La crevette-pistolet, également appelée crevette alphéide, est un crustacé de la famille des Alpheidae qui se distingue par ses pinces élargies, dont l'une est particulièrement grosse. Cette pince surdimensionnée est dotée d'un tendon qui permet de faire claquer les deux parties de la pince, produisant un son comparable à un coup de pistolet.
Le terme de crevette-pistolet désigne en réalité plusieurs espèces de la famille des Alpheidae. Ces crustacés se distinguent par leur carapace qui leur donne d’ailleurs une assez mauvaise vue. Elles possèdent deux pinces asymétriques, dont la plus grosse est disproportionnée : elle peut faire jusqu’à la moitié de la taille de la crevette.
La forme générale des Alpheidae ressemble à d'autres décapodes ressemblant à des crevettes. Leur coque est recouverte d'une coquille (carapace), qui se prolonge vers l'avant dans une extension en forme d'épine, le rostre (peut également manquer dans de rares cas). Les Alpheidae ont deux particularités : deux autres extensions latérales de la carapace, qui protègent les yeux pédonculés. Ces couvercles orbitaux sont très importants pour la différenciation des espèces. L'abdomen, comme la plupart des décapodes, est très musclé et courbé vers le bas. Il y a un ventilateur de queue à la fin. En pliant soudainement l'abdomen, les animaux peuvent se catapulter en arrière lorsque les prédateurs s'approchent (la réaction d'échappement).
À la tête des Alpheidae se trouvent deux ciseaux (chela), qui se composent d'un élément de base solide et d'un plus petit doigt de ciseau assis dessus. Les pinces sont petites et symétriques chez certaines espèces. Dans de nombreuses espèces, généralement uniquement dans le sexe masculin (dimorphisme sexuel), l'un des ciseaux est considérablement agrandi. Ces ciseaux peuvent être si gros que leur masse atteint presque celle du reste du corps. Les ciseaux élargis sont utilisés pour combattre les autres espèces et pour repousser les prédateurs, les seconds ciseaux plus petits sont principalement utilisés pour la nutrition.
Certaines espèces utilisent également les ciseaux élargis pour creuser pour construire des terriers, creusant à la fois de la boue molle et de la chaux de corail dur. Que les ciseaux droit ou gauche soient agrandis ne semble pas fixe, les deux formes se côtoient. Cependant, il existe également des espèces avec deux ciseaux, mais pas très élargis. Chez certaines espèces, les pinces sont élargies chez les deux sexes. Dans la vie, selon l'espèce, les pinces-ciseaux sont soit étirées vers l'avant, soit portées vers le bas, avec certains types les pinces sont tournées (le doigt en ciseaux sur le côté du ventre).
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Ce n'est que dans le genre Alpheus et Synalpheus, qui sont tous deux très riches en espèces, que les pinces sont modifiées de manière à pouvoir produire les bruits de claquement caractéristiques.
Chez les Alpheidae, il existe principalement des espèces à tégument fortement calcifié dans le genre Alpheus, qui leur donnent un aspect de homard. Cependant, de nombreuses espèces ont une coquille très délicate, souvent complètement transparente, qui laisse passer les organes internes et les oeufs. De nombreuses espèces sont aux couleurs vives, certaines multicolores et donc recherchées en aquariophilie.
La crevette-pistolet doit son nom au claquement sec qu'elle produit avec ses grosses pinces. Bruit provoqué par le déplacement d'eau super rapide à la fermeture. Ces espèces ont la particularité de créer une bulle d'air par super cavitation en claquant leur pince. Ce claquement créé une détonation audible.
Lorsque la crevette-pistolet fait claquer sa pince la plus grande, elle produit une bulle de cavitation hydrodynamique qui implose : la température monte à 4 000 kelvins en moyenne, et elle s’accompagne d’une détonation de 200 décibels. La pince de la crevette-pistolet se referme à une vitesse avoisinant les 20 mètres par seconde, ce qui projette un jet d’eau dont la vitesse atteint 30 mètres/seconde. La proie de la crevette-pistolet peut alors être stupéfiée, ce qui lui permet de passer à l’attaque, ou tuée sur le coup. Cette "arme" suffit en effet à briser la coquille de certaines de ses proies.
De nombreuses espèces de crevettes-pistolets peuvent produire un son très fort avec l'un de leurs deux pinces. Le mécanisme est basé sur une dent sur le doigt en ciseaux (dactylus), qui est insérée dans une cavité appropriée dans l'élément de base (pollex) lorsque les pinces sont fermées. Chez Alpheus, le mouvement est également influencé par un mécanisme de verrouillage. Ceux-ci entrent en collision lorsque les ciseaux sont ouverts.
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Les forces d'adhérence fixent les ciseaux à l'état ouvert et ne peuvent être fermées qu'avec un effort considérable. L'énergie libérée lorsque le mécanisme de verrouillage est ouvert entraîne un mouvement extrêmement rapide, presque explosif qui amplifie massivement la génération du son. Lorsque les pinces de "clac" sont fermées, les crevettes-pistolets lancent un jet d'eau à une vitesse fulgurante, formant une bulle de cavitation, qui implose avec un "bang"/"clac" très fort.
Selon les calculs du modèle, une bulle de cavitation toroïdale se forme à l'interface du jet d'eau avec l'eau environnante, lors de l'effondrement dont une impulsion de pression de 10 bars (dans le voisinage immédiat 80 bars) est créée. Cela conduit à un phénomène de sonoluminescence (appelé poluminescence de crevettes par Detlef Lohse et ses coauteurs), qui génère un flash de lumière par implosion des bulles de cavitation, avec des températures de plus de 5 000 Kelvin mesurées.
