Si vous faites du post-traitement, vous êtes forcément attaché aux contrastes et aux couleurs de vos images. Vous avez travaillé dessus pour avoir exactement le résultat que vous souhaitiez. Mais il peut vous arriver que vos couleurs chéries s’affichent mal après l’export, sur d’autres écrans ou à l’impression. La mauvaise nouvelle, c’est que ce problème est très courant.
Le calibrage de l’écran est une opération qui consiste à mesurer l’écart entre les couleurs qui sont effectivement affichées sur l’écran et celles qui sont censées être affichées. Grâce au calibrage, l’écran affiche un rendu fidèle des couleurs et de la luminosité des images.
Ce type de problème a une cause très courante : une mauvaise gestion des couleurs, et le plus souvent pas de gestion des couleurs du tout. En effet, pour que les couleurs soient bien rendues ailleurs, la première étape est déjà qu’elles soient bien rendues chez vous, c’est-à-dire que votre développement RAW s’effectue sur un écran qui rend bien les couleurs. Ce ne sera jamais le cas par défaut. Pour ça, il va falloir calibrer votre écran.
Naturellement, ces écrans sont conçus pour pouvoir reproduire assez fidèlement la perception de l’œil humain (en termes de couleurs, de gamma, etc.), mais malgré tout la différence de rendu entre deux écrans reste très importantes si l’on y apporte pas des réglages additionnels.
Le processus de « calibrage » d’écran a donc pour but de répondre à un double objectif :
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En astrophotographie, cela peut se traduire, par exemple, de la manière suivante : la calibration de couleurs ne doit pas être faussée par le fait que l’écran utilisé tire un peu trop sur le bleu, le rouge ou le vert, les réglages peaufinés avec attention lors du traitement seront bien retranscrits lorsque les autres astrams regarderont l’image sur leur propre écran.
Une image traitée sur un écran non-calibré peut sembler correcte… mais seulement pour celui qui a réalisé le traitement ! Le problème étant posé de cette manière, on comprend immédiatement qu’un bon calibrage ne peut se faire que par rapport à des « normes » et des « standards » utilisés et partagés par la majorité des autres utilisateurs au niveau mondial.
Le principe de base est donc de définir un référentiel permettant de retranscrire au mieux la vision humaine, en assurant une correspondance la plus proche possible en termes de dynamique et de couleurs.
C’est pour régler cette question que le calibrage est indispensable : cette procédure va analyser la restitution des couleurs propres à un écran déterminé, et s’assurer que les informations RGB enregistrées dans le fichier image sont bien retranscrites, sinon à l’identique, du moins le plus fidèlement possible lors de l’affichage.
Autant annoncer la couleur tout de suite, la seule et unique solution crédible pour étalonner votre écran, c’est d’utiliser une sonde de calibrage. Il existe des sites qui vont vous proposer de calibrer à l’oeil, mais c’est trop aléatoire, et vous pourriez même empirer le résultat. Il y a également parfois un profil générique disponible avec l’écran, ou téléchargeable sur internet.
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Alors certains se diront que ce n’est pas utile de calibrer leur écran car de toute façon il est trop mauvais. C’est complètement faux. Autant vous dire que même avec un écran LCD d’entrée de gamme, vous aurez déjà un résultat plus que correct, surtout pour un usage amateur. Cela dit, il vaut mieux calibrer, même avec une sonde entrée de gamme, plutôt que de ne rien faire du tout.
Si votre budget est vraiment serré, vous pouvez vous tourner vers des Spyder 4 ou 5 d’occasion, qui restent très correctes.
Si vous êtes sous Linux, le logiciel ne fonctionnera pas. Dans ce cas, vous pouvez utiliser l’excellent utilitaire dispcalGUI, qui malgré son nom barbare donne d’excellents résultats, mais prend (beaucoup) plus de temps pour calibrer l’écran.
Vos couleurs s’afficheront donc maintenant correctement sur votre écran, ce qui est la base de la base ! Alors si vous regardez d’anciennes images, vous pourriez constater des couleurs différentes de celles que vous aviez auparavant, forcément. Mais dites-vous que ce sont maintenant les bonnes couleurs qui sont affichées, et que ça vous évitera tout désagrément à l’avenir !
Voici les réglages importants à considérer lors du calibrage de votre écran :
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Avant de vous montrer concrètement comment on calibre un écran, voyons rapidement le matériel dont vous allez avoir besoin :
Voici quelques recommandations supplémentaires :
Voilà, quand vous aurez calibré, le plus gros du boulot sera fait. Il y a encore d’autres petits détails à régler, mais calibrer votre écran vous évitera la majorité des problèmes. Ça va également tout changer dès que vous aller imprimer. Si vous voulez devenir un pro de l’impression et faire vos propres tirages chez vous ou chez un prestataire, j’ai tout détaillé dans ma formation Réussir son premier tirage photo en 7 jours chrono.
Il a pris environ 7 minutes chez moi avec une Spyder 4 Elite, ce qui n’est pas trop long et heureusement, car vous devrez vérifier l’étalonnage et le refaire environ tous les mois, car les écrans ont tendance à avoir des couleurs qui dérivent avec le temps.
Sachez que même les écrans « pré-calibrés » ont besoin d’être calibrés. Pour traiter au mieux ses images astro, il est indispensable de travailler sur un écran correctement « calibré ». Pourtant, un grand nombre d’astrophotographes débutants négligent à tort ce point.
Tableau récapitulatif des réglages recommandés :
Paramètre | Réglage recommandé | Notes |
---|---|---|
Température de couleur | 5800K - 6500K | Compromis pour la lumière naturelle |
Gamma | 2.2 | Standard pour Mac et PC |
Luminance | 120 cd/m² | Pour la lecture d'un tirage en lumière naturelle |
tags: #calibrage #écran #photographie