions, de ces faux semblables aux vrais. «C'est très dangereux pour celui qui porte l'arme, et cela met les policiers dans des situations extrêmement délicates», pointait alors Didier Martinez, du syndicat majoritaire Unité SGP-FO.

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Les syndicats rappellent qu'un vol commis avec une arme, qu'elle soit factice ou non, est considéré comme «vol à main armée», un crime puni de 20 ans de prison et 150 000 euros d'amende.

Les Balles à Blanc : Un Danger Sous-Estimé

L'actualité récente a mis en lumière les risques liés à l'utilisation d'armes à feu, même chargées avec des balles à blanc. Mais qu'est-ce qu'une arme chargée à blanc ? Quelles sont ses caractéristiques et les dangers potentiels ?

Qu'est-ce qu'une balle à blanc?

Une balle à blanc ressemble à une vraie balle, mais sans l'ogive, la partie de métal projetée à grande vitesse et qui tue ou blesse les personnes qui la reçoivent. "Balle à blanc" est donc un abus de langage, puisqu'il n'y a justement pas de balle dedans. Dans une balle à blanc, il ne reste que l'étui (la douille), le culot, l'amorce et la poudre, dont l'explosion projette l'ogive dans une véritable balle.

Les balles à blanc restent dangereuses : à courte distance ou à bout portant, les gaz ou les déchets de poudre incandescents peuvent brûler ou blesser par l'onde de choc. Il est également possible qu'un projectile déjà présent dans l'arme (par exemple après un tir raté avec une cartouche ordinaire) puisse être éjecté par la mise à feu d'une cartouche à blanc.

Citons un cas célèbre : en 1984, l’acteur Jon-Erik Hexum fut tué de cette manière, par un tir de cartouche à blanc. Il avait appuyé sur la détente d’un revolver de type 44 Magnum chargé à blanc contre sa tête, et l’onde de choc générée par l’explosion a pulvérisé dans son crane des fragments d’os directement dans son cerveau. De même en 2015, une personne fut tuée par un tir à blanc d’un pistolet dont le canon était placé contre sa poitrine.

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Législation Française et Armes d'Alarme

Si l’on s’en réfère à la législation française, les pistolets d’alarme sont classés dans les armes de catégorie D, donc en vente libre. Il est ainsi tout à fait possible de s’en procurer un, à condition toutefois d’être âgé d’au moins 18 ans. Le port d’un pistolet d’alarme est quant à lui interdit.

Ne vous fiez pas à son apparence dangereuse ; malgré ses airs d’authentique arme de poing, le pistolet d’alarme tire en réalité des balles à blanc inoffensives. La détonation qu’il produit n’a par contre rien de factice.

Munitions

Les pistolets d’alarme utilisent des balles à blanc ou, plus précisément des cartouches à blanc. En plus des munitions à blanc, il est également possible d’utiliser d’autres munitions destinées à neutraliser un agresseur comme des cartouches au poivre ou au gaz lacrymogène (gaz CS), voire même offensives comme des billes de caoutchouc. Enfin, lorsqu’on veut utiliser un pistolet d’alarme pour signaler sa position, on a recours à des fusées éclairantes.

Le prix de chaque modèle de pistolet dépend principalement de son niveau de finition et de son degré de fidélité à l’arme originale.

Types de Cartouches

Il existe plusieurs types de cartouches pour pistolets d'alarme, chacune ayant un effet spécifique :

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  • Cartouches à blanc classiques : Produisent uniquement un bruit fort et de la fumée.
  • Cartouches à gaz CS : Émettent un gaz lacrymogène irritant, utile pour neutraliser temporairement un agresseur. La cartouche produit une forte détonation et libère un gaz CS (pour « 2-Chlorobenzylidène malonitrile« ) possédant des propriétés incapacitantes.
  • Cartouches au poivre : Dissuadent efficacement même des personnes sous l’effet de drogues ou des animaux agressifs. En plus de leur détonation, les cartouches au poivre sont, comme leur nom l’indique, chargées avec une dose de poivre.
  • Cartouches flash : Génèrent une lumière vive et une flamme spectaculaire, utilisées surtout pour des simulations ou spectacles pyrotechniques.

Ces variantes permettent de choisir la munition non létale la mieux adaptée à votre situation ou à votre scénario d’utilisation.

