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Depuis ses débuts en tant que démo technique impressionnante jusqu'à son évolution en FPS paradisiaque, puis en monde ouvert structuré, Far Cry a parcouru un long chemin en dix-sept ans et six épisodes canoniques. Cependant, depuis son tournant majeur en 2012, la série a stagné, maîtrisant davantage le copier-coller que l'innovation et la surprise. Avec une pause de plus de trois ans et l'arrivée sur une nouvelle génération de consoles, Far Cry 6 pourrait représenter l'espoir que beaucoup attendent.

L'Île de Yara : Un Paradis Sous Dictature

Depuis sa révolution populaire en 1967, l'île de Yara est passée d'un rêve de liberté à un cauchemar de dictature et de repli sur soi. Totalement fermé au monde extérieur, ce petit pays caribéen semble figé dans le temps. L'élection d'Antón Castillo portait tous les espoirs d'un peuple exsangue. Cependant, derrière son slogan "reconstruire le paradis" et son programme misant tout sur le Viviro, un traitement révolutionnaire contre le cancer issu de la culture d'une plante locale, se cache une réalité sombre et cruelle. Les pauvres et les exclus du système sont déportés pour travailler dans les champs, et la moindre voix discordante est étouffée avec une violence impitoyable.

Dans un contexte aussi délétère, Dani Rojas ne rêve que d'une chose : fuir Yara pour gagner les États-Unis. Ubisoft laisse aux joueurs le choix du sexe de ce nouveau personnage, sans incidence sur le jeu. Cette première décision témoigne d'un petit changement dans la narration avec désormais des cut-scenes qui s'affranchissent de la vue subjective pour proposer une mise en scène à la fois plus classique, mais aussi plus efficace. L'action ne se déroule plus uniquement du strict point de vue de Dani, offrant ainsi plus de liberté sans nuire à l'immersion.

Far Cry 6 est bavard et nerveux dans ses interludes scénaristiques, et très politique de par les thématiques traitées. Il est également particulièrement violent et cru, frôlant parfois la surenchère. Heureusement, le jeu sait aussi se laisser aller à quelques légèretés, voire pointes d'humour de temps à autre. La violence incarnée par Giancarlo Esposito, dans le rôle d'Antón Castillo, est un élément marquant. Cependant, sa place dans l'histoire est moins importante qu'un Vaas, et Far Cry 6 se focalise principalement sur le parcours de Dani et ses rencontres avec une galerie de personnages secondaires, souvent bien écrits quoi qu'un brin caricaturaux.

Dani Rojas : Un Personnage Central

Contrairement à ses prédécesseurs, Dani apparaît à l'écran et ouvre sa grande gueule plus qu'à son tour, affirmant un caractère bien trempé. Même hors cut-scenes, notre héroïne se laissera parfois aller à quelques remarques dans certaines situations. Cela colle d'ailleurs avec la construction même de l'aventure qui reprend les codes des épisodes passés en y ajoutant la dose d'enrobage narratif et de variété qui leur manquait, donnant même au jeu un air de pur GTA-like par moment.

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La Structure de l'Aventure

Yara se divise en trois grandes régions (en plus de l'île de départ servant au tutoriel et la capitale, ultime zone du jeu). Chaque région est tenue par un proche de Castillo, et il faudra y accomplir tout un tas de missions pour soutenir le clan local et le voir rejoindre la Libertad. Ainsi, les régions tomberont une à une jusqu'à ce qu'El Presidente soit acculé. Far Cry 6 a le bon goût de ne pas retomber complètement dans les travers débiles de captures de bastions ennemis et de destructions de dépôts pour faire monter une jauge. L'enrobage scénaristique transforme la conquête de chaque région en arc narratif à part entière, soutenant ainsi des missions principales plutôt bien construites, variées et remuantes comme il faut.

