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Quand les enquêteurs finissent par identifier l'un des hommes abattus quelques heures plus tôt dans un hôtel marseillais, son nom leur est assurément familier. Non seulement parce que, dans le sud de la France, Farid Tir, 29 ans, est bien connu des services comme celui d'un caïd de la drogue, mais aussi parce qu'il n'est pas le premier membre de sa famille à connaître une mort aussi violente.

Une longue série de décès violents

Depuis huit ans, pas moins de cinq autres hommes ont fait les frais d'une guerre que tout relie au trafic de stupéfiants. Son grand-père Saïd Tir, surnommé « le Vieux », est le premier à tomber sous les balles le 27 avril 2011, à quelques semaines d'un procès où il devait comparaître pour sa participation à un trafic de cannabis et de cocaïne. Trois tueurs l'ont exécuté en plein jour alors qu'il conduisait dans les quartiers Nord de Marseille. Celui qui était aussi appelé « le parrain de Font-Vert », 59 ans, avait une arme chargée sur la cuisse.

Deux mois plus tard, c'est le beau-frère de Saïd, Akim Grabsi, 42 ans, qui est abattu de plusieurs tirs dans la tête alors qu'il circule sur le boulevard National, dans le troisième arrondissement de la cité phocéenne. Deux des oncles de Farid Tir sont ensuite assassinés. D'abord, Farid (son homonyme), le 11 avril 2012, dans sa voiture, alors que l'homme de 40 ans rentrait chez lui. Puis Karim Tir, 30 ans, tué en juin 2014 à Asnières (Hauts-de-Seine), d'une balle tirée en pleine poitrine. Condamné pour trafic de drogues en 2009, il avait monté un label de musiques et était connu pour être le manageur du rappeur Jul.

D'autres membres du clan réchappent à des tentatives d'assassinat. Comme le frère de Farid Tir, Eddy, alias Barabas, visé par des coups de fusil d'assaut en septembre 2011. Trois mois plus tard, il est impliqué à son tour dans le meurtre d'un habitant de la Castellane, pour lequel il est condamné en appel, en mars dernier, à 20 ans de réclusion. En mars 2014, Hichem Tir (encore un oncle de Farid Tir), ressort indemne d'une série de tirs, à Beauvais, dans l'Oise.

Rivalités et vendettas

Qui en veut aux Tir? En 2016, le parquet de Marseille avait publiquement prêté à cette famille une rivalité avec un autre clan, les Remadnia, dont certains tremperaient dans les « stups ». On soupçonne Eddy Tir d'avoir commandité depuis sa prison l'assassinat de Zakary Remadnia en 2014, mais ce crime reste pour l'heure irrésolu et un épais mystère entoure les autres, même si des équipes de tueurs ont été identifiées autour des deux familles et arrêtées.

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Les Tir ne sont pas tous impliqués dans le banditisme, soulignait L'Express en 2016. « L'immense majorité des quelque 300 membres du vaste clan Tir est, en effet, totalement inconnue des services de police », écrivait l'hebdomadaire. Aux origines de l'histoire de cette famille à Marseille, il y a la venue dans les années 1950 de Mahboubi Tir, un Berbère algérien, bientôt propriétaire d'un commerce d'alimentation.

Les braquages de Farid Tir

Les jurés lui ont fait grâce de trois braquages. Le Roubaisien Farid Tir a tout de même été condamné, hier, à dix ans de réclusion criminelle pour cinq braquages et deux car-jackings commis en 2001 et 2002 dans le Nord et en Belgique. La cour d'assises du Nord a revu à la baisse la condamnation de dix-huit ans de prison, prononcée par contumace en 2006 : l'homme était en cavale depuis son évasion, en mai 2005, de l'hôpital d'Amiens.

Les jurés ont suivi les réquisitions du procureur, mais Me Laura Campisano, l'avocate de Farid Tir, ne se montrait pas déçue : « Le jury a suivi mon raisonnement en relaxant mon client pour trois braquages. » Agé d'une quarantaine d'années, Farid Tir est quand même loin d'être tiré d'affaire malgré les trois ans de détention provisoire déjà effectués : suite à son évasion de 2005, aidé par un commando de trois hommes armés et cagoulés, il avait également été condamné à quinze ans de prison par la cour d'assises d'Amiens.