Conseils d’Utilisation et Précautions

Bien que ces cartouches de catégorie D soient moins dangereuses que des munitions réelles, leur usage nécessite de respecter quelques règles :

  • Utilisez toujours une protection auditive, car la détonation est très bruyante.
  • Ne jamais pointer une arme d’alarme vers un être vivant, même si elle est chargée à blanc.
  • Respectez une distance minimale de 3 mètres entre l’arme et toute personne.
  • Évitez un usage prolongé sans pause pour prévenir la surchauffe du canon.

Questions Fréquentes

  • Quelle est la différence entre une cartouche à blanc et une cartouche classique ? La cartouche à blanc ne contient pas de projectile. Elle simule un tir réel avec bruit et fumée, sans danger létal.
  • Puis-je utiliser des cartouches à blanc pour me défendre légalement ? Oui, en France, ces munitions sont légales pour les majeurs.
  • Comment choisir la bonne cartouche pour mon arme ? Vérifiez le calibre compatible avec votre arme d’alarme (9 mm PAK, 8 mm, etc.) avant tout achat.

Évolution de la Législation

Depuis la loi de 2013, le régime des armes d’alarme a été durci à deux reprises. Le souci de l’administration est d’éviter que la transformation soit trop facile à mettre en œuvre.

En résumé, il s’agit d’un objet qui ressemble à une arme mais qui n’en est pas vraiment une puisqu’elle n’est destinée qu’à tirer des munitions à blanc pour l’effet sonore, des produits irritants ou des charges pyrotechniques.

En aucun cas elles ne peuvent « être transformées pour propulser des plombs, une balle ou un projectile par l’action de la combustion d’une charge propulsive. »

Elles sont soumises à des spécifications techniques très précises définies par les textes .

Pour être classées dans la catégorie D, ces armes doivent avoir été fabriquées à l’origine pour cet usage « sonore ou visuel » et non pas être issues de véritables armes transformées à blanc.

Depuis un texte de 2017, les « armes de spectacle » restent dans leur catégorie d’origine après transformation.

Publics Intéressés par les Armes d'Alarme

Différents publics ont un intérêt pour ces armes :

  • Les tireurs : ils peuvent apprendre à les manipuler sans danger.
  • Le cinéma et autres spectacles de fiction : ne nécessitent pas les interventions d’un armurier « cinéma ».
  • Les collectionneurs : devant le coût exorbitant de la neutralisation, beaucoup de collectionneurs se contentent d’armes d’alarme ou d’armes factices.
  • Les reconstitueurs : ils ont besoin de donner l’illusion de véritables armes et faire du « bruit ».
  • Les agriculteurs, les aéroports etc. : ces armes sont utilisées pour effrayer les nuisibles des cultures ou les oiseaux des pistes d’envol.

Utilisation au Cinéma et Accidents Tragiques

Dans la recherche constante du réalisme, Hollywood s'expose à des drames liés aux armes à feu même factices et à leur fonctionnement. Les précédents sont malheureusement nombreux.

Comme le rapporte le Hollywood Reporter, l’équipe de production du film a déclaré que “l’accident” impliquait un raté dans l’utilisation d’une arme de tournage chargée avec des balles à blanc. Or si l’enquête doit encore faire le jour sur les circonstances du drame et expliquer dans le détail ce qui a pu se produire, les accessoiristes d’Hollywood savent bien que les armes réelles tirant des balles à blanc sont un vrai danger. Et que de nombreux cas tragiques ont déjà eu lieu, à l’image de la mort de Brandon Lee durant la production de “The Crow en 1993, de celle de Jon-Erik Hexum en 1984 ou encore d’un cascadeur, Johann Ofner, tué sur le tournage d’un clip de hip-hop australien.

Dans plusieurs exemples de ce genre, des balles réelles avaient été insérées par mégarde dans les armes à feu utilisées sur les tournages ou étaient restées dissimulées dans le canon avant d’être percutées et projetées au moment où une balle à blanc était tirée.

Mais même ces fameuses munitions factices peuvent causer des blessures graves, voire pire.

Du fonctionnement des balles à blanc

Car la seule différence entre une balle réelle et une fausse réside dans la composition de l’objet: une balle réelle, lorsqu’elle est tirée et donc projetée à toute vitesse, est un lourd morceau de métal dont le but est de pénétrer la surface qu’il rencontre; alors qu’une balle à blanc projette, elle, un morceau de papier ou de coton, qui va rapidement perdre en vitesse du fait de sa moindre densité et donc atteindre son but sans l’endommager.