Elles utilisent cette arme comme un avertissement, dans la lutte avec les autres espèces, lors de la capture de proies ou pour la communication intraspécifique. Les crevettes-pistolets sont devenues célèbres pendant la Seconde Guerre mondiale quand elles ont perturbé l'emplacement du sonar des militaires avec leurs bruits de crépitement. Les petits crabes, vers et petits poissons peuvent être assommés par la pression.
À ce jour, il n'a pas été possible de trouver un organe de perception sonore chez les crevettes-pistolets. Le but du mécanisme peut être davantage dans la génération du jet d'eau, et la génération du son elle-même n'est qu'un effet secondaire. Les jets d'eau sont également destinés spécifiquement à d'autres espèces et sont manifestement également utilisés pour la communication intraspécifique.
Les crevettes-pistolets vivent le plus souvent en relation commensale avec de petits gobies tel que Stonogobiops yasha par exemple. Elle cohabite souvent avec un gobie, un tout petit poisson des fonds marins. C'est un bel exemple de symbiose. La crevette, qui n'y voit pas très bien, utilise le gobie, qui a une bien meilleure vue, pour monter la garde pendant qu'elle s'occupe de creuser et d'entretenir l'abri.
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Ils ont la particularité d’être commensaux des crevettes-pistolet ; ils vivent en association avec une -ou une paire- de ces crevette(s), du genre Alpheus. Chaque espèce d’Amblyeleotris, selon sa zone de distribution, aura une préférence pour une espèce particulière de crevette-pistolet, mais la plupart peuvent s’accoutumer de différentes espèces, s’ils n’ont pas le choix (cependant, attention, car certaines espèces de crevette-pistolet ne sont pas commensales de gobies, et seront même un danger pour les poissons).
Ces crevettes-pistolet sont presque aveugles : le poisson offre sa protection à la crevette, il se tient en dehors du terrier et surveille les environs, pendant que la crevette s’affaire à sa partie du « contrat » : creuser et d’entretenir le terrier. La crevette n’a pas à quitter son abri pour trouver sa pitance, elle profite des reliefs des repas du poisson, ainsi que de ses déjections.
Alpheus randalli, communément appelée crevette pistolet de Randall, est un petit crustacé vivant en eau de mer tropical. Ses crustacés vivent généralement dans les lagons à faible profondeur, le plus souvent en association mutualiste avec un gobie. Aussi appelé crevettes bulldozer, celle-ci creusent un terrier dans lequel le gobie s'installera avec elle. Alpheus randalli mesure entre 3 et 5 cm. Cette petite crevette est bicolore avec un corps majoritairement rouge et blanc.
Alpheus cyanoteles est une crevette pistolet et non une mante comme sa forme générale et l'un de ses noms l'indique. Elle vit uniquement en eau douce et semble être la seule espèce de crevette pistolet à vivre dans cette région du monde. Elle peut créer un son comme le tir d'un pistolet qui s'entend hors de l'eau. Sous l'eau ce son peut étourdir un poisson. La taille du corps de ces crevettes pistolet est d’environ 4,5 cm.
La longueur maximale de cette petite crevette est d'environ 3 cm, du bout du rostre* à l'extrémité du telson*. De jour, sa couleur est uniforme, verdâtre, orangée, rougeâtre, parfois rouge vif ; elle devient un peu transparente la nuit. Chez cette espèce comme chez les autres crevettes-clap, la grosse pince n'est pas latéralisée et peut se trouver aussi bien à droite qu'à gauche. Cette grosse pince peut claquer et produire à la fois un son et un jet d’eau puissant.
L'association gobie de terrier et crevette Alpheus est un grand classique de l’aquariophilie de petit et moyen volumes, un incontournable pour qui aime observer de longs moments durant des poissons aux comportements variés. Si l’on a pris soin d’aménager des « trous » disponibles dans la base de son décor rocheux, à l’avant de l’aquarium, devant une plage de sable ouverte et bien brassée, on trouvera sans doute le gobie installé dès le lendemain de son arrivée, bien en vue, car comme il aime guetter les proies qui passent dans le courant, il choisira quasi systématiquement une zone découverte.
Une couche de sable d’au moins 2 à 3 cm est indispensable à la confection du terrier, n’achetez pas ce type de poisson si vous souhaitez maintenir le bac en « bare bottom ».
On peut souhaiter obtenir une paire de ces gobies afin qu’ils forment un « couple » dans l’aquarium. Les paires stables sur le long terme sont rares chez les Amblyeleotris, la plupart du temps, les couples s’apparient lors des périodes de reproduction, vivant quelques semaines dans le même terrier, avant de se séparer « chacun chez soi » une fois les pontes menées à terme.
Cette crevette d’eau de mer est capable de produire avec sa plus grosse pinces un claquement d’environ 200 décibels. Elle creuse le sable pour y vivre, souvent en symbiose avec un poisson ou un autre animal. Des échanges sont réalisés entre les deux espèces. Par exemple, le poisson surveille les abords du terrier et peut se cacher dans celui-ci, tandis que la crevette, qui n’a pas de bons yeux, a en revanche des pattes lui permettant de creuser la cachette.
Cette crevette vit très rarement en aquarium communautaire où elle est agressive et très bruyante. Le cycle de reproduction de cette espèce est généralement rapide pour maintenir la population de la colonie suffisante.
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