Une peine dont il a fait appel. « Quinze ans, c'est trop sévère pour une évasion peu spectaculaire. Il n'a pas utilisé d'hélicoptères ! », explique Me Laura Campisano. « Nous espérons réduire cette condamnation, car en l'état cela représenterait vingt-cinq ans de prison. » En pratique, ce n'est pas vraiment le cas, puisque lorsqu'un prévenu est condamné pour deux faits distincts, le total des condamnations ne peut excéder le maximum encouru pour le fait le plus grave. Dans le cas de Farid Tir, cela représente vingt ans (pour une attaque à main armée).

Intégration et dérive

Le clan Tir pleure l'un des siens, une fois de plus. Dans la nuit du 24 au 25 juin, une rafale d'arme automatique a foudroyé Yanis, 24 ans, sur le parking de la Consolat, dans les quartiers Nord de Marseille. Depuis 2010, cette famille de Chaouis, des Berbères débarqués d'Algérie après 1945, a enterré quatre de ses fils. Tués par balle, tous: Saïd Tir, 59 ans, abattu au volant de sa Renault Clio dans le quartier de la Cabucelle, près du port, le 27 avril 2011; son beau-frère Akim Grabsi, 42 ans, fauché devant une boucherie du boulevard National, deux mois plus tard; Farid Tir, 39 ans, criblé de balles alors qu'il rentrait chez lui dans le secteur de Saint-Mauront, le 11 avril 2012; son frère Karim, alias Charlie, exécuté d'une balle en pleine poitrine à Asnières (Hauts-de-Seine), voilà deux ans.

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Hichem Tir, l'un des frères de Farid et de Karim, a eu plus de chance: à deux reprises, la mort l'a frôlé. Et épargné. Au printemps dernier, une visite à sa mère dans la cité phocéenne manque de lui coûter la vie, mais les tueurs à ses trousses sont interpellés avant de passer à l'action. En mars 2014, à Beauvais (Oise), deux tueurs à moto avaient ouvert le feu sur sa voiture - sans le toucher. Son cousin Eddy l'a échappé belle, lui aussi: le 24 septembre 2011, il est visé par des tirs de kalachnikov dans un snack de la cité des Flamants, à Marseille. Miraculeusement, il s'en sort sans une égratignure. Les enquêtes ouvertes à la suite de ces drames sont au point mort. Toutes, sauf une: en avril 2016, huit personnes soupçonnées d'avoir participé à l'assassinat de Karim Tir ont été arrêtées et mises en examen, à Paris et à Marseille.

L'histoire des Tir ne s'écrit pas seulement à la rubrique des faits divers, cruelle litanie de sang et de larmes sur fond de trafic de stupéfiants et de féroces règlements de comptes. C'est aussi un formidable roman marseillais dont les chapitres mêlent intégration réussie et dérive délinquante, destins tranquilles et trépas violents, ombre et lumière.

La saga familiale plonge ses racines dans les âpres montagnes des Aurès, dans l'est de l'Algérie. Son héros s'appelle Mahboubi - "bien aimé", en arabe. Né en 1915 à Bouderhem, près de la ville de Khenchela, il est le fils d'un notable local, le "cadi", à la fois juge de paix et notaire. Sur ces terres fières et rudes, on voue un culte passionné à la vaillante Kahina, reine berbère qui a bataillé contre les envahisseurs arabes au VIIe siècle. Mais l'Histoire ne nourrit pas son homme. Cadet d'une fratrie de 11 enfants, Mahboubi Tir est successivement serveur, garde forestier et contremaître avant de se résoudre, comme beaucoup de Chaouis, à franchir la Méditerranée en quête de travail.

"Monsieur Tir", figure du quartier

A la fin des années 1950, Mahboubi et sa troisième épouse, Fatima, s'installent au coeur du bidonville de Saint-Barthélemy, à Marseille. Dans leur sillage arrivent les frères, les cousins et leur ribambelle de rejetons. "Monsieur Tir", comme tout le monde l'appelle, ouvre son premier commerce d'alimentation. Au gré de la construction des HLM de la "ZUP Centre", les Tir, leur échoppe et leurs 14 enfants déménagent plusieurs fois sans jamais quitter le XIVe arrondissement. Ici, Monsieur Tir, cheveux blancs et regard bleu perçant, est aimé et respecté. "Il faisait crédit à tout le monde, se souvient un vieil habitant. C'est souvent grâce à lui qu'on mangeait..." Dans sa boutique du Carré de la Busserine et autour des tables posées sur le trottoir, on discute, on joue aux cartes ou aux dominos, on vient chercher conseil. "En sortant de son magasin, on se sentait bien, il nous écoutait", se souvient une ancienne occupante du bâtiment P. Quand Mahboubi décède, en 1997, deux milliers de personnes affluent pour présenter leurs condoléances aux Tir. Sept ans plus tard, une portion du boulevard Jourdan, à deux pas de l'épicerie familiale, sera rebaptisée rue Mahboubi-Tir.