Mais au cinéma, pour rendre l’effet encore plus réaliste (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle on utilise généralement de vraies armes à feu pour tirer ces projectiles factices davantage que des répliques), les balles à blanc sont généralement projetées encore plus puissamment que les balles réelles pour rendre le tir plus spectaculaire.

Ce qui explique qu’à faible distance de leur cible, elles peuvent -en ayant encore perdu peu de vitesse- percuter leur cible de manière très brutale et donc causer des blessures.

Un exemple marquant de cela est la mort en 1984 de Jon-Erik Hexum. Voulant plaisanter auprès de ses camarades sur le tournage d’un feuilleton de la chaîne CBS, l’acteur a mis une arme sur sa tempe et actionné la gâchette. Or ce n’est pas le projectile factice qui l’a tué, mais la quantité de gaz projetée pour rendre l’effet plus visuel qui a provoqué un choc tel qu’un morceau de sa boîte crânienne s’est fracturée avant d’atteindre le cerveau.

C’est ainsi qu’au sein de la communauté des accessoiristes, plusieurs recommandations de sécurité sont généralement mises en œuvre: ne jamais placer de technicien face à une arme chargée (même la caméra est censée être positionnée et lancée avant le début de la scène de manière à n’avoir personne face au canon), vérifier que l’arme est bien vidée et nettoyée une fois que la scène est terminée de manière à ne pas risquer d’avoir un projectile qui serait resté caché dans le mécanisme, et porter des protections adéquates.

Ce qui n’empêche pas des erreurs humaines et des enchaînements de circonstances défavorables de continuer à produire des drames.

Les Armes Factices et les Enfants

Depuis quelque temps, votre enfant vous tanne pour que vous lui offriez une arme factice. Vous ne trouvez pas ce type de jouet en accord avec vos valeurs, mais vous êtes partagé, car vous n’avez qu’une envie : lui faire plaisir ! Alors que faire ?

Est-ce que jouer avec un pistolet en plastique incite les enfants à plus de violence ? Même si les garçons sont plus concernés par la question, la plupart des enfants montrent tôt ou tard un intérêt pour les jeux d’armes. Il est donc difficile d’éviter cette étape et d’interdire totalement ces jouets. En étant encadrés, ces derniers ne constituent pas un danger pour les enfants.

Comme tous les jeux où les enfants incarnent un rôle et jouent à faire semblant, les jeux de bataille s’inscrivent dans une histoire créée de toutes pièces par les enfants. Ils développent ainsi leur imagination et coopèrent ensemble au fil du scénario. Malgré nos bonnes intentions pour ne pas faire de différence entre garçons et filles, force est de constater que selon le genre des enfants, les intérêts ne sont généralement pas les mêmes.

Un cadre de référence, élaboré en 2017 par des partenaires québécois de la petite enfance, insiste sur les besoins d’action et de compétition que les garçons ont à combler. Les jeux de guerre répondent ainsi pleinement à cette nécessité naturelle de se défouler.

Nombreux sont les enfants qui aiment se faire peur. Là où nous voyons à ce comportement quelque chose d’étrange, ce processus fait partie d’une étape naturelle de la construction des petits. En se confrontant à ses peurs, l’enfant apprend à gérer ses angoisses et à maîtriser ses émotions.

Ce qui fait généralement peur aux parents avec les armes factices, c’est la confusion que les enfants pourraient avoir entre le monde réel et le monde imaginaire. Pour pallier cela, un dialogue clair et des règles sont essentiels. Rappeler qu’utiliser un pistolet en plastique n’est qu’un jeu et que tout le monde doit s’amuser n’est pas futile. Dès lors que les enfants évoluent dans un environnement sain et qu’ils ne présentent pas de troubles du comportement, les jeux avec des armes factices n’incitent pas à plus de violence. D’ailleurs, dans ces jeux, les enfants incarnent généralement leurs héros préférés qui agissent souvent comme des protecteurs plutôt que des attaquants.

Dans tous les domaines, l’interdit stimule la fascination pour les choses auxquelles on n’a pas accès. Et c’est d’autant plus vrai chez les enfants. Si votre bambin n’a pas le jouet qu’il réclame, cela ne l’empêchera pas de jouer à la bagarre en inventant lui-même son arme.

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