On est vraiment loin des étourdissantes sensations de copier/coller du cinquième épisode, même si Far Cry 6 reste dans un registre bien connu. Infiltrer une prison pour libérer quelqu'un, cramer des plantations à coups de napalm après avoir volé un avion à l'armée locale, protéger des artistes rebelles lors d'un concert sauvage organisé dans la villa d'un grand ponte du coin, chaparder un vieux char exposé dans un musée, aider à la création d'une radio pirate tout en luttant contre la propagande du régime. Far Cry 6 propose des missions principales assez bien fichues qui savent tenir en haleine et proposer des variations intéressantes, voire quelques passages épiques. Elles ont surtout du sens au sein même de l'histoire révolutionnaire que l'on est en train d'écrire.

Dans le lot, il reste toutefois quelques tentatives un peu gênantes comme cette mission où l'on doit organiser un barbecue sur l'île de la Reina et partir cueillir des carottes et pêcher du poisson… Au-delà de ces petits égarements, on regrette aussi quelques soucis de transition entre les objectifs avec des vagues d'ennemis qui s'arrêtent soudainement dès lors que l'on a appuyé sur le gros bouton rouge, ou des séquences trop scriptées qui hachent le rythme de certaines missions et donnent un peu la sensation d'être dans un spectacle du Puy du Fou. On sent un vrai travail sur l'immersion et la volonté de nous donner la sensation de participer à une véritable guérilla, à commencer par ce réseau de petits chemins cachés qui sillonnent Yara et permet de faciliter nos déplacements, notamment en pleine nature. Pas mal de missions se font aux côtés d'alliés, ce qui ajoute encore plus de nervosité aux combats. L'utilisation de notre téléphone portable sur lequel on reçoit parfois des photos pour nous donner des indices ou nous montrer les objectifs de mission est également une bonne idée. Bref, on a globalement droit à une campagne principale intense et intelligemment construite, qui s'étend sur une trentaine d'heures. Une durée généreuse sans être déraisonnable, qui permet de garder un bon rythme tout en esquivant globalement les risques de redites.

Yara : Un Pays à Explorer

Cette campagne bien menée est parfaitement soutenue par l'une des plus grandes réussites de cet épisode : l'île de Yara elle-même. Gigantesque, démesurée, cette nouvelle aire de jeu est un véritable petit pays. De l'immense capitale aux champs de tabacs cernés de baraquements insalubres, des jungles escarpées du nord-ouest aux plages de sable blanc léchées par une eau turquoise, de la petite ville colorée de Segundo aux mangroves étouffantes peuplées de crocodiles, Yara offre une variété de paysages qui donnera le tournis aux touristes. C'est la prolifération d'infrastructures, de bâtiments et de lieux différents à découvrir qui impressionne. Usines, aéroports, villages, écoles, zoo, jardin botanique, université, chantiers, ports, villas de rêve ou bidonvilles, Yara cumule tout ce qui compose et donne vie à un pays. On apprécie d'autant plus les lieux qu'il est désormais possible de se promener librement, ses armes bien à l'abri dans leur holster et, de ce fait, sans que la moitié de l'armée yaranne nous tombe sur le râble à chaque coin de rue. Seul gros bémol : ça manque un peu de passants et de circulations, notamment dans les villes et villages.

Pour visiter Yara, on nous met à disposition tout ce qu'il faut de voitures, camions, motos, chars et même des chevaux. Le grappin est évidemment toujours de la partie tout comme le parachute, le wingsuit, le quad et le jetski - des incontournables de la série. On trouve aussi un petit paquet d'hélicoptères et d'avions pour filer vers les cieux et se prendre pour Yann Arthus Bertrand. Attention toutefois, pour survoler une région, il faudra au préalable s'être débarrassé de la DCA qui la protège (généralement trois ou quatre par zone). C'est la seule contrainte à l'exploration du jeu qui, à l'image de Far Cry 5, est ici totalement libre, organique et naturelle, pour ainsi dire. Les tours radio sont bel et bien mortes et enterrées depuis longtemps. Ouf.