A la mort du patriarche, un autre homme de la famille s'est déjà fait un prénom et une réputation: son neveu Saïd, bientôt surnommé le "parrain des quartiers Nord". Ce Tir-là ne fait pas dans l'épicerie ni dans la médiation sociale. Sa spécialité à lui, c'est plutôt le banditisme. Natif comme son oncle de Bouderhem, Saïd a 9 ans lorsqu'il rejoint son père à Marseille. Il s'essaie à la comptabilité puis à la soudure, avant de se lancer dans le business plus lucratif des machines à sous et du trafic de stupéfiants, au côté du caïd Farid Berrahma, dit "le Rôtisseur" pour sa fâcheuse propension à faire flamber ses victimes dans leurs voitures.

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Saïd est "intelligent, carré, discret, toujours bien habillé et rasé de près sous son béret, mais aussi d'un cynisme et d'un détachement absolus", se souvient l'un de ses anciens avocats. Au début des années 2000, il se met au vert à Paris. "Pour fuir des menaces de mort et aussi, sûrement, pour y développer ses affaires", estime un ancien de la brigade criminelle de Marseille. Au juge d'instruction qui l'interroge en 2008 sur ses fréquents allers-retours dans la capitale, Saïd répond benoîtement qu'il rend visite à son dentiste parisien. Le 12 juin 2014, Karim Tir est exécuté à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Saïd ne sera jamais jugé: il est assassiné un mois avant l'ouverture du procès. Son beau-frère Akim Grabsi, soupçonné d'avoir été son homme de main, subira le même sort quelques semaines plus tard.

Les Tir n'aiment guère qu'on leur parle de Saïd. "Tous les enfants de Mahboubi ont, eux, suivi le droit chemin, plaide un proche. Tous ont un métier, tous sont parfaitement intégrés. Chaima s'investit dans l'action sociale. Le petit dernier, Belkacem, est même danseur et comédien." L'immense majorité des quelque 300 membres du vaste clan Tir est, en effet, totalement inconnue des services de police. Certains, comme la pugnace Rachida, petite-fille de Mahboubi et présidente de l'association Alliance savinoise, se battent pour offrir aux minots des cités un avenir meilleur.

"Ce n'est pas une famille de voyous, mais il y a des voyous dans la famille", résume un excellent connaisseur des quartiers Nord. Saïd, pourtant, n'est pas le seul Tir à être passé du côté obscur de la loi. Deux de ses petits-fils, Farid (qui porte le même prénom que son oncle tué en 2012) et son frère Eddy, l'ont suivi. Des poètes, ces frangins. Eddy, alias Barabas, 25 ans, 32 condamnations au compteur, comparaîtra devant les assises en novembre. Pour laver son honneur bafoué par un jeune de 17 ans, il l'aurait puni d'une rafale de kalachnikov en décembre 2011. Farid, 27 ans, arrêté avec 450 kilos de résine de cannabis à la frontière espagnole, purge une peine de sept ans de prison. Lui, même son grand-père Saïd redoutait sa violence, paraît-il.

Le cancer de la drogue

Le cancer de la drogue, ce fléau des cités phocéennes, n'a pas épargné le clan Tir. En 2007, la police arrête une vingtaine de trafiquants de Font-Vert. Parmi eux figurent plusieurs parents de Rachida, la présidente de l'Alliance savinoise: deux de ses frères, les inséparables Hichem et Karim, et son neveu Eddy. Dans son réquisitoire définitif de renvoi, le procureur de la République décrit l'épicerie familiale, celle de feu Mahboubi, comme "l'un des lieux essentiels du trafic [...] où se ravitaillaient les vendeurs et guetteurs".

"Font-Vert était l'un des plus gros supermarchés de vente de résine de cannabis en pied d'immeuble, avec plusieurs points de deal, se souvient le commissaire divisionnaire Nicolas Hergot, alors chef de la brigade des stupéfiants. A la tête de ce réseau se trouvaient les Tir." Les affaires marchent fort: une caméra enregistre 504 transactions dans la même journée, entre 15 heures et 21 heures 30. Deux ans plus tard, les condamnations prononcées sont lourdes: Hichem écope de huit années de prison, Karim, de cinq. Eddy, mineur au moment de son interpellation, est jugé par le tribunal des enfants, qui lui inflige six mois de détention.

L'engrenage fatal d'une vendetta?

Les policiers savent qu'ils n'ont pas ramené dans leurs filets le vrai patron du réseau. "D'après nos renseignements, Farid, le frère aîné de Karim et d'Hichem, était le boss de Font-Vert, sous les ordres de Saïd, explique l'un d'eux. Mais nous n'avons pas réussi à le prouver." Moins d'un an après les assassinats de Saïd et de son beau-frère Akim, sept mois après la tentative dont Eddy a été victime, le discret Farid, officiellement commerçant dans le très chic quartier du Prado, tombe à son tour sous les balles d'un commando de tueurs.

Alors en prison, Hichem et Karim craignent pour leur vie. Ils sont les prochains sur la liste, assure la rumeur qui court les cités. A sa sortie, Karim met le cap sur la région parisienne. "Il voulait également changer d'existence, se reconvertir", jure l'une de ses proches. Les policiers parisiens n'y croient pas. Ils l'ont à l'oeil, convaincus qu'il est en quête d'investissements pour blanchir l'argent des stups.

Avec deux de ses frères, Karim crée un label de musique, la Liga One Industry. Une fois libéré de prison, Hichem se joint à l'aventure. La fratrie Tir a la main heureuse. Dans ma paranoïa, le premier album du rappeur marseillais Jul, sera sacré disque de platine - plus de 100000 exemplaires vendus. Oublié, le "caïd de Font-Vert": dans les journaux, Karim est désormais "le manager de Jul". Pas pour longtemps: deux hommes à scooter l'abattent au volant de sa voiture, le 12 juin 2014.

Cinq morts - Saïd, Akim, Farid, Karim et Yanis. Deux miraculés - Eddy et Hichem. Cela fait beaucoup de balles pour une même famille. Les Tir sont-ils maudits? Qui veut les éliminer un à un? Les policiers ont leur petite idée: ils sont convaincus que les Tir et un autre clan, les Remadnia, se livrent une vendetta sans merci. Elle aurait déjà provoqué 22 règlements de comptes depuis 2010, selon le patron de la police judiciaire de Marseille, Eric Arella.

Les soupçons des enquêteurs se confirment cependant au fil des mois. En juillet 2014, un homme de 23 ans est exécuté au rond-point de Sainte-Marthe, près de Font-Vert: il s'appelle Zakary Remadnia et il aurait trempé dans l'assassinat de Karim Tir. En août 2014, Eddy, le cousin de Karim et d'Hichem, est mis en examen pour le meurtre de Zakary, qu'il est soupçonné d'avoir commandité depuis sa cellule, comme semblent l'indiquer des écoutes téléphoniques. L'intéressé, lui, nie toute implication.

Les Remadnia et les Tir sont de vieilles connaissances. Ils vivent dans les mêmes cités, sont enterrés côte à côte dans le cimetière de Menzel, entre Khenchela, le fief des Tir, et Kais, celui des Remadnia, distant d'une dizaine de kilomètres. Ces deux grandes tribus chaouis ont même une aïeule commune, Afsia. "Nous avons grandi ensemble, partagé les mêmes cours d'école et les mêmes cages d'escalier, mangé chez les parents des uns et des autres, raconte un Remadnia. Mais, quand la drogue et l'argent ont inondé les quartiers, les parentèles se sont divisées. Aujourd'hui, en montant en épingle ces querelles, les médias et la police jettent de l'huile sur le feu."

Peut-être avec la séquestration, en 2010, d'un homme du clan Tir et de son épouse à la suite d'une embrouille entre dealeurs. Malmenée, frappée, la jeune femme aurait perdu son bébé. Les Tir auraient lavé l'affront, mettant en branle une machine à tuer que rien ni personne ne parvient plus à arrêter.

La famille de Karim Tir vit dans la peur, celle de Zakary Remadnia aussi. Ceux qui en ont les moyens envoient leurs fils loin, très loin de Marseille. Sage précaution, à en croire les policiers. "Nous avons arrêté trois équipes de tueurs entre février et mai 2016, dont l'une était affiliée aux Remadnia et une autre à un clan allié aux Tir, raconte un enquêteur. Nous pensons avoir déjoué huit règlements de comptes.

Le procès de Karim Tir

Après avoir purgé une peine de cinq ans d'emprisonnement pour trafic de stupéfiants, à Marseille, Karim Tir avait tourné la page, a expliqué une de ses sœurs à Aix-en-Provence, en souhaitant que son prénom ne soit pas cité : "Le passé, il avait payé.