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Cette petite panoplie de véhicules ne sera clairement pas de trop vu les distances à parcourir. Heureusement, on dénombre pas mal de garages et autres héliports sur la map, depuis lesquels se faire livrer n'importe quel véhicule préalablement garé. Reste sinon la bonne vieille solution de la téléportation magique via les différentes bases de la Libertad, mais aussi les checkpoints et bases récupérés à l'armée yaranne. Car oui, Far Cry 6 a lui aussi garni sa map de différents "bastions" à capturer. Tout cela est la plupart du temps optionnel, et personne ne vous en voudra de les zapper (même si les checkpoints routiers sont généralement nettoyés en quelques secondes). Mais voir toutes ces petites icônes rouges sur la carte provoquera sans doute à beaucoup des sensations de déjà-vu tout en alimentant cette vilaine sensation d'un jeu incapable de tourner le dos à ses vieilles antiennes.

Gameplay et Infiltration

Far Cry 6 est avant tout un FPS agité, pas mal porté sur l'infiltration. De ce côté, cet épisode n'évolue pas outre mesure : on retrouve le gameplay typique de la série entre coups de machette par derrière et pelletées de bastos distribuées avec générosité à son entour. La situation pouvant facilement dégénérer (notamment si une alarme a le malheur de se mettre à retentir), l'approche "douce" reste toujours fortement encouragée. Certaines missions placent d'ailleurs habilement quelques bâtiments ou zones en hauteur à proximité des bases pour que vous puissiez partir en reconnaissance avant de vous jeter dans le feu de l'action. Ce sera l'occasion de procéder au traditionnel marquage des ennemis avec votre téléphone portable, qui joue le rôle des jumelles d'antan. Les bastions des missions principales (et pas que !) sont d'ailleurs souvent pensés pour proposer différentes approches avec parfois des voies d'accès bien planquées. Far Cry 6 ouvre ainsi largement son gameplay à tous les styles de jeu et vos envies du moment.

Plus généralement, c'est le jeu dans son ensemble qui tire parfaitement parti de cette gigantesque Yara pour insuffler pas mal de variété dans les missions. Passer d'une école transformée en prison à un centre de vacances décrépit à un zoo gigantesque, une plateforme pétrolière ou une base militaire perchée dans une zone escarpée donne un relief appréciable au jeu. Malheureusement, l'I.A. est loin d'être toujours à la hauteur en face. On appréciera sa réactivité et sa ténacité dans les recherches qui ne tournent pas pour autant au magnétisme aveugle - sous réserve de vous déplacer vite et furtivement, vous pourrez ainsi facilement les déborder par surprise, par exemple. De la même manière, votre position ne sera pas toujours clairement dévoilée si un garde voit l'un de ses camarades valdinguer d'un headshot alors que vous êtes planqué - le jeu est d'ailleurs un régal pour les snipers. En revanche, on remarque toujours des soucis de pathfinding avec de temps à autre des soldats qui courent comme des ahuris, restent bloqués dans un coin de décor, voire se barrent littéralement de la zone de combat (mais je leur ai peut-être fait peur ?). Plus généralement, ils ont souvent tendance à confondre témérité et suicide débile en fonçant bille en tête sur vous en dépit de tout bon sens.

Comme l'aventure peut-être dégustée de la manière que l'on souhaite, on retrouve dans Far Cry 6 un système de niveaux pour Dani et pour les forces ennemies selon les régions. Comme dans les récents Assassin's Creed, si vous vous aventurez dans une région au niveau 12 du haut de votre niveau 7, vous passerez un sale quart d'heure, à moins que vous ne soyez passés pro du headshot - du one kill assuré en toute circonstance. Un moyen de garder joueurs et joueuses dans un certain cadre tout en assurant un challenge constant, et cela en respectant une certaine logique, puisque Castillo ordonnera un renforcement de la présence militaire pour lutter contre la progression de la Libertad dans le pays.

On note également l'arrivée d'une barre de vie au-dessus de la tête des soldados de Castillo. Vous pourrez l'enlever, comme tous les éléments du HUD qui vous gêneraient, mais elles sont tout de même un bon allié pour les combats car elles attestent de l'efficacité de nos armes. Désormais, on peut en effet utiliser différentes sortes de munitions pour s'adapter aux types d'ennemis croisés.

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