Après s'être occupé à Marseille de chanteurs comme Black Marché ou Soso Maness, Jul était "sa pépite", a expliqué sa soeur. "Vous l'avez senti inquiet ?", interroge le président de la cour Jean-Yves Martorano en évoquant leur dernière rencontre à Paris où le jeune homme s'était installé depuis 2012. "Il m'a juste dit : ils sont fous, ils veulent me prendre Jul. Ils veulent que je leur laisse Jul. "Et derrière ce ils ?", poursuit le président. Selon policiers et magistrats, c'est en fait la sanglante vendetta entre la famille Tir et un autre clan familial marseillais, les Remadnia, associés à "la bande de Marignane", qui serait à l'origine de l'assassinat de Karim Tir, en juin 2014 à Asnières (Hauts-de-Seine). "La grand-mère des enfants Remadnia est la cousine germaine de mon père.

La cour d'assises commence mercredi 8 mars l'examen des faits, avec l'audition des enquêteurs. Huit personnes sont sur le banc des accusés : trois notamment pour assassinat, dont Mohamed Seghier, 45 ans, présenté comme l'un des chefs de la "bande de Marignane" ; et cinq autres pour association de malfaiteurs.

Le procès de Farid Tir

Farid Tir, 42 ans, comparait à Douai (Nord) pour une série de neuf braquages de banques commis dans le Nord/Pas-de-Calais entre 2005 et 2008, et pour des butins de 2 000 à 92 000 euros. Déjà condamné à plusieurs reprises pour d'autres braquages, il s'était rendu célèbre en s'évadant le 17 mai 2005 de l'hôpital d'Amiens avec l'aide d'un commando de trois hommes armés et cagoulés.

Le problème aujourd'hui, c'est que son avocate habituelle n'est pas là. Me Campisano a envoyé un certificat d'une psychologue arguant d'un état de santé délicat, pour renoncer à défendre Farid Tir. C'est son confrère Olivier Péan de Ponfilly, avocat chevronné, qui a été désigné d'office, mais Tir estime qu'il n'a pas eu le temps de préparer une défense suffisamment solide. « Ce n'est pas l'avocat qui est en cause, mais le temps qu'il a eu pour lire le dossier... » Mais le président Stéphane Duchemin et la cour ne veulent rien savoir.

Et c'est ainsi que le report de son procès refusé, Farid Tir s'est adressé à la salle : « Je préviens ma famille que ce n'est plus la peine de se déplacer : moi, je ne viendrai plus. » Originaire de Tourcoing, cet enfant d'une famille algérienne bien intégrée à Roubaix a déjà été condamné plusieurs fois en France mais aussi en Belgique. En 2002 Farid Tir est arrêté pour 8 braquages de banques et des car-jackings. C'est le 26 décembre 2002, qu'il est interpellé avec son neveu, Samir Brahimi, près de Valenciennes, à bord d'une Audi S4 volée douze jours plus tôt à un concessionnaire et qui a été utilisée lors d'un braquage. Et dans le coffre, les policiers mettent la main sur des armes, des fausses plaques, des scanners, de l'argent liquide... En 2003, il tente de s’évader de la prison de Loos-les-Lille.

En mai 2005, alors qu'il est en prison, il s'évade de l'hôpital d'Amiens où il doit être opéré. Un commando lourdement armé (son frère et son beau-frère) réussit à le faire évader. L’année suivante, il est condamné par défaut à 18 ans de prison. Depuis, Farid Tir est soupçonné de plusieurs braquages et car-jackings en Belgique et dans le nord de la France. Lors de son arrestation le 28 juillet 2008, il conduisait un véhicule volé et faussement immatriculé, dans lequel un pistolet-mitrailleur et 2 pistolets ont été retrouvés. En 2010, il est condamné à 10 ans de prison pour 7 braquages.

Chronologie des décès violents dans la famille Tir

Nom Date du décès Circonstances
Saïd Tir 27 avril 2011 Abattu en voiture à Marseille
Akim Grabsi Juin 2011 Abattu dans le 3ème arrondissement de Marseille
Farid Tir (homonyme) 11 avril 2012 Abattu en voiture à Marseille
Karim Tir Juin 2014 Tué par balle à Asnières (Hauts-de-Seine)
Yanis Tir 24-25 juin Foudroyé par une rafale d'arme automatique à Marseille

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